Sa longue robe à queue est bleue, et l’éventail
Qu’elle froisse en ses doigts fluets aux larges bagues
S’égaie en des sujets érotiques, si vagues
Qu’elle sourit, tout en rêvant, à maint détail.
—Blonde en somme. Le nez mignon avec la bouche
Incarnadine, grasse et divine d’orgueil
Inconscient.—D’ailleurs, plus fine que la mouche
Qui ravive l’éclat un peu niais de l’œil.
The Lane
Face painted, powdered, as in olden days’
Pastoral revelries; frail in her masses
Of ribbons, giant bows, beneath the maze
Of shaded boughs that line the lane; she passes
Among old green-mossed benches, and displays
Her myriad posturings and mannered ways
That one might lavish most on pet cuckoos.
Her trailing gown is blue; her long ringed fingers
Rumple a fan as, musing, her smile lingers
Over its vaguely bawdy curlicues.
Blonde, with a pert nose; coral lips, full, proud—
Unwitting pride! A beauty spot enhances
Those lips divine, contriving to uncloud
The slightly daft flamboyance of her glances.
À la promenade
Le ciel si pâle et les arbres si grêles
Semblent sourire à nos costumes clairs
Qui vont flottant légers, avec des airs
De nonchalance et des mouvements d’ailes.
Et le vent doux ride l’humble bassin,
Et la lueur du soleil qu’atténue
L’ombre des bas tilleuls de l’avenue
Nous parvient bleue et mourante à dessein.
Trompeurs exquis et coquettes charmantes,
Cœurs tendres, mais affranchis du serment,
Nous devisons délicieusement,
Et les amants lutinent les amantes,
De qui la main imperceptible sait
Parfois donner un soufflet, qu’on échange
Contre un baiser sur l’extrême phalange
Du petit doigt, et comme la chose est
Immensément excessive et farouche,
On est puni par un regard très sec,
Lequel contraste, au demeurant, avec
La moue assez clémente de la bouche.
Strolling
The sky so pale, the trees so spindly, bare,
Seem to be smiling at our costumes: bright,
Wind-blown and nonchalant, as if they might
Be wings aflutter, floating on the air.
The pool’s face puckers in the gentle breeze,
The glimmering sun casts deep blue shadows through
The linden trees that line the avenue;
Shades to abet and serve our coquetries.
Men—dashing rakes—and ladies—sly coquettes—
Dear hearts, unbound by oaths and fancy-free,
We prattle each to each, beguilingly;
And lovers twit and taunt their mignonettes,
Whose hands, at times, are quick to trade a cuff—
Sharp, unobserved—against those wandering lips
That plant a kiss on dainty fingertips:
A scurvy deed and dastardly enough
To earn the cad the bitterest glance; no doubt,
Punishment most severe, but, by the way,
One that their lovely mouths belie, as they
Purse in a coy and all-forgiving pout.
Les Ingénus
Les hauts talons luttaient avec les longues jupes,
En sorte que, selon le terrain et le vent,
Parfois luisaient des bas de jambes, trop souvent
Interceptés!—et nous aimions ce jeu de dupes.
Parfois aussi le dard d’un insecte jaloux
Inquiétait le col des belles sous les branches,
Et c’étaient des éclairs soudains de nuques blanches,
Et ce régal comblait nos jeunes yeux de fous.
Le soir tombait, un soir équivoque d’automne:
Les belles, se pendant rêveuses à nos bras,
Dirent alors des mots si spécieux, tout bas,
Que notre âme, depuis ce temps, tremble et s’étonne.
Innocents We
Their long skirts and high heels battled away:
Depending on the ground’s and breezes’ whim,
At times some stocking shone, low on the limb—
Too soon concealed!—tickling our naïveté.
At times, as well, an envious bug would bite
Our lovelies’ necks beneath the boughs, and we
Would glimpse a flash—white flesh, ah! ecstasy!—
And glut our mad young eyes on sheer delight.
Evening would fall, the autumn day would draw
To its uncertain close: our belles would cling
Dreamingly to us, cooing, whispering
Lies that still set our souls trembling with awe.
Cortège
Un singe en veste de brocart
Trotte et gambade devant elle
Qui froisse un mouchoir de dentelle
Dans sa main gantée avec art,
Tandis qu’un négrillon tout rouge
Maintient à tour de bras les pans
De sa lourde robe en suspens,
Attentif à tout pli qui bouge;
Le singe ne perd pas des yeux
La gorge blanche de la dame,
Opulent trésor que réclame
Le torse nu de l’un des dieux;
Le négrillon parfois soulève
Plus haut qu’il ne faut, l’aigrefin,
Son fardeau somptueux, afin
De voir ce dont la nuit il rêve;
Elle va par les escaliers,
Et ne paraît pas davantage
Sensible à l’insolent suffrage
De ses animaux familiers.
Cortège
An ape, in brocade jacket dressed,
Gambols before her, trots apace,
As she crumples a kerchief’s lace
In hand gloved of the loveliest;
Behind, a pygmy, ruddy-hued,
Holds her train off the ground, and finds
The armfuls burdensome, yet minds
Each fold with much solicitude;
The ape surveys with eager eye
Her bosom, pale and splendor-fraught,
Luxuriant treasure much besought
By naked-breasted god on high;
The pygmy—slyboots!—raises slightly
Higher, from time to time, than he
Ought do, his sumptuous load, to see
The pleasure that he dreams of nightly;
Upstairs and down she goes, betraying
Never the merest notion of
The lustful looks—below, above—
Brash tribute that her pets are paying.
Les Coquillages
Chaque coquillage incrusté
Dans la grotte où nous nous aimâmes
A sa particularité.
L’un a la pourpre de nos âmes
Dérobée au sang de nos cœurs
Quand je brûle et que tu t’enflammes;
Cet autre affecte tes langueurs
Et tes pâleurs alors que, lasse,
Tu m’en veux de mes yeux moqueurs;
Celui-ci contrefait la grâce
De ton oreille, et celui-là
Ta nuque rose, courte et grasse;
Mais un, entre autres, me troubla.
Seashells
Each seashell in the walls where we
Made love—our grotto rendezvous—
Has its own special property.
One has our souls’ deep crimson hue
Snatched from our hearts’ blood when I flare
And flame with passion, as do you;
This one affects that look you wear—
Languid and pale—when, listless, spent,
You scold me for my mocking air;
This one would sport the innocent
Curve of your ear; that one, like bud
Of rose, your neck’s: pink, corpulent;
But one there was that fired my blood.
Fantoches
Scaramouche et Pulcinella
Qu’un mauvais dessein rassembla
Gesticulent, noirs sur la lune.
Cependant l’excellent docteur
Bolonais cueille avec lenteur
Des simples parmi l’herbe brune.
Lors sa fille, piquant minois,
Sous la charmille, en tapinois,
Se glisse, demi-nue, en quête
De son beau pirate espagnol,
Dont un langoureux rossignol
Clame la détresse à tue-tête.
Puppets
Polichinelle and his colleague
Sly Scaramouche, in some intrigue,
Dark-silhouetted, rave and rant.
Meanwhile, old papa Pantaloon,
Picking his herbs against the moon,
Goes lumbering from plant to plant.
His daughter—dainty morsel, she—
Half-dressed, goes slipping stealthily
Under the arbor boughs, in quest
Of her stout Spanish buccaneer,
Whose parrot squawks, for all to hear,
The longings of a heart distressed.
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