Magellan





Stephan Zweig







MAGELLAN






TABLE des MATIÈRES

Préface
Note de l’auteur
I. Navigare necesse est
II. Magellan aux Indes
III. Magellan se libère
IV. La réalisation d’une idée
V. Une volonté à l’assaut de mille obstacles
VI. Le départ
VII. Vaines recherches
VIII. La mutinerie
IX. Le moment dramatique
X. Magellan découvre son royaume
XI. La mort avant le triomphe final
XII. Le retour sans chef
XIII. Les morts ont toujours tort

L’édition originale de cet ouvrage a été publiée par Herbert Reichner Verlag, à Vienne, en 1938. Editée en ePub en Nov 2012 par K42

 

Stefan Zweig / Magellan

 

 

Stefan Zweig est né à Vienne, le 28 novembre 1881, dans une famille d’industriels appartenant à la grande bourgeoisie israélite. Avec Hugo von Hofmannsthal, avec Robert Musil, avec Arthur Schnitzler, il est une des figures dominantes de cette génération prodigieuse de la littérature autrichienne dont l’épanouissement coïncidera avec la chute du vieil empire des Habsbourg.

Sa situation de fortune le délivrant des préoccupations matérielles, c’est la seule curiosité qui guide ses études. Curieux, Zweig l’est à la fois de philosophie et de belles lettres, d’histoire et de voyages. Jeune homme, il parcourt l’Europe à la découverte des littératures étrangères. Il se lie avec Verhaeren dont il traduit les poèmes en allemand, parvenant avec un rare bonheur à en restituer tout le lyrisme. Plus tard, il donnera aussi de remarquables versions de Verlaine et de Rimbaud. En 1901, à peine âgé de vingt ans, il fait paraître son premier recueil de vers, Cordes d’argent, suivi, en 1907, par les Guirlandes précoces. Son inspiration éminemment éclectique l’amène ensuite à se consacrer au théâtre. Il compose deux drames, Tersites (1907) et la Maison au bord de la mer (1911).

A cet humaniste accompli, à ce grand voyageur féru d’échanges intellectuels au-delà des nationalités, la guerre fait l’effet d’un traumatisme. Immédiatement, Zweig comprend qu’elle consomme la fin d’un monde ; c’est la signification qu’il lui donne dans tous les romans où il la met en scène. Ses convictions pacifistes s’expriment dans deux pièces de théâtre, Jérémie (1916) et l’Agneau du pauvre (1930). On peut regretter que ses œuvres intéressantes aient été éclipsées par Volpone (1927), qui demeure le plus grand succès théâtral de Zweig.

En 1919, Zweig s’installe à Salzbourg où il restera quinze ans. C’est là qu’il écrit quelques-unes des nouvelles (parfois fort longues) qui lui apportent une célébrité mondiale : Amok (1922), la Confusion des sentiments (1926), les Heures étoilées de l’humanité (1928), Vingt-Quatre Heures de la vie d’une femme (1934). Avec la nouvelle, Zweig trouve sa veine la plus originale et s’affirme bientôt comme le peintre minutieux et magistral des drames de l’être intime. Le destin joue un grand rôle dans ses récits, mais le destin selon Zweig n’est pas une entité surnaturelle. A la lumière des enseignements de Freud (auquel il consacra un essai, et une partie de la Guérison par l’esprit, (1931) qui marquent profondément sa démarche romanesque, Zweig s’applique à révéler, dans le processus de fatalité dont ses héros et ses héroïnes sont victimes, la part qui revient au déterminisme de l’inconscient.

Parallèlement, il fait oeuvre de biographe et d’essayiste avec, en 1919, Trois maîtres (Dostoïevski, Balzac, Dickens), en 1925 la Lutte avec le démon (Kleist, Hölderlin, Nietzsche).