Bien de toute façon.

Un jour Rose et son père Bob et sa mère Kate et sa grand-mère Lucie et son oncle William sortirent à cheval et petit Amour était avec eux. Amour avait un nez rose et des yeux bleus brillants et de merveilleux poils blancs. Quand il mangeait des asperges et il aimait manger des asperges son nez rosé tournait au rouge de plaisir, mais il n’aboyait jamais, pas même pour un chat ou pour une asperge. Et alors ce jour-là tout à coup ce jour-là il se mit debout il s’effraya et il aboya. Par quoi fut-il effrayé. Là au beau milieu de la campagne il y avait un grand camion et sur le camion il y avait des cages les parois baissées et là il y avait des lions des tigres des ours et des singes et Amour ne put juste pas le supporter et il aboya.

Rose était très jeune alors assez jeune trop jeune alors pour chanter une chanson mais elle en chanta une de toute manière.

 

Voici la chanson qu’elle chanta

Comment Amour sait-il à quel point ils sont sauvages

Sauvages et sauvages ils sont sauvages

Comment Amour sait-il qui ils sont

Quand il ne les a jamais vus auparavant.

Et puis elle poursuivit.

Si un chat est dans une cage

Est-ce que ça le met en rage.

Si un chien est sur un toit

Est-ce que ça le met en désarroi

Ou y a-t-il la moindre preuve

Qu’il est un chien et sur un toit.

Et donc

Oh

Comment Amour aurait-il pu savoir

Que les animaux sauvages étaient sauvages.

Animaux sauvages oui sauvages.

Sont-ils sauvages s’ils sont sauvages,

Si je suis sauvage si tu es sauvage

Es-tu sauvage oh es-tu sauvage

Rose se mit à pleurer.

Elle se mit à essayer

Elle se mit à nier

Que les animaux sauvages pussent mentir.

Mentir calmement pas mourir mais juste mentir.

Et alors Rose une fois de plus se mit à chanter.

Je savais, dit-elle, je savais que je chanterais

Et ceci est tout.

J’aurais aimé, dit-elle, j’aurais aimé savoir

Pourquoi les animaux sauvages sont sauvages.

Pourquoi sont-ils sauvages pourquoi pourquoi,

Pourquoi sont-ils sauvages oh pourquoi,

Et une fois de plus Rose se mit à pleurer.

Amour était endormi il savait qu’il pouvait aboyer,

Donc pourquoi rester éveillé pour entendre Rose pleurer et chanter

Et chanter et pleurer. Pourquoi.

C’est ce que disait Amour.

Pourquoi.

Et puis plus tard quand Amour apercevait un animal sauvage il faisait parfois comme chacun parfois, il n’aboyait pas il tournait juste la tête comme pour dire, une fois mais pas deux, les animaux sauvages ne sont pas intéressants.

Amour aboyait plutôt dans son sommeil.

Il rêvait.

Et quand il rêvait, il produisait un aboiement étranglé.

Comme n’importe qui en rêvant.

Amour ne dit jamais s’il aimait rêver ou non, mais il rêvait et quand il rêvait il aboyait.

Rose pensait à tout et à rien quand elle entendit que son cousin Willie avait un lion.

8

Rose pensant

Si la Terre est ronde un lion peut-il tomber.

9

Une couleur préférée

Rose certainement fit un bruit quand on n’en trouva pas un

Rose oh Rose regarde le sol par terre

Et que vois-tu

Tu vois que la terre n’est pas ronde.

C’est ce que dit Rose quand elle sut que c’est vrai qu’un lion n’est pas bleu.

Bien sûr elle savait qu’un lion n’est pas bleu mais bleu est sa couleur préférée.

Son nom est Rose et bleu est sa couleur préférée. Mais bien sûr un lion n’est pas bleu. Rose savait bien sûr qu’un lion n’est pas bleu mais bleu était sa couleur préférée.

10

Ramenant Billie

Le lion avait un nom, sa couleur n’était pas bleue mais il avait un nom aussi juste comme chacun a un nom et son nom était Billie. Willie était un garçon et Billie était un lion.

11

Ramenant Billie à Willie

Voilà ce qui arriva.

Bien sûr Rose ne pouvait garder un lion à l’école, elle n’aurait pas pu le garder même s’il avait été bleu qui était sa couleur préférée mais certainement elle ne pouvait pas le garder alors qu’il était jaune-brun qui est la couleur naturelle pour un lion même de loin même si le lion a un nom aussi bien qu’une crinière et si ce nom est Billie.

En fait on pourrait dire vraiment dire que Rose ne l’avait jamais eu, le lion n’était jamais entré, bien sûr que non que si un agneau ne peut pas entrer dans une école qu’un lion ne le peut certainement pas.

Donc hors de l’école il y avait un homme avec une grosse caisse, il était à bicyclette et la grosse caisse était sur la bicyclette et il en battait et quand Rose l’entendit en battre elle alla à la porte et l’homme appelait à la ronde soit l’un soit l’autre, soit il y a un lion ici soit il n’y a pas de lion ici, soit l’un, soit l’autre.

Rose se mit à chanter elle ne pouvait juste pas se reprendre, elle avait les larmes aux yeux, elle ne pouvait juste pas se reprendre et elle se mit à chanter, elle ne pouvait juste pas se reprendre.

Le batteur poursuivait, soit l’un, cria l’homme, ni l’autre, cria Rose il n’est ni ici ni là, pas de lion ici pas de lion là, ni l’un ni l’autre, cria Rose il n’est ni ici ni là. L’homme se remit à battre et le battement s’éloigna de plus en plus et la grosse caisse était ronde et les roues de la bicyclette étaient rondes et elles tournaient et tournaient et comme elles tournaient et tournaient l’homme dont la bouche était ronde se reprit à dire soit l’un soit l’autre, jusqu’à ce qu’il n’y eût plus de battement plus, plus de bicyclette plus d’homme plus rien.

Donc Rose était laissée là à la porte et elle ne sut plus rien du lion de Billie le lion qu’elle avait connu avant et lentement elle se mit à chanter.

Billie s’en retourne chez Willie,

Willie récupère Billie,

Il n’y a pas de lion bleu

Donc il n’y a pas de lion pour moi

Il y a un lion pour toi

Oh Willie Willie oui il y a un lion pour toi, un lion brun pour toi un vrai lion pour toi tu ne souhaites ni ne sauras jamais comme j’avais peu envie de te prendre le lion cher Willie doux Willie reprends oh reprends ton lion chez toi parce que, et elle se mit à murmurer pour elle-même comme si elle était elle-même Willie, parce que si un lion pouvait être bleu j’aimerais un lion de toi ou pour toi cher Willie doux Willie il n’y a pas de bleu pas de lion en bleu pas de bleu en lion, ni l’un, gémit Rose, ni l’autre, et comme elle disait ni l’un ni l’autre, là il y avait une porte, et pleine de sanglots, Rose passa la porte et jamais jamais elle ne se souviendrait qu’il y avait eu un lion et qu’elle l’avait vu, ni ni.

12

Un jour une fois

Un jour une fois Willie était toujours là bien sûr il était là c’était où Willie était et le lion il avait presque oublié qu’il y avait eu un lion et il avait presque oublié qu’il avait un nom et Willie était très intéressé de savoir si un lézard pouvait ou pouvait ne pas être un jumeau et juste alors il entendit sonner une cloche et c’était le lion Billie le lion de retour de nouveau et Willie ne pouvait juste pas l’aider il devait juste se mettre à chanter et il chanta une chanson appelée

Ramenant Billie de nouveau.

Ramenant Billie.

Comment Billie pourrait-il revenir.

Comment s’il n’y avait pas de c dans comment. C’est ce que disait Willie, comment Billie pourrait-il revenir, comment, comment.

Et Billie était revenu, Billie était-il un lion quand il était revenu, Non dit Willie, Billie n’était pas un lion quand il était revenu, était-il un chaton quand Billie était revenu, non dit Willie Billie n’était pas un chaton quand il était revenu, était-il un rat quand il était revenu, non dit Willie il n’était pas un rat. Bien que dit Willie que Billie était quand il était revenu, il était un jumeau dit Willie c’est ce que Billie était quand il revint.

Et Willie se mit à rire et au moment où il s’arrêta de rire il avait recommencé à rire à nouveau. Ça c’était Willie pas Billie, Billie n’avait jamais eu à rire pas Billie parce que Billie était un lion et un lion n’avait jamais eu à rire.

Donc c’était tout ce qu’il y avait sur Billie le lion et il ne fut plus jamais là nulle part ni ici ni là ni là ni ici, Billie le lion n’était jamais nulle part. Fin de Billie le lion.

13

Une chaise sur la montagne

Quand les montagnes sont vraiment vraies elles sont bleues.

Rose savait qu’elles étaient bleues et bleu était sa couleur préférée. Elle savait qu’elles étaient bleues et qu’elles étaient loin ou près à mesure que la pluie venait ou s’en allait. La pluie venait ou s’en allait tous les jours.

Et donc Rose regarderait et verrait et chère moi les montagnes seraient bleues.

Et alors un jour elle vit une montagne tout près et alors tout fut clair.

C’était la voie et Rose sut quoi dire.

Écoute.

Les montagnes sont hautes, en haut il y a un ciel, la pluie est près, les montagnes sont claires les montagnes sont bleues ça c’est vrai et une montagne deux montagnes trois montagnes ou quatre quand il y a des montagnes il y en a toujours plus.

Même de la porte.

Donc Rose dirait quand chaque jour elle venait ainsi.

Rose allait à l’école là.

Là étaient les montagnes et elles étaient bleues, oh cher bleu bleu juste bleu, cher bleu doux bleu oui bleu.

Et alors Rose se mit à réfléchir. Ce qui était amusant avec Rose c’est qu’elle pouvait toujours juste se mettre à réfléchir. Elle dirait à son père Bob, Père j’ai une prière à faire, mon chien Amour ne vient pas quand j’appelle.

Rose était toujours en train de réfléchir. C’est facile de penser quand votre nom est Rose. Le nom de personne n’a jamais été Bleu, de personne, pourquoi pas. Rose n’avait jamais réfléchi à ça. Rose pensait elle pensait pas mal mais elle n’avait jamais pensé à ça.

Mais les montagnes oui Rose pensait aux montagnes et au bleu quand il était sur les montagnes et aux plumes quand les nuages étaient comme des plumes sur les montagnes et aux oiseaux quand un petit oiseau et deux petits oiseaux et trois et quatre et six et sept et dix et dix-sept et trente ou quarante petits oiseaux tous vinrent voler et un grand oiseau vint voler et les petits oiseaux vinrent voler et ils volèrent plus haut que le grand oiseau et ils vinrent plus bas et un puis deux et puis cinq et puis cinquante d’entre eux vinrent donner des coups de bec à la tête du grand oiseau et lentement le grand oiseau tomba entre les montagnes et les petits oiseaux rentrèrent tous alors à la maison. Les petits oiseaux rentrent à la maison quand ils ont effrayé le grand oiseau.

Comment Rose pensait quand elle était en train de penser. Rose deviendrait toute ronde en pensant ses yeux sa tête sa bouche ses mains, elle deviendrait toute ronde le temps de penser et alors pour alléger son oreille et sa pensée elle chanterait.

Elle chanta une chanson de la montagne.

Elle chanta,

Chère montagne grande montagne vraie montagne montagne bleue oui montagne haute montagne toute montagne ma montagne, je viendrai t’escalader avec ma chaise et une fois là montagne une fois là je penserai, montagne si haute, qui se soucie du ciel oui montagne non montagne oui je serai là.

Des larmes lui vinrent aux yeux.

Oui montagne dit-elle oui je serai là.

Et alors comme elle regardait elle vit qu’une montagne avait un sommet et le sommet était une prairie et la prairie allait jusqu’à une pointe et à la pointe oh chère oui à la pointe oui Rose mettrait une chaise et elle s’assoirait là et oui elle se souciait oui là elle mettrait une chaise là là et partout elle verrait partout et elle s’assoirait sur cette chaise, oui là.

Et elle le fit et c’est ainsi qu’elle le fit. Toute seule elle le fit. Elle et la chaise là là, et ce n’était pas bleu là, non chère non c’était vert là, l’herbe et les arbres et les rochers sont verts pas bleus là il n’y avait guère de bleu là mais bleu était sa couleur préférée de toute façon.

14

La montée avec la chaise

La première chose au sujet de laquelle Rose devait prendre une décision était quelle sorte de chaise elle voudrait amener là-haut. Elle pouvait prendre une chaise pliante qui aurait été la plus facile à porter mais qui n’aurait pas l’air très bien là-haut.

Elle en voudrait une qui aurait l’air très bien là-haut et qui serait confortable pour s’asseoir parce qu’elle resterait assise un long moment une fois qu’elle aurait fait tout le chemin là-haut et ç’aurait dû être une que la pluie n’abîmerait pas parce que les nuages sont de la pluie et certainement il y aurait des nuages là-haut. Peu importe toutes les choses auxquelles Rose pensait il y aurait toujours une façon de le faire mieux et une chaise cher moi, une chaise bien une chaise avait juste à être là.

Quand Rose sut qu’elle aurait à escalader et escalader tout le temps elle savait qu’elle devrait s’en aller toute la journée et elle savait, peu importe comment elle essaya que ça n’irait pas. Elle savait qu’elle ne connaissait pas le nom de la montagne qu’elle escaladerait elle savait qu’elle avait un joli nom, tout nom est un joli nom, juste ayez un nom et c’est un joli nom, mais la montagne peut-être la montagne n’avait pas de nom et si elle n’avait pas de nom serait-ce un joli nom.