La lettre représente sans doute l’idée de Monarchie : pour un esprit du Moyen Age, il ne pouvait s’agir que de la Monarchie universelle. Elle passe par la fleur de lis, mais sans s’arrêter : signe que ce n’est pas pour le roi de France que Dieu réserve cette monarchie, mais pour l’aigle impériale.
[265] Église, qui trafique avec les biens de ce monde.
[266] On considère que c’est une allusion à Jean XXII, pape de 1316 à 1334, qui avait annulé beaucoup de bénéfices accordés par son prédécesseur, Clément V. Cette interprétation peut paraître douteuse : s’il en est ainsi, Jean XXII biffe, mais n’écrit pas. Peut-être Dante ne visait-il pas un pape déterminé, mais le successeur de Pierre, qui modifie ses décisions, afin de pouvoir favoriser le plus offrant.
[267] Saint Jean-Baptiste, dont l’image figurait sur la monnaie de Florence : le pape n’aimait donc pas le saint, mais les florins.
[268] Jouissance, en latin.
[269] Lucifer.
[270] L’intelligence de l’homme reste très au-dessous de l’intelligence divine ; elle suffit cependant pour lui permettre de mesurer cette même distance qui la sépare de Dieu.
[271] C’est là le problème que se pose Dante, et que l’aigle va lui expliquer : peut-on se sauver sans avoir eu la foi ? sinon, la condamnation d’un juste qui a ignoré Dieu est-elle équitable ?
[272] Les Perses et les Éthiopiens s’entendent pour les païens en général.
[273] Albert d’Autriche, empereur d’Allemagne de 1298 à 1308, saccagea la Bohême en 1304.
[274] Philippe le Bel, roi de France, poursuivi par un sanglier, tomba de son cheval et mourut des suites de sa chute, en 1314.
[275] Édouard II d’Angleterre (1307-1327) et Robert Bruce, roi d’Écosse (1306-1329).
[276] Fernand IV, roi de Castille (1295-1312), et Venceslas IV (1270-1305), ce dernier déjà mentionné ; cf. Purgatoire, note 66.
[277] Charles II d’Anjou, roi de Naples, dans le livre des comptes duquel on ne trouvera qu’un bienfait, et mille méfaits.
[278] Frédéric II d’Aragon, roi de Sicile ; il est ici en compagnie de son oncle, Jacques, roi de Majorque, et de son frère, Jacques II, roi d’Aragon.
[279] Denys le Laboureur, roi du Portugal, et Haakon VIL roi de Norvège.
[280] Etienne II Ouroch, roi de Serbie (1276-1321), frappa des monnaies du poids de Venise mais de moins bon aloi.
[281] Henri II de Lusignan, roi de Chypre.
[282]
Le soleil étant la source unique de la lumière, la lune et les étoiles étaient considérées comme possédant seulement une lumière réfléchie.
[283] Le ciel de Jupiter, qui est le sixième.
[284] Le soleil.
[285] David.
[286] « L’empereur Trajan. Sur la tradition du jugement en faveur de la pauvre veuve, et sur la légende de son entrée au paradis, cf. Purgatoire, note 104.
[287] Ezéchias, roi de Judas ; Isaïe lui ayant prophétisé la fin de ses jours, il obtint, par ses dévotes prières, un délai de quinze ans.
[288] L’empereur Constantin, qui transféra la capitale de l’Empire à la ville qui porta depuis son nom : Dante suppose qu’il partit de Rome à cause de la donation qu’il avait faite, aux papes, de cette ville.
[289]
Guillaume II le Bon, roi de Naples (1166-1189). Son royaume échut plus tard à Charles II d’Anjou, roi de Naples (cf. la note 277) et à Frédéric II d’Aragon, roi de Sicile (cf. la note 278), qui furent loin d’imiter ses vertus.
[290] Ce qui semble avoir sauvé Riphée de l’oubli et de la damnation, c’est la présentation qu’en fait Virgile, Énéide II, 426, où il apparaît comme « le plus juste des Troyens celui qui aime le plus l’équité » . Son rôle dans la légende antique est assez effacé ; Dante l’a choisi pour personnage sans doute pour pouvoir discuter le problème de là rédemption des gentils.
[291] L’essence d’une chose, ce qui fait qu’elle existe et qu’elle est ce qu’elle est.
[292] Le royaume des cieux se laisse vaincre et conquérir par l’amour, mais c’est parce que sa bénignité accepte d’être vaincue.
[293] Trajan et Riphée, qui furent tous les deux païens.
[294] Les pieds du Christ, qui étaient déjà martyrisés du temps de Trajan, mais qui n’étaient que voués au martyre à l’époque où vivait Riphée.
[295] Comme il a été dit, Trajan fut sauvé par les prières de saint Grégoire le Grand, qui obtint de Dieu que Trajan fût ressuscité, juste le temps qu’il fallut pour recevoir le baptême.
[296] Riphée.
[297]
Les trois vertus théologales. Le problème de savoir si les gentils ont pu se sauver a souvent préoccupé les théologiens ; voir à titre d’exemple l’ouvrage du célèbre L.E. Du Pin, De la Nécessité de la Foi en Jésus-Christ pour être sauvé, où l’on examine si les payens ou les philosophes qui ont eu connoissance d’un Dieu et qui ont moralement bien vécu, ont pu être sauvés sans avoir la foi en Jésus-Christ, Paris 1701.
[298] Sémélé, fille de Cadmus, prétendit voir dans toute sa splendeur Jupiter, qui avait été son amant. Le visage de Béatrice resplendit plus fort que jamais : c’est donc que les deux pèlerins sont déjà arrivés dans un ciel différent.
[299] Saturne, qui règne au septième ciel, séjour des âmes contemplatrices. Au mois de mars et d’avril 1300, Saturne se trouvait dans le signe du Lion.
[300] Du nom de Saturne, du temps de qui la terre avait connu l’Age d’or.
[301] L’échelle du ciel, que le patriarche Jacob avait déjà vue dans un songe.
[302] Béatrice.
[303] Comme le regard de Béatrice réfléchit l’Intelligence divine, elle réfléchit aussi tout ce qu’elle contient de contingent, et qui s’y trouve inscrit depuis toujours (cf. plus haut, la note 246) : c’est en contemplant Dieu qu’elle a su quel était le désir du poète.
[304]
Ce n’est pas une différence d’intensité de l’amour qui pousse cette âme vers Dante, mais un décret de Dieu.
[305]
L’un des contreforts des Apennins, en direction de mer Adriatique, dans la marche d’Ancône ; il domine couvent des camaldules appelé Santa Croce di Avellana.
[306] II semble que Dante confond en une seule personne deux Pierre différents : cf. M. Barbi, Pier Damiano e Pietr Peccatore, dans Con Dante e coi suoi interpreti, Florence 1941, pp. 255-296. Pierre Damien (1007-1072) fut en effet abbé de Santa Croce di Fonte Avellana et évêque d’Ostie. Créé cardinal (1057), il fit retour à son couvent deux ans après. Il se faisait appeler et signait souvent Pétrus Peccator : ce qui explique assez la confusion qui s’est produite, pour Dante, entre sa personne et celle de Pietro degli Onesti, dit Pierre le Pécheur (1040-1110), qui fonda en 1096 (après la mort de Pierre Damien) le couvent de Santa Maria in Porto, sur l’Adriatique.
[307] Expression anachronique, car le chapeau cardinalice ne fut créé qu’en 1252.
[308] Saint Pierre et saint Paul.
[309] Celui qui parle est saint Benoît de Nurcie (480-543), fondateur de l’ordre bénédictin et du couvent de Montcassin, où s’élevait auparavant un temple d’Apollon.
[310] Saint Macaire, moine d’Orient au Ve siècle (il y a eu deux saints de ce nom) ; saint Romuald fut au Xe siècle le fondateur des camaldules.
[311] En effet, le poète verra saint Benoît et tous les autres bienheureux, à visage découvert, dans l’Empyrée ; cf. plus jota. XXXII, 35.
[312] L’Empyrée. Ce n’est pas à proprement parler un lieu, mais une conception de l’Intelligence première.
[313] L’ordre bénédictin s’est justement 6ignalé par son amour de l’étude.
[314] Les Gémeaux.
[315] Dante était né sous le signe des Gémeaux, donc entre la mi-mai et la mi-juin.
[316] Lorsque j’ai été admis à visiter les deux, c’est par vous que j’y suis entré.
[317] Les commentateurs entendent généralement qu’il s’agit de l’obligation où le poète se trouvera bientôt de décrire la partie la plus sublime et la plus difficile à exprimer, de son voyage ultra-terrestre. Il se peut cependant que par « à présent » il entende cette dernière phase de sa vie qui va vers son déclin, et que l’examen qu’il craint soit celui de la mort.
[318]
La terre, qu’il contemple de la hauteur du septième ciel, et qu’il aperçoit en même temps que la Lune, le Soleil fils d’Hypérion, Mercure fils de Maïa et Vénus, fille de Dioné, Jupiter et Saturne.
[319] Sur le cercle méridien.
[320] Les deux pèlerins se trouvent maintenant au huitième ciel, où l’on contemple le triomphe du Christ
[321] Diane, ou la Lune.
[322] Le Christ, appelé aussi plus bas Substance brillante
[323] On croyait que la foudre était une étincelle du feu prisonnier des nuages, qui s’échappait à force de presser sur la masse de ces mêmes nuages.
[324] Tous les poètes, nourrissons des Muses.
[325] La Vierge, rosé mystique ; les lis sont les Apôtres.
[326] Le Christ remontait vers l’Empyrée.
[327] La Vierge.
[328] Le Premier Mobile, ou le neuvième ciel.
[329] La Vierge vient de remonter vers l’Empyrée, sur les pas de son Fils.
[330] Premières paroles d’une antienne à la gloire de la Vierge.
[331] Le bonheur de ces « opulents greniers » célestes a été acquis grâce aux tribulations de la vie terrestre, qui est comme un exil de Babylone.
[332] Les justes de l’Ancien et du Nouveau Testament.
[333] Saint Pierre.
[334] Saint Pierre.
[335] Il possède les trois vertus théologales, foi, espérance et charité. C’est 6ur ces trois points que le poète sera interrogé, dans les chants qui suivent. L’importance que l’on donne à cet examen n’est pas sans une signification précise : déjà dans De Monarchia, III, Dante avait proposé ces trois vertus comme préparation à la jouissance de l’aspect divin, qui est la finalité unique de la béatitude céleste.
[336] Lors de la soutenance d’une thèse, le maître l’exposait ou formulait ; il appartenait au candidat de la discuter ; et le plus souvent c’était le maître lui-même qui la tranchait, ou décidait.
[337] Le primipile était le porte-enseigne des légions romaines ; il avait le privilège de lancer au combat le premier javelot.
[338] Saint Paul : allusion à son Épître aux Hébreux, d’où sont tirés les éléments de l’exposé qui suit.
[339] Cf.
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