Je porterai le deuil toute ma vie, quoique cela fasse de moi
un véritable épouvantail, comme vous le voyez. Ah ! je ne m'en
remettrai jamais. Je prendrai le voile et je mourrai au
couvent.
– Pardon, Madame, dit une domestique en
avançant la tête, le comte de Beton désire vous voir.
– Mon cher Jock, dit Edie en se levant
brusquement, voilà qui est très important. Je suis bien fâchée
d'abréger notre entretien, mais vous reviendrez me voir, j'en sais
sûre, n'est-ce pas ? Je suis si désolée ? Ah !
est-ce qu'il vous serait égal de sortir par la porte de service et
non par la grande porte ? Je vous remercie, mon cher vieux
Jock, vous avez toujours été si bon garçon, et vous faisiez
exactement ce qu'on vous disait de faire.
C'était la dernière fois que je devais voir la
cousine Edie.
Elle se montrait à la lumière du soleil avec
son regard provocateur, de jadis, avec ses dents éclatantes.
Aussi je me la rappellerai toujours, brillante
et mobile comme une goutte de mercure.
Lorsque je rejoignis mon camarade en bas dans
la rue, je vis à la porte une belle voiture à deux chevaux ;
je devinai alors qu'elle m'avait prié de m'esquiver furtivement,
pour que ses nouveaux amis du grand monde ne vissent jamais les
gens du commun avec lesquels elle avait vécu dans son enfance.
Elle n'avait fait aucune question sur Jim, ni
sur mon père et ma mère, qui avaient eu tant de bonté pour
elle.
Bah ! elle était ainsi faite, elle ne
pouvait pas plus s'en dispenser qu'un lapin ne peut s'empêcher
d'agiter son bout de queue ; et pourtant, cette pensée me fit
grand-peine.
Neuf mois après, j'appris qu'elle avait épousé
ce même comte de Beton, et elle mourut en couches un an ou deux
plus tard.
Quant à nous, notre tâche était accomplie.
La grande ombre avait été chassée de dessus
l'Europe ; elle ne viendrait plus s'allonger d'un bout à
l'autre du pays, planant sur les fermes paisibles, les humbles
villages, faisant les ténèbres dans des existences qui auraient été
si heureuses.
Après avoir acheté ma libération, je revins à
Corriemuir, où, après la mort de mon père, je pris la ferme.
J'épousai Lucie Deane, de Berwick, et j'élevai
sept enfants, qui tous sont plus grands que leur père, et
n'omettent rien pour le lui rappeler.
Mais, dans les jours tranquilles et paisibles
qui s'écoulent désormais et qui se ressemblent comme autant de
béliers écossais, j'ai peine à convaincre mes jeunes gens que, même
ici, nous avons eu notre roman, au temps où Jim et moi nous fîmes
notre cour, et où l'homme aux moustaches de chat arriva de l'autre
côté de l'eau.
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[1] « vieil habit »
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[2] Il aurait été préférable
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l’éditeur)

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