Les Amours jaunes (Classiques) (French Edition)

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Table des matières

Couverture

Page de titre

Note de l'éditeur

Préface, par Christian Angelet

Note sur l'établissement du texte

LES AMOURS JAUNES

Le Poète & la Cigale

Ça

Ça ?

Paris

Épitaphe

Les Amours jaunes

À l'éternel Madame

Féminin singulier

Bohême de chic

Gente dame

I sonnet

Sonnet à sir Bob

Steam-Boat

Pudentiane

Après la pluie

À une rose

À la mémoire de Zulma

Bonne fortune & fortune

À une camarade

Un jeune qui s'en va

Insomnie

La pipe au poète

Le crapaud

Femme

Duel aux camélias

Fleur d'art

Pauvre garçon

Déclin

Bonsoir

Le poète contumace

Sérénade des sérénades

Sonnet de nuit

Guitare

Rescousse

Toit

Litanie

Chapelet

Elizir d'amor

Vénerie

Vendetta

Heures

Chanson en si

Portes et fenêtres

Grand opéra

Pièce à carreaux

Raccrocs

Laisser-courre

À ma jument Souris

À la douce amie

À mon chien Pope

À un Juvénal de lait

À une demoiselle

Décourageux

Rapsodie du sourd

Frère et sœur jumeaux

Litanie du sommeil

Idylle coupée

Le convoi du pauvre

Déjeuner de soleil

Veder Napoli poi mori

Vésuves et Cie

Soneto a Napoli

À l'Etna

Le fils de Lamartine et de Graziella

Libertà

Hidalgo !

Paria

Armor

Paysage mauvais

Nature morte

Un riche en Bretagne

Saint Tupetu de Tu-pe-tu

La rapsode foraine et le pardon de Sainte-Anne

Cris d'aveugle

La pastorale de Conlie

Gens de mer

Point n'ai fait un tas d'océans

Matelots

Le bossu Bitor

Le renégat

Aurora

Le novice en partance et sentimental

La goutte

Bambine

Cap'taine Ledoux

Lettre du Mexique

Le mousse

Au vieux Roscoff

Le douanier

Le naufrageur

À mon côtre Le Négrier

Le phare

La fin

Rondels pour après

Sonnet posthume

Rondel

Do, l’enfant do

Mirliton

Petit mort pour rire

Male-fleurette

La Cigale & le Poète

DOSSIER

Poèmes retrouvés

Sous un portrait de Corbière

Une mort trop travaillée

Paris nocturne

Paris diurne

Petit coucher

Proses

Casino des Trépassés

L'Américaine

Chronologie

Bibliographie

Page de copyright

À l'auteur du Négrier1. T. C.

1. C'est-à-dire à son père (voir la Préface, p. 19).

Note de l'éditeur

Les numéros de pages apparaissant dans les renvois internes correspondent à ceux de l'édition papier. Dans cette édition numérique, des liens sont installés permettant d'accéder aux passages concernés, mais selon la taille de caractères sélectionnée, le numéro de page peut être différent de celui de l'édition papier.

PRÉFACE

Édouard-Joachim, dit Tristan Corbière, est né en 1845, à Ploujean, près de Morlaix. Il est le fils d’Édouard Corbière, marin, journaliste, homme d’affaires et auteur de l’important roman maritime Le Négrier (1832). La biographie de Tristan Corbière n’offre rien de remarquable. Il a une enfance heureuse dans un milieu aimant et aisé. À l’âge de quatorze ans, en 1859, il est mis en pension au lycée impérial de Saint-Brieuc. À en juger par les lettres écrites à sa famille, l’internat le met à rude épreuve1. C'est un tendre, qui souffre de la séparation : « Ici je n’ai personne qui m’aime... » Mais c’est aussi un esprit satirique et frondeur, excellent dessinateur et caricaturiste. Il est le souffre-douleur du maître d’étude, qui lui déchire ses dessins jugés inconvenants et à qui il n’a pas peur de « dire son affaire ». Il est bon en latin et en français. Il a un sur-moi très développé dont le principal pôle d’attraction est le père romancier : « J'ai aussi dans la tête que je serai un jour un grand homme, que je ferai un Négrier... » Il est de constitution malingre. C'est à Saint-Brieuc qu’apparaissent les premiers symptômes du rhumatisme articulaire qui ruinera sa santé.

C'est pour ces raisons de santé qu’en 1860 il quittera l’internat pour devenir externe au lycée de Nantes. Là, il loge chez son oncle, le docteur Chenantais, qui veille sur lui. Il a alors beaucoup mûri ; le galopin a disparu. Il découvre la solitude, qui ne le quittera plus : « Ici je n’ai pas d’amis, je reviens toujours seul du collège, par un autre chemin que les élèves de ma classe auxquels je ne parle presque jamais, jamais même à quelques-uns. »

En 1862, son état ayant empiré, sa mère l’emmène passer l’été en Provence. Mais les progrès du mal sont tels qu’il devra finalement interrompre ses études sans avoir pu passer le baccalauréat. Commence alors pour lui une existence oisive de fils de famille, qui se prolongera jusqu’à la fin. Il vit d’abord à Morlaix, puis, à partir de 1863, dans la maison de vacances des Corbière à Roscoff, dont le climat lui est bénéfique. Il prend ses repas à la pension Le Gad ; l’été, il y fréquente une petite colonie de peintres parisiens avec lesquels il lie amitié. Nous ne savons à peu près rien sur le Corbière de ce temps. Il dessine, écrit des poèmes et fait de la navigation côtière sur un cotre que lui a offert son père et qu’il a appelé Le Négrier. Il s’amuse à déplaire par son comportement excentrique et des frasques de mauvais goût. Il est d’une maigreur telle que les Roscovites l’appellent an Ankou, qui, en breton, veut dire « la Mort »...

À la fin de 1869, Tristan part pour l’Italie en compagnie du peintre Jean-Louis Hamon : Gênes, Naples, la côte amalfitaine et Capri, du 1er janvier au 21 mars 1870. Les deux voyageurs rentrent en France après un passage à Rome. Revenu à Morlaix, Tristan pousse un jour l’audace jusqu’à se coiffer d’une mitre d’évêque rapportée d’Italie et à envoyer aux passants des bénédictions équivoques depuis le balcon de la demeure paternelle. Au printemps de 1871, le poète rencontre, à la pension Le Gad, le comte Rodolphe de Battine et sa maîtresse, une théâtreuse d’origine italienne, Armida-Josefina Cuchiani, dite Herminie. Il va s’éprendre de la jeune femme et cette passion déterminera le cours des quelques années qu’il lui reste à vivre. Bientôt, il suivra le couple à Paris pour y mener une vie de bohème et de dandy.