Le piolet, l’alpenstock,
un sac sur le dos, un paquet de cordes en sautoir, des crampons et
crochets de fer à la ceinture d’une blouse anglaise à larges pattes
complétaient le harnachement de ce parfait alpiniste.
Sur les cimes désolées du Mont-Blanc ou du
Finsteraarhorn, cette tenue d’escalade aurait semblé
naturelle ; mais au Rigi-Kulm, à deux pas du chemin de
fer !
L’Alpiniste, il est vrai, venait du côté
opposé à la station, et l’état de ses jambières témoignait d’une
longue marche dans la neige et la boue.
Un moment il regarda l’hôtel et ses
dépendances, stupéfait de trouver à deux mille mètres au-dessus de
la mer une bâtisse de cette importance, des galeries vitrées, des
colonnades, sept étages de fenêtres et le large perron s’étalant
entre deux rangées de pots à feu qui donnaient à ce sommet de
montagne l’aspect de la place de l’Opéra par un crépuscule
d’hiver.
Mais si surpris qu’il pût être, les gens de
l’hôtel le paraissaient bien davantage, et lorsqu’il pénétra dans
l’immense antichambre, une poussée curieuse se fit à l’entrée de
toutes les salles : des messieurs armés de queues de billard,
d’autres avec des journaux déployés, des dames tenant leur livre ou
leur ouvrage, tandis que tout au fond, dans le développement de
l’escalier, des têtes se penchaient par-dessus la rampe, entre les
chaînes de l’ascenseur.
L’homme dit haut, très fort, d’une voix de
basse profonde, un « creux du Midi » sonnant comme une
paire de cymbales :
« Coquin de bon sort ! En voilà un
temps !… »
Et tout de suite il s’arrêta, quitta sa
casquette et ses lunettes.
Il suffoquait.
L’éblouissement des lumières, le chaleur du
gaz, des calorifères, en contraste avec le froid noir du dehors,
puis cet appareil somptueux, ces hauts plafonds, ces portiers
chamarrés avec « REGINA MONTIUM » en lettres d’or sur
leurs casquettes d’amiraux, les cravates blanches des maîtres
d’hôtel et le bataillon des Suissesses en costumes nationaux
accouru sur un coup de timbre, tout cela l’étourdit une seconde,
pas plus d’une.
Il se sentit regardé et, sur-le-champ,
retrouva son aplomb, comme un comédien devant les loges
pleines.
« Monsieur désire ?… »
C’était le gérant qui l’interrogeait du bout
des dents, un gérant très chic, jaquette rayée, favoris soyeux, une
tête de couturier pour dames.
L’Alpiniste, sans s’émouvoir, demanda une
chambre, « une bonne petite chambre, au moins », à l’aise
avec ce majestueux gérant comme avec un vieux camarade de
collège.
Il fut par exemple bien près de se fâcher
quand la servante bernoise, qui s’avançait un bougeoir à la main,
toute raide dans son plastron d’or et les bouffants de tulle de ses
manches, s’informa si monsieur désirait prendre l’ascenseur. La
proposition d’un crime à commettre ne l’eût pas indigné
davantage.
– Un ascenseur, à lui !… à lui !… Et
son cri, son geste, secouèrent toute sa ferraille.
Subitement radouci, il dit à la Suissesse d’un
ton aimable :
« Pedibusse cum jambisse, ma
belle chatte… » et il monta derrière elle, son large dos
tenant l’escalier, écartant les gens sur son passage, pendant que
par tout l’hôtel courait une clameur, un long « Qu’est-ce que
c’est que ça ? » chuchoté dans les langues diverses des
quatre parties du monde. Puis le second coup du dîner sonna, et nul
ne s’occupa plus de l’extraordinaire personnage.
Un spectacle, cette salle à manger du
Rigi-Kulm.
Six cents couverts autour d’une immense table
en fer à cheval où des compotiers de riz et de pruneaux alternaient
en longues files avec des plantes vertes, reflétant dans leur sauce
claire ou brune les petites flammes droites des lustres et les
dorures du plafond caissonné.
Comme dans toutes les tables d’hôte suisses,
ce riz et ces pruneaux divisaient le dîner en deux factions
rivales, et rien qu’aux regards de haine ou de convoitise jetés
d’avance sur les compotiers du dessert, on devinait aisément à quel
parti les convives appartenaient.
Les Riz se reconnaissaient à leur pâleur
défaite, les Pruneaux à leurs faces congestionnées.
Ce soir-là, les derniers étaient en plus grand
nombre, comptaient surtout des personnalités plus importantes, des
célébrités européennes, telles que le grand historien Astier-Réhu,
de l’Académie française, le baron de Stoltz, vieux diplomate
austro-hongrois, lord Chipendale ( ?), un membre du
Jockey-Club avec sa nièce (hum ! hum !), l’illustre
docteur-professeur Schwanthaler, de l’Université de Bonn, un
général péruvien et ses huit demoiselles.
À quoi les Riz ne pouvaient guère opposer
comme grandes vedettes qu’un sénateur belge et sa famille,
Mme Schwanthaler, la femme du professeur, et un ténor italien
retour de Russie, étalant sur la nappe des boutons de manchettes
larges comme des soucoupes.
C’est ce double courant opposé qui faisait
sans doute la gêne et la raideur de la table. Comment expliquer
autrement le silence de ces six cents personnes, gourmées,
renfrognées, méfiantes, et le souverain mépris qu’elles semblaient
affecter les unes pour les autres ? Un observateur superficiel
aurait pu l’attribuer à la stupide morgue anglo-saxonne qui,
maintenant, par tous pays donne le ton du monde voyageur.
Mais non ! Des êtres à face humaine
n’arrivent pas à se haïr ainsi première vue, à se dédaigner du nez,
de la bouche et des yeux faute de présentation préalable. Il doit y
avoir autre chose.
Riz et Pruneaux, je vous dis. Et vous avez
l’explication du morne silence pesant sur ce dîner du Rigi-Kulm
qui, vu le nombre et la variété internationale des convives, aurait
dû être animé, tumultueux, comme on se figure les repas au pied de
la tour de Babel.
L’Alpiniste entra, un peu troublé devant ce
réfectoire de chartreux en pénitence sous le flamboiement des
lustres, toussa bruyamment sans que personne prît garde à lui,
s’assit a son rang de dernier venu, au bout de la salle. Défublé
maintenant, c’était un touriste comme un autre, mais d’aspect plus
aimable, chauve, bedonnant, la barbe en pointe et touffue, le nez
majestueux, d’épais sourcils féroces sur un regard bon enfant.
Riz ou Pruneau ? on ne savait encore.
À peine installé, il s’agita avec inquiétude,
puis quittant sa place d’un bond effrayé :
« Outre !… un courant d’air !… »
dit-il tout haut, et il s’élança vers une chaise libre, rabattue au
milieu de la table.
Il fut arrêté par une Suissesse de service, du
canton d’Uri, celle-là, chaînettes d’argent et guimpe
blanche :
« Monsieur, c’est retenu… »
Alors, de la table, une jeune fille dont il ne
voyait que la chevelure en blonds relevés sur des blancheurs de
neige vierge dit sans se retourner, avec un accent
d’étrangère :
« Cette place est libre… mon frère est
malade, il ne descend pas.
– Malade ? demanda l’Alpiniste en
s’asseyant, l’air empressé, presque affectueux… Malade ? Pas
dangereusement au moins ? »
Il prononçait « au mouain », et le
mot revenait dans toutes ses phrases avec quelques autres vocables
parasites « hé, qué, té, zou, vé, vaï, allons, et autrement,
différemment », qui soulignaient encore son accent méridional,
déplaisant sans doute pour la jeune blonde, car elle ne répondit
que par un regard glacé, d’un bleu noir, d’un bleu d’abîme.
Le voisin de droite n’avait rien
d’encourageant non plus ; c’était le ténor italien, fort
gaillard au front bas, aux prunelles huileuses, avec des moustaches
de matamore qu’il frisait d’un doigt furibond, depuis qu’on l’avait
séparé de sa jolie voisine.
Mais le bon Alpiniste avait l’habitude de
parler en mangeant, il lui fallait cela pour sa santé.
« Vé ! Les jolis boutons…
se dit-il tout haut à lui-même en guignant les manchettes de
l’Italien… Ces notes de musique, incrustées dans le jaspe, c’est
d’un effet charmain… »
Sa voix cuivrée sonnait dans le silence sans y
trouver le moindre écho.
« Sûr que monsieur est chanteur,
qué ?
– Non capisco… » grogna
l’Italien dans ses moustaches.
Pendant un moment l’homme se résigna à dévorer
sans rien dire, mais les morceaux l’étouffaient. Enfin, comme son
vis-à-vis le diplomate austro-hongrois essayait d’atteindre le
moutardier du bout de ses vieilles petites mains grelottantes,
enveloppées de mitaines, il le lui passa obligeamment :
« À votre service, monsieur le baron… » car il venait de
l’entendre appeler ainsi.
Malheureusement le pauvre
M. de Stoltz, malgré l’air finaud et spirituel contracté
dans les chinoiseries diplomatiques, avait perdu depuis longtemps
ses mots et ses idées, et voyageait dans la montagne spécialement
pour les rattraper. Il ouvrit ses yeux vides sur ce visage inconnu,
les referma sans rien dire. Il en eût fallu dix, anciens diplomates
de sa force intellectuelle, pour trouver en commun la formule d’un
remerciement.
À ce nouvel insuccès, l’Alpiniste fit une moue
terrible, et la brusque façon dont il s’empara de la bouteille
aurait pu faire croire qu’il allait achever de fendre, avec, la
tête fêlée du vieux diplomate. Pas plus ! C’était pour offrir
à boire à sa voisine, qui ne l’entendit pas, perdue dans une
causerie à mi-voix, d’un gazouillis étranger doux et vif, avec deux
jeunes gens assis tout près d’elle. Elle se penchait, s’animait. On
voyait des petits frisons briller dans la lumière contre une
oreille menue, transparente et toute rose…
Polonaise, Russe, Norvégienne ?… mais du
Nord bien certainement ; et une jolie chanson de son pays lui
revenant aux lèvres, l’homme du Midi se mit à fredonner
tranquillement :
O coumtesso gènto,
Estelo dou Nord
Qué la neu argento,
Qu’Amour friso en or.[1]
Toute la table se retourna ; on crut
qu’il devenait fou. Il rougit, se tint coi dans son assiette, n’en
sortit plus que pour repousser violemment un des compotiers sacrés
qu’on lui passait :
« Des pruneaux, encore !… Jamais de
la vie ! »
C’en était trop.
Il se fit un grand mouvement de chaises.
L’académicien, lord Chipendale ( ?), le professeur de Bonn et
quelques autres notabilités du parti se levaient, quittaient la
salle pour protester.
Les « Riz » presque aussitôt
suivirent, en le voyant repousser le second compotier aussi
vivement que l’autre.
Ni Riz ni Pruneau !… Quoi
alors ?…
Tous se retirèrent ; et c’était glacial
ce défilé silencieux de nez tombants, de coins de bouche abaissés
et dédaigneux, devant le malheureux qui resta seul dans l’immense
salle à manger flamboyante, en train de faire une trempette à la
mode de son pays, courbé sous le dédain universel.
Mes amis, ne méprisons personne. Le mépris est
la ressource des parvenus, des poseurs, des laiderons et des sots,
le masque où s’abrite la nullité, quelquefois la gredinerie, et qui
dispense d’esprit, de jugement, de bonté. Tous les bossus sont
méprisants ; tous les nez tors se froncent et dédaignent quand
ils rencontrent un nez droit.
Il savait cela, le bon Alpiniste. Ayant de
quelques années dépassé la quarantaine, ce « palier du
quatrième » où l’homme trouve et ramasse la clef magique qui
ouvre la vie jusqu’au fond, en montre la monotone et décevante
enfilade, connaissant en outre sa valeur, l’importance de sa
mission et du grand nom qu’il portait, l’opinion de ces gens-là ne
l’occupait guère. Il n’aurait eu d’ailleurs qu’à se nommer, à
crier :
« C’est moi… » pour changer en
respects aplatis toutes ces lippes hautaines ; mais
l’incognito l’amusait.
Il souffrait seulement de ne pouvoir parler,
faire du bruit, s’ouvrir, se répandre, serrer des mains, s’appuyer
familièrement à une épaule, appeler les gens par leurs prénoms.
Voilà ce qui l’oppressait au Rigi-Kulm.
Oh ! surtout, ne pas parler.
« J’en aurai la pépie, bien sûr… »
se disait le pauvre diable, errant dans l’hôtel, ne sachant que
devenir.
Il entra au café, vaste et désert comme un
temple en semaine, appela le garçon « mon bon ami »,
commanda « un moka sans sucre, qué ! » Et
le garçon ne demandant pas : « Pourquoi sans
sucre ? » l’Alpiniste ajouta vivement : « C’est
une habitude que j’ai prise en Algérie, du temps de mes grandes
chasses. »
Il allait les raconter, mais l’autre avait fui
sur ses escarpins de fantôme pour courir à lord Chipendale affalé
de son long sur un divan et criant d’une voix morne :
« Tchimppègne ! tchimppègne ! » Le bouchon fit
son bruit bête de noce de commande, puis on n’entendit plus rien
que les rafales du vent dans la monumentale cheminée et le
cliquetis frissonnant de la neige sur les vitres.
Bien sinistre aussi, le salon de lecture, tous
les journaux en main, ces centaines de têtes penchées autour des
longues tables vertes, sous les réflecteurs. De temps en temps une
bâillée, une toux, le froissement d’une feuille déployée, et,
planant sur ce calme de salle d’étude, debout et immobiles, le dos
au poêle, solennels tous les deux et sentant pareillement le moisi,
les deux pontifes de l’histoire officielle, Schwanthaler et
Astier-Réhu, qu’une fatalité singulière avait mis en présence au
sommet du Rigi, depuis trente ans qu’ils s’injuriaient, se
déchiraient dans des notes explicatives, s’appelaient
« Schwanthaler l’âne bâté, vir ineptissimus
Astier-Réhu ».
Vous pensez l’accueil que reçut le
bienveillant Alpiniste approchant une chaise pour faire un brin de
causette instructive au coin du feu.
Du haut de ces deux cariatides tomba
subitement sur lui un de ces courants froids, dont il avait si
grand’peur ; il se leva, arpenta la salle autant par
contenance que pour se réchauffer, ouvrit la bibliothèque. Quelques
romans anglais y traînaient, mêlés à de lourdes bibles et à des
volumes dépareillés du Club Alpin Suisse ; il en prit un,
l’emportait pour le lire au lit, mais dut le laisser à la porte, le
règlement ne permettant pas qu’on promenât la bibliothèque dans les
chambres.
Alors, continuant à errer, il entr’ouvrit la
porte du billard, où le ténor italien jouait tout seul, faisait des
effets de torse et de manchettes pour leur jolie voisine, assise
sur un divan, entre deux jeunes gens auxquels elle lisait une
lettre. À l’entrée de l’Alpiniste elle s’interrompit, et l’un des
jeunes gens se leva, le plus grand, une sorte de moujik,
d’homme-chien, aux pattes velues, aux longs cheveux noirs, luisants
et plats, rejoignant la barbe inculte.
Il fit deux pas vers le nouveau venu, le
regarda comme on provoque, et si férocement que le bon Alpiniste
sans demander d’explication, exécuta un demi-tour à droite, prudent
et digne.
« Différemment, ils ne sont pas liants,
dans le Nord… » dit-il tout haut, et il referma la porte
bruyamment pour bien prouver à ce sauvage qu’on n’avait pas peur de
lui.
Le salon restait comme dernier refuge ;
il y entra… Coquin de sort !… La morgue, bonnes gens ! la
morgue du mont Saint-Bernard, où les moines exposent les malheureux
ramassés sous la neige dans les attitudes diverses que la mort
congelante leur a laissées, c’était cela le salon de Rigi-Kulm.
Toutes les dames figées, muettes, par groupes
sur des divans circulaires, ou bien isolées, tombées ça et là.
Toutes les misses immobiles sous les lampes des guéridons, ayant
encore aux mains l’album, le magazine, la broderie qu’elles
tenaient quand le froid les avait saisies ; et parmi elles les
filles du général, les huit petites Péruviennes avec leur teint de
safran, leurs traits en désordre, les rubans vifs de leurs
toilettes tranchant sur les tons de lézard des modes anglaises,
pauvres petits pays-chauds qu’on se figurait si bien
grimaçant, gambadant à la cime des cocotiers et qui, plus encore
que les autres victimes, faisaient peine à regarder en cet état de
mutisme et de congélation. Puis au fond, devant le piano, la
silhouette macabre du vieux diplomate, ses petites mains à mitaines
posées et mortes sur le clavier, dont sa figure avait les reflets
jaunis…
Trahi par ses forces et sa mémoire, perdu dans
une polka de sa composition qu’il recommençait toujours au même
motif, faute de retrouver la coda, le malheureux de Stoltz s’était
endormi en jouant, et avec lui toutes les dames du Rigi, berçant
dans leur sommeil des frisures romantiques ou ce bonnet de dentelle
en forme de croûte de vol-au-vent qu’affectionnent les dames
anglaises et qui fait partie du cant voyageur.
L’arrivée de l’Alpiniste ne les réveilla pas,
et lui-même s’écroulait sur un divan, envahi par ce découragement
de glace, quand des accords vigoureux et joyeux éclatèrent dans le
vestibule, où trois « musicos », harpe, flûte, violon, de
ces ambulants aux mines piteuses, aux longues redingotes battant
les jambes, qui courent les hôtelleries suisses, venaient
d’installer leurs instruments. Dès les premières notes, notre homme
se dressa, galvanisé.
« Zou ! bravo !… En
avant musique ! »
Et le voilà courant, ouvrant les portes
grandes, faisant fête aux musiciens, qu’il abreuve de champagne, se
grisant lui aussi, sans boire, avec cette musique qui lui rend la
vie. Il imite le piston, il imite la harpe, claque des doigts
au-dessus de sa tête, roule les yeux, esquisse des pas, à la grande
stupéfaction des touristes accourus de tous côtés au tapage. Puis
brusquement, sur l’attaque d’une valse de Strauss que les musicos
allumés enlèvent avec la furie de vrais tziganes, l’Alpiniste,
apercevant à l’entrée du salon la femme du professeur Schwanthaler,
petite Viennoise boulotte aux regards espiègles, restés jeunes sous
ses cheveux gris tout poudrés, s’élance, lui prend la taille,
l’entraîne en criant aux autres : « Eh ! allez
donc !… valsez donc ! »
L’élan est donné, tout l’hôtel dégèle et
tourbillonne, emporté. On danse dans le vestibule, dans le salon,
autour de la longue table verte de la salle de lecture. Et c’est ce
diable d’homme qui leur a mis à tous le feu au ventre. Lui
cependant ne danse plus, essoufflé au bout de quelques tours ;
mais il veille sur son bal, presse les musiciens, accouple les
danseurs, jette le professeur de Bonn dans les bras d’une vieille
Anglaise, et sur l’austère Astier-Réhu la plus fringante des
Péruviennes. La résistance est impossible. Il se dégage de ce
terrible Alpiniste on ne sait quelles effluves qui vous soulèvent,
vous allègent.
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