L'on peut dire que
Lourdes est tout l'opposé de La Salette : le panorama y est
magnifique, les parages s'éploient dans des verdures, les monts
apprivoisés aisément s'abordent; partout, des allées d'ombre, de
grands arbres, des eaux vives, des pentes douces, des chemins
larges et sans danger, accessibles à tous; au lieu d'un désert, une
ville où toutes les ressources nécessaires aux malades sont
ménagées. On atteint Lourdes sans s'aventurer dans des garennes
d'insectes, sans subir des nuits d'auberge dans les campagnes, sans
supporter des journées de cahots dans des pataches, sans grimper le
long des précipices; l'on est arrivé à destination, dès que l'on
est descendu du train.
Cette ville est donc admirablement choisie pour amener les
foules et il ne semblait pas dès lors nécessaire que la Providence
intervînt si puissamment pour les y attirer.
Et Dieu qui imposa La Salette, sans recourir aux voies de la
publicité mondaine, change de tactique; et avec Lourdes, la réclame
entre en scène.
C'est bien cela qui confond; Jésus se résignant à employer les
misérables artifices du commerce humain, acceptant les rebutants
stratagèmes dont nous usons, pour lancer un produit ou une
affaire!
Et l'on se demande si ce n'est point la leçon d'humilité la plus
dure qui ait été donnée à l'homme et aussi le plus véhément
reproche qui ait été jeté à l'immondice américaine de nos temps…
Dieu réduit à s'abaisser, une fois de plus, jusqu'à nous, à parler
notre langue, à se servir de nos propres inventions, pour se faire
écouter, pour se faire obéir, Dieu n'essayant même plus de nous
faire comprendre par Lui-même ses desseins, de nous exhausser
jusqu'à Lui!
En effet, la façon dont le Sauveur s'y prend pour divulguer les
grâces réservées à Lourdes est stupéfiante.
Afin de les épandre, il ne se borne plus à faire célébrer ses
miracles par une propagande toute orale; non, on croirait que, pour
Lui, Lourdes est plus difficile à magnifier que La Salette — et Il
en vient aussitôt aux grands moyens. Il suscite un homme dont le
livre traduit dans toutes les langues porte dans les contrées les
plus lointaines la nouvelle de l'apparition et certifie la véracité
des cures opérées à Lourdes.
Pour que cette oeuvre soulevât les masses, il fallait que
l'écrivain désigné pour cette besogne fût un arrangeur habile et
aussi un homme qui n'eût aucun style personnel, aucune idée neuve.
Il fallait un homme qui fût sans talent, en un mot; et cela se
conçoit, puisqu'au point de vue de la compréhension de l'art, le
public catholique est encore à cent pieds au-dessous du public
profane. Et Notre-Seigneur fit bien les choses; il choisit Henri
Lasserre.
En conséquence le coup de mine voulu éclata, ouvrant les âmes,
précipitant les multitudes sur le chemin de Lourdes.
Puis les annnées s'écoulent; la renommée du sanctuaire est
acquise; d'incontestables guérisons effectuées par des voies
surnaturelles et constatées par une clinique dont on ne peut
suspecter, ni la bonne foi, ni la science, s'y produisent. Lourdes
bat son plein; et, peu à peu, cependant, à la longue, bien que les
pèlerinages ne cessent d'y affluer, le bruit déterminé autour de la
grotte diminue. Il s'affaiblit, sinon dans le monde religieux, au
moins dans le monde plus considérable des indifférents ou des
incertains qu'il s'agit de convaincre. Et Notre-Seigneur pense
qu'il est bon de ramener l'attention sur les bienfaits que répartit
sa Mère.
Lasserre n'était plus l'instrument qui pouvait rajeunir la vogue
mal épuisée de Lourdes. Le public était saturé de son livre; il
l'avait absorbé sous tous les excipients, sous toutes les formes;
le but était rempli; l'indispensable outil que fut ce greffier des
miracles devait être mis au rancart.
Il fallait maintennt un livre qui différât complètement du sien,
un livre qui pût agir sur cet immense public que sa prose de
sacristain ne pouvait atteindre. Il fallait que Lourdes pénétrât
dans des couches moins malléables et plus denses, dans un public
moins plat et plus difficile à contenter. Il était donc nécessaire
que le nouveau volume fût écrit par un homme de talent mais dont le
style ne fût pas encore assez aérien pour effarer les gens. Et il
était avantageux aussi que cet écrivain fût très connu et que ses
formidables tirages pussent contrebalancer ceux de Lasserre.
Or, il n'y en avait qu'un dans toute la littérature qui pût
remplir ces impérieuses conditions : Emile Zola. L'on en
chercherait vainement un autre. Lui seul était apte, avec sa large
encolure, ses ventes énormes, sa puissante réclame, à relancer
Lourdes.
Peu importait dès lors qu'il niât le surnaturel et s'efforçât
d'expliquer, par les plus indigentes des suppositions,
d'inexplicables cures; peu importait qu'il pétrît l'engrais médical
des Charcot pour en bétonner sa pauvre thèse; le tout était que de
retentissants débats s'engageassent autour de son oeuvre dont plus
de cent cinquante mille exemplaires allaient proclamer dans tous
les pays le nom de Lourdes.
Puis, le désarroi même de ses arguments, la détresse de son
"souffle guérisseur des foules", inventé contrairement à toutes les
donnnées de cette science positive dont il se targuait, afin
d'essayer de faire comprendre ces extraordinaires guérisons qu'il
avait vues et dont il n'osait démentir, ni la réalité, ni la
fréquence, n'étaient-ils pas excellents pour persuader les gens
sans parti pris, les gens de bonne foi, de l'authenticité des
prodiges qui s'opèrent, chaque année, à Lourdes?
L'aveu confessé de ces actes inouïs suffisait à transmettre une
impulsion nouvelle aux masses. Il convient de noter aussi que le
livre n'affichait aucune hostilité contre la Vierge dont il ne
parlait qu'en termes respectueux, en somme; n'est-il pas, dès lors,
permis de croire que l'esclandre soulevée par cet ouvrage fut
profitable?
En résumé, l'on peut soutenir que Lasserre et Zola furent deux
instruments utiles; l'un, sans talent et ayant par cela même remué
les couches les plus profondes des mômiers; l'autre, au contraire,
s'étant fait lire par un public plus intelligent et plus lettré, à
cause de ses magnifiques pages où se déroulent les multitudes en
flammes des processions, où exulte, dans un ouragan de douleurs, la
foi triomphale des trains blancs!
Ah! Elle y tient à son Lourdes, Elle le choie, la Vierge! Elle
semble y avoir concentré toutes ses forces, toutes ses grâces; ses
autres sanctuaires achèvent de mourir pour que celui-là vive.
Pourquoi?
Pourquoi surtout avoir créé La Salette et l'avoir, en quelque
sorte, sacrifiée après?
— Qu'Elle y soit venue, cela se comprend, se répondait Durtal;
la Vierge est plus honorée encore dans le Dauphiné que dans les
autres provinces; les chapelles dédiées à sa Personne foisonnent
dans ces régions qu'Elle a peut-être voulu récompenser de leur zèle
par sa présence.
D'autre part, Elle y est spécialement apparue dans un but
précis, nettement déterminé, celui de prêcher aux hommes et surtout
aux prêtres, la pénitence. Elle a entériné par des miracles la
véracité de la mission confiée à Mélanie; puis, une fois cette
mission remplie, Elle a pu se désintéresser de ces lieux où Elle
n'avait sans doute jamais eu l'intention de demeurer.
Au fond, reprit-il, après un silence de pensée, ne peut-on
admettre un fait encore plus simple, celui-ci :
Marie a daigné se manifester sous des aspects différents, afin
de satisfaire aux goûts, aux exigences d'âme de chacun de nous. A
La Salette où Elle s'est révélée dans un paysage navré, tout en
larmes, Elle s'est attestée sans doute pour quelques uns, plus
particulièrement sans doute pour ces âmes éprises de la douleur,
pour les âmes mystiques aimant à revivre les souffrances de la
Passion, à suivre, dans son déchirant chemin de croix, la Mère. Là,
Elle est moins attirante pour le vulgaire qui n'aime ni la
tristesse, ni les pleurs; ajoutons qu'il aime moins encore les
reproches et les menaces. A cause même de son attitude et de son
langage, la Vierge de La Salette ne pouvait devenir populaire
tandis que celle de Lourdes, qui vint, en souriant, et ne
prophétisa point de catastrophes, était aisément accessible aux
espoirs et aux joies des foules.
Elle était, en résumé, dans ce sanctuaire, la Vierge pour tout
le monde, non plus la Vierge pour les mystiques et pour les
artistes, la Vierge pour les quelques uns, de La Salette.
Quel mystère que cette intervention directe de la Mère du Christ
ici-bas! songeait Durtal.
Et il reprit : En y réfléchissant, l'on s'aperçoit encore que
l'on peut diviser en deux groupes bien distincts les églises
qu'Elle a fondées.
L'un, où elle se présente à certaines gens, où l'eau jaillit, où
des cures corporelles sont produites : La Salette, Lourdes.
L'autre, où Elle n'a pas été contemplée par des êtres humains,
ou alors ses apparitions remontent à des temps immémoriaux, à des
siècles oubliés, à des âges morts. Dans ces chapelles-là, la prière
seule est en jeu et Marie les exauce, sans l'aide d'aucune source;
Elle y départit même plus de guérisons morales que de guérisons
matérielles : Notre-Dame de Fourvières à Lyon, Notre-Dame de
Sous-Terre à Chartres, Notre-Dame des Victoires à Paris, pour en
citer trois.
Pourquoi ces différences? nul ne le comprend et nul, sans doute,
ne le saura jamais. Tout au plus, pourrait-on penser que, prenant
en pitié l'éternel émoi de nos pauvres âmes si lasses de prier sans
jamais rien voir, Elle a voulu raffermir notre foi et aider au
recrutement des ouailles, en se montrant.
Dans cet inconnu, poursuivit Durtal, est-il au moins possible de
découvrir de vagues repères, de timides règles?
En sondant ces ténèbres, on peut apercevoir deux points
lumineux, se répondit-il.
Celui-ci d'abord. Elle ne s'exhibe qu'aux pauvres et aux
humbles; Elle s'adresse surtout aux simples qui continuent, en
quelque sorte, le métier primitif, la fonction biblique des
patriarches; Elle se décèle surtout aux enfants de la campagne, aux
bergers, aux filles qui gardent les troupeaux. A La Salette comme à
Lourdes, ce sont de jeunes pâtres qu'Elle choisit pour ses
confidents; et cela s'explique, car en agissant ainsi, Elle
confirme les volontés connues du Fils; ce furent en effet des
bergers qui regardèrent les premiers, dans la crèche de Bethléem,
l'enfant Jésus; ce fut aussi parmi les gens de la plus basse
extraction que le Christ prit ses apôtres.
Et cette eau qui sert de véhicule aux guérisons n'a-t-elle pas
été préfigurée dans les Livres saints, dans l'Ancien Testament par
le Jourdain qui délivre Naaman de la lèpre; dans le Nouveau, par la
piscine probatique que remue un Ange?
Cette autre loi paraît aussi probable. La Vierge respecte,
autant que possible, le tempérament, la complexion personnelle de
l'être qu'Elle aborde. Elle se met à la portée de son intelligence,
s'incarne sous la seule forme matérielle qu'il puisse comprendre.
Elle se manifeste sous la pauvre image que ces humbles aiment; elle
accepte les robes blanches et bleues, les couronnes et les
guirlandes de roses, les bijoux et les chapelets, les affutiaux de
première communion, les plus laids atours.
Il n'y a pas d'exemples, en somme, que les bergères qui la
virent l'aient autrement décrite que sous l'apparence d'une " Belle
Dame ", autrement que sous les traits d'une Vierge d'autel de
village, d'une Madone du quartier Saint-Sulpice, d'une Reine de
coin de rue.
Ces deux règles sont à peu près générales, se disait Durtal.
Quant au Fils il ne semble plus qu'Il veuille se divulguer
maintenant sous l'aspect humain aux masses. Depuis son apparition à
la Bienheureuse Marie-Marguerite dont Il usa comme d'un truchement,
pour parler aux peuples, Il s'efface, cède la place à sa Mère.
Il est vrai que Lui se réserve d'habiter les celliers intimes,
les domaines secrets, les châteaux de l'âme, ainsi que les nomme
sainte Térèse; mais sa présence est intérieure et ses propos sont
internes, inaccessibles, la plupart du temps, à la voie des
sens.
Durtal se tut, secouant la tête, s'avouant l'inanité de ces
réflexions, l'impuissance de la raison humaine à explorer les
inintelligibles desseins du Tout-Puissant; et il pensait de nouveau
à ce voyage dans le Dauphiné dont le souvenir le hantait.
Ah! tout de même, se dit-il, ces chaînes des Hautes Alpes, ces
montagnes de La Salette, cette grande hôtellerie blanche, cette
église badigeonnée de ciment merdoie et vaguement byzantine et
vaguement romane, et cette petite cellule, avec son Christ de
plâtre cloué sur une croix de bois noir, cette minuscule chambre,
peinte au lait de chaux et si exiguë qu'on n'y pouvait faire deux
pas, dans aucun sens, comme elles étaient imprégnées d'Elle!
Sûrement Elle y revenait, malgré son apparent abandon, pour
assister les hôtes. On la présumait si près de soi, si attentive et
si dolente, le soir, quand on était seul en face d'une bougie, que
l'âme éclatait de même qu'une cosse, projetant les semences de ses
péchés, les graines de ses fautes; et le repentir si lent à se
décider, si douteux parfois devenait si despotique, si certain,
qu'étouffé par les larmes on tombait à genoux, devant le lit, et
que l'on s'enfouissait, en sanglotant, la tête dans les draps.
Et c'étaient des soirées mortellement tristes et pourtant si
douces! l'on se ravageait, l'on se décortiquait les fibres de
l'âme, mais ne sentait-on pas la Vierge, à ses côtés, si pitoyable,
si maternelle, qu'après la crise, Elle prenait cette âme toute en
sang, dans ses bras et la berçait, ainsi qu'une enfant malade, pour
l'endormir.
Puis, pendant le jour, l'église était un refuge contre cette
folie du vertige qui s'abattait sur vous; l'oeil égaré par tous ces
précipices qu'il rencontrait, affolé par la vue de ces nuages qui
se formaient soudain au-dessous de lui et fumaient en de blancs
flocons sur le flanc des rocs, se rassérénait, à l'abri, entre ces
murs.
Enfin, pour compenser l'horreur du paysage et des statues, pour
atténuer même le comique des serviteurs de l'hôtel qui avaient des
barbes de sapeurs et des vêtements d'enfants, les képis, les
blouses grises à ceinturons, les culottes en tôle noire des élèves
de l'institution Saint-Nicolas, à Paris, des âmes extraordinaires,
des âmes divinement simples s'éployaient là.
Et Durtal se remémorait l'admirable spectacle auquel il avait
assisté, un matin.
Il était assis sur le plateau, à l'ombre glacée de l'église,
regardant le cimetière devant lui et la houle immobile des monts.
Tout au loin, dans le ciel, des grains coulaient, un à un, sur le
liseré d'un chemin qui côtoyait des gouffres. Et, peu à peu, ces
grains, d'abord sombres, s'éclairaient de tons voyants de robes, se
précisaient en des clochettes de couleur surmontées d'une boule
blanche, finissaient par se muer en une file de paysannes coiffées
de bonnets blancs.
Et à la queue leu leu, elles débouchèrent sur la place.
Après s'être signées devant le cimtière, elles étaient allées
boire un gobelet d'eau à la fontaine puis avaient fait volte-face
et Durtal, qui les dévisagea, vit ceci :
En tête, s'avançait une femme, centenaire au moins, très grande
et encore droite, le chef couvert d'une sorte de capuce d'où
s'échappaient, comme de la paille de fer, des frisures emmêlées de
cheveux gris. Elle avait la face régredillée, telle qu'une pelure
d'oignon, et, elle était si maigre qu'au travers de sa peau, l'on
apercevait, en la regardant de côté, le jour.
Elle s'agenouilla devant la première statue, et, derrière elles,
ses compagnes, âgées de dix-huit ans pour la plupart, joignirent
les mains, fermèrent les yeux et, lentement, elles changèrent.
Sous le souffle de la prière, l'âme, enfouie dans la cendre des
préoccupations terrestres, s'alluma et le vent qui l'attisait la
faisait éclairer, ainsi qu'une flamme intérieure, le derme opaque
des joues, l'ensemble terne des traits.
Elle lissait le craquelé des rides, amortissait, chez les
jeunes, la vulgarité du rose gercé des bouches, éclaircissait les
pâtes bises des teints, débordait dans le sourire des lèvres qui
s'entr'ouvraient en de silencieuses suppliques, en des baisers
craintifs mais offerts, simplement, de si bon coeur, en des baisers
rendus sans doute, dans une ineffable étreinte, par l'Enfant tant
dorloté par elles depuis sa naissance et devenu, en grandissant
depuis le martyre du Calvaire, le douloureux Epoux.
Elles participaient peut-être un peu aux délices réservées à la
Vierge, tout à la fois Mère et Epouse et aussi Servante extasiée
d'un Dieu.
Et dans le silence, une voix, qui venait du lointain des âges,
s'éleva et l'ancêtre dit : Pater noster… et toutes répétèrent
l'oraison et montèrent, en se traînant sur les genoux, les gradins
du chemin de croix dont les quatorze poteaux emmanchés de
médaillons de fonte séparaient, en serpentant, les statues des
groupes; elles s'avançaient ainsi, restant sur la marche qu'elles
avaient gravie, le temps de réciter leurs ave, puis elles
grimpaient, en s'appuyant sur les mains, l'autre marche. Et quand
le rosaire fut débité, la vieille se redressa et, lentement, toutes
la suivirent à l'église où elles prièrent longuement, prosternées
devant l'autel; et l'aïeule se releva, distribua l'eau bénite à la
porte, guida la troupe vers la fontaine où chacune but encore et
elles partirent, sans échanger une parole, remontèrent, à la queue
leu leu, l'étroit sentier, finirent comme les points noirs qu'elles
étaient en venant, disparurent à l'horizon.
— Ces femmes sont depuis deux jours et deux nuits dans la
montagne, dit un prêtre qui s'était approché de Durtal; elles
arrivent du fond de la Savoie et elles ont cheminé presque sans
repos pour passer quelques minutes ici; elles coucheront, ce soir,
au hasard d'une étable ou d'une grotte et demain, elles
reprendront, à la première heure, leur fatigant voyage.
Durtal était demeuré anéanti, devant la splendeur radieuse de
cette foi. C'était donc possible, hors de la solitude absolue et
hors des cloîtres, dans le rancart de ces sommets et de ces gorges,
parmi cette population de paysans âpres et durs, des âmes toujours
jeunes, des âmes toujours fraîches, des âmes d'éternels enfants
veillaient.
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