Ce fut la seule fois où il mordit jamais quelqu’un. Et il ne dirait jamais plus comment allez-vous à Rose et Rose disait toujours que Pépé était son chien bien qu’il ne le fût pas, pour qu’elle puisse oublier qu’il ne voulait jamais lui dire comment allez-vous mais Rose savait et Pépé savait oh oui tous deux savaient.

 

Rose et son grand chien blanc Amour étaient bien ensemble ils chantaient des chansons ensemble, voici les chansons qu’ils chantaient.

 

Amour buvait son eau et comme il buvait, ça allait juste comme ça comme une chanson une jolie chanson et pendant qu’il était en train de faire ça Rose chantait sa chanson. Ceci était sa chanson.

Je suis une petite fille et mon nom est Rose, Rose est mon nom.

Pourquoi suis-je une petite fille

Et pourquoi mon nom est-il Rose

Et quand suis-je une petite fille

Et quand mon nom est-il Rose

Et où suis-je une petite fille

Et où mon nom est-il Rose

Et quelle petite fille suis-je suis-je la petite fille nommée Rose quelle petite fille nommée Rose.

Et comme elle chantait cette chanson et elle la chantait pendant qu’Amour buvait sa boisson.

Pourquoi suis-je une petite fille

Où suis-je une petite fille

Quand suis-je une petite fille

Quelle petite fille suis-je

Et chanter cela la rendait si triste elle commença à pleurer.

Et quand elle pleurait Amour pleurait il leva la tête et considéra le ciel et il commença à pleurer et lui et Rose et Rose et lui pleurèrent et pleurèrent et pleurèrent jusqu’à ce qu’elle s’arrête et à la fin ses yeux étaient secs.

Et tout ce temps la terre continuait juste à être ronde.

Willie n’était pas comme sa cousine Rose chanter ne le faisait pas pleurer ça le rendait juste plus et plus excité.

Donc il y avait une lune et la lune était ronde.

Pas un son.

Juste alors Willie se mit à chanter,

Se noyer

Oublier

Se rappeler

Je suis en train de penser

Et le hibou chouette l’interrompit.

Est-ce

Et ce

Tout œil de hibou est rond.

Tout excitait Willie, il était plus excité et il chantait

Un jour la terre était ronde la lune était ronde

Le lac était rond

Et moi je me suis presque noyé.

Et le hibou hululeur hululait

Hullo Hullo

Willie est ton nom

Et Willie est ta nature

Tu es un petit garçon

Et telle est ta stature

Hullo Hullo.

SILENCE

Willie s’était endormi

Et tout à la ronde se mit à ramper

Willie se retourna dans son sommeil et murmura

Ronde noyé.

3

Les yeux une surprise

Rose ne se souciait pas de la lune, elle aimait les étoiles.

Un jour quelqu’un lui dit que les étoiles étaient rondes et elle aurait préféré qu’on ne le lui eût pas dit.

Son chien Amour ne se souciait pas non plus de la lune et il ne remarquait jamais les étoiles. Il ne remarquait vraiment pas la lune même quand elle était toute ronde, il aimait les lumières des automobiles qui allaient et venaient. Ça l’excitait et le faisait même aboyer, Amour n’était pas un aboyeur cependant que petit Pépé l’était. Pépé pouvait toujours aboyer, il disait vraiment oua oua vraiment il le disait, quand on l’écoutait il le disait vraiment.

Bien une fois ils étaient dehors un soir en automobile, pas Pépé, Pépé n’était pas le chien de Rose, vous savez ça, mais Rose et Amour et les phares de l’automobile étaient allumés donc qui pouvait écouter l’étincelante clarté de la lune, pas Rose ni Amour ni le lapin, pas eux.

C’était un petit lapin et là il était en plein en face et dans la lumière et il avait l’air de le faire exprès mais en réalité il n’y pouvait rien, pas lui pas le petit lapin.

Bob, le père de Rose, conduisait et il s’arrêta mais ça n’aida pas le petit lapin.

La lumière est étincelante et ce qui est étincelant troublera un petit lapin qui n’a pas l’habitude.

Ainsi le petit lapin dansait d’une lumière à l’autre lumière et n’aurait jamais pu se reprendre, et alors Bob le père dit laisse sortir Amour peut-être il aidera le lapin à s’enfuir, ainsi ils laissèrent sortir le chien blanc Amour et il vit d’abord la lumière et puis il vit le lapin et Amour alla dire comment ça va au lapin, Amour était comme ça, il allait toujours dire comment ça va il le disait à un chien ou un homme ou un enfant ou un agneau ou un chat ou un cuisinier ou un cake ou à n’importe quoi il dit juste comment ça va et quand il dit comment ça va au petit lapin le petit lapin oublia toute cette lumière étincelante il évita juste cette lumière et Amour le chien Amour déçu parce que le petit lapin n’avait pas dit comment ça va, en retour, il courut derrière lui, bien sûr n’importe quel petit lapin peut s’enfuir plus vite que n’importe quel chien blanc et même si le chien blanc est gentil et bon et Amour l’est, voilà toute l’histoire. C’était une merveilleuse nuit et Amour revint dans la voiture et Bob le père les conduisit à la maison et bien entendu Rose chanta comme le lapin s’enfuyait et sa chanson commença.

Mon

Quel ciel

Et puis la plume de verre

Rose avait bien une plume de verre

Quand oh Quand

Petite plume de verre

Dis quand

Il n’y aura pas ce petit lapin

Quand

Puis

Plume

Et Rose fondit en larmes.

Elle fondit alors elle fondit en larmes.

Un peu plus tard il fut décidé que Rose irait à l’école. Elle alla à l’école là où les montagnes étaient hautes, elles étaient si hautes qu’elle ne les vit jamais. Rose était amusante pour ça.

Là à l’école il y avait d’autres filles et Rose n’avait plus autant de temps pour chanter et pleurer.

Les professeurs lui enseignèrent

Que la terre était ronde

Que le soleil était rond

Que la lune était ronde

Que les étoiles étaient rondes

Et qu’elles tournaient toutes autour et autour

Et pas un son.

C’était si triste ça la fit presque pleurer

Mais alors elle n’y crut pas

Parce que les montagnes étaient si hautes

Et ainsi elle pensa qu’elle aurait mieux fait de chanter

Et alors une chose affreuse arriva

Elle se souvint quand elle avait été jeune

Qu’un jour elle avait chanté,

Et il y avait un miroir en face d’elle

Et comme elle chantait sa bouche était ronde et tournait autour et autour.

Oh cher oh cher tout devait-il juste être rond et tourner et tourner. Que pouvait-elle faire sinon essayer et se souvenir que les montagnes étaient si hautes qu’elles pouvaient arrêter n’importe quoi.

Mais elle ne pouvait garder en mémoire et oublier bien sûr que non mais elle pouvait chanter bien sûr elle pouvait chanter et elle pouvait pleurer bien sûr elle pouvait pleurer.

Oh mon.

4

Willie et son chant

Tout ce temps Willie vivait sa vie

Bien sûr il pouvait toujours inventer une chanson

La chose qui ennuyait le plus Willie

C’était quand le vent ne soufflait pas

Une brindille dans un buisson aurait bougé

Juste comme si le vent soufflait

Il savait quand il courait

Et il savait quand il chantait

Et il savait qui

Qui était Willie

Il était Willie

De toute façon.

Willie s’en alla pour ne pas rester.

Willie ne s’en allait jamais pour rester

Ça n’était pas Willie.

Mais un jour quand il s’en alla ce fut pour rester là où il l’avait vue.

Il la vit.

C’était une petite maison et deux arbres tout près.

Un arbre parfois produit un autre arbre.

Willie

Oui lui.

Un bref instant personne ne fut surpris que le tonnerre gronde en hiver, la foudre tomba et le tonnerre gronda en hiver.

Oh Willie.

Bien sûr Willie ne s’en allait jamais pour rester.

Mais Willie pouvait chanter.

Oh oui il chanta une chanson.

Il chanta une petite chanson sur une maison deux arbres et un lapin

Il chanta une petite chanson sur un lézard.

Un lézard grimpait sur le côté de la maison, il grimpa jusqu’au toit de la maison et alors le pauvre petit lézard en tomba.

Pchut il tomba.

Willie le vit.

Et Willie dit, si la planète est toute ronde un lézard peut-il en tomber.

Et la réponse était oui s’il y a un toit dessus.

Petit lézard il perdit sa queue mais il n’était pas mort.

Willie s’assit pour se reposer.

C’est drôle dit-il, un lézard ne chute pas d’un mur, c’est drôle et Willie se rassit pour se reposer.

Une des choses que Willie faisait était de s’asseoir et de se reposer.

Il aimait les chats et les lézards, il aimait les grenouilles et les pigeons il aimait le beurre et les biscuits, il aimait les fleurs et les fenêtres.

Une fois à un moment donné ils l’appelèrent et s’ils le faisaient, il leur parlait.

Et alors il se mit à chanter.

Il chanta.

Apportez-moi du pain

Apportez-moi du beurre

Apportez-moi du fromage

Et apportez-moi de la confiture

Apportez-moi du lait

Et apportez-moi du poulet

Apportez-moi des œufs

Et un petit jambon.

Voici ce que chanta Willie.

Et alors tous en même temps

La terre devint de plus en plus ronde.

Les étoiles devinrent de plus en plus rondes

La lune devint de plus en plus ronde

Le soleil devint de plus en plus rond

Et Willie oh Willie fut prêt à la noyer, pas Rose oh non pas Rose mais ses chagrins à lui.

Il adorait chanter et il était excité.

Voici ce que Willie chanta

Crois-moi si je te le dis

Quand je sais oui quand je sais

Alors je suis Willie et Willie oh

Oh Willie a besoin de Willie pour le leur dire ainsi.

Oui dit-il, il dit oui.

Alors Willie se remit à chanter.

Une fois je me suis rencontré moi-même et je m’enfuis.

Une fois personne ne vit comment je m’enfuis.

Une fois quelque chose peut

Une fois personne ne voit

Mais moi je fais comme ça me plaît

Faire le tour de la terre juste comme ça me plaît.

Moi Willie.

Willie s’arrêta encore et il se remit à chanter encore.

Il chanta.

Il était temps pour Willie de faire quelque chose, pourquoi pas quand la terre était partout si pleine de tout, Willie y alla, il vit combien ils étaient là.

Amusant dit Willie qu’un petit chien voie un autre petit chien loin loin et moi, dit Willie, je voie un petit garçon.

Bien bien dit le chien les petits chiens sont intéressants.

Bien bien dit Willie les petits garçons sont intéressants.

De toute évidence Willie avait quelque chose à faire et maintenant était venu le temps de le faire.

5

Willie et son lion

Willie avait un père et Willie avait une mère

Ça c’était Willie.

Willie alla avec son père dans un petit endroit où on vendait des animaux sauvages.

Si la Terre est ronde les animaux sauvages peuvent-ils sortir de terre.

Dans l’endroit où son père avait amené Willie les animaux sauvages ne grandissaient pas là, ils n’étaient pas toujours vendus là mais ils étaient toujours là. Tout le monde là en avait. Les animaux sauvages allaient avec eux sur les bateaux sur le fleuve et ils allaient avec chacun au jardin et dans la maison. Tout le monde là avait un animal sauvage et ils les avaient toujours avec eux.

Personne ne sait comment les animaux sauvages arrivèrent là. Si la Terre est ronde peuvent-ils sortir de terre mais de toute façon tout le monde en avait un et quelquefois quelqu’un en vendait un, assez souvent tout le monde en vendait un.

Le père de Willie vint pour en prendre un. Lequel. Ça c’était à Willie de dire. C’était amusant de voir des animaux sauvages en bateau, un animal sauvage sur un bateau à rames, un animal sauvage sur un bateau à voiles, un animal sauvage sur un bateau à moteur.

C’était un endroit amusant cette ville c’est que ça n’aurait pas été un endroit amusant c’était juste comme n’importe quel endroit sauf que chacun avait toujours un animal sauvage avec soi, les hommes les femmes et les enfants et très souvent ils étaient sur l’eau dans un bateau et l’animal sauvage avec eux et bien sûr les animaux sauvages sont sauvages, bien sûr ils sont sauvages.

C’était un endroit amusant.

Willie allait partout donc bien sûr il était là, auprès de son père qui l’avait amené là. C’était un endroit amusant. Et Willie prenait toujours ce qu’on lui donnait. Donc il espérait en avoir un. N’importe lequel. Tout le monde en avait un donc bien sûr Willie finirait bien par en avoir un, tout animal sauvage suffira, s’il vous appartient.

Et Willie vint à en avoir un.

Lequel.

Il y avait des éléphants, un éléphant dans un bateau à rames, Willie ne prit pas celui-là.

Et un tigre dans un bateau à voiles, Willie ne prit pas celui-là. Willie eut un lion, pas un très petit, un qui ressemblait au chien de Rose Amour sauf que le lion était terrifiant. N’importe quel lion l’est, même un assez petit et celui-ci était un plutôt grand. Willie se mit à chanter, c’était touchant et Willie chanta et chanta il ne chantait pas pour le lion mais il chantait sur les lions touchants, à propos de chats et de tigres et d’ours à propos de fenêtres et de rideaux et de girafes et de chaises. Le nom de la girafe était Lizzie, vraiment.

Willie était si touché qu’il s’arrêta presque de chanter mais aussi vite revit-il son lion à lui qu’il se remit à chanter. À chanter et chanter. Voici la chanson qu’il chanta.

Ronde est à la ronde.

Lions tigres et kangourous et canaris abondent

Doivent faire des bonds à la ronde.

Pourquoi

Parce que la Terre est ronde

Et tous sont toujours là.

N’importe quel petit chien a peur de là.

Puis il chanta dans un souffle

Imagine qu’il pleuve

Imagine que ce ne soit plus jamais comme avant

Alors la voix de Willie reprit

Le lion je l’ai choisi.

Après un bon moment il s’assit pour pleurer

Il dit alors, me voici juste comme ma cousine Rose

Ce qui était vrai

Il était comme.

Il n’était presque pas Willie.

Oui lui, sera-t-il encore Willie.

Pas tant qu’il a un lion.

Pas tant que.

Et ça allait de plus en plus mal et alors tout à coup il dit.

Il n’y avait que deux paniers de pêches jaunes et je les ai tous les deux.

Il chuchota tout bas.

Et je les ai tous les deux.

Et Willie les avait, c’étaient de merveilleuses pêches rondes jaunes vraiment rondes vraiment jaunes vraiment des pêches et il y en avait seulement deux paniers et Willie les avait tous les deux.

Et ainsi il se reprit et décida de donner le lion à sa cousine Rose.

6

Un lion n’est-il pas un lion

Ce n’est pas facile de donner un lion

Que disiez-vous

Je disais ce n’est pas facile de donner un lion.

7

Rose et le lion de Willie

Il y a un lion son nom est lion et lion lion est son nom.

Rose se mit à pleurer.

Juste essaye

De ne pas faire pleurer Rose

Juste essaye.

C’est ce que Willie dit au lion

Quand il donna le lion à Rose

Son lion.

Oh oui son lion.

Bon mais ce n’était pas tout ça.

Quand Rose fut avertie d’un lion son lion le lion de Willie elle se souvint de son chien Amour. Il était tondu comme un lion mais ce n’était pas ça. C’était quand Amour avait seulement trois mois et n’avait jamais vu un lion.

Amour n’était pas aboyeur, il n’aboyait ni ne mordait et quand il eut trois mois il n’avait jamais aboyé.

Ils commençaient à s’inquiéter de crainte qu’il ne pourrait aboyer, comme les enfants qui ne parleront pas.