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PRÉSENTATION

Chapitre I

Chapitre II

Chapitre III

Chapitre IV

Chapitre V

Chapitre VI

Chapitre VII

Chapitre VIII

Chapitre IX

Chapitre X

Chapitre XI

Chapitre XII

© Numilog 2000
pour la présente édition
http ://www.numilog.com/

978-9-999-99987-2

Théophile GAUTIER

PRÉSENTATION

Né à Tarbes en 1811, Théophile Gautier poursuit ses études secondaires à Paris aux côtés d’un certain Gérard de Nerval. Ensemble, ils lisent Shakespeare et Byron et fréquentent les ateliers, où Gautier exerce son goût pour un certain idéal de beauté plastique emprunté aux Grecs. En 1829, sa rencontre avec Hugo décide de son avenir : piètre peintre, il sera finalement poète. En 1830, il est, lors de la bataille d’Hernani, l’enthousiaste « homme au gilet rouge ». Jeune dandy, il publie la même année ses premiers poèmes à compte d’auteur, et fréquente assidûment les salons. Il a des maîtresses, qui lui coûtent cher ; pour faire face aux créances, il écrit régulièrement pour la Presse articles et critiques. En 1836 il publie Mademoiselle de Maupin, dont la préface fait scandale ; s’en prenant aux critiques, il milite, comme plus tard Baudelaire qui lui dédiera ses Fleurs du Mal, contre l’utile : « tout ce qui est utile est laid. » ; déjà, il développe le culte de l’art pour l’art, et exprime ses angoisses à travers le lyrisme de La Comédie de la Mort (1838). Lors d’une représentation de Gisèle il s’éprend de la danseuse Carlotta Grisi ; mais c’est de sa sœur Ernesta qu’il aura deux filles. Judith sera la première femme élue à l’académie Goncourt. En 1852, son recueil de poèmes Émaux et Camées remporte un large succès, faisant alors de Gautier le maître des Parnassiens. Généreux et bon vivant, il reçoit dans sa maison de Neuilly les grands artistes de l’époque : Flaubert, Heredia, Théodore de Banville, Gustave Doré… Critique d’art, romancier, poète, Théophile Gautier fut aussi l’un des grands auteurs fantastiques du XIXe siècle. De 1831 à 1865, de La Cafetière à Spirite, il publie de nombreuses nouvelles ayant pour cadre la société bourgeoise et les milieux originaux du Second Empire, dans lesquels des événements a priori banals suscitent le trouble dans l’esprit des personnages, portés vers une autre dimension.

En marge de son activité mondaine, Gautier voyage beaucoup, en Espagne, en Italie. Il publie Le Roman de la momie, puis à partir de 1863, en feuilleton, Le Capitaine Fracasse. En 1869, c’est l’Orient, qu’il fait revivre dans de nouveaux récits de voyages. Gautier se veut alors « daguerréotypeur littéraire », cherchant à retranscrire fidèlement ce qu’il a vu. En 1870, alors qu’il était le bibliothécaire de Mathilde Bonaparte, il perd sa pension. C'est alors un homme fatigué, affaibli par une maladie de cœur, qui l’emporte en 1872.

Avatar (1857)

Singulière aventure que celle d’Octave de Saville… Souffrant d’une terrible « impossibilité de vivre », le jeune homme se confie au mystérieux médecin Balthazar Cherbonneau : il est follement épris d’une comtesse lithuanienne rencontrée en Italie, Prascovie Labinski. Gautier nous donne là un premier indice fort intéressant. Terre du fantastique, les pays nordiques manifestent en effet, nous dit-il, un très net « penchant pour le merveilleux ». D’autant qu’en fait de magicien, le bon Balthazar ne serait-il pas un peu sorcier ? Initié aux mystères de l’âme, ce dernier propose à Octave un pacte qui pourrait bien être celui du diable. Pour approcher la belle, il lui suffira de se transporter dans le corps de l’encombrant mari Olaf Labinski. La décision est prise ; « l’avatar [est bientôt] accompli. » Commence alors un véritable cauchemar pour Olaf, victime de cette usurpation d’identité, qui assiste impuissant à l’installation d’Octave dans ses pantoufles. Mais qu’on ne s’y trompe pas : l’amoureux ne goûtera pas aux délices attendues. La confusion règne en effet dans l’esprit de la comtesse, qui reconnaît dans les yeux de son mari le regard enfiévré d’Octave, ainsi condamné à l’échec. Provoqué en duel par Olaf-de Saville, il consent enfin à regagner son enveloppe charnelle. Mais comme on pouvait s’y attendre, l’opération connaîtra quelques défaillances techniques, pour la plus grande joie du docteur Cherbonneau.

Donne-moi ta jeunesse, et bénéficie de mon pouvoir diabolique… Ici comme chez Hoffmann – auquel Gautier se réfère explicitement –, le double est un « présage fatal ». Traitant à sa façon du thème fascinant du dédoublement de la personnalité, Avatar est l’une des plus longues nouvelles fantastiques de Gautier. Et sans aucun doute l’une des plus maîtrisées.

I

Personne ne pouvait rien comprendre à la maladie qui minait lentement Octave de Saville.