La Cathédrale

La Cathédrale
Joris-Karl Huysmans
Publication: 1898
Catégorie(s): Fiction, Roman
Source: http://fr.wikisource.org
A Propos Huysmans:
Charles-Marie-Georges Huysmans (February 5, 1848 – May 12, 1907)
was a French novelist who published his works as Joris-Karl
Huysmans; he is most famous for the novel À rebours. His style is
remarkable for its idiosyncratic use of the French language,
wide-ranging vocabulary, wealth of detailed and sensuous
description, and biting, satirical wit. The novels are also
noteworthy for their encyclopaedic documentation, ranging from the
catalogue of decadent Latin authors in À rebours to the discussion
of the symbology of Christian architecture in La Cathédrale.
Huysmans' work expresses a disgust with modern life and a deep
pessimism, which led the author first to the philosophy of Arthur
Schopenhauer then to the teachings of the Catholic Church.
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Huysmans:
À
Rebours (1884)
Là-bas
(1884)
En
Route (1895)
Les
Sœurs Vatard (1879)
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Chapitre 1
A Chartres, au sortir de cette petite place que balaye, par tous
les temps, le vent hargneux des plaines, une bouffée de cave très
douce, alanguie par une senteur molle et presque étouffée d'huile,
vous souffle au visage lorsqu'on pénètre dans les solennelles
ténèbres de la forêt tiède.
Durtal le connaissait ce moment délicieux où l'on reprend
haleine, encore abasourdi par ce brusque passage d'une bise
cinglante à une caresse veloutée d'air. Tous les matins, à cinq
heures, il quittait son logis et pour atteindre les dessous de
l'étrange bois, il devait traverser cette place; et toujours les
mêmes gens paraissaient au débouché des mêmes rues; des religieuses
courbant la tête, penchées toutes en avant, la coiffe retroussée,
battant de l'aile, le vent s'engouffrant dans les jupes tenues à
grand'peine; puis repliées en deux, des femmes ratatinées dans
leurs vêtements, les serrant contre elles, s'avançaient, le dos
incliné, fouettées par les rafales. Jamais, il n'avait encore vu, à
cette heure, une personne qui se tînt d'aplomb et marchât, sans
tendre le cou et baisser le front; et toutes ces femmes disséminées
finissaient par se réunir en deux files, l'une tournant à gauche et
disparaissant sous un porche éclairé, ouvert en contre-bas sur la
place; l'autre, cheminant, droit en face d'elles, s'enfonçant dans
la nuit d'un invisible mur.
Et fermant la marche, quelques ecclésiastiques en retard se
hâtaient, saisissant d'une main leurs robes qui s'enflaient comme
des ballons, comprimant de l'autre leurs chapeaux, s'interrompant
pour rattraper le bréviaire qui glissait sous le bras, s'effaçant
la figure, la rentrant dans la poitrine, s'élançant, la nuque
première, pour fendre la bise, les oreilles rouges, les yeux
aveuglés par les larmes, s'accrochant désespérément, lorsqu'il
pleuvait, à des parapluies qui houlaient au-dessus d'eux,
menaçaient de les enlever, les secouaient dans tous les sens.
Ce matin-là, la traversée avait été plus que de coutume pénible;
les bourrasques qui parcourent, sans que rien les puisse arrêter,
la Beauce, hurlaient sans interruption, depuis des heures; il avait
plu et l'on clapotait dans des mares; l'on voyait à peine devant
soi et Durtal avait cru qu'il ne parviendrait jamais à franchir la
masse brouillée du mur qui barrait la place, en poussant une porte
derrière laquelle s'ouvrait cette bizarre forêt qui fleurait la
veilleuse et la tombe, à l'abri du vent.
Il eut un soupir de satisfaction et suivit l'immense allée qui
filait dans les ténèbres. Bien qu'il connût la route, il s'avançait
avec précaution, dans cette avenue que bordaient d'énormes arbres
dont les cimes se perdaient dans l'ombre. L'on pouvait se croire
dans une serre coiffée d'un dôme de verre noir, car l'on marchait
sur des dalles et nul ciel n'apparaissait et nulle brise ne passait
au-dessus de vous. Les quelques étoiles mêmes dont les lueurs
clignaient au loin, n'appartenaient à aucun firmament, car elles
tremblotaient presque au ras des pavés, s'allumaient sur la terre,
en somme.
L'on n'entendait, dans cette obscurité, que des bruits légers de
pas; l'on n'apercevait que des ombres silencieuses, modelées ainsi
que sur un fond de crépuscule avec des lignes plus foncées de
nuit.
Et Durtal finissait par aboutir à une autre grande avenue
coupant l'allée qu'il avait quittée. Là, il trouvait un banc accoté
contre le tronc d'un arbre et il s'y appuyait, attendant que la
Mère s'éveillât, que les douces audiences interrompues depuis la
veille, par la chute du jour, reprissent.
Il songeait à la Vierge dont les vigilantes attentions l'avaient
tant de fois préservé des risques imprévus, des faciles faux-pas,
des amples chutes. N'était-elle pas le Puits de la Bonté sans fond,
la Collatrice des dons de la bonne Patience, la Tourière des coeurs
secs et clos; n'était-elle pas surtout l'active et la benoîte
Mère?
Toujours penchée sur le grabat des âmes, Elle lavait les plaies,
pansait les blessures, réconfortait les défaillantes langueurs des
conversions. Par delà les âges, Elle demeurait l'éternelle orante
et l'éternelle suppliée; miséricordieuse et reconnaissante, à la
fois; miséricordieuse pour ces infortunes qu'Elle allégeait et
reconnaissante envers elles. Elle était en effet l'obligée de nos
fautes, car sans le péché de l'homme, Jésus ne serait point né sous
l'aspect peccamineux de notre ressemblance et Elle n'aurait pu dès
lors être la génitrice immaculée d'un Dieu. Notre malheur avait
donc été la cause initiale de ses joies et c'était, à coup sûr, le
plus déconcertant des mystères que ce Bien suprême issu de
l'intempérance même du Mal, que ce lien touchant et surérogatoire
néanmpoins qui nous nouait à Elle, car sa gratitude pouvait
paraître superflue puisque son inépuisable miséricorde suffisait
pour l'attacher à jamais à nous.
Dès lors, par une humilité prodigieuse, Elle s'était mise à la
portée des foules; à différentes époques, Elle avait surgi dans les
lieux les plus divers, tantôt sortant ainsi que de sous terre,
tantôt rasant les gouffres, descendant sur des pics désolés de
monts, traînant après elle des multitudes, opérant des cures; puis,
comme lasse de promener ces adorations, il semblait qu'Elle eût
voulu les fixer à une seule place et Elle avait presque déserté ses
anciens douaires, au profit de Lourdes.
Au XIXe siècle, cette ville avait été la seconde étape de son
passage en France. Sa première visite avait été pour La
Salette.
Il y avait des annnées de cela… Le 19 septembre de l'an 1846, la
Vierge s'était montrée à deux enfants sur une montagne, un samedi,
le jour qui lui était consacré et qui était, cette année, un jour
de pénitence, à cause des Quatre-Temps. Par une nouvelle
coïncidence, ce samedi précédait la fête de Notre-Dame des
Sept-Douleurs, dont on commençait les premières vêpres, lorsque
Marie émergea d'une coque de lumière au-dessus du sol.
Et Elle apparut telle que la Madone des Pleurs dans ce paysage
désert, sur ces rocs têtus, sur ces monts tristes. Elle avait, en
sanglotant, proféré des reproches et des menaces, et une fontaine
qui ne jaillissait, de mémoire d'homme, qu'à la fonte des neiges,
avait coulé sans interruption depuis.
Le retentissement de cet acte fut immense; des multitudes
éperdues grimpèrent par d'effrayants sentiers jusqu'à ces régions
si élevées que les arbres ne poussaient plus. On convoya, Dieu sait
comme, au-dessus des gouffres, des caravanes d'infirmes et de
moribonds qui burent de cette eau et les membres estropiés se
redressèrent et les tumeurs fondirent au chant des psaumes.
Puis, peu à peu, lentement, après les obscurs débats d'un odieux
procès, la vogue de La Salette décrut; les pèlerinages
s'espacèrent; les miracles s'affirmèrent de plus en plus rares. Il
sembla que la Vierge fût partie, qu'Elle se désintéressât de cette
source de pitié, de ces monts.
A l'heure actuelle, ce ne sont plus guère que des gens du
Dauphiné, que des touristes égarés dans les Alpes; que des malades
venus pour se soigner aux sources minérales voisines de la Mothe,
qui font l'ascension de La Salette; les conversions, les grâces
spirituelles y abondent encore, mais les guérisons corporelles y
sont à peu près nulles.
En somme, se dit Durtal, l'apparition de La Salette est devenue
célèbre, sans que l'on ait jamais su comment, au juste. On peut se
l'imaginer, du moins, ainsi : la rumeur, d'abord localisée dans le
village de Corps, situé au bas de la montagne, pénètre dans tout le
département, gagne les provinces des alentours, s'infiltre de là
par toute la France, s'écoule par les frontières, s'épand dans
l'Europe, finit par franchir les mers, par aborder le Nouveau Monde
qui s'ébranle à son tour et se rend, lui aussi, dans ce désert pour
acclamer la Vierge.
Et les conditions imposées à ces pèlerinages étaient telles, qu'
elles eussent dû décourager les volontés les plus tenaces. Avant
d'atteindre l'hôtellerie perchée près de l'église, il faut, pendant
des heures, subir les roulements paresseux des trains, endurer des
changements répétés de lignes, supporter des journées de
diligences, dormir la nuit dans les haras de puces des auberges;
et, après que l'on s'est râpé le dos sur le peigne à carder
d'invraisemblables lits, il faut encore, dès l'aube, commencer de
folles ascensions, à pied ou à dos de mulets, dans des chemins en
zigzag, au-dessus d'abîmes; enfin, une fois arrivé, il n'y a plus
ni sapins, ni hêtres, ni prairies, ni torrents; il n'y a plus rien,
sinon la solitude absolue, le silence que ne troublent même point
les cris des oiseaux, car, à cette hauteur, les oiseaux ne viennent
plus!
Quel paysage! ruminait Durtal, évoquant le souvenir d'un voyage
qu'il avait fait depuis son retour de la Trappe avec l'abbé
Gévresin et sa gouvernante. Il se rappelait l'effroi du site qu'il
avait traversé entre Saint-Georges de Commiers et La Mure, son
effarement en wagon lorsque le train passait lentement au-dessus
des gouffres.
En bas, c'était la nuit descendant en spirales dans d'immenses
puits; en haut, c'étaient, à perte de vue, des groupes de montagnes
escaladant le ciel.
Le train montait, en soufflant, tournant sur lui-même tel qu'une
toupie, descendait dans des tunnels, s'engouffrait sous la terre,
paraissait refouler devant lui le jour, puis il sortait dans un
hallali de lumière, revenait sur ses pas, se dérobait dans un
nouveau trou, puis ressortait encore dans un bruit strident de
sifflets et un fracas assourdissant de roues, et courait sur des
lacets taillés en pleine roche, sur le flanc des monts.
Et subitement, les pics s'étaient écartés, une énorme éclaircie
avait inondé le train de lueurs; le paysage avait surgi, terrible,
de toutes parts.
Le Drac! s'était écrié l'abbé Gévresin, montrant, au fond du
précipice, un serpent liquide qui rampait et se tordait, colossal,
entre des rocs, ainsi qu'entre les crocs d'un gouffre.
Par instants en effet ce reptile se redressait, se jetait sur
des quartiers de rochers qui le mordaient au passage, et, comme
empoisonnées par ce coup de dents, les eaux changeaient; elles
perdaient leur couleur d'acier, blanchissaient, en moussant, se
muaient en un bain de son; puis le Drac accélérait sa fuite, se
ruait dans l'ombre des gorges, s'attardait, au soleil, sur des lits
de graviers et s'y vautrait; il rassemblait encore ses rigoles
dispersées; reprenait sa course, s'écaillait de pellicules
semblables à la crème irisée du plomb qui bout; et plus loin il
déroulait ses annneaux et disparaissait, en pelant, laissant après
lui sur le sol un épiderme blanc et grénelé de cailloux, une peau
de sable sec.
Penché à la portière du wagon, Durtal plongeait directement dans
l'abîme; sur cette ligne étroite, à une seule voie, le train
longeait, d'un côté, les quartiers accumulés de pierre et, de
l'autre, le vide. Seigneur! si l'on déraillait! Quelle capilotade!
se disait-il.
Et ce qui était non moins atterrant que la monstrueuse
profondeur de ces gouffres, c'était, lorsqu'on relevait la tête, la
vue de l'assaut furieux, exaspéré, des pics. On était positivement,
dans cette voiture, entre le ciel et la terre, et le sol sur lequel
on roulait demeurait invisible, occupé qu'il était, dans toute sa
largeur, par les parois du train.
On filait, suspendu en l'air, à des hauteurs vertigineuses, sur
d'interminables balcons, sans balustrades; et au-dessous, les
falaises dévalaient en avalanche, tombaient abruptes, nues, sans
une végétation, sans un arbre; par endroits, elles paraissaient
fendues à coups de haches dans d'immenses amas de bois pétrifié;
par d'autres, coupées dans des blocs exfoliés d'ardoises.
Et tout autour, un cirque s'ouvrait de montagnes sans fin,
couvrant le ciel, se superposant, les unes sur les autres, barrant
le passage des nuées, arrêtant la marche en avant du ciel.
Les unes figuraient assez bien, avec leurs crêtes rugueuses et
grises, des tas géants de coquilles d'huîtres; d'autres, dont les
cimes bouillonnaient comme des pyramides grillées de coke,
verdoyaient jusqu'à mi-corps. Elles étaient hérissées de forêts de
sapins qui débordaient sur l'abîme et elles étaient aussi
écartelées de croix blanches par des routes, parsemées, çà et là,
de joujoux de Nuremberg, de villages à toits rouges, de bergeries
prêtes à piquer une tête, en bas, tenant on ne sait comment en
équilibre, jetées à la débandade sur des morceaux de tapis verts
collés aux flancs des rampes; et d'autres se dresaient encore,
pareilles à de gigantesques meules calcinées, à des cratères mal
éteints, couvant encore des incendies, fumant les grands nuages qui
semblaient, en fuyant, s'échapper de leurs pointes.
Le paysage était sinistre; l'on éprouvait un extraordinaire
malaise à le contempler, peut-être parce qu'il déroutait cette idée
de l'infini qui est en nous. Le firmament n'était plus qu'un
accessoire relégué, tel qu'un rebut, sur le sommet délaissé des
monts et l'abîme devenait tout. Il diminuait, il rapetissait le
ciel, substituant aux splendeurs des espaces éternels la
magnificence de ses gouffres.
Et en effet, l'oeil se détournait, déçu, de ce ciel qui avait
perdu l'illimité de ses profondeurs, l'immensurable de ses
étendues, car les montagnes paraissaient l'atteindre, pénétrer en
lui et le porter; elles l'émiettaient, en le sciant avec les dents
ébréchées de leurs faîtes, ne laissaient, en tout cas, passer que
des pans lésinés d'azur, que des lambeaux de nues.
Involontairement le regard était attiré par les précipices et
alors la tête vacillait à scruter ces trous démesurés de nuit.
Ainsi déplacée, enlevée d'en haut et reportée en bas, cette
immensité était horrible!
Le Drac, avait dit l'abbé, est un des plus redoutables torrents
qui soient en France; actuellement, il se montre placide, presque
tari, mais vienne la saison des ouragans et des neiges, il se
réveille, pétille ainsi qu'une coulée d'argent, siffle et s'agite,
écume et bondit, engloutit d'un coup les hameaux et les digues.
Il est hideux, pensait Durtal; cette rivière de bile doit
charrier des fièvres; elle est maléficiée, pourrie, avec ses
plaques savonneuses, ses teintes métalliques, ses fragments
d'arc-en-ciel, échoués dans des boues.
Durtal revivait maintenant tous ces détails, revoyait devant lui
le Drac et La Salette, en fermant les yeux. Ah! fit-il, on peut les
vanter les pèlerins qui s'aventurent dans ces régions désolées et
vont prier sur le lieu même de l'apparition, car, une fois arrivés,
on les bloque sur un plateau pas plus grand que la place
Saint-Sulpice et bordé, d'un côté, par une église de marbre brut,
enduite avec les ciments couleur de moutarde du Valbonnais, de
l'autre par un cimetière. En fait d'horizons, des cônes secs et
cendrés, de même que des pierres ponces ou couverts d'herbes rases;
plus haut encore, les blocs vitrifiés des glaces, les neiges
éternelles; devant soi, pour marcher, du gazon épilé avec des
nappes de teigne en sable; il suffisait, pour résumer le paysage,
d'une phrase: c'était la pelade de la nature, la lèpre des
sites!
Et au point de vue de l'art, sur cette minuscule promenade, près
de la source captée par des tuyaux à robinets, s'érigent à trois
places différentes des statues de bronze. Une Vierge accoutrée de
vêtements ridicules, coiffée d'une sorte de moule de pâtisserie,
d'un bonnet de Mohicane, pleure, à genoux la tête entre ses mains.
Puis la même femme, debout, les mains eccésiastiquement ramenées
dans ses manches, regarde les deux enfants auxquels elle s'adresse,
Maximin frisé tel qu'un caniche et tournant entre ses doigts un
chapeau en forme de tourte, Mélanie engoncée dans un bonnet à
ruches et accompagnée d'un toutou de presse-papier, en bronze;
enfin la même personne encore, seule, se dressant sur la pointe des
pieds, lève, en une allure de mélodrame, les yeux au ciel.
Jamais cet effroyable appétit de laideur qui déshonore
maintenant l'Eglise ne s'était plus résolument affirmé que dans cet
endroit; et si, devant l'obsédante avanie de ces indignes groupes
inventés par un sieur Barrême d'Angers et fondus dans les usines à
locomotives du Creusot, l'âme pouvait gémir, le corps souffrait,
lui aussi, sur ce plateau, dans cet étouffement de masses qui lui
barraient la vue.
Et c'était pourtant là que des milliers de malades s'étaient
fait hisser et affrontaient ce terrible climat où, l'été, le soleil
vous calcine, alors qu'à deux pas, à l'ombre de l'église, on
gèle.
Le premier et le plus grand des miracles accomplis à La Salette
avait consisté à faire envahir par des foules cette zone escarpée
des Alpes; car tout était réuni pour les en écarter!
Et elles y sont venues, pendant des années, tant que Lourdes ne
les a pas accaparées, car c'est à partir de la nouvelle apparition
de la Vierge que date la déchéance de ces lieux.
Douze ans, en effet, après l'événement de La Salette, la Vierge
se montra, non plus dans le Dauphiné, cette fois, mais dans le fond
de la Gascogne. Après la Mère des larmes, après Notre-Dame des
Sept-Douleurs, c'est la Madone des sourires, Notre-Dame de
l'Immaculée Conception, la Tenancière des glorieuses Joies, qui se
présente; et, là aussi, Elle révèle à une bergère l'existence d'une
source qui guérit les maux.
Et c'est ici que l'effarement commence.
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