La Musique

La musique souvent me prend comme une mer!

Vers ma pâle étoile,

Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,

Je mets à la voile;

La poitrine en avant et les poumons gonflés

Comme de la toile,

J’escalade le dos des flots amoncelés

Que la nuit me voile;

Je sens vibrer en moi toutes les passions

D’un vaisseau qui souffre;

Le bon vent, la tempête et ses convulsions

Sur l’immense gouffre

Me bercent. D’autres fois, calme plat, grand miroir

De mon désespoir!

70. Sépulture

Si par une nuit lourde et sombre

Un bon chrétien, par charité,

Derrière quelque vieux décombre

Enterre votre corps vanté,

A l’heure où les chastes étoiles

Ferment leurs yeux appesantis,

L’araignée y fera ses toiles,

Et la vipère ses petits;

And is a healing balm that rolls

To charm his weary heart, and let

His spirit rest from heavy toils.

69. Music

Music will often take me like the sea!

When clouds are low

Or in clear ether, I, towards my pale star,

Set sail and go;

With chest thrust forward and with lungs puffed out

My sails are tight;

I climb the backs of all the heaped-up waves

As day turns night;

Throbbing within me are the passions of

A suffering ship;

The mild breeze, or the tempest and its throes

On the abyss

Rock me. At other times, dead calm, the glass

Of hopelessness.

70. Burial

If on some woebegone night

A generous Christian soul

Behind an old garbage-dump, might

Drop your proud corpse in a hole,

When the chaste stars are nodding their heads

And closing their eyes to the earth,

There the spider will weave her web,

While the viper is giving birth;

Vous entendrez toute l’année

Sur votre tête condamnée

Les cris lamentables des loups

Et des sorcières faméliques,

Les ébats des vieillards lubriques

Et les complots des noirs filous.

71. Une gravure fantastique

Ce spectre singulier n’a pour toute toilette,

Grotesquement campé sur son front de squelette,

Qu’un diadème affreux sentant le carnaval.

Sans éperons, sans fouet, il essouffle un cheval,

Fantôme comme lui, rosse apocalyptique,

Qui bave des naseaux comme un épileptique.

Au travers de l’espace ils s’enfoncent tous deux,

Et foulent l’infini d’un sabot hasardeux.

Le cavalier promène un sabre qui flamboie

Sur les foules sans nom que sa monture broie,

Et parcourt, comme un prince inspectant sa maison,

Le cimetière immense et froid, sans horizon,

Où gisent, aux lueurs d’un soleil blanc et terne,

Les peuples de l’histoire ancienne et moderne.

72. Le Mort joyeux

Dans une terre grasse et pleine d’escargots

Je veux creuser moi-même une fosse profonde,

Où je puisse à loisir étaler mes vieux os

Et dormir dans l’oubli comme un requin dans l’onde.

You will listen the whole long year

Above your cursed bones

To wolvish howls, and then

To starving witches’ moans,

Frolics of dirty old men,

Plottings of black racketeers.

71. A Fantastical Engraving

This freakish ghost has nothing else to wear

But some cheap crown he picked up at a fair

Grotesquely perched atop his bony corpse.

Without a whip or spur he drives his horse—

Ghostly as he, hack of apocalypse—

To pant and drool like someone in a fit.

This duo makes its charge through endless space,

Trampling the infinite with reckless pace.

The horseman waves a blazing sword around

The nameless crowds he’s trampled to the ground,

And like a prince inspecting his domain

He travels to a graveyard’s empty plain

Where lie, with pallid sunshine overhead,

From old and modern times, the storied dead.

72. The Happy Corpse

In a rich land, fertile, replete with snails

I’d like to dig myself a spacious pit

Where I might spread at leisure my old bones

And sleep unnoticed, like a shark at sea.

Je hais les testaments et je hais les tombeaux;

Plutôt que d’implorer une larme du monde,

Vivant, j’aimerais mieux inviter les corbeaux

A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.

Ô vers! noirs compagnons sans oreille et sans yeux,

Voyez venir à vous un mort libre et joyeux;

Philosophes viveurs, fils de la pourriture,

A travers ma ruine allez done sans remords,

Et dites-moi s’il est encor quelque torture

Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts!

73. Le Tonneau de la Haine

La Haine est le tonneau des pâles Danaïdes;

La Vengeance éperdue aux bras rouges et forts

A beau précipiter dans ses ténèbres vides

De grands seaux pleins du sang et des larmes des morts.

Le Démon fait des trous secrets à ces abîmes,

Par où fuiraient mille ans de sueurs et d’efforts,

Quand même elle saurait ranimer ses victimes,

Et pour les pressurer ressusciter leurs corps.

La Haine est un ivrogne au fond d’une taverne,

Qui sent toujours la soif naître de la liqueur

Et se multiplier comme l’hydre de Lerne.

—Mais les buveurs heureux connaissent leur vainqueur,

Et la Haine est vouée à ce sort lamentable

De ne pouvoir jamais s’endormir sous la table.

I hate both testaments and epitaphs;

Sooner than beg remembrance from the world

I would, alive, invite the hungry crows

To bleed my tainted carcass inch by inch.

O worms! dark playmates minus ear or eye,

Prepare to meet a free and happy corpse;

Droll philosophes,* children of rottenness,

Go then along my ruin guiltlessly,

And say if any torture still exists

For this old soulless corpse, dead with the dead!

73. The Cask of Hate

Hate is the cask of the Danaïdes;*

Vengeance, distraught, has red and brawny arms,

With which she hurls into her empty dark

Buckets of blood and tears from dead men’s eyes.

Satan makes secret holes through which will fly

Out of these depths a thousand years of pain,

Though Hate will use her victims once again,

Resuscitating them to squeeze them dry.

Hate is a drunkard in a tavern’s depths

Who feels a constant thirst, from drinking born,

That thrives and multiplies like Hydra’s heads.*

But happy drinkers know their conqueror,

And Hate is dealt a bitter fate, unable

Ever to fall asleep under the table.

74. La Cloche fêlée

Il est amer et doux, pendant les nuits d’hiver,

D’écouter, près du feu qui palpite et qui fume,

Les souvenirs lointains lentement s’élever

Au bruit des carillons qui chantent dans la brume.

Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux

Qui, malgré sa vieillesse, alerte et bien portante,

Jette fidèlement son cri religieux,

Ainsi qu’un vieux soldat qui veille sous la tente!

Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu’en ses ennuis

Elle veut de ses chants peupler l’air froid des nuits,

Il arrive souvent que sa voix affaiblie

Semble le râle épais d’un blessé qu’on oublie

Au bord d’un lac de sang, sous un grand tas de morts,

Et qui meurt, sans bouger, dans d’immenses efforts.

75. Spleen (1)

Pluviôse, irrité contre la ville entière,

De son urne à grands flots verse un froid ténébreux

Aux pâles habitants du voisin cimetière

Et la mortalité sur les faubourgs brumeux.

Mon chat sur le carreau cherchant une litière

Agite sans repos son corps maigre et galeux;

L’âme d’un vieux poëte erre dans la gouttière

Avec la triste voix d’un fantôme frileux.

Le bourdon se lamente, et la bûche enfumée

Accompagne en fausset la pendule enrhumée,

Cependant qu’en un jeu plein de sales parfums,

74. The Cracked Bell

How bittersweet it is on winter nights

To hear old recollections raise themselves

Around the flickering fire’s wisps of light

And through the mist, in voices of the bells.

Blessed is the bell of clear and virile throat

Alert and dignified despite his rust,

Who faithfully repeats religion’s notes

As an old soldier keeps a watchman’s trust.

My spirit, though, is cracked; when as she can

She chants to fill the cool night’s emptiness,

Too often can her weakening voice be said

To sound the rattle of a wounded man

Beside a bloody pool, stacked with the dead,

Who cannot budge, and dies in fierce distress!

75. Spleen (1)

Pluvius,* this whole city on his nerves,

Spills from his urn great waves of chilling rain

On graveyards’ pallid inmates, and he pours

Mortality in gloomy district streets.

My restless cat goes scratching on the tiles

To make a litter for his scabby hide.

Some poet’s phantom roams the gutter-spouts,

Moaning and whimpering like a freezing soul.

A great bell wails—within, the smoking log

Pipes in falsetto to a wheezing clock,

And meanwhile, in a reeking deck of cards—

Héritage fatal d’une vieille hydropique,

Le beau valet de cœur et la dame de pique

Causent sinistrement de leurs amours défunts.

76. Spleen (11)

J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans.

Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,

De vers, de billets doux, de procès, de romances,

Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,

Cache moins de secrets que mon triste cerveau.

C’est une pyramide, un immense caveau,

Qui contient plus de morts que la fosse commune.

—Je suis un cimetière abhorré de la lune,

Où comme des remords se traînent de longs vers

Qui s’acharnent toujours sur mes morts les plus chers.

Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,

Où gît tout un fouillis de modes surannées,

Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher,

Seuls, respirent l’odeur d’un flacon débouché.

Rien n’égale en longueur les boiteuses journées,

Quand sous les lourds flocons des neigeuses années,

L’ennui, fruit de la morne incuriosité,

Prend les proportions de l’immortalité.

—Désormais tu n’es plus, ô matière vivante!

Qu’un granit entouré d’une vague épouvante,

Assoupi dans le fond d’un Saharah brumeux;

Un vieux sphinx ignoré du monde insoucieux,

Oublié sur la carte, et dont l’humeur farouche

Ne chante qu’aux rayons du soleil qui se couche.

Some dropsied crone’s foreboding legacy—

The dandy Jack of Hearts and Queen of Spades

Trade sinister accounts of wasted love.

76. Spleen (11)

More memories than if I’d lived a thousand years!

A giant chest of drawers, stuffed to the full

With balance sheets, love letters, lawsuits, verse

Romances, locks of hair rolled in receipts,

Hides fewer secrets than my sullen skull.

It is a pyramid, a giant vault

Holding more corpses than a common grave.

—I am a graveyard hated by the moon

Where like remorse the long worms crawl, and turn

Attention to the dearest of my dead.

I am a dusty boudoir where are heaped

Yesterday’s fashions, and where withered roses,

Pale pastels, and faded old Bouchers,*

Alone, breathe perfume from an opened flask.

Nothing is longer than the limping days

When under heavy snowflakes of the years,

Ennui, the fruit of dulling lassitude,

Takes on the size of immortality.*

—Henceforth, o living flesh, you are no more!

You are of granite, wrapped in a vague dread,

Slumbering in some Sahara’s hazy sands,

An ancient sphinx lost to a careless world,

Forgotten on the map, whose haughty mood

Sings only in the glow of setting sun.*

77. Spleen (III)

Je suis comme le roi d’un pays pluvieux,

Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très-vieux,

Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes,

S’ennuie avec ses chiens comme avec d’autres bêtes.

Rien ne peut l’égayer, ni gibier, ni faucon,

Ni son peuple mourant en face du balcon.

Du bouffon favori la grotesque ballade

Ne distrait plus le front de ce cruel malade;

Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau,

Et les dames d’atour, pour qui tout prince est beau,

Ne savent plus trouver d’impudique toilette

Pour tirer un souris de ce jeune squelette.

Le savant qui lui fait de l’or n’a jamais pu

De son être extirper l’élément corrompu,

Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent,

Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent,

Il n’a su réchauffer ce cadavre hébété

Où coule au lieu de sang l’eau verte du Léthé.

78. Spleen (iv)

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,

Et que de l’horizon embrassant tout le cercle

Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide,

Où l’Espérance, comme une chauve-souris,

S’en va battant les murs de son aile timide

Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

77. Spleen (III)

I might as well be king of rainy lands—

Wealthy and young, but impotent and old,

Who scorns the troupe of tutors at his feet

And dallies with his dogs and other beasts.

Nothing can cheer him*—game or falconry—

Not even subjects dying at his door.

The comic jingles of the court buffoon

Do not amuse this twisted invalid.

His regal bed is nothing but a tomb,

And courtesans, who dote on any prince,

No longer have the antics or the clothes

To get a smile from this young rack of bones.

The alchemist who made him gold cannot

Attend his soul and extirpate the flaw;

Nor in those baths of blood* the Romans claimed

Would bring an old man’s body youthful force,

Can scholar’s knowledge bring to life a corpse

With Lethe’s* putrid water in its veins.

78. Spleen (IV)

When low and heavy sky weighs like a lid

Upon the spirit moaning in ennui,

And when, spanning the circle of the world,

It pours a black day sadder than our nights;

When earth is changed into a sweaty cell,

In which Hope, captured, like a frantic bat,

Batters the walls with her enfeebled wing,

Striking her head against the rotting beams;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées

D’une vaste prison imite les barreaux,

Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées

Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie

Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,

Ainsi que des esprits errants et sans patrie

Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

—Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,

Défilent lentement dans mon âme; l’Espoir,

Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,

Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

79. Obsession

Grands bois, vous m’effrayez comme des cathédrales;

Vous hurlez comme l’orgue; et dans nos cœurs maudits,

Chambres d’éternel deuil où vibrent de vieux râles,

Répondent les échos de vos De profundis.

Je te hais, Océan! tes bonds et tes tumultes,

Mon esprit les retrouve en lui; ce rire amer

De l’homme vaincu, plein de sanglots et d’insultes,

Je l’entends dans le rire énorme de la mer.

Comme tu me plairais, ô nuit! sans ces étoiles

Dont la lumière parle un langage connu!

Car je cherche le vide, et le noir, et le nu!

Mais les ténèbres sont elles-mêmes des toiles

Où vivent, jaillissant de mon œil par milliers,

Des êtres disparus aux regards familiers.

When steady rain trailing its giant train

Descends on us like heavy prison bars,

And when a silent multitude of spiders

Spins its disgusting threads deep in our brains,

Bells all at once jump out with all their force,

And hurl about a mad cacophony

As if they were those lost and homeless souls

Who send a dogged whining to the skies.

—And long cortèges minus drum or tone

Deploy morosely through my being: Hope

The conquered, moans, and tyrant Anguish gloats—

In my bowed skull he fixed his black flag.

79. Obsession

You scare me, forests, as cathedrals do!

You howl like organs; and in your damned hearts,

Those mourning-chambers where old death-rales ring,

Your De Profundis* echoes in response.

Ocean, I hate you! Your great crests and troughs,

I see them in my soul; the conquered man’s

Mad laughter, full of insults and of sobs,

I hear it in the roaring of the sea.

But how you’d please me, night! without those stars

Whose light speaks in a language I have known!

Since I seek for the black, the blank, the bare!

Ah, but the darkness is itself a screen

Where thousands are projected from my eyes—

Those vanished beings whom I recognize.

80. Le Goût du néant

Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte,

L’Espoir, dont l’éperon attisait ton ardeur,

Ne veut plus t’enfourcher! Couche-toi sans pudeur,

Vieux cheval dont le pied à chaque obstacle bute.

Résigne-toi, mon cœur; dons ton sommeil de brute.

Esprit vaincu, fourbu! Pour toi, vieux maraudeur,

L’amour n’a plus de goût, non plus que la dispute;

Adieu donc, chants du cuivre et soupirs de la flûte!

Plaisirs, ne tentez plus un cœur sombre et boudeur!

Le Printemps adorable a perdu son odeur!

Et le Temps m’engloutit minute par minute,

Comme la neige immense un corps pris de roideur;

Je contemple d’en haut le globe en sa rondeur

Et je n’y cherche plus l’abri d’une cahute.

Avalanche, veux-tu m’emporter dans ta chute?

81. Alchimie de la douleur

L’un t’éclaire avec son ardeur,

L’autre en toi met son deuil, Nature!

Ce qui dit à l’un: Sépulture!

Dit à l’autre: Vie et splendeur!

Hermès inconnu qui m’assistes

Et qui toujours m’intimidas,

Tu me rends l’égal de Midas,

Le plus triste des alchimistes;

80. The Taste for Nothingness

Dull soul, to whom the battle once was sweet,

Hope, who had spurred your ardour and your fame

Will no more ride you! Lie down without shame

Old horse, who makes his way on stumbling feet.

Give up, my heart, and sleep your stolid sleep.

For you old rover, spirit sadly spent,

Love is no longer fair, nor is dispute;

Farewell to brass alarms, sighs of the flute!

Pleasures, give up a heart grown impotent!

The Spring, once wonderful, has lost its scent!

And Time engulfs me in its steady tide,

As blizzards cover corpses with their snow;

And poised on high I watch the world below,

No longer looking for a place to hide.

Avalanche, sweep me off within your slide!

81. Alchemy of Suffering

One’s ardour, Nature, makes you bright,

One finds within you mourning, grief!

What speaks to one of tombs and death

Says to the other, Splendour! Life!

Mystical Hermes,* help to me,

Intimidating though you are,

You make me Midas’ counterpart,*

No sadder alchemist than he;

Par toi je change l’or en fer

Et le paradis en enfer;

Dans le suaire des nuages

Je découvre un cadavre cher,

Et sur les célestes rivages

Je bâtis de grands sarcophages.

82. Horreur sympathique

De ce ciel bizarre et livide,

Tourmenté comme ton destin,

Quels pensers dans ton âme vide

Descendent? réponds, libertin.

—Insatiablement avide

De l’obscur et de l’incertain,

Je ne geindrai pas comme Ovide

Chassé du paradis latin.

Cieux déchirés comme des grèves,

En vous se mire mon orgueil;

Vos vastes nuages en deuil

Sont les corbillards de mes rêves,

Et vos lueurs sont le reflet

De l’Enfer où mon cœur se plaît.

83. L’Héaulontimorouménos

A J.G.F.

Je te frapperai sans colère

Et sans haine, comme un boucher,

Comme Moïse le rocher!

Et je ferai de ta paupière,

My gold is iron by your spell,

And paradise turns into hell;

I see in winding-sheets of clouds

A dear cadaver in its shroud,

And there upon celestial strands

I raise huge tombs above the sands.

82.