Mephisto:

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Table des matières

Couverture

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Préface de Michel Tournier

Prologue

I. H.K

II. La leçon de danse

III. Knorke

IV. Barbara

V. L'époux

VI. Y'a pas d'mots pour décrire ça !

VII. Le pacte avec le diable

VIII. Sur des cadavres

IX. Dans de nombreuses villes

X. La menace

© 1989, Edition Spangenberg, Munich 40.
© 1975, Editions Denoël.
© 1993, Editions Grasset & Fasquelle.

978-2-246-79924-5

Du même auteur aux Éditions Grasset :

La Danse pieuse

Le Volcan

Journal. Les années brunes 1931-1936

Journal. Les années d'exil 1937-1949

Fuite au Nord

André Gide et la crise de la pensée moderne

La Symphonie pathétique

Traduit de l'allemand
par
LOUISE SERVICEN

Préface de
MICHEL TOURNIER
de l'Académie Goncourt

Klaus Mann / Mephisto

Klaus Mann, fils aîné d'une montagne magique prénommée Thomas, est né en 1906 à Munich. Il eut, on l'imagine, une enfance et une adolescence dorées, bruissantes des nombreuses relations intellectuelles de son père.

Adolescent agité, Klaus n'a jamais brillé en classe ; il préférait faire les quatre cents coups avec sa sœur aînée, Erika, à laquelle il voua, sa vie durant, une affection passionnée et même un peu trouble... Se déclarant lui-même « condamné à la littérature », il se fiança avec Pamela Wedekind, la fille de l'écrivain, et fit à dix-huit ans ses premières armes comme critique dramatique dans un journal berlinois. En 1925, il publie sa première comédie, Anja et Esther, un recueil de nouvelles, Vor dem Leben, et la Danse pieuse en 1926 ; la forte coloration homosexuelle de ce premier roman ne laisse aucun doute sur les tendances profondes, puis affichées, du jeune auteur. La Danse pieuse fera scandale. Klaus voyage aussi. La même année, à Paris, il entre en contact avec Gide, Cocteau et Crevel (dont il deviendra l'ami). En 1927 et 1928, il part avec Erika aux Etats-Unis ; son voyage se prolonge en Corée et jusqu'en Sibérie.

Alexandre, son second roman, sort en 1929. En Allemagne, le nazisme commence à faire son lit. Contredisant l'image du jeune homme facile et décadent que certains peuvent avoir de lui, Klaus prendra vite, et avec une extraordinaire acuité, la mesure du danger qui menace son pays. Il mobilise en Europe l'opposition intellectuelle au nazisme en compagnie de Gide, d'Aldous Huxley et de son propre oncle, Heinrich Mann. En 1933, son père Thomas s'exile en France puis en Suisse. Klaus, lui, part pour les Pays-Bas et dirige à Amsterdam une revue culturelle antifasciste ouverte aux émigrés. Déchu de la nationalité allemande en 1934, il publie successivement la Fuite dans le Nord (1934), Symphonie pathétique (une vie romancée de Tchaikovski) en 1935 et Mephisto en 1936 à Amsterdam, roman de combat contre les intellectuels allemands qui se sont accommodés du nazisme.

Naturalisé Tchèque, il s'exile aux Etats-Unis en 1936 et reprend, inlassablement, ses activités de conférencier, discourant sur les périls de l'hitlérisme. En 1939 paraît le Volcan, chronique plus ou moins romancée de l'émigration allemande aux quatre coins du monde ; ouvrage qu'il faut lire en parallèle avec son Journal. Homosexuel, exilé, souffrant d'un syndrome dépressif que la fougue de son engagement intellectuel ne parvient pas à compenser, il fait paraître en 1942, à New York, une autobiographie en anglais, The Turning Point (le Tournant) ; il la reprendra en allemand quelques années plus tard. Il est aussi l'auteur d'un excellent essai, André Gide et la crise de la pensée européenne (1943). Naturalisé Américain fin 1943, il fait la guerre en Italie.

Après le conflit, il put revenir en Allemagne, mais ce fut pour s'apercevoir, triste et dégoûté, que les écrivains qui avaient choisi l'exily étaient méconnus et presque sans avenir.