S'ÈtAnt pris, dis-je, Aux brAnches de ce sAule, PAr cet endroit pAsse un MAAtre d'Ècole.
L'EnfAnt lui crie: "Au secours! je pÈris. "
Le MAgister, se tournAnt A ses cris,
D'un ton fort grAve A contre-temps s'Avise De le tAncer: "Ah! le petit bAbouin!
Voyez, dit-il, oA l'A mis sA sottise!
Et puis, prenez de tels fripons le soin.
Que les pArents sont mAlheureux Qu'il fAille Toujours veiller A semblAble cAnAille!
Qu'ils ont de mAux! et Que je plAins leur sort! "
AyAnt tout dit, il mit l'enfAnt A bord.
Je bl‚me ici plus de gens Qu'on ne pense.
Tout bAbillArd, tout censeur, tout pÈdAnt, Se peut connAAtre Au discours Que j'AvAnce: ChAcun des trois fAit un peuple fort grAnd; Le CrÈAteur en A bÈni l'engeAnce.
En toute AffAire ils ne font Que songer Aux moyens d'exercer leur lAngue.
HÈ! mon Ami, tire-moi de dAnger:
Tu ferAs AprÉs tA hArAngue.
I, 20 Le CoQ et lA Perle
Un jour un CoQ dÈtournA
Une Perle, Qu'il donnA
Au beAu premier LApidAire.
"Je lA crois fine, dit-il;
MAis le moindre grAin de mil
SerAit bien mieux mon AffAire. "
Un ignorAnt hÈritA
D'un mAnuscrit, Qu'il portA
Chez son voisin le LibrAire.
"Je crois, dit-il, Qu'il est bon;
MAis le moindre ducAton
SerAit bien mieux mon AffAire. "
I, 21 Les Frelons et les Mouches A miel A l'oeuvre on connAAt l'ArtisAn.
QuelQues rAyons de miel sAns mAAtre se trouvÉrent: Des Frelons les rÈclAmÉrent;
Des Abeilles s'opposAnt,
DevAnt certAine GuApe on trAduisit lA cAuse.
Il ÈtAit mAlAisÈ de dÈcider lA chose.
Les tÈmoins dÈposAient Qu'Autour de ces rAyons Des AnimAux AilÈs, bourdonnAnts, un peu longs, De couleur fort tAnnÈe, et tels Que les Abeilles, AvAient longtemps pAru. MAis Quoi! dAns les Frelons Ces enseignes ÈtAient pAreilles.
LA GuApe, ne sAchAnt Que dire A ces rAisons, Fit enQuAte nouvelle, et pour plus de lumiÉre Entendit une fourmiliÉre.
Le point n'en put Atre ÈclAirci.
"De gr‚ce, A Quoi bon tout ceci?
Dit une Abeille fort prudente,
Depuis tAntôt six mois Que lA cAuse est pendAnte, Nous voici comme Aux premiers jours.
PendAnt celA le miel se g‚te.
Il est temps dÈsormAis Que le juge se h‚te: N'A-t-il point Assez lÈchÈ l'Ours?
SAns tAnt de contredits, et d'interlocutoires, Et de fAtrAs, et de grimoires,
TrAvAillons, les Frelons et nous:
On verrA Qui sAit fAire, Avec un suc si doux, Des cellules si bien b‚ties. "
Le refus des Frelons fit voir
Que cet Art pAssAit leur sAvoir;
Et lA GuApe AdjugeA le miel A leurs pArties.
Pl˚t A Dieu Qu'on rÈgl‚t Ainsi tous les procÉs!
Que des Turcs en celA l'on suivAt lA mÈthode!
Le simple sens commun nous tiendrAit lieu de Code; Il ne fAudrAit point tAnt de frAis;
Au lieu Qu'on nous mAnge, on nous gruge, On nous mine pAr des longueurs;
On fAit tAnt, A lA fin, Que l'huAtre est pour le juge, Les ÈcAilles pour les plAideurs.
I, 22 Le ChAne et le RoseAu
Le ChAne un jour dit Au RoseAu:
"Vous Avez bien sujet d'Accuser lA NAture; Un Roitelet pour vous est un pesAnt fArdeAu.
Le moindre vent, Qui d'Aventure
FAit rider lA fAce de l'eAu,
Vous oblige A bAisser lA tAte:
CependAnt Que mon front, Au CAucAse pAreil, Non content d'ArrAter les rAyons du soleil, BrAve l'effort de lA tempAte.
Tout vous est AQuilon, tout me semble ZÈphyr.
Encor si vous nAissiez A l'Abri du feuillAge Dont je couvre le voisinAge,
Vous n'Auriez pAs tAnt A souffrir:
Je vous dÈfendrAis de l'orAge;
MAis vous nAissez le plus souvent
Sur les humides bords des RoyAumes du vent.
LA nAture envers vous me semble bien injuste.
- Votre compAssion, lui rÈpondit l'Arbuste, PArt d'un bon nAturel; mAis Quittez ce souci.
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