Autour de la Lune

Autour de la Lune
Jules Verne
Publication: 1869
Catégorie(s): Fiction, Science Fiction
Source: http://www.ebooksgratuits.com
A Propos Verne:
Jules Gabriel Verne (February 8, 1828–March 24, 1905) was a
French author who pioneered the science-fiction genre. He is best
known for novels such as Journey To The Center Of The Earth (1864),
Twenty Thousand Leagues Under The Sea (1870), and Around the World
in Eighty Days (1873). Verne wrote about space, air, and underwater
travel before air travel and practical submarines were invented,
and before practical means of space travel had been devised. He is
the third most translated author in the world, according to Index
Translationum. Some of his books have been made into films. Verne,
along with Hugo Gernsback and H. G. Wells, is often popularly
referred to as the "Father of Science Fiction". Source:
Wikipedia
Disponible sur Feedbooks Verne:
20000 lieues sous
les mers (1871)
Voyage au centre
de la Terre (1864)
Le
Tour du monde en quatre-vingts jours (1873)
De
la Terre à la Lune (1865)
Michel
Strogoff (1874)
Une
Ville flottante (1870)
Cinq semaines en
ballon (1862)
Les
Enfants du capitaine Grant (1868)
Voyages et
Aventures du Capitaine Hatteras (1866)
Les
Naufragés du Jonathan (1909)
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Chapitre préliminaire
Qui résume la première partie de cet ouvrage, pour servir de
préface a la seconde.
Pendant le cours de l’année 186. , le monde entier fut
singulièrement ému par une tentative scientifique sans précédents
dans les annales de la science. Les membres du Gun-Club, cercle
d’artilleurs fondé à Baltimore après la guerre d’Amérique, avaient
eu l’idée de se mettre en communication avec la Lune – oui, avec la
Lune –, en lui envoyant un boulet. Leur président Barbicane, le
promoteur de l’entreprise, ayant consulté à ce sujet les astronomes
de l’Observatoire de Cambridge, prit toutes les mesures nécessaires
au succès de cette extraordinaire entreprise, déclarée réalisable
par la majorité des gens compétents. Après avoir provoqué une
souscription publique qui produisit près de trente millions de
francs, il commença ses gigantesques travaux.
Suivant la note rédigée par les membres de l’Observatoire, le
canon destiné à lancer le projectile devait être établi dans un
pays situé entre 0 et 28 degrés de latitude nord ou sud, afin de
viser la Lune au zénith. Le boulet devait être animé d’une vitesse
initiale de douze mille yards à la seconde. Lancé le 1er décembre,
à onze heures moins treize minutes et vingt secondes du soir, il
devait rencontrer la Lune quatre jours après son départ, le 5
décembre, à minuit précis, à l’instant même où elle se trouverait
dans son périgée, c’est-à-dire à sa distance la plus rapprochée de
la Terre, soit exactement quatre-vingt-six mille quatre cent dix
lieues.
Les principaux membres du Gun-Club, le président Barbicane, le
major Elphiston, le secrétaire J. -T. Maston et autres savants
tinrent plusieurs séances dans lesquelles furent discutées la forme
et la composition du boulet, la disposition et la nature du canon,
la qualité et la quantité de la poudre à employer. Il fut décidé :
1° que le projectile serait un obus en aluminium d’un diamètre de
cent huit pouces et d’une épaisseur de douze pouces à ses parois,
qui pèserait dix-neuf mille deux cent cinquante livres ; 2°
que le canon serait une Columbiad en fonte de fer longue de neuf
cents pieds, qui serait coulée directement dans le sol ; 3°
que la charge emploierait quatre cent mille livres de fulmi-coton
qui, développant six milliards de litres de gaz sous le projectile,
l’emporteraient facilement vers l’astre des nuits.
Ces questions résolues, le président Barbicane, aidé de
l’ingénieur Murchison, fit choix d’un emplacement situé dans la
Floride par 27° 7’de latitude nord et 5° 7’de longitude ouest. Ce
fut en cet endroit, qu’après des travaux merveilleux, la Columbiad
fut coulée avec un plein succès.
Les choses en étaient là, quand survint un incident qui centupla
l’intérêt attaché à cette grande entreprise.
Un Français, un Parisien fantaisiste, un artiste aussi spirituel
qu’audacieux, demanda à s’enfermer dans un boulet afin d’atteindre
la Lune et d’opérer une reconnaissance du satellite terrestre. Cet
intrépide aventurier se nommait Michel Ardan. Il arriva en
Amérique, fut reçu avec enthousiasme, tint des meetings, se vit
porter en triomphe, réconcilia le président Barbicane avec son
mortel ennemi le capitaine Nicholl et, comme gage de
réconciliation, il les décida à s’embarquer avec lui dans le
projectile.
La proposition fut acceptée. On modifia la forme du boulet. Il
devint cylindro-conique. On garnit cette espèce de wagon aérien de
ressorts puissants et de cloisons brisantes qui devaient amortir le
contrecoup du départ. On le pourvut de vivres pour un an, d’eau
pour quelques mois, de gaz pour quelques jours. Un appareil
automatique fabriquait et fournissait l’air nécessaire à la
respiration des trois voyageurs. En même temps, le Gun-Club faisait
construire sur l’un des plus hauts sommets des montagnes Rocheuses
un gigantesque télescope qui permettrait de suivre le projectile
pendant son trajet à travers l’espace. Tout était prêt.
Le 30 novembre, à l’heure fixée, au milieu d’un concours
extraordinaire de spectateurs, le départ eut lieu et pour la
première fois, trois êtres humains, quittant le globe terrestre,
s’élancèrent vers les espaces interplanétaires avec la presque
certitude d’arriver à leur but. Ces audacieux voyageurs, Michel
Ardan, le président Barbicane et le capitaine Nicholl, devaient
effectuer leur trajet en quatre-vingt dix-sept heures treize
minutes et vingt secondes. Conséquemment, leur arrivée à la
surface du disque lunaire ne pouvait avoir lieu que le 5 décembre,
à minuit, au moment précis où la Lune serait pleine, et non le 4,
ainsi que l’avaient annoncé quelques journaux mal informés.
Mais, circonstance inattendue, la détonation produite par la
Columbiad eut pour effet immédiat de troubler l’atmosphère
terrestre en y accumulant une énorme quantité de vapeurs.
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