Quand il y avait hésitation dans sa mémoire, ce qui était rare, car il les connaissait presque tous, il s’arrêtait :
« Est-ce que ce n’est pas toi ? » disait-il en le nommant.
S’il s’était trompé, il expliquait pourquoi.
Marchant ainsi lentement, le trajet fut long des ateliers au bureau ; quand elle l’eut conduit à son fauteuil, il la congédia :
« À demain », dit-il.
En effet, le lendemain à la même heure que la veille, M. Vulfran entra dans l’atelier, amené par le directeur, mais Perrine ne put pas aller au-devant de lui, comme elle l’aurait voulu, car elle était à ce moment occupée à transmettre les instructions du chef monteur aux ouvriers qu’il avait réunis : maçons, charpentiers, forgerons, mécaniciens, et nettement, sans hésitations, sans répétitions, elle traduisait à chacun les indications qui lui étaient données, en même temps qu’elle répétait au chef monteur les questions ou les objections que les ouvriers français lui adressaient.
Lentement, M. Vulfran s’était approché, et les voix s’interrompant, de sa canne il avait fait signe de continuer comme s’il n’était pas là.
Et pendant que Perrine obéissante se conformait à cet ordre, il se penchait vers le directeur :
« Savez-vous que cette petite ferait un excellent ingénieur, dit-il à mi-voix, mais pas assez bas cependant pour que Perrine ne l’entendit point.
– Positivement elle est étonnante pour la décision.
– Et pour bien d’autres choses encore, je crois ; elle m’a traduit hier le Dundee News plus intelligemment que Bendit ; et c’était la première fois qu’elle lisait la partie commerciale d’un journal.
– Sait-on ce qu’étaient ses parents ?
– Peut-être Talouel le sait-il, moi je l’ignore.
– En tout cas elle paraît être dans une misère pitoyable.
– Je lui ai donné cinq francs pour sa nourriture et son logement.
– Je veux parler de sa tenue : sa veste est une dentelle ; je n’ai jamais vu jupe pareille à la sienne que sur le corps des bohémiennes ; certainement elle a dû fabriquer elle-même les espadrilles dont elle est chaussée.
– Et la physionomie, qu’est-elle, Benoist ?
– Intelligente, très intelligente.
– Vicieuse ?
– Non, pas du tout ; honnête au contraire, franche et résolue ; ses yeux perceraient une muraille et cependant ils ont une grande douceur, avec de la méfiance.
– D’où diable nous vient-elle ?
– Pas de chez nous assurément.
– Elle m’a dit que sa mère était Anglaise.
– Je ne trouve pas qu’il y ait en elle rien des Anglais que j’ai connus ; c’est autre chose, tout autre chose ; avec cela jolie, et d’autant plus que son costume réellement misérable fait ressortir sa beauté. Il faut vraiment qu’il y ait en elle une sympathie ou une autorité native, pour qu’avec une pareille tenue nos ouvriers veuillent bien l’écouter. »
Et comme Benoist était de caractère à ne pas laisser passer une occasion d’adresser une flatterie au patron qui tenait la liste des gratifications, il ajouta :
« Sans la voir vous avez deviné tout cela.
– Son accent m’a frappé. »
Bien que n’entendant pas tout ce discours, Perrine en avait saisi quelques mots qui l’avaient jetée dans une agitation violente contre laquelle elle s’était efforcée de réagir ; car ce n’était pas ce qui se disait derrière elle, qu’elle devait écouter, si intéressant que cela pût être, mais bien les paroles que lui adressaient le monteur et les ouvriers : que penserait M. Vulfran si dans ses explications en français elle lâchait quelque ineptie qui prouverait son inattention ?
Elle eut la chance d’arriver au bout de ses explications, et, alors, M. Vulfran l’appela près de lui :
« Aurélie. »
Cette fois elle n’eut garde de ne pas répondre à ce nom qui désormais devait être le sien.
Comme la veille il la fit asseoir près de lui en lui remettant un papier pour qu’elle le traduisit ; mais au lieu d’être le Dundee News, ce fut la circulaire de la Dundee trades report Association, qui est en quelque sorte le bulletin officiel du commerce du jute ; aussi, sans avoir à chercher de-ci, de-là, dut-elle la traduire d’un bout à l’autre.
Comme la veille aussi, lorsque la séance de traduction fut terminée, il se fit conduire par elle à travers les cours de l’usine ; mais cette fois ce fut en la questionnant :
« Tu m’as dit que tu avais perdu ta mère ; combien y a-t-il de temps ?
– Cinq semaines.
– À Paris ?
– À Paris.
– Et ton père ?
– Je l’ai perdu il y a six mois. »
Lui tenant la main dans la sienne, il sentit à la contraction qui la rétracta combien était douloureuse l’émotion que ses souvenirs évoquaient ; aussi, sans abandonner son sujet, passa-t-il les questions qui nécessairement découlaient de celles auxquelles elle venait de répondre.
« Que faisaient tes parents ?
– Nous avions une voiture et nous vendions.
– Aux environs de Paris ?
– Tantôt dans un pays, tantôt dans un autre ; nous voyagions.
– Et ta mère morte, tu as quitté Paris ?
– Oui, monsieur.
– Pourquoi ?
– Parce que maman m’avait fait promettre de ne pas rester à Paris quand elle ne serait plus là, et d’aller dans le Nord, auprès de la famille de mon père.
– Alors pourquoi es-tu venue ici ?
– Quand ma pauvre maman est morte, il nous avait fallu vendre notre voiture, notre âne, le peu que nous avions, et cet argent avait été épuisé par la maladie ; en sortant du cimetière il me restait cinq francs trente-cinq centimes, qui ne me permettaient pas de prendre le chemin de fer. Alors je me décidai à faire la route à pied. »
M. Vulfran eut un mouvement dans les doigts dont elle ne comprit pas la cause.
« Pardonnez-moi si je vous ennuie, monsieur, je dis sans doute des choses inutiles.
– Tu ne m’ennuies pas ; au contraire, je suis content de voir que tu es une brave fille ; j’aime les gens de volonté, de courage, de décision, qui ne s’abandonnent pas ; et si j’ai plaisir à rencontrer ces qualités chez les hommes, j’en ai un plus grand encore à les trouver chez un enfant de ton âge. Te voilà donc partie avec cent sept sous dans ta poche...
– Un couteau, un morceau de savon, un dé, deux aiguilles, du fil, une carte routière ; c’est tout.
– Tu sais te servir d’une carte ?
– Il faut bien, quand on roule par les grands chemins ; c’était tout ce que j’avais sauvé du mobilier de notre voiture. »
Il l’interrompit :
« Nous avons un grand arbre sur notre gauche, n’est-ce pas ?
– Avec un banc autour, oui, monsieur ;
– Allons-y ; nous serons mieux sur ce banc. »
Quand ils furent assis, elle continua son récit, qu’elle n’eut plus souci d’abréger, car elle voyait qu’il intéressait M. Vulfran.
« Tu n’as pas eu l’idée de tendre la main ? demanda-t-il, quand elle en fut à sa sortie de la forêt où l’orage avait fondu sur elle.
– Non, monsieur, jamais.
– Mais sur quoi as-tu compté quand tu as vu que tu ne trouvais pas d’ouvrage ?
– Sur rien ; j’ai espéré qu’en allant tant que j’aurais des forces, je pouvais me sauver ; c’est quand j’ai été à bout, que je me suis abandonnée, parce que je ne pouvais plus ; si j’avais faibli une heure plus tôt, j’étais perdue. »
Elle raconta alors comment elle était sortie de son évanouissement sous les léchades de son âne, et comment elle avait été secourue par la marchande de chiffons ; puis, passant vite sur le temps pendant lequel elle était restée chez la Rouquerie, elle en vint à la rencontre qu’elle avait faite de Rosalie :
« En causant, dit-elle, j’appris que dans vos usines on donne du travail à tous ceux qui en demandent, et je me décidai à me présenter ; on voulut bien m’envoyer aux cannetières.
– Quand vas-tu te remettre en route ? »
Elle ne s’attendait pas à cette question qui l’interloqua :
« Mais je ne pense pas à me remettre en route, répondit-elle après un moment de réflexion.
– Et tes parents ?
– Je ne les connais pas ; je ne sais pas s’ils sont disposés à me faire bon accueil, car ils étaient fâchés avec mon père. J’allais près d’eux, parce que je n’ai personne à qui demander protection, mais sans savoir s’ils voudraient m’accueillir. Puisque je trouve à travailler ici, il me semble que le mieux pour moi est de rester ici. Que deviendrais-je si l’on me repoussait ? Assurée de ne pas mourir de faim, j’ai très peur de courir de nouvelles aventures. Je ne m’y exposerais que si j’avais des chances de mon côté.
– Ces parents se sont-ils jamais occupés de toi ?
– Jamais.
– Alors ta prudence peut être avisée ; cependant, si tu ne veux pas courir l’aventure d’aller frapper à une porte qui reste fermée et te laisse dehors, pourquoi n’écrirais-tu pas, soit à tes parents, soit au maire ou au curé de ton village ? Ils peuvent n’être pas en état de te recevoir ; et alors tu restes ici où ta vie est assurée. Mais ils peuvent aussi être heureux de te recevoir à bras ouverts ; alors tu trouves près d’eux une affection, des soins, un soutien qui te manqueront si tu restes ici ; et il faut que tu saches que la vie est difficile pour une fille de ton âge qui est seule au monde,... triste aussi.
– Oui, monsieur, bien triste, je le sais, je le sens tous les jours, et je vous assure que si je trouvais des bras ouverts, je m’y jetterais avec bonheur ; mais s’ils restent aussi fermés pour moi qu’ils l’ont été pour mon père...
– Tes parents avaient-ils des griefs sérieux contre ton père, je veux dire légitimes par suite de fautes graves ?
– Je ne peux pas penser que mon père, que j’ai connu si bon pour tous, si brave, si généreux, si tendre, si affectueux pour ma mère et pour moi, ait jamais rien fait de mal ; mais enfin ses parents ne se sont pas fâchés contre lui et avec lui sans raisons sérieuses, il me semble.
– Évidemment ; mais les griefs qu’ils pouvaient avoir contre lui, ils ne les ont pas contre toi ; les fautes des pères ne retombent pas sur les enfants.
– Si cela pouvait être vrai ! »
Elle jeta ces quelques mots avec un accent si ému, que M. Vulfran en fut frappé.
« Tu vois comme au fond du cœur, tu souhaites d’être accueillie par eux.
– Mais il n’est rien que je redoute tant que d’être repoussée.
– Et pourquoi le serais-tu ? Tes grands parents avaient-ils d’autres enfants que ton père ?
– Non.
– Pourquoi ne seraient-ils pas heureux que tu leur tiennes lieu du fils perdu ? Tu ne sais pas ce que c’est que d’être seul au monde.
– Mais justement je ne le sais que trop.
– La jeunesse isolée, qui a l’avenir devant elle, n’est pas du tout dans la même situation que la vieillesse, qui n’a que la mort. »
S’il ne pouvait pas la voir, elle de son côté ne le quittait pas des yeux, tâchant de lire en lui les sentiments que ses paroles trahissaient : après cette allusion à la vieillesse, elle s’oublia à chercher sur sa physionomie la pensée du fond de son cœur.
« Eh bien, dit-il après un moment d’attente, que décides-tu ?
– N’allez pas imaginer, monsieur, que je balance ; c’est l’émotion qui m’empêche de répondre ; ah ! si je pouvais croire que ce serait une fille qu’on recevrait, non une étrangère qu’on repousserait !
– Tu ne connais rien de la vie, pauvre petite ; mais sache bien que la vieillesse ne peut pas plus être seule que l’enfance.
– Est-ce que tous les vieillards pensent ainsi, monsieur ?
– S’ils ne le pensent pas, ils le sentent.
– Vous croyez ? », dit-elle les yeux attachés sur lui, frémissante.
Il ne lui répondit pas directement, mais parlant à mi-voix comme s’il s’entretenait avec lui-même :
« Oui, dit-il, oui, ils le sentent. »
Puis se levant brusquement comme pour échapper à des idées qui lui seraient douloureuses, il dit d’un ton de commandement :
« Au bureau. »
Quand l’ingénieur Fabry reviendrait-il ?
C’était la question que Perrine se posait avec inquiétude, puisque ce jour-là son rôle d’interprète auprès des monteurs anglais serait fini.
Celui de traductrice des journaux de Dundee pour M. Vulfran continuerait-il jusqu’à la guérison de Bendit ? en était une autre plus anxieuse encore.
Ce fut le jeudi, en arrivant le matin avec les monteurs, qu’elle trouva Fabry dans l’atelier, occupé à inspecter les travaux qui avaient été faits ; discrètement elle se tint à une distance respectueuse et se garda bien de se mêler aux explications qui s’échangèrent, mais le chef monteur la fit quand même intervenir :
« Sans cette petite, dit-il, nous n’aurions eu qu’à nous croiser les bras. »
Alors Fabry la regarda, mais sans lui rien dire, tandis que de son côté elle n’osait lui demander ce qu’elle devait faire, c’est-à-dire si elle devait rester à Saint-Pipoy ou retourner à Maraucourt.
Dans le doute elle resta, pensant que puisque c’était M. Vulfran qui l’avait fait venir, c’était lui qui devait la garder ou la renvoyer.
Il n’arriva qu’à son heure ordinaire, amené par le directeur qui lui rendit compte des instructions que l’ingénieur avait données et des observations qu’il avait faites ; mais il se trouva qu’elles ne lui donnèrent pas entière satisfaction :
« Il est fâcheux que cette petite ne soit pas là, dit-il, mécontent.
– Mais elle est là, répondit le directeur, qui fit signe à Perrine d’approcher.
– Pourquoi n’es-tu pas retournée à Maraucourt ? demanda M. Vulfran.
– J’ai cru que je ne devais partir d’ici que quand vous me le commanderiez, répondit-elle.
– Tu as eu raison, dit-il, tu dois être ici à ma disposition quand je viens... »
Il s’arrêta, pour reprendre presque aussitôt :
« Et même j’aurai besoin de toi aussi à Maraucourt ; tu vas donc rentrer ce soir, et demain matin tu te présenteras au bureau ; je te dirai ce que tu as à faire. »
Quand elle eut traduit les ordres qu’il voulait donner aux monteurs, il partit, et ce jour-là il ne fut pas question de lire des journaux.
Mais qu’importait ; ce n’était pas quand le lendemain semblait assuré qu’elle allait prendre souci d’une déception pour le jour présent.
« J’aurai besoin de toi aussi à Maraucourt. »
Ce fut la parole qu’elle se répéta dans le chemin qu’en venant à Saint-Pipoy, elle avait fait à côté de Guillaume. À quoi allait-elle être employée ? Son esprit s’envola, mais sans pouvoir s’accrocher à rien de solide. Une seule chose était certaine : elle ne retournait point aux cannetières. Pour le reste il fallait attendre ; mais non plus dans la fièvre de l’angoisse, car ce qu’elle avait obtenu lui permettait de tout espérer, si elle avait la sagesse de suivre la ligne que sa mère lui avait tracée avant de mourir, lentement, prudemment, sans rien brusquer, sans rien compromettre : maintenant elle tenait entre ses mains sa vie qui serait ce qu’elle la ferait ; voilà ce qu’elle devait se dire chaque fois qu’elle aurait une parole à prononcer, chaque fois qu’elle aurait une résolution à prendre, chaque fois qu’elle risquerait un pas en avant : et cela sans pouvoir demander conseil à personne.
Elle s’en revint à Maraucourt en réfléchissant ainsi, marchant lentement, s’arrêtant lorsqu’elle voulait cueillir une fleur dans le pied d’une haie, ou bien lorsque par-dessus une barrière une jolie échappée de vue s’offrait à elle sur les prairies et les entailles : un bouillonnement intérieur, une sorte de fièvre la poussaient à hâter le pas, mais volontairement elle le ralentissait ; à quoi bon se presser ? C’était une habitude qu’elle devait prendre, une règle qu’elle devait s’imposer de ne jamais céder à des impulsions instinctives.
Elle retrouva son île dans l’état où elle l’avait laissée, avec chaque chose à sa place ; les oiseaux avaient même respecté les groseilles du saule qui ayant mûri pendant son absence, composèrent pour son souper un plat sur lequel elle ne comptait pas du tout.
Comme elle était rentrée de meilleure heure que lorsqu’elle sortait de l’atelier, elle ne voulut pas se coucher aussitôt son souper fini, et en attendant la tombée de la nuit, elle passa la soirée en dehors de l’aumuche, assise dans les roseaux à l’endroit où la vue courait librement sur l’entaille et ses rives. Alors elle eut conscience que si courte qu’eût été son absence, le temps avait marché et amené des changements pour elle menaçants. Dans les prairies ne régnait plus le silence solennel des soirs, qui l’avait si fortement frappée aux premiers jours de son installation dans l’île, quand dans toute la vallée on n’entendait sur les eaux, au milieu des hautes herbes, comme sous le feuillage des arbres, que les frôlements mystérieux des oiseaux qui rentraient pour la nuit. Maintenant la vallée était troublée au loin par toutes sortes de bruits : des battements de faux, des grincements d’essieu, des claquements de fouet, des murmures de voix. C’est qu’en effet, comme elle l’avait remarqué en revenant de Saint-Pipoy, la fenaison était commencée dans les prairies les mieux exposées, où l’herbe avait mûri plus vite ; et bientôt les faucheurs arriveraient à celles de son entaille qu’un ombrage plus épais avait retardée.
Alors sans aucun doute elle devrait quitter son nid, qui pour elle ne serait plus habitable ; mais que ce fût par la fenaison ou par la chasse, le résultat ne devait-il pas être le même, à quelques jours près ?
Bien qu’elle fût déjà habituée aux bons draps, ainsi qu’aux fenêtres et aux portes closes, elle dormit sur son lit de fougères comme si elle le retrouvait sans l’avoir quitté, et ce fut seulement le soleil levant qui l’éveilla.
À l’ouverture des grilles, elle était devant l’entrée des shèdes, mais au lieu de suivre ses camarades pour aller aux cannetières, elle se dirigea vers les bureaux, se demandant ce qu’elle devait faire : entrer, attendre ?
Ce fut à ce dernier parti qu’elle s’arrêta : puisqu’elle se tenait devant la porte, on la trouverait, si on la faisait appeler.
Cette attente dura près d’une heure ; à la fin elle vit venir Talouel qui durement lui demanda ce qu’elle faisait là.
« M. Vulfran m’a dit de me présenter ce matin au bureau.
– La cour n’est pas le bureau.
– J’attends qu’on m’appelle.
– Monte. »
Elle le suivit ; arrivé sous la véranda, il alla s’asseoir à califourchon sur une chaise, et d’un signe de main appela Perrine devant lui.
« Qu’est-ce que tu as fait à Saint-Pipoy ? »
Elle dit à quoi M. Vulfran l’avait employée.
« M. Fabry avait donc ordonné des bêtises ?
– Je ne sais pas.
– Comment tu ne sais pas ; tu n’es donc pas intelligente ?
– Sans doute je ne le suis pas.
– Tu l’es parfaitement, et si tu ne réponds pas, c’est parce que tu ne veux pas répondre ; n’oublie pas à qui tu parles.
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