Dictionnaire de musique

Jean-Jacques Rousseau
Collection complète des oeuvres

17 vol., in-4º, Genève, 1780-1789
www.rousseauonline.ch

JEAN JACQUES ROUSSEAU

COLLECTION COMPLÈTE DES ŒUVRES DE JEAN JACQUES ROUSSEAU, CITOYEN DE GENEVE,

IN-4°, 1780-1789.

VOLUME 9

Dictionnaire
de musique

L’ÉDITION DU PEYROU ET MOULTOU.

J.M. GALLANAR, ÉDITEUR

TABLE

PREFACE p.v.

A p.1.

B p.52.

C p.87.

D p.194.

E p.260.

F p.301.

G p.315

H p.331.

I p.351.

J p.367.

K aucun

L p.369.

M p.378.

N p.448.

O p.471

P p.507.

Q p.554.

R p.561.

S p.598

T p.702.

U V p.746

W aucun

X aucun

Y aucun

Z p.772.

PLANCHES 772ff.

JEAN JACQUES ROUSSEAU

DICTIONNAIRE
DE MUSIQUE

PAR J. J. ROUSSEAU

[1753-1764, décembre; Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel, ms. R. 55, Bibliothèque municipale de Lille, ms. 270; Veuve Duchesne, Paris, 1768 etc.; le Pléiade édition, t. V, pp. 603-1154 == Du Peyrou/Moultou 1780-89 quarto édition, t. IX, pp. i-193 (A-C); pp. 194-377 (D-L); pp. 378-561 (M-Q); pp. 562-772 (R-Z).]

[iii]

DICTIONNAIRE
DE MUSIQUE

PAR J. J. ROUSSEAU

[v]

PRÉFACE

La Musique est, de tous les beaux Arts, celui dont le Vocabulaire est le plus étendu, & pour lequel un Dictionnaire est, par conséquent, le plus utile. Ainsi, l’on ne doit pas mettre celui-ci au nombre de ces compilations ridicules, que la mode ou plutôt la manie des Dictionnaires multiplie de jouir en jour. Si ce Livré est bien fait, il est utile aux; Artistes, S’il est mauvais, ce n’est ni par le choix du sujet, ni par la forme de l’ouvrage. Ainsi l’on auroit tort de le rebuter, sur son titre. Il faut le lire pour en juger.

L’utilité du sujet n’établit pas, j’en conviens, celle du Livré; elle me justifie seulement de l’avoir entrepris, & c’est aussi tout ce que je puis prétendre; car, d’ailleurs, je sens bien ce qui manque à l’exécution. C’est ici moins un Dictionnaire en forme, qu’un recueil de matériaux pour un Dictionnaire, qui n’attendent qu’une meilleure main pour être employés. Les fondemens de cet Ouvrage furent jettes si à la hâte, il y a quinze ans dans l’Encyclopédie, que, quand j’ai voulu le reprendre sous œuvre, je n’ai pu lui donner la solidité qu’il auroit eue, si j’avois eu plus de tems pour en digérer le plan & pour l’exécuter.

[vi] Je ne formai pas de moi-même cette entreprise, elle me fut proposée; on ajouta que le manuscrit entier de l’Encyclopédie devoit être complet avant qu’il en fût imprimé une seule ligne; on ne me donna que trois mois pour remplir ma tâche, & trois ans pouvoient nie suffire à peine pour lire, extraire, comparer & compiler les Auteurs dont j’avois besoin: mais le zele de l’amitié m’aveugla sur l’impossibilité du succès. Fidele a ma parole, aux dépens d ma réputation, je fis vite & mal, ne pouvant bien faire en si peu de tems; au bout de trois mois mon manuscrit entier fut écrit, mis au net & livré; je ne l’ai pas revu depuis. Si j’avois travaillé volume à volume comme les autres, cet essai, mieux digéré, eût pu rester dans l’état où je l’aurois mis. Je ne me repens pas d’avoir été exact; mais je me repens d’avoir été téméraire, & d’avoir plus promis que je ne pouvois exécuter.

Blessé de l’imperfection de mes articles, à mesure que les volumes de l’Encyclopédie paroissoient, je résolus de refondre le tout sur mon brouillon, & d’en faire à loisir un ouvrage à part traité avec plus de soin. J’étois, en recommençant ce travail, à portée de tous les secours nécessaires. Vivant au milieu des Artistes & des Gens-de-Lettres, je pouvois consulter les uns & les autres. M. l’Abbé Sallier me fournissoit, de la Bibliotheque du [vii] Roi, les livres & manuscrits dont j’avois besoin, & souvent je tirois, de ses entretiens, que des lumieres plus sures que de mes recherches. Je crois devoir a la mémoire de cet honnête & savant homme un tribut de reconnoissance que tous les Gens-de-Lettres qu’il a pu servir partageront surement avec moi.

Ma retraite à la campagne m’ôta toutes ces ressources, au moment que je commençois d’en tirer parti.