Puis Arlequin, toujours dansant, se livre à un curieux travail. Il démonte l’échafaudage dressé contre la maison de Colombine. Et, en même temps, il remonte son drôle de véhicule. La roulotte reprend forme. Colombine l’essaie. Arlequin a l’air de considérer que leur départ va de soi. C’est que le peintre est un vrai nomade. Il vit sur son échafaudage comme l’oiseau sur la branche. Il n’est pas question pour lui de s’attarder. D’ailleurs, il n’a plus rien à faire à Pouldreuzic, et la campagne brille de tous ses charmes.
Colombine paraît d’accord pour s’en aller. Elle porte dans la roulotte un léger baluchon. Elle ferme les volets de la maison. La voilà avec Arlequin dans la roulotte. Ils vont partir. Pas encore. Arlequin descend. Il a oublié quelque chose. Une pancarte qu’il peint à grands gestes, puis qu’il accroche à la porte de la maison :
fermée pour cause de voyage de noces
Cette fois, ils peuvent partir. Arlequin s’attelle à la roulotte, et la tire sur la route. Bientôt la campagne les entoure et leur fait fête. Il y a tant de fleurs et de papillons qu’on dirait que le paysage a mis un costume d’Arlequin !
La nuit tombe sur le village. Pierrot se hasarde hors de la boulangerie. Toujours boitant, il s’approche de la maison de Colombine. Tout est fermé. Soudain il avise la pancarte. Elle est tellement affreuse, cette pancarte, qu’il n’arrive pas à la lire. Il se frotte les yeux. Il faut bien pourtant qu’il se rende à l’évidence. Alors, toujours clopin-clopant, il regagne son fournil. Il en ressort bientôt.
1 comment