Ce poison va rester dans toutes nos veines même quand, la fanfare tournant, nous serons rendu à l’ancienne inharmonie. O maintenant, nous si digne de ces tortures! rassemblonsfervemment corps et à notre âme créés: cette promesse, cette démence! L’élégance, la science, la violence! On nous a promis d’enterrer dans l’ombre l’arbre du bien et du mal, de déporter les honnêtetés tyranniques, afin que nous amenions notre très pur amour. Cela commença par quelques dégoûts et cela finit,—ne pouvant nous saisir sur-le-champ de cette éternité,—cela finit par une débandade de parfums.

Rire des enfants, discrétion des esclaves, austérité des vierges, horreur des figures et des objets d’ici, sacrés soyez-vous par le souvenir de cette veille. Cela commençait par toute la rustrerie, voici que cela finit par des anges de flamme et de glace.

Petite veille d’ivresse, sainte! quand ce ne serait que pour le masque dont tu nous as gratifié. Nous t’affirmons, méthode! Nous n’oublions pas que tu as glorifié hier chacun de nos âges. Nous avons foi au poison. Nous savons donner notre vie tout entière tous les jours.

Voici le temps des Assassins.

 

MORNING OF DRUNKENNESS

O my Good! O my Beautiful! Appalling fanfare where I do not falter. Rack of enchantments! Hurrah for the wonderful work and for the marvelous body, for the first time! It began in the midst of children’s laughter, with their laughter it will end. This poison will remain in all our veins even when, the fanfare turning, we shall be given back to the old disharmony. O now may we, so worthy of these tortures!, fervently take up that superhuman promise made to our created body and soul: that promise, that madness! Elegance, science, violence! They promised to bury in darkness the tree of good and evil, to deport tyrannic respectability so that we might bring hither our very pure love. It began with a certain disgust—and it ends,—unable instantly to grasp this eternity,—it ends in a riot of perfumes.

Laughter of children, discretion of slaves, austerity of virgins, loathing of faces and objects here, holy be all of you in memory of this vigil. It began with every sort of boorishness, behold it ends with angels of flame and of ice!

Little drunken vigil, holy! if only because of the mask you have bestowed on us. We pronounce you, method! We shall not forget that yesterday you glorified each one of our ages. We have faith in the poison. We know how to give our whole life every day.

Now is the time of the Assassins.

 

PHRASES

Quand le monde sera réduit en un seul bois noir pour nos quatre yeux étonnés,—en une plage pour deux enfants fidèles,—en une maison musicale pour notre claire sympathie,—je vous trouverai.

Qu’il n’y ait ici-bas qu’un vieillard seul, calme et beau, entouré d’un “luxe inouï”,—et je suis à vos genoux.

Que j’aie réalisé tous vos souvenirs,—que je sois celle qui sait vous garrotter,—je vous étoufferai.

* * *

Quand nous sommes très forts,—qui recule? très gais,—qui tombe de ridicule? Quand nous sommes très méchants, que ferait-on de nous?

Parez-vous, dansez, riez. Je ne pourrai jamais envoyer l’Amour par la fenêtre.

* * *

Ma camarade, mendiante, enfant monstre! comme ça t’est égal, ces malheureuses et ces manœuvres, et mes embarras. Attache-toi à nous avec ta voix impossible, ta voix! unique flatteur de ce vil désespoir.

* * *

Une matinée couverte, en juillet. Un goút de cendres vole dans l’air;—une odeur de bois suant dans l’âtre,—les fleurs rouies,—le saccage des promenades,—la bruine des canaux par les champs,—pourquoi pas déjà les joujoux et l’encens?

* * *

J’ai tendu des cordes de clocher à clocher; des guirlandes de fenêtre à fenêtre; des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse.

* * *

Le haut étang fume continuellement. Quelle sorcière va se dresser sur le couchant blanc? Quelles violettes frondaisons vont descendre?

* * *

Pendant que les fonds publics s’écoulent en fêtes de fraternité, il sonne une cloche de feu rose dans les nuages.

* * *

Avivant un agréable goût d’encre de Chine, une poudre noire pleut doucement sur ma veillée.—Je baisse les feux du lustre, je me jette sur le lit, et, tourné du côté de l’ombre, je vous vois, mes filles! mes reines!

 

PHRASES

When the world is reduced to a single dark wood for our four eyes’ astonishment,—a beach for two faithful children,—a musical house for our pure sympathy,—I shall find you.

Should there be here below but a single old man, handsome and calm in the midst of incredible luxury, I shall be at your feet.

Should I have realized all your memories,—should I be the one who can bind you hand and foot,—I shall strangle you.

* * *

When we are very strong,—who draws back? very gay,—who cares for ridicule? When we are very bad,—what would they do with us?

Deck yourself, dance, laugh. I could never throw Love out of the window.

* * *

My comrade, beggar girl, monster child! O it’s all one to you these unhappy women, these wiles and my discomfiture. Bind yourself to us with your impossible voice, your voice! sole soother of this vile despair.

* * *

An overcast morning in July. A taste of ashes flies through the air;—an odor of sweating wood on the hearth,—dew-ret flowers—devastation along the promenades—the mist of the canals over the fields—why not incense and toys already?

* * *

I have stretched ropes from steeple to steeple; garlands from window to window; golden chains from star to star, and I dance.

* * *

The upland pond smokes continuously. What witch will rise against the white west sky? What violet frondescence fall?

* * *

While public funds evaporate in feasts of fraternity, a bell of rosy fire rings in the clouds.

* * *

Reviving a pleasant taste of India ink, a black powder rains on my vigil. I lower the jets of the chandelier, I throw myself on my bed, and turning my face toward the darkness, I see you, my daughters! my queens!

 

OUVRIERS

O cette chaude matinée de février. Le Sud inopportun vint relever nos souvenirs d’indigents absurdes, notre jeune misère.

Henrika avait une jupe de coton à carreau blanc et brun, qui a dû être portée au siècle dernier, un bonnet à rubans et un foulard de soie. C’était bien plus triste qu’un deuil. Nous faisions un tour dans la banlieue. Le temps était couvert, et ce vent du Sud excitait toutes les vilaines odeurs des jardins ravagés et des prés desséchés.

Cela ne devait pas fatiguer ma femme au même point que moi.