Mais qui que vous soyez, qui dans ce désert inaccessible, à l'ombre de ce feuillage mélancolique, perdez et négligez les heures glissantes du temps, si jamais vous vîtes des jours plus heureux, si jamais vous avez habité des lieux où le son des cloches vous appelât à l'église; si jamais vous vous êtes assis à la table d'un homme vertueux; si jamais vous avez essuyé une larme sur vos paupières; si vous savez enfin ce que c'est que de plaindre et que d'être plaint, que la douceur soit ma seule violence. Dans cet espoir, je rougis et je cache mon épée.

LE VIEUX DUC.—Il est vrai que nous avons vu des jours plus heureux; le son des cloches sacrées nous a appelés à l'église; nous nous sommes assis à la table d'hommes vertueux; nous avons essuyé nos yeux baignés de larmes que faisait couler une sainte pitié: ainsi asseyez-vous paisiblement, et disposez à votre gré de ce que nous pouvons avoir à offrir à vos besoins.

ORLANDO.—Eh bien! alors attendez encore un moment pour manger, tandis que, comme la biche, je vais chercher mon faon pour lui donner à manger. A quelques pas d'ici, il y a un pauvre vieillard qui, conduit par l'amitié pure, a traîné après moi ses pas inégaux: il est accablé de deux maux cruels, l'âge et la faim. Je ne goûterai à rien jusqu'à ce qu'il soit rassasié.

LE VIEUX DUC.—Allez le chercher; nous ne toucherons à rien avant votre retour.

ORLANDO.—Je vous remercie; que le ciel vous bénisse pour vos généreux secours.

(Il sort.)

LE VIEUX DUC.—Tu vois que nous ne sommes pas seuls malheureux; ce vaste théâtre de l'univers offre de plus tristes spectacles que cette scène où nous jouons notre rôle.

JACQUES.—Le monde entier est un théâtre, et les hommes et les femmes ne sont que des acteurs; ils ont leurs entrées et leurs sorties. Un homme, dans le cours de sa vie, joue différents rôles; et les actes de la pièce sont les sept âges28. Dans le premier, c'est l'enfant, vagissant, bavant dans les bras de sa nourrice. Ensuite l'écolier, toujours en pleurs, avec son frais visage du matin et son petit sac, rampe, comme le limaçon, à contre-coeur jusqu'à l'école. Puis vient l'amoureux, qui soupire comme une fournaise et chante une ballade plaintive qu'il a adressée au sourcil de sa maîtresse. Puis le soldat, prodigue de jurements étranges et barbu comme le léopard29, jaloux sur le point d'honneur, emporté, toujours prêt à se quereller, cherchant la renommée, cette bulle de savon, jusque dans la bouche du canon. Après lui, c'est le juge au ventre arrondi, garni d'un bon chapon, l'oeil sévère, la barbe taillée d'une forme grave; il abonde en vieilles sentences, en maximes vulgaires; et c'est ainsi qu'il joue son rôle. Le sixième âge offre un maigre Pantalon30 en pantoufles, avec des lunettes sur le nez et une poche de côté: les bas bien conservés de sa jeunesse se trouvent maintenant beaucoup trop vastes pour sa jambe ratatinée; sa voix, jadis forte et mâle, revient au fausset de l'enfance, et ne fait plus que siffler d'un ton aigre et grêle. Enfin le septième et dernier âge vient unir cette histoire pleine d'étranges événements; c'est la seconde enfance, état d'oubli profond où l'homme se trouve sans dents, sans yeux, sans goût, sans rien.

Note 28: (retour)

«Anciennement, il y avait des pièces divisées en sept actes.» (WARBURTON.)

Note 29: (retour)

Chaque profession avait jadis une forme de barbe particulière. La barbe du juge différait de celle du soldat.

Note 30: (retour)

Allusion au personnage de la comédie italienne, appelé il Pantalone, le seul qui joue son rôle en pantoufles.

(Orlando revient avec Adam.)

LE VIEUX DUC.—Soyez le bienvenu! Déposez votre vénérable fardeau, et qu'il mange.

ORLANDO.—Je vous remercie surtout pour lui.

ADAM.—Vous faites bien de remercier pour moi; car je puis à peine parler pour vous remercier moi-même.

LE VIEUX DUC.—Vous êtes les bienvenus, mettez-vous à l'oeuvre: je ne vous dérangerai point en ce moment pour vous questionner sur vos aventures.—Faites-nous un peu de musique, cher cousin; chantez-nous quelque chose.

(On joue un air.)

AMIENS chante

Souffle, souffle vent d'hiver;

Tu n'es pas si cruel

Que l'ingratitude de l'homme.

Ta dent n'est pas si pénétrante,

Car tu es invisible

Quoique ton souffle soit rude31

Hé! ho! chante; hé! ho! dans le houx vert;

La plupart des amis sont des hypocrites et la plupart des amants des fous

Allons ho! hé! le houx!

Cette vie est joviale.

Gèle, gèle, ciel rigoureux,

Ta morsure est moins cruelle

Que celle d'un bienfait oublié.

Quoique tu enchaînes les eaux,

Ton aiguillon n'est pas si acéré

Que celui de l'oubli d'un ami.

Hé! ho! chante, etc., etc.

Note 31: (retour)

Le sens de ces vers a beaucoup tourmenté les commentateurs, et reste encore inexplicable: combien de chansons anglaises (et même combien de françaises) ne sont que des mots avec rime et sans raison!

LE VIEUX DUC.—S'il est vrai que vous soyez le fils du bon chevalier Rowland, ainsi qu'on vous l'a entendu dire ingénument tout bas, et ainsi que tout me l'annonce; car il respire dans tous vos traits, et votre visage est son portrait vivant; soyez vraiment le bienvenu ici; je suis le duc qui aimait votre père. Venez dans ma grotte me raconter la suite de vos aventures; et toi, bon vieillard, tu es le bienvenu comme ton maître.—Soutenez-le par le bras. (A Orlando.) Donnez-moi votre main, et faites-moi connaître toutes vos aventures.

(Ils sortent.)

FIN DU SECOND ACTE.



ACTE TROISIÈME


SCÈNE I

Appartement du palais.

Entrent FRÉDÉRIC, OLIVIER, SEIGNEURS et suite.


FRÉDÉRIC.—Quoi! ne l'avoir point vu depuis? Monsieur, monsieur, cela ne peut pas être; et si la clémence ne dominait pas en moi, toi, présent, je n'irais pas chercher un objet absent pour ma vengeance: mais songes-y bien; trouve ton frère, en quelque endroit qu'il soit; cherche-le aux flambeaux; je te donne un an pour me l'amener mort ou vif; sinon ne reparais plus pour vivre sur notre territoire. Jusqu'à ce que tu puisses te justifier, par la bouche de ton frère, des soupçons que nous avons contre toi, nous saisissons dans nos mains les terres et tout ce que tu peux avoir de propriétés qui vaille la peine d'être saisi.

OLIVIER.—Oh! si Votre Altesse pouvait lire dans mon coeur! Jamais je n'aimai mon frère de ma vie.

FRÉDÉRIC.—Tu n'en es qu'un plus grand scélérat.—Allons, qu'on le mette à la porte, et que mes officiers chargés de ces affaires procèdent à l'estimation de sa maison et de ses terres: qu'on le fasse sans délai, et qu'il tourne les talons.

(Ils sortent.)


SCÈNE II

La forêt.

ORLANDO entre avec un panier à la main.


ORLANDO.—Restez-là suspendus, mes vers, pour attester mon amour, et toi, reine de la nuit, à la triple couronne, du haut de ta pâle sphère, abaisse tes chastes regards sur le nom de ta belle chasseresse, qui règne sur ma vie. O Rosalinde! ces arbres seront mes tablettes, et je veux graver mes pensées sur leur écorce, afin que tous les yeux qui jetteront leurs regards sur cette forêt, rencontrent partout les témoignages de ta vertu. Cours, Orlando, grave sur chaque arbre: La belle, la chaste, l'inexprimable Rosalinde!

(Il sort.)

(Entrent Corin et le bouffon Touchstone.)

CORIN.—Et comment trouvez-vous cette vie de berger, monsieur Touchstone?

TOUCHSTONE.—Franchement, berger, par elle-même, c'est une bonne vie; mais en ce que c'est une vie de berger, c'est une pauvre vie. En ce qu'elle est solitaire, je l'aime beaucoup; mais en ce qu'elle est retirée, c'est une misérable vie: ensuite, par rapport à ce qu'on la passe dans les champs, elle me plaît assez; mais en ce qu'on ne la passe pas à la cour, elle est ennuyeuse. Comme vie frugale, voyez-vous, elle convient beaucoup à mon humeur; mais en ce qu'il n'y a pas plus d'abondance, elle contrarie beaucoup mon estomac; y a-t-il en toi un peu de philosophie, berger?

CORIN.—Ce que j'en ai se borne à savoir que plus on est malade plus on est mal à son aise; et que celui qui n'a ni argent, ni moyens, ni contentement, manque de trois bons amis; que la propriété de la pluie est de mouiller, et celle du feu de brûler; que les bons pâturages engraissent les brebis; et qu'une des grandes causes de la nuit, c'est l'absence du soleil; que celui qui n'a rien reçu de l'esprit, ni de la nature, ni de l'art, peut se plaindre d'avoir reçu une mauvaise éducation, ou vient d'une famille très-sotte.

TOUCHSTONE.—Un homme qui raisonne comme toi est un philosophe naturel. As-tu jamais vécu à la cour, berger?

CORIN.—Non, vraiment.

TOUCHSTONE.—Alors, tu es damné.

CORIN.—Non pas, j'espère.

TOUCHSTONE.—Oh! tu seras sûrement damné, comme un oeuf qui n'est cuit que d'un côté32.

Note 32: (retour)

Johnson dit ne pas comprendre cette réponse.

Steevens cite un proverbe qui dit qu'un fou est celui qui fait le mieux cuire un oeuf parce qu'il le tourne toujours; et Touchstone semble vouloir faire entendre qu'un homme qui n'a pas vécu à la cour n'a qu'une demi-éducation.

CORIN.—Pour n'avoir pas été à la cour? Dites-moi donc votre raison.

TOUCHSTONE.—Eh bien! si tu n'as jamais été à la cour, tu n'as jamais vu les bonnes manières; si tu n'as jamais vu les bonnes manières, alors tes manières sont nécessairement mauvaises; et ce qui est mauvais est péché, et le péché mène à la damnation: tu es dans une situation dangereuse, berger.

CORIN.—Pas du tout, Touchstone: les belles manières de la cour sont aussi ridicules à la campagne que les usages de la campagne sont risibles à la cour. Vous m'avez dit qu'on ne se saluait pas à la cour, mais qu'on se baisait les mains. Cette courtoisie ne serait pas propre, si les courtisans étaient des bergers.

TOUCHSTONE.—Une preuve; vite, allons, une preuve.

CORIN.—Eh bien! nous touchons nos brebis à tout instant, et leur toison, vous le savez, est grasse.

TOUCHSTONE.—Eh bien! les mains de nos courtisans ne suent-elles pas? et la graisse de mouton n'est-elle pas aussi saine que la sueur de l'homme? Mauvaise raison, mauvaise raison: une meilleure, allons.

CORIN.—En outre nos mains sont rudes.

TOUCHSTONE.—Eh bien! vos lèvres ne les sentiront que plus tôt. Encore une mauvaise raison: allons, une autre plus solide.

CORIN.—Et elles sont souvent goudronnées avec les drogues de nos brebis; et voudriez-vous que nous baisassions du goudron? Les mains des courtisans sont parfumées de civette.

TOUCHSTONE.—Pauvre esprit; tu n'es qu'une chair à vers, comparée à un bon morceau de viande. Allons, apprends du sage, et réfléchis; la civette est d'une plus basse extraction que le goudron: la civette n'est que l'impure excrétion d'un chat. Trouve une meilleure preuve, berger.

CORIN.—Vous avez l'esprit trop raffiné pour moi: je veux me reposer.

TOUCHSTONE.—Tu veux te reposer, étant damné? Dieu veuille t'éclairer, homme borné, car tu es bien ignorant! Dieu veuille te faire une incision33! Tu es bien novice.

Note 33: (retour)

«Expression proverbiale pour dire: faire comprendre.» (WARBURTON.)

CORIN.—Monsieur, je ne suis qu'un simple journalier; je gagne ce que je mange, j'achète ce que je porte; je ne dois de haine à personne, je n'envie le bonheur de personne; je suis bien aise de la bonne fortune des autres, patient dans ma peine, et mon plus grand orgueil est de voir mes brebis paître, et mes agneaux téter.

TOUCHSTONE.—Voilà encore un autre péché d'imbécile dont vous vous rendez coupable, en élevant ensemble les brebis et les béliers, en vous offrant à gagner votre vie par l'accouplement du bétail, en servant d'entremetteur aux désirs du bélier qui a la sonnette au cou, et en prostituant la brebis d'un an à un vieux débauché de bélier aux cornes crochues, qui n'est point du tout raisonnablement son fait. Si tu n'es pas damné pour cela, c'est que le diable lui-même ne veut pas de bergers; autrement, je ne vois pas comment tu pourrais échapper.

CORIN.—Voilà le jeune monsieur Ganymède, le frère de ma nouvelle maîtresse.


SCÈNE III

ROSALINDE, TOUCHSTONE

ROSALINDE paraît, lisant un papier.


Depuis l'Orient jusqu'aux Indes-Occidentales,

Nul joyau n'égale Rosalinde,

Tous les vents portent sur leur ailes

Le mérite de Rosalinde dans tout l'univers.

Les portraits les plus parfaits

Sont noirs à côté de Rosalinde:

Ne pensons à d'autre beauté

Qu'à celle de Rosalinde.

TOUCHSTONE.—Je vous rimerai comme cela, pendant huit ans entiers, en exceptant cependant les heures du dîner, du souper et du sommeil: c'est précisément ainsi que riment les marchandes de beurre en allant au marché34.

Note 34: (retour)

Ce sont les vers cités par Horace dont on sait deux sens, stans pede in uno.

ROSALINDE.—Retire-toi, sot.

TOUCHSTONE.—Pour essayer.

Si un cerf a besoin d'une biche,

Qu'il cherche Rosalinde;

Si la chatte court après le chat,

Ainsi fera Rosalinde.

Les vêtements d'hiver doivent être doublés,

Et de même la mince Rosalinde:

Ceux qui moissonnent doivent lier et mettre en gerbe

Et puis dans la charrette avec Rosalinde.

La plus douce noix a une écorce amère,

Cette noix, c'est Rosalinde.

Celui qui veut trouver une douce rose,

Trouve l'épine d'amour et Rosalinde.

C'est là la fausse allure des vers. Pourquoi vous empoisonner de pareille poésie?

ROSALINDE.—Tais-toi, sot de fou, je les ai trouvés sur un arbre.

TOUCHSTONE.—Eh bien! c'est un arbre qui produit de mauvais fruits.

ROSALINDE.—Je veux t'enter sur lui, et ce sera le greffer avec un néflier35. Ce sera le fruit le plus précoce du pays, car tu seras pourri avant d'être à demi mûr, et c'est la vertu du néflier.

Note 35: (retour)

Équivoque sur medlar et medler, néflier et entremetteur.

TOUCHSTONE.—Vous avez prononcé; mais si vous avez bien ou mal jugé, que la forêt en décide.

(Entre Célie, lisant un écrit.)

ROSALINDE.—Paix, voilà ma soeur qui vient, elle lit; tiens-toi à l'écart.

CÉLIE, lisant un écrit en vers.

Pourquoi ce désert serait-il silencieux?

Serait-ce par ce qu'il n'est pas habité? Non;

Je suspendrai à chaque arbre des langues

Qui parleront le langage des cités.

Les unes diront combien la courte vie de l'homme

Finit rapidement les erreurs de son pèlerinage,

Que l'espace d'une palme

Embrasse la somme de sa durée:

D'autres montreront les serments violés

Entre les coeurs de deux amis;

Mais sur les plus beaux rameaux,

Ou à la fin de chaque sentence,

J'écrirai le nom de Rosalinde,

Et j'enseignerai à tous ceux qui me liront,

Que le ciel a voulu montrer en miniature

La quintessence de tous les esprits.

Le ciel ordonna donc à la nature

De rassembler toutes les grâces dans un seul corps:

Aussitôt la nature forma les joues de roses d'Hélène,

Mais sans son coeur;

La majesté de Cléopâtre,

Ce qu'Atalante avait de plus précieux,

Et la modestie de la triste Lucrèce.

C'est ainsi que le conseil céleste décida

Que Rosalinde serait formée de plusieurs belles;

Et que de plusieurs visages, de plusieurs yeux,

Et de plusieurs coeurs,

Elle ne posséderait que les traits les plus prisés.

Le ciel a voulu qu'elle ait tous ces dons,

Et que moi, je vive et meure son esclave.

ROSALINDE.—O bon Jupiter!—Comment avez-vous pu fatiguer vos paroissiens d'une si ennuyeuse homélie d'amour, sans jamais crier: Prenez patience, bonnes gens!

CÉLIE.—Eh! vous êtes là, espions? Berger, retirez-vous un peu: et vous, drôle, suivez-le.

TOUCHSTONE.—Allons, berger, faisons une retraite honorable: si nous n'emportons sac et bagage, nous en avons du moins quelque chose36.

Note 36: (retour)

Though not with bag and baggage, yet with scrip and scrippage.

(Corin et Touchstone sortent.)

CÉLIE.—As-tu entendu ces vers?

ROSALINDE.—Oh! oui, je les ai entendus, et plus encore: car quelques-uns d'eux avaient plus de pieds que les vers n'en doivent porter.

CÉLIE.—Peu importe; les pieds pouvaient porter les vers.

ROSALINDE.—Oui; mais les pieds étaient boiteux et ne pouvaient se supporter eux-mêmes sans les vers. Voilà pourquoi ils boitaient dans les vers.

CÉLIE.—Mais les as-tu entendus sans te demander comment ton nom se trouvait gravé sur ces arbres, et d'où y venaient ces vers?

ROSALINDE.—J'avais déjà passé sept jours de surprise sur neuf avant que tu fusses venue; car vois ce que j'ai trouvé sur un palmier37: on n'a jamais tant rimé sur mon compte depuis le temps de Pythagore, alors que j'étais un rat d'Irlande38; ce dont je me souviens à peine.

Note 37: (retour)

Tout à l'heure nous trouverons une lionne dans cette même forêt des Ardennes, Shakspeare se souciait fort peu de la vérité historique.

Note 38: (retour)

On croyait tuer les rats en Irlande avec un charme en vers.

CÉLIE.—Devineriez-vous qui a fait cela?

ROSALINDE.—Est-ce un homme?

CÉLIE.—Un homme ayant au cou une chaîne que vous avez portée jadis.