Bouillane de Lacoste.

Si ringrazia qui la dott. Anna Maria Scaiola per la collaborazione prestata alla ristrutturazione del testo e dell’apparato critico.

 

Poésies

Poesie

Les étrennes des orphelins1

I

La chambre est pleine d’ombre; on entend vaguement

De deux enfants le triste et doux chuchotement.

Leur front se penche, encore alourdi par le rêve,

Sous le long rideau blanc qui tremble et se soulève...

– Au dehors les oiseaux se rapprochent frileux;

Leur aile s’engourdit sous le ton gris des cieux;

Et la nouvelle Année, à la suite brumeuse,

Laissant traîner les plis de sa robe neigeuse,

Sourit avec des pleurs, et chante en grelottant...

II

Or les petits enfants, sous le rideau flottant,

Parlent bas comme on fait dans une nuit obscure.

Ils écoutent, pensifs, comme un lointain murmure...

Ils tressaillent souvent à la claire voix d’or

Du timbre matinal, qui frappe et frappe encor

Son refrain métallique en son globe de verre...

– Puis, la chambre est glacée... on voit traîner à terre,

Épars autour des lits, des vêtements de deuil:

L’âpre bise d’hiver qui se lamente au seuil

Souffle dans le logis son haleine morose!

On sent, dans tout cela, qu’il manque quelque chose...

– Il n’est donc point de mère à ces petits enfants,

De mère au frais sourire, aux regards triomphants?

Elle a donc oublié, le soir, seule et penchée,

D’exciter une flamme à la cendre arrachée,

D’amonceler sur eux la laine et l’édredon

Avant de les quitter en leur criant: pardon.

Elle n’a point prévu la froideur matinale,

Ni bien fermé le seuil à la bise hivernale?...

– Le rêve maternel, c’est le tiède tapis,

C’est le nid cotonneux où les enfants tapis,

Comme de beaux oiseaux que balancent les branches,

Dorment leur doux sommeil plein de visions blanches!...

– Et là, – c’est comme un nid sans plumes, sans chaleur,

Où les petits ont froid, ne dorment pas, ont peur;

Un nid que doit avoir glacé la bise amère...

III

Votre cœur l’a compris: – ces enfants sont sans mère.

Plus de mère au logis! – et le père est bien loin!...

– Une vieille servante, alors, en a pris soin.

Les petits sont tout seuls en la maison glacée;

Orphelins de quatre ans, voilà qu’en leur pensée

S’éveille, par degrés, un souvenir riant...

C’est comme un chapelet qu’on égrène en priant:

– Ah! quel beau matin, que ce matin des étrennes!

Chacun, pendant la nuit, avait rêvé des siennes

Dans quelque songe étrange où l’on voyait joujoux,

Bonbons habillés d’or, étincelants bijoux,

Tourbillonner, danser une danse sonore,

Puis fuir sous les rideaux, puis reparaître encore!

On s’éveillait matin, on se levait joyeux,

La lèvre affriandée, en se frottant les yeux...

On allait, les cheveux emmêlés sur la tête,

Les yeux rayonnants, comme aux grands jours de fête,

Et les petits pieds nus effleurant le plancher,

Aux portes des parents tout doucement toucher...

On entrait!... Puis alors les souhaits... en chemise,

Les baisers répétés, et la gaîté permise!

IV

Ah! c’était si charmant, ces mots dits tant de fois!

– Mais comme il est changé, le logis d’autrefois:

Un grand feu pétillait, clair, dans la cheminée,

Toute la vieille chambre était illuminée;

Et les reflets vermeils, sortis du grand foyer,

Sur les meubles vernis aimaient à tournoyer...

– L’armoire était sans clefs!... sans clefs, la grande armoire!

On regardait souvent sa porte brune et noire...

Sans clefs!... c’était étrange!... on rêvait bien des fois

Aux mystères dormant entre ses flancs de bois,

Et l’on croyait ouïr, au fond de la serrure

Béante, un bruit lointain, vague et joyeux murmure...

– La chambre des parents est bien vide, aujourd’hui:

Aucun reflet vermeil sous la porte n’a lui;

Il n’est point de parents, de foyer, de clefs prises:

Partant, point de baisers, point de douces surprises!

Oh! que le jour de l’an sera triste pour eux!

– Et, tout pensifs, tandis que de leurs grands yeux bleus,

Silencieusement tombe une larme amère,

Ils murmurent: “Quand donc reviendra notre mère?”

. . . . . . . .

V

Maintenant, les petits sommeillent tristement:

Vous diriez, à les voir, qu’ils pleurent en dormant,

Tant leurs yeux sont gonflés et leur souffle pénible!

Les tout petits enfants ont le cœur si sensible!

– Mais l’ange des berceaux vient essuyer leurs yeux,

Et dans ce lourd sommeil met un rêve joyeux,

Un rêve si joyeux, que leur lèvre mi-close,

Souriante, semblait murmurer quelque chose...

– Ils rêvent que, penchés sur leur petit bras rond,

Doux geste du réveil, ils avancent le front,

Et leur vague regard tout autour d’eux se pose...

Ils se croient endormis dans un paradis rose...

Au foyer plein d’éclairs chante gaîment le feu...

Par la fenêtre on voit là-bas un beau ciel bleu;

La nature s’éveille et de rayons s’enivre...

La terre, demi-nue, heureuse de revivre,

A des frissons de joie aux baisers du soleil...

Et dans le vieux logis tout est tiède et vermeil:

Les sombres vêtements ne jonchent plus la terre,

La bise sous le seuil a fini par se taire...

On dirait qu’une fée a passé dans cela! ...

– Les enfants, tout joyeux, ont jeté deux cris...

Là, Près du lit maternel, sous un beau rayon rose,

Là, sur le grand tapis, resplendit quelque chose...

Ce sont des médaillons argentés, noirs et blancs,

De la nacre et du jais aux reflets scintillants;

Des petits cadres noirs, des couronnes de verre,

Ayant trois mots gravés en or: “À NOTRE MÈRE! ”.

. . . . . . . .


1 Questa poesia fu scritta da R. appena quindicenne e venne pubblicata dalla «Revue pour tous» il 2 gennaio 1870. R. s’ispira sicuramente al poema di J. Reboul L’ange et l’enfant, che gli era stato dato come tema di una composizione in latino, e a Les enfants trouvés di Coppée. Malgrado il tono un po’ falso e sdolcinato di questa poesia, giustificato per altro dalla giovane età del poeta, è interessante la presenza del tema dell’orfano, del non-amato, rivelatore della carenza affettiva dell’infanzia di R., ed anche del tema del sogno, fondamentale nella sua produzione futura.


Le strenne degli orfani


I

La stanza è colma d’ombra; si sente vagamente

di due bambini il mesto e dolce mormorio.

La fronte si reclina, ancora appesantita dal sogno,

sotto la tenda bianca che trema e si solleva...

– di fuori, i passeri si stringon freddolosi;

l’ala s’intorpidisce sotto il cielo grigio;

e l’Anno nuovo, col suo corteo di brume,

strascicando i drappeggi della veste nevosa,

sorride lacrimando e rabbrividendo canta...


II

Sotto il drappo ondeggiante, ora quei due bambini

parlano sottovoce come si fa nelle notti scure.

Ascoltano, pensosi, un mormorio lontano...

Spesso sussultano alla limpida voce dorata

del timbro mattutino, che senza sosta scandisce

il suo ritmo metallico nella sfera di vetro...

– Poi, la stanza è gelata... si vedon sparsi a terra,

attorno a quei due letti, degli abiti da lutto:

L’aspro vento d’inverno che geme sulla soglia

soffia dentro la stanza il suo lugubre fiato!

Da tutto si intuisce che manca qualche cosa...

– Non vi è dunque una madre per questi bambini,

una madre dai dolci sorrisi, dagli sguardi orgogliosi?

S’è forse scordata, sola nella sera, di chinarsi

a ravvivare una fiamma strappata alle ceneri,

di ricoprire i figli di lana e di piumini

prima di abbandonarli gridando le sue scuse?

Non ha forse previsto il gelo del mattino,

né sbarrata la porta ai venti dell’inverno?...

– Il sogno di una madre è la calda coperta,

è il nido di lanugine dove i bambini stretti,

come degli uccelli cullati dai rami,

dormono un dolce sonno pieno di sogni bianchi!...

– Ma questo è come un nido senza piume né calore,

dove i piccoli tremano, non dormono, han paura;

un nido reso gelido da quel vento amaro...


III

Il vostro cuore ha capito: – quei bimbi son senza madre.

Non c’è più la madre nel nido! – e il padre è ben lontano!...

– Una vecchia domestica, allora, ne ha preso cura.

I piccoli sono soli in quella casa gelida;

orfani di quattr’anni, ecco che nei loro pensieri

si risveglia lentamente un ricordo di gioia...

proprio come un rosario che si sgrana in preghiera:

– Ah! che bel mattino era quello delle strenne!

Ciascuno i suoi regali aveva visto in sogno,

in qualche sogno strano in cui balocchi,

caramelle dorate, gioielli scintillanti,

turbinavano, volteggiando in una danza sonora,

e sparivano poi sotto le tende per riapparire ancora!

Si svegliavano presto, si alzavano felici,

le labbra già golose, stropicciandosi gli occhi...

ed andavano, coi capelli arruffati sulla fronte,

lo sguardo raggiante dei giorni di gran festa,

sfiorando il pavimento coi piedini nudi,

a bussar lievemente alla porta dei genitori...

Entravano!... E allora gli auguri... in camicia da notte,

i baci ripetuti, l’allegria permessa!


IV

Erano così dolci quelle parole più volte ripetute!

– Ma com’è cambiata, la casa di una volta:

una gran fiamma crepitava, chiara, nel camino,

tutta la vecchia camera ne era illuminata;

e i riflessi rossastri, sfuggiti al focolare,

amavano volteggiare sui mobili lucenti...

– L’armadio è senza chiavi!...