- Est-ce à notre intention que vous mordez votre pouce, monsieur ?

SAMSON. - Je mords mon pouce, monsieur.

ABRAHAM. - Est-ce à notre intention que vous mordez votre pouce, monsieur ?

SAMSON, bas à Grégoire. - La loi est-elle de notre côté, si je dis oui ?

GR…GOIRE, bas à Samson. - Non.

SAMSON, haut à Abraham. - Non, monsieur ce n'est pas à votre intention que je mords mon pouce, monsieur ; mais je mords mon pouce, monsieur.

GR…GOIRE, à Abraham. - Cherchez-vous une querelle, monsieur ?

ABRAHAM. - Une querelle, monsieur ? Non, monsieur !

SAMSON. - Si vous en cherchez une, monsieur, je suis votre homme. Je sers un maître aussi bon que le vôtre.

ABRAHAM. - Mais pas meilleur.

SAMSON. - Soit, monsieur.

Entre, au fond du thé‚tre, Benvolio ; puis, à distance, derrière lui, Tybalt.

GR…GOIRE, à Samson. - Dis meilleur ! Voici un parent de notre maître.

SAMSON, à Abraham. - Si fait, monsieur, meilleur !

ABRAHAM. - Vous en avez menti.

SAMSON. - Dégainez, si vous êtes hommes ! (Tous se mettent en garde. ) Grégoire, souviens-toi de ta maîtresse botte !

BENVOLIO, s'avançant la rapière au poing. - Séparez-vous, imbéciles !

rengainez vos épées ; vous ne savez pas ce que vous faites. (Il rabat les armes des valets. ) TYBALT, s'élançant, l'épée nue, derrière Benvolio.

- quoi!

l'épée à la main, parmi ces marauds sans coeur ! Tourne-toi, Benvolio, et fais face à ta mort.