Quatre piliers énormes, trapus, d’un byzantin primitif et lourdement puissant, soutiennent la coupole surbaissée d’où retombent des œufs d’autruche et mille pendeloques sauvages. Des fragments de peintures aux murailles indiquent encore des saints et des saintes, nimbés d’or, dans des attitudes raides et naïves, sous l’effacement des humidités et des poussières mortes. Tout est dans un délabrement d’abandon, avec des suintements d’eau et de salpêtre,

Du fond du souterrain inférieur remontent tout à coup des prêtres d’Abyssinie, qui ont l’air d’être les anciens rois-mages, sortant des entrailles de la terre : visages noirs, sous de larges tiares dorées, en forme de turban, longues robes de drap d’or, semées de fleurs imaginaires rouges et bleues… Vite, vile, avec cette sorte d’empressement exalté qui est ici partout, ils traversent les cryptes de Sainte-Hélène et remontent vers les autres sanctuaires par le grand escalier en ruine, – éclairés sur les premières marches aux lueurs tombées des meurtrières de la voûte, archaïquement splendides alors dans leurs robes dorées au milieu des gnomes accroupis au pied des murailles, – puis, tout de suite disparus là-haut, dans des lointains d’ombre.

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Très loin de là, dans les sanctuaires de l’entrée, près du kiosque du sépulcre, le rocher du Calvaire se dresse ; il supporte deux chapelles où l’on monte par une vingtaine de marches de pierre, et qui sont pour la foule le véritable lieu des prosternations et des sanglots…

Du péristyle de ces chapelles, comme d’un balcon élevé, la vue domine un confus amas de tabernacles, un dédale d’églises où s’agite la foule anesthésiée. La plus splendide des deux est celle des Grecs ; sur un nimbe d’argent, qui resplendit au fond comme un arc-en-ciel, se détachent en grandeur humaine les pâles images de trois crucifiés, le Christ et les deux larrons ; les murailles disparaissent sous les icônes d’argent, d’or et de pierreries. L’autel est érigé à la place même du crucifiement ; sous le retable, un treillage d’argent laisse paraître, dans le rocher noir, le trou où fut plantée la croix, – et c’est là qu’on se traîne à genoux, mouillant ces sombres pierres de larmes et de baisers, tandis qu’un bruit berceur de chants et de prières monte incessamment des églises d’en bas.

Et, depuis tantôt deux mille ans, il en est ainsi dans ce même lieu ; sous des formes diverses, dans des basiliques différentes, avec des interruptions pour les sièges, les batailles et les massacres, mais avec des reprises ensuite plus passionnées et plus universelles, toujours résonne ici le même concert de prières, le même grand ensemble de supplications désespérées ou d’actions de grâces triomphantes…

Elles sont bien un peu idolâtres, ces adorations-là, pour celui qui a dit : « Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité. » Mais elles sont si humaines ! Elles répondent si bien à nos instincts et à notre misère ! … Assurément, les premiers chrétiens, dans l’essor purement spirituel de leur foi, et quand l’enseignement du maître était encore tout frais dans leurs âmes, ne s’encombraient pas de magnificence, de symboles et d’images. Surtout, ce n’étaient pas des souvenirs terrestres – le lieu d’un martyre et un sépulcre vide – qui les préoccupaient ; leur Rédempteur, ils ne songeaient pas à le chercher là, tant ils le voyaient dégagé à jamais de ces choses transitoires et planant au-dessus dans la sereine lumière. Mais nous sommes – nous tous, peuples de l’Occident et du Nord – échappés depuis moins de siècles aux barbaries naïves, que les sociétés antiques d’où se levèrent les premiers chrétiens ; au moyen âge, quand la foi nouvelle pénétra dans nos forêts, elle s’obscurcit de mille croyances primitives ; d’entre nous, c’est le plus petit nombre qui s’est affranchi des traditions amoncelées pour en revenir au culte évangélique, en esprit et en vérité. Et d’ailleurs, quand la foi est éteinte dans nos âmes modernes, c’est encore vers cette vénération si humaine des lieux et des souvenirs, que les incroyants comme moi sont ramenés par le déchirant regret du Sauveur perdu…

Oh ! le Christ, pour qui toutes ces foules sont venues et pleurent ; le Christ, pour qui cette vieille pauvresse, là, près de moi prosternée, lèche le pavé, épand sur les dalles son cœur misérable, en versant des larmes délicieuses d’espoir ; le Christ, qui me retient, moi aussi, à cette place, comme elle, dans un recueillement vague, encore très doux… Oh ! s’il fut seulement un de nos frères en souffrance, évanoui à présent dans la mort, que sa mémoire soit adorée quand même, pour son long mensonge d’amour, de revoir et d’éternité… Et que ce lieu soit béni aussi, ce lieu unique et étrange qui s’appelle le Saint-Sépulcre – même contestable, même fictif si l’on veut – mais où, depuis tantôt quinze siècles, sont accourues les multitudes désolées, où les cœurs endurcis se sont fondus comme les neiges, et où maintenant mes yeux sont près de se voiler dans un dernier élan de prière – très illogique, je le sais – mais ineffable et infini…

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Le soir, à la nuit tombée, après que j’ai longtemps erré, par les tristes petites rues, dans la ville sarrasine où les couronnes de feux du ramadan viennent de s’allumer autour des minarets des mosquées, – une attirance me ramène lentement vers le Saint-Sépulcre.

Il y règne une obscurité différente de celle du jour ; les gerbes de rayons, les lueurs blanches ont cessé d’y descendre par les meurtrières des coupoles ; mais, plus nombreuses, les lampes y sont allumées, les lampes d’argent et les lampes d’or, les milliers de lampes colorées parsemant les ténèbres de petites flammes bleues, rouges ou blanches. Une sorte d’apaisement s’est fait dans le labyrinthe des hautes voûtes, comme un repos après les ardeurs épuisantes de la journée. Les bruits ne sont plus que des bourdonnements de prières dites tout bas et à genoux, plus que des murmures dans des sonorités de caveaux, où dominent les pauvres voix rauques des moujiks et, de temps à autre, leurs toux profondes. Les portes vont se fermer bientôt et la foule s’est écoulée ; mais des groupes de gens prosternés dans l’ombre, visage à terre, embrassent encore les saintes dalles.

VIII

Dimanche, 1er avril.

 

… Repris aujourd’hui par le charme de l’Islam, au soleil reparu, au printemps qui attiédit l’air.

D’ailleurs, c’est vers le lieu saint des Arabes que nous nous dirigeons ce matin, vers cette mosquée d’Omar réputée merveilleuse et vénérable entre toutes. – Jérusalem, qui est la ville sacrée des chrétiens et des juifs, est aussi, après la Mecque, la plus sainte ville des Mahométans. – Le consul général de France et le Père S…, un Dominicain célèbre par ses études bibliques, veulent bien nous accompagner – et un janissaire du consulat nous précède, sans lequel les abords mêmes de la mosquée nous seraient interdits.

Nous nous en allons par les rues étroites, sinistres malgré le soleil, entre de vieux murs sans fenêtres, faits de débris de toutes les époques de l’histoire et où, çà et là, s’encastrent une pierre hébraïque, un marbre romain. À mesure que nous avançons, tout devient plus en ruines, plus vide et plus mort, – jusqu’à ce saint quartier, d’une désolation infinie, qui renferme la mosquée et dont toutes les issues sont gardées par des sentinelles turques interdisant le passage aux chrétiens.

Grâce au janissaire, nous franchissons cette fanatique ceinture, et alors, par une série de petites portes délabrées, nous débouchons sur une esplanade gigantesque, une sorte de mélancolique désert, où l’herbe pousse entre les dalles comme dans une prairie où pas un être humain n’apparaît : – c’est le Haram-ech-Cherif (l’Enceinte Sacrée). – Au milieu, et très loin de nous, qui arrivons par un des angles de cette place immense, se dresse solitaire un surprenant édifice tout bleu, d’un bleu exquis et rare, qui semble quelque vieux palais enchanté revêtu de turquoises : c’est cela, la mosquée d’Omar, la merveille de l’Islam. Quelle solitude, grandiose et farouche, les Arabes ont su maintenir autour de leur mosquée bleue !

Sur chacun de ses côtés, qui ont au moins cinq cents mètres de longueur, cette place est bordée de constructions d’un aspect sombre, informes à force de caducité, incompréhensibles à force de réparations et de changements faits à toutes les époques de l’ancienne histoire : dans les bases, des pierres cyclopéennes, vestiges encore debout des enceintes de Salomon ; par-dessus, des débris des citadelles d’Hérode, des débris du prétoire où siégea Ponce-Pilate et d’où le Christ partit pour le calvaire ; puis, les Sarrasins, et les Croisés après eux, ont bouleversé, saccagé ces choses, – et, en dernier lieu, les Sarrasins encore, redevenus les maîtres ici, ont grillé ou muré les fenêtres, élevé au hasard leurs minarets et posé au faîte des édifices les pointes de leurs créneaux aigus. Le temps niveleur a jeté sur le tout son uniforme couleur de vieille terre cuite rougeâtre, ses plantes de murailles, son même délabrement, sa même poussière. L’ensemble, emmêlé, fait de pièces et de morceaux, formidable encore dans sa vieillesse millénaire, raconte le néant humain, l’effondrement des civilisations et des races, répand une tristesse infinie sur le petit désert de cette esplanade où s’isole là-bas le beau palais bleu surmonté de sa coupole et de son croissant, la belle et l’incomparable mosquée d’Omar.

À mesure qu’on s’avance dans cette solitude, dallée de grandes pierres blanches et quand même envahie par les herbes comme un cimetière, le revêtement de la mosquée bleue se précise : on dirait, sur les murs, une joaillerie nuancée, ajourée, mi-partie de turquoise pâle et de lapis violent, avec un peu de jaune, un peu de blanc, un peu de vert, un peu de noir, sobrement employés en très fines arabesques.

Parmi quelques cyprès à bout de sève, quelques très vieux oliviers mourants, une série d’édicules secondaires, épars vers le centre de l’esplanade, font cortège à cette mosquée, qui est la grande merveille du milieu : de petits mihrabs de marbre, des arceaux légers, de petits arcs de triomphe, un kiosque à colonnes, revêtu, lui aussi, de joailleries bleues. Tout cela, si déjeté par les siècles, si mélancolique, avec un tel air d’abandon, sur cette place immense où le printemps a mis entre toutes les dalles des guirlandes de marguerites, de boutons-d’or et d’avoines folles ! … De près, on s’aperçoit que ces élégantes et frôles petites constructions sarrasines sont composées avec des débris d’églises chrétiennes ou de temples antiques ; les colonnes, les frises de marbre, tout est disparate, arraché ici à une chapelle des croisades, là à une basilique des empereurs grecs, à un temple de Vénus ou bien à une synagogue. Si l’arrangement général est arabe, calme, empreint de la grâce des palais d’Aladin, le détail est plein d’enseignements sur la fragilité des religions et des empires ; le détail consacre le souvenir des grandes guerres exterminatrices, des sacs horribles, des journées où le sang coulait ici comme de l’eau et où les égorgements « ne finissaient que quand les soldats étaient fatigués de tuer ».

Il y a surtout ce kiosque bleu, voisin de la mosquée bleue, qui raconterait à lui seul l’effroyable passé de Jérusalem. Sa double rangée de colonnes de marbre est comme un musée de débris de tous les temps ; on y voit des chapiteaux grecs, romains, byzantins ou hébraïques ; d’autres, d’un âge imprécis, d’un style sauvage et presque inconnu.

Maintenant, la tranquillité de la mort est descendue sur tout cela ; les restes de tant de sanctuaires ennemis ont été groupés, en l’honneur du Dieu de l’Islam, dans une harmonie inattendue, – et peut-être définitive, jusqu’à l’époque de la poussière finale… Et quand on se remémore les tourmentes passées, c’est étrange, ce silence d’à présent, ce délaissement, cette suprême paix, au milieu d’une esplanade de dalles blanches envahies par les marguerites et les herbes des champs…

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Entrons dans la mosquée mystérieuse, si entourée d’espace désert et mort.

Aux premiers instants, il y fait presque nuit : on ne perçoit que confusément la notion d’une splendeur féerique. Un éclairage très atténué tombe de ces vitraux, célèbres dans tout l’Orient, qui garnissent là-haut la série des petites fenêtres cintrées ; on dirait que la lumière passe à travers des fleurs et des arabesques en pierres précieuses montées à jours, – et c’est l’illusion sans doute qu’ont voulu produire les inimitables verriers d’autrefois. Peu à peu, s’habituant à la pénombre, on voit scintiller aux murailles, aux arceaux, aux voûtes, un revêtement qui semble une étoffe brodée et rebrodée de nacre et d’or, sur fond vert. Peut-être un vieux brocart à ramages, ou du précieux cuir de Cordoue, – ou plutôt quelque chose de plus beau et de plus rare que tout cela, qu’on définira mieux dans un moment, quand les yeux, éblouis de soleil sur les dalles de l’esplanade, se seront faits à l’obscurité de ce lieu très saint.

La mosquée, octogonale de contours, est soutenue intérieurement par deux rangées concentriques de colonnes : la première, octogonale aussi ; la seconde, circulaire, supportant le dôme magnifique.

Chacune de ces colonnes à chapiteaux dorés est d’une matière différente et sans prix : l’une, de marbre violet veiné de blanc ; l’autre, de porphyre rouge ; l’autre, de ce marbre, introuvable depuis des siècles, qui s’appelle le vert antique.

Toute la base des murailles, jusqu’à la hauteur où commencent à miroiter les broderies vert et or, est revêtue de marbre : grandes plaques dédoublées par le milieu et dont on a juxtaposé les deux morceaux de façon à former des dessins symétriques, comme on en obtient en ébénisterie par le placage des bois.

Les petites fenêtres, placées très près de la voûte, qui laissent tomber de haut leurs reflets de pierreries, sont chacune d’un dessin et d’une couleur différente ; celle-ci semble composée de marguerites en rubis ; l’autre, à côté, est toute en fines arabesques de saphir, mêlées d’un peu de jaune de topaze ; l’autre encore se tient dans des verts d’émeraude, parsemés de fleurs roses. Ce qui fait la beauté de ces vitraux et, en général, de tous les vitraux arabes, c’est que les verres des diverses nuances n’y sont pas, comme chez nous, limités brutalement par un trait de plomb ; la charpente du vitrail est une plaque en stuc très épais, ajourée, percée obliquement d’une infinité de petits trous de formes changeantes – dont l’ensemble constitue un dessin toujours exquis ; les fragments bleus, jaunes, roses ou verts, sont enchâssés tout au fond de ces jours aux parois inclinées, alors on ne les aperçoit qu’entourés d’une sorte de nimbe, qui est leur propre reflet dans l’épaisseur du plâtre, et il en résulte des effets adoucis, fondus ; cela joue la nacre et les gemmes précieuses.

Maintenant on distingue mieux ces revêtements des arceaux et des voûtes : ce sont de prodigieuses mosaïques, recouvrant tout, simulant des brocarts et des broderies, mais plus belles, plus durables que tous les tissus de la terre, ayant conservé à travers les siècles leur éclat et leurs diaprures, parce qu’elles sont composées avec des matières presque éternelles, avec des myriades de fragments de marbre de toutes les teintes, avec de la nacre et avec de l’or. Dans l’ensemble, c’est le vert et l’or qui dominent. Cela représente des séries de vases étranges, d’où s’échappent et retombent symétriquement de rigides bouquets : toutes les feuilles conventionnelles des temps passés, toutes les fleurs des vieux rêves ; des pampres surtout, faits d’une infinie variété de marbres verts, des branches de vigne d’une archaïque raideur portant des raisins d’or et des raisins de nacre. Çà et là cependant, pour rompre la monotonie des verdures, sont jetés, sur fond d’or, des semis de grandes fleurs rougeâtres, nuancées avec des miettes de porphyre et de marbre rose.

Aux lueurs colorées que laissent filtrer les vitraux, toute cette magnificence de conte oriental chatoie, miroite, étincelle dans la pénombre et le silence de ce lieu presque toujours vide, et entouré d’esplanades vides, où nous nous promenons seuls. Des petits oiseaux, familiers du sanctuaire, entrent et sortent par les portes de bronze constamment ouvertes, se posent sur les corniches de porphyre, sur les ors et sur les nacres, tolérés en amis par les deux ou trois vieux gardiens à barbe blanche, qui sont agenouillés et qui prient dans des recoins d’ombre. Par terre, sur les dalles de marbre, sont jetés des tapis anciens de Perse et de Turquie, aux teintes délicieusement fanées.

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Tout le vaste milieu de cette mosquée circulaire, quand on entre, est d’abord invisible, entouré d’une double clôture, – la première en bois finement ouvragé, dans le genre des moucharabiehs arabes, la seconde en fer d’un travail gothique et mise là par les Croisés quand ils firent passagèrement de ce lieu une église du Christ. En se hissant sur quelque socle de marbre, on arrive à plonger les yeux dans cet intérieur si caché… Vu l’environnante splendeur, on s’attendait à de merveilleuses richesses encore, – et on s’épouvante presque devant ce qui apparaît : quelque chose de sombre et d’informe, dans la demi-obscurité de ce lieu magnifique ; quelque chose qui se soulève irrégulièrement comme une grande vague noire, figée ; un rocher sauvage, une cime de montagne…

C’est le sommet du mont Moriah, sacré pour les israélites, pour les musulmans et pour les chrétiens ; c’est l’aire d’Ornan, le Jébuséen, où le roi David aperçut l’ange exterminateur « tenant en main une épée nue tournée contre Jérusalem ». (II Rois, XXIV, 16. – I Paralipomènes, XXI, 16.)

David y fit l’autel des holocaustes (I Paralipomènes, XXII, 1) et son fils Salomon y bâtit le temple, nivelant à grands frais les alentours, mais respectant les irrégularités de cette cime parce que les pieds de l’ange l’avaient frôlée, Salomon commença donc à bâtir le temple du Seigneur sur la montagne de Moriah, qui avait été montrée à David son père, et au lieu même que David avait disposé dans l’aire d’Ornan, le Jébuséen, (II Paralipomènes, III, 1.)

Dans la suite des âges, on sait de quelles magnificences inouïes et de quelles destructions acharnées cette montagne de Moriah devint le centre. Le temple qui la couvrait, rasé par Nabuchodonosor, rebâti au retour de la captivité de Babylone, détruit de nouveau sous Antonius IV, fut réédifié encore par Hérode, – et vit alors passer Jésus, l’entendit parler sous ses voûtes… C’étaient, chaque fois, de ces constructions géantes, confondant nos imaginations modernes, qui coûtaient le prix d’un empire et dont on retrouve dans la terre les bases presque surhumaines.