Les Pionniers

Les Pionniers
James Fenimore Cooper
(Traducteur:
A. J. B. Defauconpret)
Publication: 1823
Catégorie(s): Fiction, Action & Aventure, Westerns
Source: http://www.ebooksgratuits.com
A Propos Cooper:
James Fenimore Cooper (September 15, 1789 – September 14, 1851)
was a prolific and popular American writer of the early 19th
century. He is best remembered as a novelist who wrote numerous
sea-stories and the historical novels known as the Leatherstocking
Tales, featuring frontiersman Natty Bumppo. Among his most famous
works is the Romantic novel The Last of the Mohicans, which many
consider to be his masterpiece. Source: Wikipedia
Disponible sur Feedbooks Cooper:
Le Dernier des
Mohicans (1826)
Le Lac
Ontario (1840)
Le Tueur de
Daims (1841)
L'Espion (Un
épisode de la guerre d'Indépendance) (1839)
Le Pilote
(1824)
Lionel
Lincoln (1825)
Précaution
(1820)
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INTRODUCTION AUX PIONNIERS.
Comme le titre de ce roman annonce un ouvrage
descriptif, ceux qui prendront la peine de le lire seront peut-être
bien aises de savoir ce qui est exactement littéral, ou ce qui fut
tracé dans l’intention de présenter un tableau général. L’auteur
est convaincu que s’il avait seulement suivi cette dernière route,
la meilleure et la plus sûre manière de répandre des connaissances
de cette nature, il aurait fait un meilleur ouvrage. Mais, en
commençant à décrire des scènes et peut-être, doit-il ajouter, des
caractères si familiers à sa première jeunesse, il éprouva une
tentation constante de décrire ce qu’il avait connu plutôt que ce
qu’il avait imaginé. Cette rigide adhésion à la vérité, qui est
indispensable pour écrire l’histoire et les voyages, détruit le
charme de la fiction, car tout ce qui est nécessaire pour frapper
l’esprit du lecteur peut être plutôt produit en aidant un peu à la
nature qu’en donnant une attention trop fastidieuse aux
originaux.
New-York n’ayant qu’un comté d’Otsego, et la
Susquehanna qu’une source proprement dite, on ne peut se méprendre
sur le lieu de la scène de cet ouvrage ; l’histoire de ce
district, aussi loin que vont ses rapports avec la civilisation,
est promptement racontée.
Otsego, ainsi que la plus grande partie de
l’intérieur de New-York, était inclus dans le comté d’Albany avant
la guerre de la séparation. Il devint alors, dans une division
subséquente de territoire, une partie du Montgomery ; enfin,
lorsqu’il eut à lui une population suffisante, il fut créé comté
lui-même peu de temps après la paix de 1783. Il est situé parmi ces
basses aiguilles des Alleghanys qui couvrent les comtés du milieu
de New-York, et se trouverait un peu à l’est d’une ligne
méridionale qui serait tracée à travers le centre de cet État.
Comme les eaux de New-York se jettent au sud dans l’Atlantique et
au nord dans l’Ontario et les rivières qui en dépendent, le lac
Otsego étant la source de la Susquehanna est placé nécessairement
parmi les hautes terres. L’aspect du pays en général, le climat tel
que l’ont trouvé les blancs, et les mœurs des planteurs, sont
décrits avec une exactitude pour laquelle l’auteur n’a d’autre
mérite que la force de ses souvenirs.
Otsego, dit-on, est un mot composé de Ot, lieu
de rendez-vous, et sego ou sago, terme ordinaire de salutation
employé par les Indiens de cette région. Il existe une tradition
qui dit que les tribus voisines avaient l’habitude de se rencontrer
sur les rivages de ce lac pour y faire leurs traités, ou donner de
la force à leurs alliances ; de là vient le nom d’Otsego.
Comme l’agent indien avait une habitation au bord du lac, il ne
serait pas impossible néanmoins que ce terme eût pris naissance des
rendez-vous qui avaient lieu au feu de son conseil. La guerre
chassa l’agent comme, les autres officiers de la couronne, et la
grossière habitation fut promptement abandonnée. L’auteur se
rappelle l’avoir vue quelques années plus tard, elle était réduite
à l’humble condition de tabagie.
En 1779, on envoya une expédition contre les
Indiens hostiles qui habitaient, à environ cent milles ouest
d’Otsego, sur les rives du Cayuga. Tout ce pays n’était alors qu’un
désert, il fut nécessaire de transporter le bagage des troupes par
les rivières, route bien longue, mais au moins praticable. Une
brigade remonta la Mohawk jusqu’à ce qu’elle eût atteint le point
le plus voisin des sources de la Susquehanna ; alors elle
pratiqua un défilé à travers la forêt jusqu’au lac Otsego ;
les bateaux et les bagages furent traînés à travers ce chemin, et
les troupes naviguèrent jusqu’à l’extrémité du lac, où elles
effectuèrent leur débarquement et campèrent. La Susquehanna,
torrent étroit, mais rapide à sa source, était remplie de bois
flottants ou d’arbres tombés, et les troupes adoptèrent un nouvel
expédient pour faciliter leur passage. L’Otsego a environ neuf
milles de longueur, et varie en largeur depuis un mille jusqu’à un
mille et demi. L’eau est très-profonde, limpide, et renouvelée par
mille sources. Ses rives ont souvent trente pieds d’élévation, puis
alternativement des montagnes, des intervalles, des promontoires.
Un des bras de ce lac, ou ce qu’on nomme la Susquehanna, coule à
travers une gorge dans les parties basses du rivage, qui peut avoir
une largeur de deux cents pieds. La gorge fut comblée, les eaux du
lac réunies, et la Susquehanna convertie en un ruisseau. Lorsque
tout fut prêt, les troupes s’embarquèrent, l’écluse fut lâchée,
l’Otsego répandit au dehors ses torrents, et les barques
s’abandonnèrent gaîment au cours de l’eau.
Le général James Clinton, frère de George
Clinton, alors gouverneur de New-York, et le père de Witt Clinton
qui mourut gouverneur du même État en 1827, commandait la brigade
employée à ce service. Pendant le séjour des troupes sur les bords
de l’Otsego, un soldat déserta, fut repris et fusillé. La tombe de
ce malheureux fut la première terre funéraire que l’auteur
contempla, comme la tabagie fut la première ruine ! L’anneau
en fer auquel il est fait allusion dans cet ouvrage fut enterré et
abandonné par les troupes, et il fut retrouvé plus tard en creusant
les caves de la résidence paternelle de l’auteur.
Peu de temps après l’expiration de la guerre,
Washington, accompagné de plusieurs personnes distinguées, visita
ces lieux avec l’intention, dit-on, d’examiner les facilités qu’on
pourrait avoir d’ouvrir une communication par eau avec d’autres
points du pays ; mais il n’y resta que quelques heures.
En 1785, le père de l’auteur, qui possédait un
intérêt dans une immense étendue de terrain de ce désert, y arriva
avec un grand nombre de surveillants. L’aspect que cette scène
présenta à ses yeux est décrit par le juge Temple. L’établissement
commença dans les premiers mois de l’année suivante, et depuis ce
temps jusqu’à nos jours, ce pays a continué à fleurir. Un des
singuliers traits des mœurs américaines, c’est que, lorsqu’au
commencement de ce siècle le propriétaire d’un État avait
l’occasion de former un établissement dans un pays éloigné, il
avait le droit de choisir ses colons parmi la population de la
première colonie.
Quoique l’établissement dans cette partie de
l’Otsego précédât un peu la naissance de l’auteur, il n’était pas
encore assez prospère pour qu’une femme pût désirer qu’un événement
si important par lui-même se passât au milieu d’un désert.
Peut-être sa mère avait une raisonnable répugnance pour la pratique
du docteur Todd, qui devait être alors dans le noviciat de son
expérience. N’importe quelle fut la raison, l’auteur fut apporté
enfant dans cette vallée, et c’est de ce lieu que datent tous ses
premiers souvenirs.
Otsego est devenu un des districts les plus
peuplés de New-York, et il envoie au dehors ses émigrants, ainsi
que toute autre vieille contrée ; il est plein d’une industrie
entreprenante.
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