Nor do I know her name. But lush and rich
It is, like those of friends once loved, exiled
By Life. Her glance? A statue’s glance. And for
Her voice, it sings—distant and mellow, mild—
The music of dear voices heard no more.
Marine
L’Océan sonore
Palpite sous l’œil
De la lune en deuil
Et palpite encore,
Tandis qu’un éclair
Brutal et sinistre
Fend le ciel de bistre
D’un long zigzag clair,
Et que chaque lame
En bonds convulsifs
Le long des récifs
Va, vient, luit et clame,
Et qu’au firmament,
Où l’ouragan erre,
Rugit le tonnerre
Formidablement.
Seascape
The moon, in mourning, eyes
The moaning, churning sea,
Churning up endlessly
While, in the copper skies,
A heaven-splitting crash—
Like clashing stroke of doom—
Streaks, zigzags through the gloom
Its long, bright lightning flash;
On, on the surf swells, rolls,
Breaks with convulsive bounds—
Comes, goes—glistens, resounds
Against the rocky shoals;
On, on, rumbling asunder,
The very firmament,
Everywhere tempest-rent,
Roars with its mighty thunder.
Effet de nuit
La nuit. La pluie. Un ciel blafard que déchiquette
De flèches et de tours à jour la silhouette
D’une ville gothique éteinte au lointain gris.
La plaine. Un gibet plein de pendus rabougris
Secoués par le bec avide des corneilles
Et dansant dans l’air noir des gigues nonpareilles,
Tandis que leurs pieds sont la pâture des loups.
Quelques buissons d’épine épars, et quelques houx
Dressant l’horreur de leur feuillage à droite, à gauche,
Sur le fuligineux fouillis d’un fond d’ébauche.
Et puis, autour de trois livides prisonniers
Qui vont pieds nus, un gros de hauts pertuisaniers
En marche, et leurs fers droits, comme des fers de herse,
Luisent à contre-sens des lances de l’averse.
Night Scene
Night. Rain. Spires, empty-windowed turrets, jutting;
A distant, lifeless Gothic city, cutting
Sharp silhouettes against a sallow sky.
The plain. A gibbet, corpses hanging high,
Withered and wizened, swinging, raven-pecked,
Dancing weird nighttime jigs, while wolves collect,
Ravenous, foraging upon their feet.
Against a background, outlined, incomplete—
Bramble-twined chaos, murky mass—left, right,
A bush, a briar, pushing its ghostly height.
And there, marching three prisoners—ashen faces,
Barefoot—a squad of halberdiers: their maces,
Stiff as portcullis spikes, rise from the plain,
Glistening athwart the javelins of the rain.
Soleils couchants
Une aube affaiblie
Verse par les champs
La mélancolie
Des soleils couchants.
La mélancolie
Berce de doux chants
Mon cœur qui s’oublie
Aux soleils couchants.
Et d’étranges rêves,
Comme des soleils
Couchants sur les grèves,
Fantômes vermeils,
Défilent sans trêves,
Défilent, pareils
À des grands soleils
Couchants sur les grèves.
Sunsets
Dim-dawning glow
Of breaking morn
Rains here below
The hope forlorn
And wistful woe
Of sunsets born.
Their wistful woe
Lulls, cradles me,
And fills my soul
With fantasy:
Dream-sunsets—droll,
Strange—reverie
Of trolls a-stroll
Unceasingly,
On shore and shoal:
Sunsets a-stroll
Astride the sea.
Crépuscule du soir mystique
Le Souvenir avec le Crépuscule
Rougeoie et tremble à l’ardent horizon
De l’Espérance en flamme qui recule
Et s’agrandit ainsi qu’une cloison
Mystérieuse où mainte floraison
—Dahlia, lys, tulipe et renoncule—
S’élance autour d’un treillis, et circule
Parmi la maladive exhalaison
De parfums lourds et chauds, dont le poison
—Dahlia, lys, tulipe et renoncule—
Noyant mes sens, mon âme et ma raison,
Mêle dans une immense pâmoison
Le Souvenir avec le Crépuscule.
Mystical Evening Twilight
Memory, with the Twilight’s dusky light,
Reddening, trembles on the burning sky’s
Hope-filled horizon: flames that, in their height,
Glimmering backward, forward, seem to rise
Like some mysterious wall, where, trellis-wise,
Many a flower lies in the gathering night
—Buttercup, dahlia, tulip, lily white—
Spread, basking in their heavy-perfumed sighs,
Hot, torpid-breathed, whose poisons mesmerize
—Buttercup, dahlia, tulip, lily white—
And drown my mind, my soul, my ears, my eyes
In one consuming swoon, where, listless, lies
Memory, with the Twilight’s dusky light.
Promenade sentimentale
Le couchant dardait ses rayons suprêmes
Et le vent berçait les nénuphars blêmes;
Les grands nénuphars entre les roseaux
Tristement luisaient sur les calmes eaux.
Moi j’errais tout seul, promenant ma plaie
Au long de l’étang, parmi la saulaie
Où la brume vague évoquait un grand
Fantôme laiteux se désespérant
Et pleurant avec la voix des sarcelles
Qui se rappelaient en battant des ailes
Parmi la saulaie où j’errais tout seul
Promenant ma plaie; et l’épais linceul
Des ténèbres vint noyer les suprêmes
Rayons du couchant dans ces ondes blêmes
Et les nénuphars, parmi les roseaux,
Les grands nénuphars sur les calmes eaux.
Sentimental Stroll
The sunset darted low its splendorous rays;
The wind cradled and swayed the pallid haze
Of waterlilies in the reeds beyond,
Glistening, sad and tranquil, on the pond.
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