Quant au Léthé, Dante l'a situé en bordure du Paradis terrestre.

[142] Nom ancien de la Carinthie, région de l'Autriche méridionale, en allemand Kärnten. Dante appelle ainsi une région plus étendue, puisque ce n'est pas en Carinthie, mais dans le Tyrol, que prend sa source la Brenta.

[143] Brunetto Latini (12207-1294), Florentin, notaire et écrivain, homme politique. Comme Guelfe, il vécut de 1260 à 1266 en France : c'est vers cette époque qu'il a dû composer en français son Trésor, importante encyclopédie du savoir médiéval. De retour à Florence, il fut notaire du Conseil (1269) et prieur (1287). La critique moderne considère qu'il ne fut pas un vrai professeur, mais simplement un conseiller et un ami plus âgé, pour Dante jeune ; mais il est évident que le poète le regarde et le traite comme son vrai maître. Le vice que lui attribue Dante n'est connu que par cette seule source. Selon A. Pézard, Dante sous la Pluie de Feu, le péché de sire Brunet n'est pas la sodomie, mais une violence contre l'esprit, puisqu'il a préféré le français au toscan, dans son œuvre. Les rapprochements fournis par l'auteur sont particulièrement séduisants, mais n'emportent pas la conviction : si Brunet Latini n'était pas coupable de sodomie, on s'attendrait à ce que Dante ne laisse pas ce doute et cette possibilité de se tromper planer sur la mémoire de celui que, par ailleurs, il aime d'un amour vraiment filial. Cf. aussi E. Parodi,  Il canto di Brunetto Latini, dans Poesia e storia nella Divina Commedia, Naples 1920, pp. 253-312.

[144] La tradition, telle qu'on la connaissait à Florence du temps de Dante, prétendait que Fiésole ayant été détruite Par les Romains, lors de la rébellion de Catilina, une partie de ses habitants alla s'établir à Florence, que les mêmes Romains venaient de fonder. Le reste de la population de la ville nouvelle fut composé par des Romains, dont Dante parle un peu plus loin, et dont il a la prétention de descendre.

[145] Probablement la prédiction de Farinata degli Uberti, cf. plus haut, chant X.

[146] Priscien était un célèbre grammairien du VIe siècle. François Accurse, fils du célèbre Accurse, rénovateur du droit romain, avait été lui-même professeur de droit à Bologne et était mort en 1294, la même année que Brunetto Latini.

[147] Andréa dei Mozzi, évêque de Florence (1286), transféré à Vicence, sur le Bacchiglione, en 1295, y mourut le 28 août 1296. Le serf des serviteurs de Dieu, qui est l'orgueilleux Boniface VIII, l'avait transféré de Florence, où il s'était rendu ridicule. Le sens lubrique des « nerfs trop mal tendus » n'est pas admis par tous les commentateurs.

[148] Allusion à la course à pied que l'on faisait à Vérone, le premier dimanche de Carême, et dont le prix était une pièce de drap vert.

[149] Ce sont Guido Guerra, Tegghiajo Aldobrandi et Jacques Rusticucci. Le premier (12207-1272), de la famille des comtes Guidi, fut un des chefs guelfes de Florence, exilé après la bataille de Montaperti (1260-1267). Le second appartenait à la famille des Adimari ; on ne sait presque rien du dernier. Ce sont, en tout cas, des Florentins de marque et des chefs du parti guelfe. On ne sait, quant au vice que leur attribue le poète, aucun détail autre que ceux que l'on trouve ici.

[150] Gualdrade, fille de Bellincioni Berti dei Ravignani, épousa le comte Guido le Vieux, tronc de tous les comtes Guidi.

[151] Parce qu'à ce qu'il paraît, Tegghiajo avait déconseillé l'expédition contre Sienne, qui s'était terminée par la terrible défaite de Montaperti (1260).

[152] Cette allusion n'est pas claire. La tradition prétend que la méchanceté de sa femme avait jeté Rusticucci dans le vice ; mais il s'agit peut-être d'une légende qui part précisément de ce texte de Dante.

[153] En italien, cortesia e valor. Il faut les entendre dans le sens particulier que Dante attribuait à ces mots (Convivio, II, 11 et IV, 2) : la courtoisie est pour lui l'équivalent de l'honnêteté, et le courage est la bonté naturelle.

[154] Guillaume Borsière, Florentin, dont on sait seulement qu'il avait abandonné son métier de fabricant de bourses pour vivre en courtisan des princes et des grands.

[155] Le Montone, petit fleuve qui débouche dans l'Adriatique, au sud de Ravenne. « Il fait tout seul son lit », parce que c'est le seul cours d'eau du versant nord des Apennins qui ne se verse pas dans le Pô. Acquacheta est l'un des torrents qui lui donnent naissance.

[156] San Benedetto dell'Alpe est un couvent au-dessus de Forli, à petite distance de la chute d'eau d'Acquacheta. Le sens du dernier vers n'est pas clair. Certains commentateurs interprètent comme nous. D'autres comprennent : « là où il devrait y avoir de la place pour mille », ce qui est aussi possible, et interprètent de deux façons différentes : les uns pensent que c'est une allusion au couvent, qui est assez riche pour abriter mille moines, et les autres, que cette importante cascade fertilise tellement la vallée environnante, que mille personnes pourraient y vivre à leur aise.

[157] Le poète n'avait pas fait mention de cette corde, au premier chant, tel que nous le connaissons maintenant. On admet qu'il veut parler du cordon de l'Ordre de Saint-François ; ou bien que ce cordon est un pur symbole, qui représente la chasteté ou quelque autre vertu ; mais les deux opinions sont également aventurées.

[158] Cf.