Là, je venais m’asseoir, je m’enivrais de ma pensée ; là je croyais voguer. Au-dessus des collines sombres, qui s’élevaient de l’autre côté de la ville, le ciel était de la couleur de l’or : des ramures légères, parties de la terrasse où j’étais, penchaient vers le couchant splendide, ou s’élançaient, presque sans feuilles, vers la nuit. De la ville montait ce qui semblait une fumée ; c’était de la poussière illuminée qui flottait, s’élevait à peine au-dessus des places où plus de lumière brillait. Et parfois jaillissait comme spontanément, dans l’extase de cette nuit trop chaude, une fusée, lancée on ne sait d’où, qui filait, suivait comme un cri dans l’espace, vibrait, tournait, et retombait défaite, au bruit de sa mystérieuse éclosion. J’aimais celles surtout dont les étincelles d’or pâle tombent si lentement et si négligemment s’éparpillent qu’on croit, après, tant les étoiles sont merveilleuses, qu’elles aussi sont nées de cette subite féerie, et que, de les voir, après les étincelles, demeurantes, l’on s’étonne… puis, lentement, on reconnaît chacune à sa constellation attachée, – et l’extase en est prolongée.
« Les événements, reprit Josèphe, ont disposé de moi d’une façon que je n’ai pas approuvée.
– Tant pis ! reprit Ménalque. Je préfère me dire que ce qui n’est pas, c’est ce qui ne pouvait pas être. »
III
Et cette nuit ce furent les fruits qu’ils chantèrent. Devant Ménalque, Alcide et quelques autres assemblés, Hylas chanta la
RONDE DE LA GRENADE
Certes trois grains de grenade suffirent à faire s’en souvenir Proserpine.
Vous chercheriez encore longtemps
Le bonheur impossible des âmes.
Joies de la chair et joies des sens
Qu’un autre s’il lui plaît vous condamne,
Amères joies de la chair et des sens –
Qu’il vous condamne – moi je n’ose.
– Certes, Didier, philosophe fervent, je t’admire
Si la, croyance en ta pensée te fait à la joie de l’esprit
Croire aucune autre préférable.
Mais non pas dans tous les esprits se peuvent de telles amours.
Et certes, aussi moi je vous aime,
Mortels tressaillements de mon âme,
Joies du cœur, joies de l’esprit –
Mais c’est vous, plaisirs, que je chante.
Joies de la chair, tendres comme l’herbe,
Charmantes comme les fleurs des haies
Fanées plus vite, ou fauchées, que les luzernes des prairies,
Que les désolantes spirées qui s’effeuillent dès qu’on les touche.
La vue – le plus désolant de nos sens…
Tout ce que nous ne pouvons pas toucher nous désole ;
L’esprit saisit plus aisément la pensée
Que notre main ce que notre œil convoite.
Oh ! que ce soit ce que tu peux toucher que tu désires, Nathanaël, et ne cherche pas une possession plus parfaite,
Les plus douces joies de mes sens
Ont été des soifs étanchées.
Certes, délicieuse est la brume, au soleil levant sur les plaines
Et délicieux le soleil ;
Délicieuse à nos pieds nus la terre humide
Et le sable mouillé par la mer ;
Délicieuse à nous baigner fut l’eau des sources ;
À baiser les inconnues lèvres que mes lèvres touchèrent dans l’ombre…
Mais des fruits – des fruits – Nathanaël, que dirai-je ?
Oh ! que tu ne les aies pas connus,
Nathanaël, c’est bien là ce qui me désespère.
Leur pulpe était délicate et juteuse,
Savoureuse comme la chair qui saigne,
Rouge comme le sang qui sort d’une blessure.
Ceux-ci ne réclamaient, Nathanaël, aucune soif particulière ;
On les servait dans des corbeilles d’or ;
Leur goût écœurait tout d’abord, étant d’une fadeur incomparable ;
Il n’évoquait celui d’aucun fruit de nos terres ;
Il rappelait le goût des goyaves trop mûres,
Et la chair en semblait passée ;
Elle laissait, après, l’âpreté dans la bouche ;
On ne la guérissait qu’en remangeant un fruit nouveau ;
À peine bientôt si seulement durait leur jouissance
L’instant d’en savourer le suc ;
Et cet instant en paraissait tant plus aimable
Que la fadeur après devenait plus nauséabonde.
La corbeille fut vite vidée
Et le dernier nous le laissâmes
Plutôt que de le partager.
Hélas ! après, Nathanaël, qui dira de nos lèvres
Quelle fut l’amère brûlure ?
Aucune eau ne les put laver.
Le désir de ces fruits nous tourmenta jusque dans l’âme.
Trois jours durant, dans les marchés, nous les cherchâmes ;
La saison en était finie.
Où sont, Nathanaël, dans nos voyages
De nouveaux fruits pour nous donner d’autres désirs ?
*
Il y en a que nous mangerons sur des terrasses.
Devant la mer et devant le soleil couchant.
Il y en a que l’on confit dans de la glace
Sucrée avec un peu de liqueur dedans.
Il y en a que l’on cueille sur les arbres
De jardins réservés, enclos de murs,
Et que l’on mange à l’ombre dans la saison estivale.
On disposera de petites tables ;
Les fruits tomberont tout autour de nous
Dès qu’on agitera les branches
Où les mouches engourdies se réveilleront.
Les fruits tombés, on les recueillera dans des jattes
Et leur parfum déjà suffirait à nous charmer.
Il y en a dont l’écorce tache les lèvres et que l’on ne mange que lorsqu’on a très soif.
Nous les avons trouvés le long des routes sablonneuses ;
Ils brillaient à travers le feuillage épineux
Qui déchira nos mains lorsque nous voulûmes les prendre ;
Et notre soif n’en fut pas beaucoup étanchée.
Il y en a dont on ferait des confitures
Rien qu’à les laisser cuire au soleil.
Il y en a dont la chair malgré l’hiver demeure sure ;
De les avoir mordus les dents sont agacées.
Il y en a dont la chair paraît toujours froide, même l’été.
On les mange accroupi sur des nattes,
Au fond de petits cabarets.
Il y en a dont le souvenir vaut une soif
Dès qu’on ne peut plus les trouver.
*
Nathanaël, te parlerai-je des grenades ?
On les vendait pour quelques sous, à cette foire orientale,
Sur des claies de roseaux où elles s’étaient éboulées.
On en voyait qui roulaient dans la poussière
Et que des enfants nus ramassaient.
Leur jus est aigrelet comme celui des framboises pas mûres.
Leur fleur semble faite de cire ;
Elle est de la couleur du fruit.
Trésor gardé, cloisons de ruches,
Abondance de la saveur,
Architecture pentagonale.
L’écorce se fend ; les grains tombent,
Grains de sang dans des coupes d’azur ;
Et d’autres, gouttes d’or, dans des plats de bronze émaillé.
Chante à présent la figue, Simiane,
Parce que ses amours sont cachées.
Je chante la figue, dit-elle,
Dont les belles amours sont cachées.
Sa floraison est repliée.
Chambre close où se célèbrent des noces ;
Aucun parfum ne les conte au dehors.
Comme rien ne s’en évapore,
Tout le parfum devient succulence et saveur.
Fleur sans beauté ; fruit de délices ;
Fruit qui n’est que sa fleur mûrie.
J’ai chanté la figue, dit-elle,
Chante à présent toutes les fleurs.
– Certes, reprit Hylas, nous n’avons pas chanté tous les fruits.
Don du poète : celui d’être ému pour des prunes.
(La fleur ne vaut pour moi que comme une promesse de fruit.)
Tu n’as pas parlé de la prune.
Et l’acide prunelle des haies
Que la neige froide rend douce.
La nèfle qui ne se mange que pourrie ;
Et la châtaigne de la couleur des feuilles mortes
Qu’on fait éclater près du feu.
– Je me souviens de ces myrtilles des montagnes que je cueillis un jour de grand froid dans la neige.
– Je n’aime pas la neige, dit Lothaire ; c’est une matière toute mystique et qui n’a pas encore pris son parti de la terre. Je hais son insolite blancheur où s’arrête le paysage. Elle est froide et se refuse à la vie ; je sais qu’elle la couve et la protège, mais la vie n’en surnaît qu’en la fondant. Ainsi je la veux grise et sale, à demi fondue et déjà presque en eau pour les plantes.
– Ne parle pas ainsi de la neige, car elle aussi peut être belle, dit Ulrich. Elle n’est triste et douloureuse que là où trop d’amour la fera fondre ; et toi qui préfères l’amour, la préfères à demi fondue. Elle est belle où elle triomphe.
– Là nous n’irons pas, dit Hylas. Et où je dis : tant mieux, tu n’as pas à dire : tant pis. »
*
Et cette nuit chacun de nous chanta, sous forme de ballades : Moelibée la
BALLADE DES PLUS CÉLÈBRES AMANTS
Suléîka ! pour vous je m’arrêtais de boire
Le vin que me versait l’échanson.
C’est pour vous que, Boabdil, à Grenade,
J’arrosai les lauriers-roses du Généraliffe.
Je fus Soleiman quand, Balkis, vous vîntes des provinces du Sud pour me proposer des énigmes.
Tamar, je fus Amnon votre frère, qui se mourait de ne pouvoir vous posséder.
Bethsabée, quand, suivant une colombe d’or jusque sur la plus haute terrasse de mon palais, je vous vis, prête au bain, descendre nue, je fus David qui fit se tuer pour moi votre mari.
J’ai chanté pour vous, Sulamite, des chants tels qu’on les croit presque religieux.
Fornarine, je suis celui qui criait d’amour dans tes bras.
Zobéide, je suis l’esclave que vous rencontrâtes au matin, dans la rue qui menait à la place publique ; je portais un panier vide sur ma tête, et vous me le fîtes emplir, vous suivant, de cédrats, de limons, de concombres, d’épices variées et de diverses friandises ; puis, comme je vous plus et que je me plaignais de ma fatigue, vous voulûtes me garder la nuit, près de vos deux sœurs, et des trois kalendars fils de roi. Et nous nous occupâmes chacun, tour à tour, à écouter les autres, chacun racontant son histoire. Quand vint mon tour de raconter : Avant de vous avoir rencontrée, Zobéide, dis-je, je n’avais pas d’histoire en ma vie ; maintenant comment en aurais-je ? N’êtes-vous pas toute ma vie ? – Et ce disant le porteur se bourrait de fruits. (Je me souviens que, tout enfant, je rêvais des confitures sèches dont il est tant question dans les Mille et une Nuits. J’en ai mangé depuis, qui sont à l’essence de roses, et un ami m’a parlé de celles qu’on fait avec des letchis.)
Ariane, je suis le passager Thésée
Qui vous abandonne à Bacchus
Pour pouvoir continuer ma route.
Eurydice, ma belle, je suis pour vous Orphée
Qui d’un regard, dans les enfers, vous répudie,
Importuné d’être suivi ;
puis Mopsus chanta la
BALLADE DES BIENS IMMEUBLES
Quand la rivière commença à monter,
Il y en eut qui se réfugièrent sur la montagne ;
D’autres qui se dirent : le limon engraissera nos champs ;
D’autres qui se dirent : c’est la ruine ;
D’autres qui ne se dirent rien du tout.
Quand la rivière eut bien monté,
Il y avait des endroits où l’on voyait encore des arbres,
D’autres où l’on voyait des toits de maisons,
Des clochers, des murs, et plus loin des collines ;
D’autres endroits où l’on ne voyait plus rien du tout.
Il y avait des paysans qui firent monter leurs troupeaux sur les collines ;
D’autres qui emportèrent dans un bateau leurs petits enfants ;
Il y en eut qui emportèrent de la bijouterie,
Des mangeailles, des papiers écrits, et tout ce qui pouvait flotter d’argent.
Il y en eut qui n’emportèrent rien du tout.
Ceux-ci, qui avaient fui dans des barques entraînées,
Se réveillèrent dans des terres qu’ils ne connaissaient pas du tout.
Il y en eut qui se réveillèrent en Amérique ;
D’autres en Chine, et d’autres sur les rives du Pérou. Il y en eut qui ne se réveillèrent pas du tout.
Puis Guzman chanta la
RONDE DES MALADIES
dont je ne rapporterai que la fin :
… À Damiette, je pris les fièvres :
À Singapore, je vis mon corps s’orner d’efflorescences blanches et mauves.
À la Terre de Feu, toutes mes dents tombèrent.
Sur le Congo, un caïman me mangea un pied.
Dans les Indes, me prit une maladie de langueur,
Qui fit ma peau admirablement verte et comme transparente ;
Mes yeux semblaient sentimentalement agrandis.
Je vivais dans une cité lumineuse ; tous les soirs il s’y commettait tous les crimes et pourtant, non loin du port, continuaient de flotter des galères que l’on ne parvenait pas à remplir. Un matin je partis sur l’une d’elles, le gouverneur de la ville ayant mis à ma fantaisie la force de quarante rameurs. Quatre jours et trois nuits nous naviguâmes ; ils usèrent pour moi leurs forces admirables. Cette fatigue monotone endormait leur turbulente vigueur ; ils se lassaient à remuer sans fin l’eau des vagues ; ils devenaient plus beaux, rêveurs, et leurs souvenirs du passé s’en allaient sur la mer immense. Et nous entrâmes vers le soir dans une ville sillonnée de canaux, une ville couleur de l’or ou de la cendre et qu’on nommait Amsterdam ou Venise, suivant qu’elle était brune ou dorée.
IV
Le soir, dans les jardins qui sont au pied de la colline de Fiesole, à mi-chemin entre Florence et Fiesole, dans ces mêmes jardins où, du temps de Boccace, Pamphile et Fiametta chantaient, – le jour trop lumineux achevé – dans la nuit point ténébreuse, Simiane, Tityre, Ménalque, Nathanaël, Hélène, Alcide et quelques autres étaient assemblés.
Après un demi-repas de friandises que la grande chaleur nous avait permis de prendre sur la terrasse, nous étions descendus dans les allées et maintenant, après des musiques, nous errions sous les lauriers et les chênes, attendant l’heure où nous étendre sur l’herbe, près des sources qu’un bosquet de chênes verts abritait, et nous reposer longuement de la fatigue du grand jour.
J’allais de groupe en groupe, et n’entendais que des propos sans suite, encore que tous parlassent de l’amour.
– Toute volupté, disait Éliphas, est bonne, et a besoin d’être goûtée.
– Mais non toutes par tous, disait Tibulle ; il faut opter.
Plus loin, à Phèdre et à Bachir, c’était Térence qui racontait :
– J’aimais, disait-il, une enfant de race kabyle, à la peau noire, de chair parfaite, à peine mûre. Elle gardait dans la volupté la plus mièvre et déjà la plus retombée une gravité déconcertante. Elle était l’ennui de mes jours et les délices de mes nuits.
Et Simiane avec Hylas :
– C’est un petit fruit qui demande à être souvent mangé.
Hylas chantait :
– Il y a des petites voluptés qui ont été pour nous, comme, sur les bords des routes, ces petits fruits de maraude, aigres, et qu’on aurait voulu plus sucrés.
Sur l’herbe, près des sources, nous nous assîmes :… un chant d’oiseau de nuit, près de moi m’occupa pendant un instant plus que leurs paroles ; quand je recommençai d’écouter, Hylas parlait :
… Et chacun de mes sens a eu ses désirs. Quand j’ai voulu rentrer en moi, j’ai trouvé mes serviteurs et mes servantes à ma table ; je n’ai plus eu la plus petite place où m’asseoir. La place d’honneur était occupée par la Soif ; d’autres soifs lui disputaient la belle place. Toute la table était querelleuse ; mais ils s’entendaient contre moi. Quand j’ai voulu m’approcher de la table, ils se sont tous levés contre moi, déjà ivres ; ils m’ont chassé de chez moi ; ils m’ont traîné dehors, et je suis ressorti pour aller leur cueillir des grappes.
Désirs ! Beaux désirs, je vous apporterai des grappes écrasées ; j’emplirai de nouveau vos énormes coupes ; mais laissez-moi rentrer dans ma demeure – et que je puisse encore, quand vous dormirez dans l’ivresse, me couronner de pourpre et de lierre, – couvrir le souci de mon front sous une couronne de lierre.
L’ivresse s’emparait de moi-même, et je ne pouvais plus bien écouter ; par instants, quand le chant de l’oiseau se taisait, la nuit semblait devenir silencieuse comme si j’eusse été seul à la contempler ; par instants il me semblait de partout entendre des voix jaillissantes qui se mêlaient à celles de notre nombreuse société : –
Nous aussi, nous aussi, disaient-elles, nous avons connu les lamentables ennuis de nos âmes.
Les désirs ne nous laissent pas tranquillement travailler.
–… Cet été, tous mes désirs eurent soif.
Il semblait qu’ils eussent traversé des déserts.
Et je me refusais à leur donner à boire,
Tant je les savais malades pour avoir bu.
(Il y avait des grappes où dormait de l’oubli ; il y en avait où mangeaient des abeilles ; il y en avait où du soleil semblait s’attarder.)
Un désir s’est assis à mon chevet tous les soirs.
Je l’y retrouve à chaque aurore.
Il a veillé sur moi toute la nuit.
J’ai marché ; j’ai voulu lasser mon désir ;
Je n’ai pu fatiguer que mon corps.
Chante à présent, Cléodalise, la
RONDE DE TOUS MES DÉSIRS
Je ne sais ce que j’avais pu rêver cette nuit.
À mon réveil tous mes désirs avaient soif.
Il semblait qu’en dormant, ils eussent traversé des déserts.
Entre le désir et l’ennui
Notre inquiétude balance.
Désirs ! Est-ce que vous ne vous lasserez pas ?
Oh ! oh ! oh ! oh ! cette petite volupté qui passe ! – et qui sera bientôt passée !
Hélas ! Hélas ! je sais comment prolonger ma souffrance ; mais mon plaisir je ne sais comment l’apprivoiser.
Entre le désir et l’ennui, notre inquiétude balance.
Et l’humanité tout entière m’a paru comme un malade qui se retourne dans son lit pour dormir – qui cherche le repos et ne trouve même pas le sommeil.
Nos désirs ont déjà traversé bien des mondes ;
Ils ne se sont jamais rassasiés.
Et la nature entière se tourmente,
Entre soif de repos et soif de volupté.
Nous avons crié de détresse
Dans les appartements déserts.
Nous sommes montés sur des tours
D’où l’on ne voyait que la nuit.
Chiennes, nous avons hurlé de douleur
Le long des berges desséchées ;
Lionnes, nous avons rugi dans l’Aurès ; et nous avons brouté, chamelles, le varech gris des chotts, sucé le suc des tiges creuses ; car l’eau n’abonde pas au désert.
Nous avons traversé, hirondelles,
De vastes mers sans nourriture ;
Sauterelles, pour nous nourrir nous avons dû tout dévaster.
Algues, nous ont ballottées les orages ;
Flocons, nous avons été roulés par les vents.
Oh ! pour un immense repos, je souhaite la mort salutaire ; et qu’enfin mon désir exténué ne puisse plus fournir à de nouvelles métempsycoses.
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