In: Baudelaire: Collected essays, 1953-1988. Cambridge: Cambridge University Press, 1990, p. 68.

12. Hugo Friedrich, Estrutura da lírica moderna. Trad. de Marize M. Curioni e Dora F. da Silva. São Paulo: Duas Cidades, 1978, p. 39.

13. Charles Baudelaire, Correspondance. Seleção e comentários de Claude Pichois e Jérôme Thélot. Paris: Gallimard, 2009, p. 253.

14. Yves Bonnefoy, “La septième face du bruit”. In: Sous le signe de Baudelaire. Paris: Gallimard, 2011, p. 117.

15. Erich Auerbach, op. cit., pp. 305-6.

As flores do mal
Les fleurs du mal

AU POÈTE IMPECCABLE

AU PARFAIT MAGICIEN ÈS LETTRES FRANÇAISES
À MON TRÈS CHER ET TRÈS VÉNÉRÉ

MAÎTRE ET AMI

THÉOPHILE GAUTIER

AVEC LES SENTIMENTS

DE LA PLUS PROFONDE HUMILITÉ

JE DÉDIE
CES FLEURS MALADIVES

C. B.

AO POETA IMPECÁVEL

ao perfeito mago das letras francesas
a meu caríssimo e muito venerado

MESTRE E AMIGO

THÉOPHILE GAUTIER

COM OS SENTIMENTOS

DA MAIS PROFUNDA HUMILDADE

DEDICO

ESTAS FLORES DOENTIAS

C. B.

au lecteur

La sottise, l’erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.

Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches;
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

Sur l’oreiller du mal c’est Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent!
Aux objets répugnants nous trouvons des appas;
Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

Ainsi qu’un débauché pauvre qui baise et mange
Le sein martyrisé d’une antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

Serré, fourmillant, comme un million d’helminthes,
Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.

Si le viol, le poison, le poignard, l’incendie,
N’ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins
Le canevas banal de nos piteux destins,
C’est que notre âme, hélas! n’est pas assez hardie.

Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
Dans la ménagerie infâme de nos vices,

Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde!
Quoiqu’il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde;

C’est l’Ennui! — l’œil chargé d’un pleur involontaire,
Il rêve d’échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
— Hypocrite lecteur, — mon semblable, — mon frère!

ao leitor

O disparate, o erro, o pecado, a cobiça
Desgastam nosso corpo e ocupam nossa mente,
E alimentamos nosso remorso indulgente,
Como o mendigo à vérmina que nele viça.

Pecados pertinazes, arrependimentos
Fracos: sai caro tudo o que enfim se confessa,
E aos caminhos de lama voltamos depressa,
Crendo lavar as manchas com prantos odientos.

Satã Trimegisto é, na almofada do mal,
Quem devagar embala nossa alma encantada,
E pelo sábio químico é vaporizada
Toda nossa vontade, esse rico metal.

São do Diabo os cordéis que a todos nós comandam!
Achamos iscas para coisas doentias;
Para o inferno adiantamo-nos todos os dias
Sem horror, através das trevas que tresandam.

Tal depravado pobre que beija e degrada
Da meretriz já velha seu seio mofino,
Roubamos sem tardar um prazer clandestino
Que esprememos como uma laranja passada.

Como um milhão de helmintos, em nossa cabeça
Um mundo de Demônios farreia em tumulto,
Até que, ao respirarmos, a Morte, esse oculto
Rio, com surdas queixas, para os pulmões desça.

Se o estupro e o veneno, se o incêndio e o punhal
Não bordaram ainda com traços ferinos
O esboço chão de nossos indignos destinos,
É que a audácia de nossa alma não é total.

Entre chacais, panteras, cadelas de caça,
Escorpiões, macacos, abutres, serpentes,
Chiantes e guinchantes, monstros estridentes
Na jaula vil de nossos vícios em devassa,

Há um mais feio, mais maligno, mais imundo!
Mesmo sem grandes gestos e sem grandes gritos,
De bom grado da terra faria detritos
E com um só bocejo engoliria o mundo;

É o Tédio! — com o olhar de pranto vacilante,
Fumando o narguilé, sonha um enforcamento.
Tu conheces, leitor, esse monstro incruento,
— Leitor irmão — hipócrita — meu semelhante!

Spleen e ideal
Spleen et idéal

i
bénédiction

Lorsque, par un décret des puissances suprêmes,
Le Poète apparaît en ce monde ennuyé,
Sa mère épouvantée et pleine de blasphèmes
Crispe ses poings vers Dieu, qui la prend en pitié:

— “Ah! que n’ai-je mis bas tout un nœud de vipères,
Plutôt que de nourrir cette dérision!
Maudite soit la nuit aux plaisirs éphémères
Où mon ventre a conçu mon expiation!

“Puisque tu m’as choisie entre toutes les femmes
Pour être le dégoût de mon triste mari,
Et que je ne puis pas rejeter dans les flammes,
Comme un billet d’amour, ce monstre rabougri,

“Je ferai rejaillir ta haine qui m’accable
Sur l’instrument maudit de tes méchancetés,
Et je tordrai si bien cet arbre misérable,
Qu’il ne pourra pousser ses boutons empestés!”

Elle ravale ainsi l’écume de sa haine,
Et, ne comprenant pas les desseins éternels,
Elle-même prépare au fond de la Géhenne
Les bûchers consacrés aux crimes maternels.

Pourtant, sous la tutelle invisible d’un Ange,
L’Enfant déshérité s’enivre de soleil,
Et dans tout ce qu’il boit et dans tout ce qu’il mange
Retrouve l’ambroisie et le nectar vermeil.

Il joue avec le vent, cause avec le nuage,
Et s’enivre en chantant du chemin de la croix;
Et l’Esprit qui le suit dans son pèlerinage
Pleure de le voir gai comme un oiseau des bois.

Tous ceux qu’il veut aimer l’observent avec crainte,
Ou bien, s’enhardissant de sa tranquillité,
Cherchent à qui saura lui tirer une plainte,
Et font sur lui l’essai de leur férocité.

Dans le pain et le vin destinés à sa bouche
Ils mêlent de la cendre avec d’impurs crachats;
Avec hypocrisie ils jettent ce qu’il touche,
Et s’accusent d’avoir mis leurs pieds dans ses pas.

Sa femme va criant sur les places publiques:
“Puisqu’il me trouve assez belle pour m’adorer,
Je ferai le métier des idoles antiques,
Et comme elles je veux me faire redorer;

“Et je me soûlerai de nard, d’encens, de myrrhe,
De génuflexions, de viandes et de vins,
Pour savoir si je puis dans un cœur qui m’admire
Usurper en riant les hommages divins!

“Et, quand je m’ennuierai de ces farces impies,
Je poserai sur lui ma frêle et forte main;
Et mes ongles, pareils aux ongles des harpies,
Sauront jusqu’à son cœur se frayer un chemin.

“Comme un tout jeune oiseau qui tremble et qui palpite,
J’arracherai ce cœur tout rouge de son sein,
Et, pour rassasier ma bête favorite
Je le lui jetterai par terre avec dédain!”

Vers le Ciel, où son œil voit un trône splendide,
Le Poète serein lève ses bras pieux,
Et les vastes éclairs de son esprit lucide
Lui dérobent l’aspect des peuples furieux:

— “Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance
Comme un divin remède à nos impuretés
Et comme la meilleure et la plus pure essence
Qui prépare les forts aux saintes voluptés!

“Je sais que vous gardez une place au Poète
Dans les rangs bienheureux des saintes Légions,
Et que vous l’invitez à l’éternelle fête
Des Trônes, des Vertus, des Dominations.

“Je sais que la douleur est la noblesse unique
Où ne mordront jamais la terre et les enfers,
Et qu’il faut pour tresser ma couronne mystique
Imposer tous les temps et tous les univers.

“Mais les bijoux perdus de l’antique Palmyre,
Les métaux inconnus, les perles de la mer,
Par votre main montés, ne pourraient pas suffire
À ce beau diadème éblouissant et clair;

“Car il ne sera fait que de pure lumière,
Puisée au foyer saint des rayons primitifs,
Et dont les yeux mortels, dans leur splendeur entière,
Ne sont que des miroirs obscurcis et plaintifs!”

i
bênção

Quando, por um decreto das forças supremas,
O Poeta surge num mundo que se entedia,
Sua mãe assustada, com falas blasfemas,
Crispa a mão contra Deus, que, piedoso, a vigia:

— “Ah! por que não pari todo um nó de serpentes
Em vez de alimentar toda essa derrisão!
Maldita a noite em gozos, não mais que repentes,
Por gerar em meu ventre a minha expiação!

“Se me escolheste, e não nenhuma outra mulher,
Para ser o pesar de meu triste marido,
E se no fogo não me posso desfazer,
Como carta de amor, desse monstro estiolado,

“Dirigirei o teu ódio que me devasta
Para o instrumento odioso de teus atentados
E torcerei tão bem essa árvore nefasta,
Que não poderá dar seus brotos infectados!”

Engole então a baba de todo o furor
E, sem compreender os desígnios eternos,
No fundo da Geena começa a dispor
As achas consagradas aos crimes maternos.

Graças a um invisível Anjo tutelar,
O deserdado Filho de sol se inebria,
E naquilo que tem para se alimentar
Encontra sempre o néctar rubro e a ambrosia.

Embriaga-se a cantar, na via da paixão,
Brinca com o vento, e até com a nuvem ele trata,
E o Espírito que segue a peregrinação
Chora por vê-lo alegre como ave da mata.

Olham-no com receio, os que ele quer amar,
Ou, mais ousados pela sua tranquilidade,
Buscam quem uma queixa lhe irá arrancar,
E nele experimentam sua ferocidade.

Ao pão e ao vinho postos para sua boca
Misturam cinza, impuros escarros, e, crassos,
Hipócritas, rejeitam tudo o que ele toca,
E se acusam de ter posto os pés em seus passos.

Sua mulher nas praças prossegue gritando:

“Já que me acha tão bela para me adorar,
Farei pois como os ídolos antigos, quando
Eu, da mesma maneira, far-me-ei redourar;

“De incenso, mirra, nardo eu me embriagarei
E de vinhos, de carnes, de genuflexões,
Para saber se em quem me admira poderei
Usurpar, rindo, suas santas venerações!

“Ao me cansar de farsas tão ímpias, sombrias,
Nele porei a minha forte e débil mão;
E minhas unhas, tal como unhas de harpias,
Abrirão um caminho até seu coração.

“Seu rubro coração, pássaro que palpita,
Eu o arrancarei, fremente, de seu peito,
E, para saciar minha fera favorita,
O jogarei no chão com desdenho e despeito!”

Ao céu, onde seu olho vê um trono absoluto,
O Poeta sereno ergue os braços piedosos,
E as iluminações desse espírito arguto
Escondem-lhe a visão daqueles furiosos:

— “Bendito sede, Deus, que dais o sofrimento
Como remédio para as impurezas tantas
E o mais essencial e mais puro elemento
Que os fortes provê para as volúpias mais santas!

“Sei que para o Poeta guardais um lugar
Nas fileiras felizes das santas Legiões,
E a uma eterna festa o vais convidar,
A dos Tronos, Virtudes e Dominações.

“Sei que a dor é a nobreza que nos galardoa,
A que nem terra nem inferno há de atacar,
E que para tecer minha mística coroa
A universos e tempos terei de cobrar.

Mas as joias perdidas da Palmira antiga,
Metais desconhecidos, pérolas do mar,
Por vós montadas, não serão o que condiga
Com o belo diadema ofuscante e solar;

“Pois ele será pura luz, a se transpor
Do sacrossanto ardor dos raios primitivos,
De que os olhos mortais, em completo esplendor,
São apenas espelhos baços, pungitivos!”

ii
l’albatros

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid!
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait!

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

ii
o albatroz

Para passar o tempo, homens das equipagens
Pegam o albatroz, uma vasta ave do mar,
Que segue, companheiro indolente de viagens,
O navio no abismo amargo a deslizar.

Mal tenham eles posto uns tantos no convés,
Que esses reis do azul, sem destreza e envergonhados,
Baixam as grandes asas brancas até o rés
Do chão, como, a seu lado, remos arrastados.

Esse viajante alado, assim fraco e sem jeito,
Antes belo, como é risível, incongruente!
Com um cachimbo cutucam o seu bico; feito
Um manco o imitam, pois que não voa, o doente!

O Poeta lembra muito o príncipe dos céus,
Que enfrenta a tempestade e olha o arqueiro com esgar:
Quando em terra exilado, em meio aos escarcéus,
As asas de gigante impedem-no de andar.

iii
élévation

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par-delà le soleil, par-delà les éthers,
Par-delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde,
Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides;
Va te purifier dans l’air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
— Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes!

iii
elevação

Acima das montanhas, acima dos mares,
De nuvens, lagos, matas, vales e vulcões,
Além do sol, além de etéreas vastidões,
Para além dos confins de esferas estelares,

Meu espírito, moves-te com agilidade
E, tal bom nadador que na água se arrebata,
Com toda essa viril volúpia que te é inata
Sulcas lépido a tão profunda imensidade.

Voa longe dos miasmas doentios, crassos;
Que no ar superior tu te vás purificar,
E, tal pura e divina bebida, tragar
O fogo claro que enche os límpidos espaços.

Por detrás desses tédios e pesares plenos
Que põem seu peso sobre a existência brumosa,
Venturoso o que pode com asa vigorosa
Voar para campos tão luminosos, serenos;

Seus pensamentos, tal cotovias, miúdas,
Livre impulso empreendem aos céus da manhã
— Sobre a vida ele plana, e entende sem afã
A linguagem das flores e das coisas mudas!

iv
correspondances

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.

iv
correspondências

A Natureza é um templo onde vivos pilares
Deixam às vezes vagas falas manifestas;
E o homem nela passa por entre florestas
De símbolos que o olham com olhos familiares.

Tal, longe, longos ecos vagos se respondem
Em uma tenebrosa e profunda unidade,
Tão vasta como a noite e como a claridade,
Assim, perfumes, cores, sons se correspondem.

Há perfumes tão frescos como tez de criança,
Suaves como oboés ou verdes como um prado
— E outros, falseados, ricos, cheios de pujança,

Tendo a expansão de tudo o que é ilimitado,
Que cantam, como o incenso e o âmbar, desabridos,
Os arroubos do espírito e os dos sentidos.

v
“j’aime le souvenir
de ces époques nues”


J’aime le souvenir de ces époques nues,
Dont Phœbus se plaisait à dorer les statues.
Alors l’homme et la femme en leur agilité
Jouissaient sans mensonge et sans anxiété,
Et, le ciel amoureux leur caressant l’échine,
Exerçaient la santé de leur noble machine.
Cybèle alors, fertile en produits généreux,
Ne trouvait point ses fils un poids trop onéreux,
Mais, louve au cœur gonflé de tendresses communes,
Abreuvait l’univers à ses tétines brunes.
L’homme, élégant, robuste et fort, avait le droit
D’être fier des beautés qui le nommaient leur roi;
Fruits purs de tout outrage et vierges de gerçures,
Dont la chair lisse et ferme appelait les morsures!

Le Poète aujourd’hui, quand il veut concevoir
Ces natives grandeurs, aux lieux où se font voir
La nudité de l’homme et celle de la femme,
Sent un froid ténébreux envelopper son âme
Devant ce noir tableau plein d’épouvantement.
Ô monstruosités pleurant leur vêtement!
Ô ridicules troncs! torses dignes des masques!
Ô pauvres corps tordus, maigres, ventrus ou flasques,
Que le dieu de l’Utile, implacable et serein,
Enfants, emmaillota dans ses langes d’airain!
Et vous, femmes, hélas! pâles comme des cierges,
Que ronge et que nourrit la débauche, et vous, vierges,
Du vice maternel traînant l’hérédité
Et toutes les hideurs de la fécondité!

Nous avons, il est vrai, nations corrompues,
Aux peuples anciens des beautés inconnues:
Des visages rongés par les chancres du cœur,
Et comme qui dirait des beautés de langueur;
Mais ces inventions de nos muses tardives
N’empêcheront jamais les races maladives
De rendre à la jeunesse un hommage profond,
— À la sainte jeunesse, à l’air simple, au doux front,
À l’œil limpide et clair ainsi qu’une eau courante,
Et qui va répandant sur tout, insouciante
Comme l’azur du ciel, les oiseaux et les fleurs,
Ses parfums, ses chansons et ses douces chaleurs!

v
“gosto de pensar
nas nuas eras passadas”

Gosto de pensar nas nuas eras passadas,
Cujas estátuas Febo tornava douradas.
Então mulher e homem em sua agilidade
Tinham prazer, sem nem mentira ou ansiedade,
E exerciam (com o céu em suas costas amável)
A saúde de sua máquina formidável.
Assim Cibele, fértil em frutos copiosos,
Não achava seus filhos pesos onerosos;
Loba de coração em ternuras imerso,
Aleitava em escuras tetas o universo.
Elegantes, robustos, os homens podiam
Jactar-se das belezas que tal reis os viam.
Frutos puros de ultraje e virgens de feridas,
Sua carne lisa, rija, insinuava mordidas!

O Poeta hoje, quando ele quer conceber
Tais grandezas nativas, onde fazem ver
Sua nudez a mulher e o homem, sem estorvo,
Sente como a envolver sua alma um frio torvo
Diante do negro quadro cheio de tormentas.
Ó fealdades chorando suas vestimentas!
Troncos dignos das máscaras! Grotescos torsos!
Magros, ventrudos, flácidos, ó corpos torços!
Que, em criança, o deus do Útil, sereno e gentil,
Mas estrito, com fraldas de bronze vestiu!
E vós, mulheres, pálidas tal como velas,
Que a perversão corrói e nutre, e vós, donzelas,
A arrastar essa herança da viciosidade
Materna e esses horrores da fertilidade!

É verdade que temos, nações corrompidas,
Belezas por antigos bem desconhecidas:
Os rostos corroídos por cancros do amor
E belezas — dizê-lo como? — de langor;
Mas essas invenções de umas musas tardias
Nunca irão impedir que as raças doentias
Prestem à juventude uma homenagem grave,
— Ao santo viço, ao ar simples, à fronte suave,
Ao olhar claro, hialino como água corrente,
E que segue a espalhar por tudo, indiferente,
Tal como o azul do céu, os pássaros e as flores,
Suas canções e perfumes e suaves calores!

vi
les phares

Rubens, fleuve d’oubli, jardin de la paresse,
Oreiller de chair fraîche où l’on ne peut aimer,
Mais où la vie afflue et s’agite sans cesse,
Comme l’air dans le ciel et la mer dans la mer;

Léonard de Vinci, miroir profond et sombre,
Où des anges charmants, avec un doux souris
Tout chargé de mystère, apparaissent à l’ombre
Des glaciers et des pins qui ferment leur pays;

Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures,
Et d’un grand crucifix décoré seulement,
Où la prière en pleurs s’exhale des ordures,
Et d’un rayon d’hiver traversé brusquement;

Michel-Ange, lieu vague où l’on voit des Hercules
Se mêler à des Christs, et se lever tout droits
Des fantômes puissants qui dans les crépuscules
Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts;

Colères de boxeur, impudences de faune,
Toi qui sus ramasser la beauté des goujats,
Grand cœur gonflé d’orgueil, homme débile et jaune,
Puget, mélancolique empereur des forçats;

Watteau, ce carnaval où bien des cœurs illustres,
Comme des papillons, errent en flamboyant,
Décors frais et légers éclairés par des lustres
Qui versent la folie à ce bal tournoyant;

Goya, cauchemar plein de choses inconnues,
De fœtus qu’on fait cuire au milieu des sabbats,
De vieilles au miroir et d’enfants toutes nues,
Pour tenter les démons ajustant bien leurs bas;

Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges,
Ombragé par un bois de sapins toujours vert,
Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges
Passent, comme un soupir étouffé de Weber;

Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes,
Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum,
Sont un écho redit par mille labyrinthes;
C’est pour les cœurs mortels un divin opium!

C’est un cri répété par mille sentinelles,
Un ordre renvoyé par mille porte-voix;
C’est un phare allumé sur mille citadelles,
Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois!

Car c’est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule d’âge en âge
Et vient mourir au bord de votre éternité!

vi
os faróis

Rubens, rio de olvido, jardim da preguiça,
Recosto de carne onde não se pode amar,
Mas onde a vida aflui e se agita insubmissa,
Tal como o ar no céu, tal como o mar no mar;

Da Vinci, espelho só de sombras abissais,
Onde adoráveis anjos surgem, com um fundo
De enigma no sorriso, à sombra dos pinhais
E das grandes geleiras que encerram seu mundo;

Rembrandt, triste hospital cheio de sons aflitos,
E por um crucifixo adornado somente,
Onde em prantos a prece exala dos detritos,
E que um raio invernal traspassa bruscamente;

Michelangelo, vago lugar onde Cristos
E Hércules se misturam, e se erguem, eretos,
Enérgicos espectros ao ocaso vistos
A rasgar seus sudários com os dedos inquietos;

Impudências de fauno, iras de boxeador,
Tu que colhes o encanto dos desabusados,
Coração orgulhoso, homem fraco, sem cor,
Puget, o melancólico rei dos forçados;

Watteau, carnaval onde corações ilustres
Erram, tal borboletas, de modo faiscante,
Cenários suaves, leves sob a luz de lustres
Que vertem desvario no baile volteante;

Goya, num sonho ruim coisas desconhecidas,
Fetos que são cozidos durante os sabás,
Velhas diante do espelho e meninas despidas,
Para, ajustando as meias, tentar satanás;

Delacroix, lago em sangue com anjos de Lusbel,
Por uma mata sempre verde ensombreado,
Onde estranha fanfarra passa, sob um céu
Triste, tal como em Weber um arfar sufocado;

Essas blasfêmias, pragas, queixas, prantos, gritos,
Esses êxtases e esses Te Deum — e o que mais? —
São os ecos por mil labirintos reditos;
São divino ópio para corações mortais!

São grito repetido por mil sentinelas,
Uma ordem transmitida por mil porta-vozes;
São farol que reluz sobre mil cidadelas,
Brado de caçadores em brenhas atrozes!

O melhor testemunho que, a nós, Senhor,
Foi dado apresentar de nossa dignidade
É esse soluçar pelas eras com ardor
Que vem morrer ao pé de vossa eternidade!

vii
la muse malade

Ma pauvre muse, hélas! qu’as-tu donc ce matin?
Tes yeux creux sont peuplés de visions nocturnes,
Et je vois tour à tour réfléchis sur ton teint
La folie et l’horreur, froides et taciturnes.

Le succube verdâtre et le rose lutin
T’ont-ils versé la peur et l’amour de leurs urnes?
Le cauchemar, d’un poing despotique et mutin,
T’a-t-il noyée au fond d’un fabuleux Minturnes?

Je voudrais qu’exhalant l’odeur de la santé
Ton sein de pensers forts fût toujours fréquenté,
Et que ton sang chrétien coulât à flots rythmiques,

Comme les sons nombreux des syllabes antiques,
Où règnent tour à tour le père des chansons,
Phœbus, et le grand Pan, le seigneur des moissons.

vii
a musa doente

Por que esta manhã, Musa, este ar de desmantelo?
Teus olhos fundos são povoados por noturnas
Visões, e, refletidas em tua tez, desvelo
A náusea e a loucura, frias, taciturnas.

O diabo rosa e o súcubo verde, com zelo,
Verteram-te o amor e o medo de suas urnas?
Com despótica e irada mão o pesadelo
Afogou-te no fundo da incrível Minturnas?

Seria bom que teu seio, a exalar o odor
Da saúde, tivesse um pensar com rigor,
E teu sangue cristão fluísse em cursos ritmados,

Tal das antigas sílabas sons cadenciados,
Que tanto a Febo, pai das canções, são sujeitas,
Quanto o são a Pã, grande senhor das colheitas.

viii
la muse vénale

Ô muse de mon cœur, amante des palais,
Auras-tu, quand Janvier lâchera ses Borées,
Durant les noirs ennuis des neigeuses soirées,
Un tison pour chauffer tes deux pieds violets?

Ranimeras-tu donc tes épaules marbrées
Aux nocturnes rayons qui percent les volets?
Sentant ta bourse à sec autant que ton palais,
Récolteras-tu l’or des voûtes azurées?

Il te faut, pour gagner ton pain de chaque soir,
Comme un enfant de chœur, jouer de l’encensoir,
Chanter des Te Deum auxquels tu ne crois guère,

Ou, saltimbanque à jeun, étaler tes appas
Et ton rire trempé de pleurs qu’on ne voit pas,
Pour faire épanouir la rate du vulgaire.

viii
a musa venal

Amas palácios, musa do meu coração,
Mas na lufada por janeiro desatada
Terás, com os tédios pelas noites de nevada,
Para aquecer-te os pés roxos algum tição?

Reanimarás tua espádua já marmorizada
Com os raios noturnos que vêm por um vão?
Tua bolsa como tua boca, a seco, terão
Acaso o ouro da abóbada toda azulada?

Falta-te, para à noite tu teres o pão,
Sacudir o turíbulo tal sacristão,
E como ele uns Te Deum entoar sem neles crer;

Saltimbanco em jejum, expor teus atrativos
E teu riso embebido nos prantos esquivos,
Para a gente da rua vir a espairecer.

ix
le mauvais moine

Les cloîtres anciens sur leurs grandes murailles
Étalaient en tableaux la sainte Vérité,
Dont l’effet, réchauffant les pieuses entrailles,
Tempérait la froideur de leur austérité.

En ces temps où du Christ florissaient les semailles,
Plus d’un illustre moine, aujourd’hui peu cité,
Prenant pour atelier le champ des funérailles,
Glorifiait la Mort avec simplicité.

— Mon âme est un tombeau que, mauvais cénobite,
Depuis l’éternité je parcours et j’habite;
Rien n’embellit les murs de ce cloître odieux.

Ô moine fainéant! quand saurai-je donc faire
Du spectacle vivant de ma triste misère
Le travail de mes mains et l’amour de mes yeux?

ix
o mau monge

Velhos claustros, em suas paredes colossais,
Exibiam em quadros a santa Verdade,
Cujo efeito, aquecendo os piedosos locais,
Temperava a frieza de sua austeridade.

Nos idos em que a seara cristã vinga, mais
De um conceituado monge, hoje na obscuridade,
Tendo por gabinete as glebas funerais,
Glorificava a Morte com simplicidade.

— Minha alma é uma tumba que, mau cenobita,
Desde sempre sou eu quem a percorre e habita;
Nada adorna as paredes de um claustro de horror,

Ó monge ocioso! Quando farei, com agudez,
Do espetáculo vivo desse meu revés
Obra de minha mão e, de meu olho, amor?

x
l’ennemi

Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.

Voilà que j’ai touché l’automne des idées,
Et qu’il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux.

Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur?

— Ô douleur! ô douleur! Le Temps mange la vie,
Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie!

x
o inimigo

A juventude foi-me tormenta brutal,
Vez que outra pela luz do sol atravessada;
Raios, chuva fizeram devastação tal,
Que dos frutos vermelhos resta quase nada.

Ao outono da mente eis que já me foi dado
Chegar, e pá e ancinho é preciso empregar
Para que se restaure o terreno inundado,
Onde a água vem como que covas cavar.

Será que as flores novas que meu sonho espraia
Vão encontrar num chão lavado como praia
O místico alimento desse seu vigor?

— Ó dor! Ó dor! O Tempo devora a vida, e esse
Que nos corrói o peito — o Inimigo, um rumor —,
Com o sangue que perdemos cresce e se enrijece!

xi
le guignon

Pour soulever un poids si lourd,
Sisyphe, il faudrait ton courage!
Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage,
L’Art est long et le Temps est court.

Loin des sépultures célèbres,
Vers un cimetière isolé,
Mon cœur, comme un tambour voilé,
Va battant des marches funèbres.

— Maint joyau dort enseveli
Dans les ténèbres et l’oubli,
Bien loin des pioches et des sondes;

Mainte fleur épanche à regret
Son parfum doux comme un secret
Dans les solitudes profondes.

xi
o azar

Erguer um peso nada leve,
Sísifo, pede teu vigor!
Mesmo se se é dado ao labor,
A Arte é longa e o Tempo é breve.

Das tumbas nobres se afastando,
Para um cemitério isolado,
Meu peito vai, tambor velado,
Fúnebres marchas martelando.

— Muita joia, como em jazigo,
Na escuridão dorme em abrigo,
Bem distante das prospecções;

Muita flor com pesar exala
O suave odor do que se cala
Nas mais profundas solidões.

xii
la vie antérieure

J’ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux,
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.

Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d’une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.

C’est là que j’ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l’azur, des vagues, des splendeurs
Et des esclaves nus, tout imprégnés d’odeurs,

Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et dont l’unique soin était d’approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir.

xii
a vida anterior

Muito tempo morei sob pórticos pujantes,
Tingidos de mil fogos pelos sóis dos mares,
E que, de noite, graça a soberbos pilares,
A grutas de basalto eram bem semelhantes.

As ondas, onde ondeavam imagens dos ares,
Misturavam, solenes, místicas, instantes,
Sua música rica de acordes vibrantes
Aos reflexos, em meus olhos, crepusculares.

Foi aí que vivi nas volúpias mais calmas,
Cercado pelo azul, por vagas, esplendores
E por escravos nus, impregnados de odores,

Que vinham refrescar minha fronte com palmas,
E cujo único afã era o de remoer
O doído segredo a me enlanguescer.

xiii
bohémiens en voyage

La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s’est mise en route, emportant ses petits
Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.

Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant sur le ciel des yeux appesantis
Par le morne regret des chimères absentes.

Du fond de son réduit sablonneux, le grillon,
Les regardant passer, redouble sa chanson;
Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,

Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L’empire familier des ténèbres futures.

xiii
ciganos em viagem

A profética tribo dos olhos ardentes
Ontem pôs-se a caminho, os filhos carregados
Nas costas, ou a seus apetites varados
Entregando o tesouro das mamas pendentes.

Os homens vão a pé, sob suas armas luzentes,
Junto às carretas onde os seus vão amontoados,
E a passear no céu uns olhos tão nublados
Por seu lamento pelas quimeras ausentes.

Do antro de seu reduto na areia, o grilo,
Ao vê-los passar, como que dobra seu trilo;
Cibele os ama e aumenta suas verdes culturas,

Faz dar água o rochedo e florir o deserto
Diante desses viajantes, aos quais está aberto
O conhecido império das trevas futuras.

xiv
l’homme et la mer

Homme libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton miroir; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets:
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables!

xiv
o homem e o mar

Homem livre, tu sempre prezarás o mar,
Teu espelho; contemplas o teu interior
Nesse aço sempre e assim sempre a se repropor.
E teu espírito é vórtex de igual pesar.

É suave naufragar em meio a tua imagem;
Tu a abraças, com olhos, braços, e teu coração
Às vezes se distrai de sua pulsação
Ao ruído da indomável queixa, tão selvagem.

Vós sois, todos os dois, tenebrosos, discretos:
Homem, ninguém sondou-te fundo as profundezas;
Mar, ninguém sabe tuas íntimas riquezas,
Ciosos os dois de vos preservardes secretos!

E no entanto eis que há séculos inumeráveis
Vós lutais entre vós sem remorso ou piedade,
Pois tanto amais a própria luta e a mortandade,
Ó eternos lutadores, ó irmãos implacáveis!

xv
don juan aux enfers

Quand Don Juan descendit vers l’onde souterraine
Et lorsqu’il eut donné son obole à Charon,
Un sombre mendiant, l’œil fier comme Antisthène,
D’un bras vengeur et fort saisit chaque aviron.

Montrant leurs seins pendants et leurs robes ouvertes,
Des femmes se tordaient sous le noir firmament,
Et, comme un grand troupeau de victimes offertes,
Derrière lui traînaient un long mugissement.

Sganarelle en riant lui réclamait ses gages,
Tandis que Don Luis avec un doigt tremblant
Montrait à tous les morts errant sur les rivages
Le fils audacieux qui railla son front blanc.

Frissonnant sous son deuil, la chaste et maigre Elvire,
Près de l’époux perfide et qui fut son amant,
Semblait lui réclamer un suprême sourire
Où brillât la douceur de son premier serment.

Tout droit dans son armure, un grand homme de pierre
Se tenait à la barre et coupait le flot noir;
Mais le calme héros, courbé sur sa rapière,
Regardait le sillage et ne daignait rien voir.

xv
don juan nos infernos

Quando Don Juan desceu ao subterrâneo rio
E a Caronte deu seu óbolo, de olho altivo
Como Antístenes logo um mendigo sombrio
Toma os remos com braço forte e vingativo.

Mulheres, seios murchos e roupas rasgadas,
Contorciam-se sob o negro firmamento;
Tal rebanho de vítimas ali ofertadas,
Arrastavam por trás dele um mugido lento.

Sganarelle sua paga, rindo, reclamava,
Enquanto Don Luis, dedo trêmulo no ar,
Para os mortos que erravam nas margens mostrava
O filho que lhe ousou da velhice zombar.

Tremendo sob seu luto, a casta e magra Elvira,
Perto do esposo falso e amado, parecia
Esperar um sorriso que ela lhe pedira
E em que a primeira jura recintilaria.

Um alto homem de pedra, ereto na armadura,
Mantinha-se ao leme, curvo sobre a espada,
Mas o tranquilo herói, cortando a água escura,
Olhava os sulcos sem se dignar a ver nada.

xvi
châtiment de l’orgueil

En ces temps merveilleux où la Théologie
Fleurit avec le plus de sève et d’énergie,
On raconte qu’un jour un docteur des plus grands,
— Après avoir forcé les cœurs indifférents;
Les avoir remués dans leurs profondeurs noires;
Après avoir franchi vers les célestes gloires
Des chemins singuliers à lui-même inconnus,
Où les purs Esprits seuls peut-être étaient venus, —
Comme un homme monté trop haut, pris de panique,
S’écria, transporté d’un orgueil satanique:
“Jésus, petit Jésus! je t’ai poussé bien haut!
Mais, si j’avais voulu t’attaquer au défaut
De l’armure, ta honte égalerait ta gloire,
Et tu ne serais plus qu’un fœtus dérisoire!”

Immédiatement sa raison s’en alla.
L’éclat de ce soleil d’un crêpe se voila
Tout le chaos roula dans cette intelligence,
Temple autrefois vivant, plein d’ordre et d’opulence,
Sous les plafonds duquel tant de pompe avait lui.
Le silence et la nuit s’installèrent en lui,
Comme dans un caveau dont la clef est perdue.
Dès lors il fut semblable aux bêtes de la rue,
Et, quand il s’en allait sans rien voir, à travers
Les champs, sans distinguer les étés des hivers,
Sale, inutile et laid comme une chose usée,
Il faisait des enfants la joie et la risée.

xvi
castigo do orgulho

Nesses dias notáveis em que a Teologia
Florescia com toda sua seiva e energia,
Diz-se que um doutor desses dos mais eminentes
— Depois de constranger almas indiferentes;
De as ter em seus abismos negros revolvido;
De ter, em rumo às glórias celestes, seguido
Caminhos incomuns que ele desconhecia,
Onde talvez só um puro Espírito iria —,
Como num ponto muito alto um homem em pânico,
Ele exclamou, tomado de orgulho satânico:
“Meu menino Jesus, alcei-te a grande altura!
Mas quisesse atacar-te a falha da armadura,
Tua vergonha se iria pôr no mesmo nível
De tua glória, e serias só um feto risível!”

Subitamente sua razão se retirou.
De crepe revestiu-se o brilho desse sol;
Todo o caos remoinhou por essa inteligência,
Templo que já foi vivo, com ordem e opulência,
E onde já tanta pompa havia reluzido.
Ao silêncio e à noite se viu reduzido,
Como num porão cuja chave se perdeu.
Ele se parecia com animais ao léu,
Nos ermos ia, já privado de visão,
Sem sequer distinguir entre inverno e verão,
Inútil, sujo e feio como coisa usada,
Provocando risadas entre a criançada.

xvii
la beauté

Je suis belle, ô mortels! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Èternel et muet ainsi que la matière.

Je trône dans l’azur comme un sphinx incompris;
J’unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j’ai l’air d’emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d’austères études;

Car j’ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles:
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles!

xvii
a beleza

Sou bela, ó mortais, tal como um sonho de pedra,
E meu seio, onde todos só vêm haurir dor,
É feito para ao poeta inspirar um amor
Que, tal como a matéria, eterno e mudo medra.

No azul, incompreendida esfinge, eu impero;
Meu coração a alvura dos cisnes aninha;
Detesto o movimento que desloca a linha,
Nunca choro nem rio — não me destempero.

Os poetas, perante meus gestos grandiosos,
Talvez a monumentos triunfantes tomados,
Consumirão seus dias em estudos ciosos;

Pois, para fascinar dóceis enamorados,
Tenho espelho em que tudo mais belo reluz:
Grandes olhos que luzem tal eterna luz!

xviii
l’idéal

Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes,
Produits avariés, nés d’un siècle vaurien,
Ces pieds à brodequins, ces doigts à castagnettes,
Qui sauront satisfaire un cœur comme le mien.

Je laisse à Gavarni, poète des chloroses,
Son troupeau gazouillant de beautés d’hôpital,
Car je ne puis trouver parmi ces pâles roses
Une fleur qui ressemble à mon rouge idéal.

Ce qu’il faut à ce cœur profond comme un abîme,
C’est vous, Lady Macbeth, âme puissante au crime,
Rêve d’Eschyle éclos au climat des autans;

Ou bien toi, grande Nuit, fille de Michel-Ange,
Qui tors paisiblement dans une pose étrange
Tes appas façonnés aux bouches des Titans!

xviii
o ideal

Não seriam tais graças de vinheta, enfim
Produtos avariados de um século vão,
Dedos de castanholas, pés de borzeguim,
Que iriam agradar este meu coração.

Para Gavarni, poeta das cloroses, fica
O gorjeante tropel das graças de hospital
— Nessas pálidas rosas nem se identifica
Uma flor semelhante a meu vermelho ideal.

Esse meu abissal coração necessita
De vós, Lady Macbeth, no crime alma inaudita,
Sonho de Ésquilo aos ventos rudes despontado;

Ou, filha de Miguel Ângelo, de ti, enorme
Noite que torces, calma, em pose disforme,
Teu encanto nas bocas dos Titãs moldado!

xix
la géante

Du temps que la Nature en sa verve puissante
Concevait chaque jour des enfants monstrueux,
J’eusse aimé vivre auprès d’une jeune géante,
Comme aux pieds d’une reine un chat voluptueux.

J’eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme
Et grandir librement dans ses terribles jeux;
Deviner si son cœur couve une sombre flamme
Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux;

Parcourir à loisir ses magnifiques formes;
Ramper sur le versant de ses genoux énormes,
Et parfois en été, quand les soleils malsains,

Lasse, la font s’étendre à travers la campagne,
Dormir nonchalamment à l’ombre de ses seins,
Comme un hameau paisible au pied d’une montagne.

xix
a giganta

Eu, quando a Natureza com verve possante
Gerava ao dia mais de um rebento monstruoso,
Viveria, feliz, com uma jovem gigante,
Como aos pés de rainha um gato voluptuoso

— Para ver que, com sua alma, seu corpo floria
E crescia, em terríveis jogos, sem escolhos;
Vislumbrar se seu peito incubava sombria
Chama com úmidas névoas que nadam nos olhos;

Percorrer-lhe as soberbas formas com vagar;
A vertente de seus altos joelhos galgar,
E se ela no verão, pelos sóis malsãos, sente,

Estirada no campo, fadiga tamanha,
À sombra de seus seios dormir, indolente,
Como aldeia tranquila ao pé de uma montanha.

xx
le masque

Statue allégorique dans le goût de la Renaissance

À Ernest Christophe, statuaire

Contemplons ce trésor de grâces florentines;
Dans l’ondulation de ce corps musculeux
L’Élégance et la Force abondent, sœurs divines.
Cette femme, morceau vraiment miraculeux,
Divinement robuste, adorablement mince,
Est faite pour trôner sur des lits somptueux
Et charmer les loisirs d’un pontife ou d’un prince.

— Aussi, vois ce souris fin et voluptueux
Où la Fatuité promène son extase;
Ce long regard sournois, langoureux et moqueur;
Ce visage mignard, tout encadré de gaze,
Dont chaque trait nous dit avec un air vainqueur:
“La Volupté m’appelle et l’Amour me couronne!”
À cet être doué de tant de majesté
Vois quel charme excitant la gentillesse donne!
Approchons, et tournons autour de sa beauté.

Ô blasphème de l’art! ô surprise fatale!
La femme au corps divin, promettant le bonheur,
Par le haut se termine en monstre bicéphale!

— Mais non! ce n’est qu’un masque, un décor suborneur,
Ce visage éclairé d’une exquise grimace,
Et, regarde, voici, crispée atrocement,
La véritable tête, et la sincère face
Renversée à l’abri de la face qui ment.
Pauvre grande beauté! le magnifique fleuve
De tes pleurs aboutit dans mon cœur soucieux;
Ton mensonge m’enivre, et mon âme s’abreuve
Aux flots que la Douleur fait jaillir de tes yeux!

— Mais pourquoi pleure-t-elle? Elle, beauté parfaite,
Qui mettrait à ses pieds le genre humain vaincu,
Quel mal mystérieux ronge son flanc d’athlète?

— Elle pleure, insensé, parce qu’elle a vécu!
Et parce qu’elle vit! Mais ce qu’elle déplore
Surtout, ce qui la fait frémir jusqu’aux genoux,
C’est que demain, hélas! il faudra vivre encore!
Demain, après-demain et toujours! — comme nous!

xx
a máscara

Estátua alegórica ao gosto da Renascença

A Ernest Christophe, estatuário

Contemplemos suas ricas graças florentinas:
No ondeamento dos músculos tão industrioso
Sobejam Elegância e Força, irmãs divinas.
Esta mulher, trabalho assim miraculoso,
De uma robustez, de uma esbeltez luminares,
Destina-se a reinar nalgum leito suntuoso,
E encantar papa ou príncipe nos seus vagares.

— Observe-se o sorriso fino e voluptuoso
No qual a Presunção seu êxtase passeia;
Esse olhar, langoroso, sonso e zombador;
Esse rosto dengoso, que em gaze se enleia,
E cada traço seu nos diz com ar vencedor:

“A Volúpia me chama e o Amor me coroa!”
A essa criatura plena de tanta nobreza
Vê com que aceso encanto a graça a aquinhoa!
De perto, contornemos então sua beleza.

Ó blasfêmia da arte! Ó surpresa ferina!
A de corpo divino, aceno de ventura,
Como monstro bicéfalo no alto termina!

— Mas não! é só uma máscara, só uma impostura,
O rosto iluminado por sutil esgar;
Observa, vê agora crispada atrozmente
A genuína cabeça, e a face luminar
Inclinada ao abrigo da face que mente.
Triste e grande beleza! o magnífico rio
De teus choros em meu peito aflito vem dar;
Tua mentira me embriaga, e minha alma sacio
Nos caudais que a Dor faz de teus olhos brotar!

— Mas por que chora? Ela, beleza perfeita
Que o ser humano a seus pés poria vencido,
Que secreto mal seu rijo corpo sujeita?

— Ela chora, insensato, por já ter vivido!
E porque vive! Mas o que ela mais deplora,
O que faz com que trema até os joelhos, atroz,
É que ainda terá de seguir vida afora!
Amanhã e depois e sempre! — como nós!

xxi
hymne à la beauté

Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme,
Ô Beauté? ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l’on peut pour cela te comparer au vin.

Tu contiens dans ton œil le couchant et l’aurore;
Tu répands des parfums comme un soir orageux;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l’enfant courageux.

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques;
De tes bijoux l’Horreur n’est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L’éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit: Bénissons ce flambeau!
L’amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l’air d’un moribond caressant son tombeau.

Que tu viennes du ciel ou de l’enfer, qu’importe,
Ô Beauté! monstre énorme, effrayant, ingénu!
Si ton œil, ton souris, ton pied, m’ouvrent la porte
D’un Infini que j’aime et n’ai jamais connu?

De Satan ou de Dieu, qu’importe? Ange ou Sirène,
Qu’importe, si tu rends, — fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine! —
L’univers moins hideux et les instants moins lourds?

xxi
hino à beleza

Vens do profundo céu ou emerges do abismo,
Beleza? teu olhar, divino e infernal,
Verte confusamente o crime e o altruísmo;
É como se do vinho tu fosses igual.

Acolhes em teu olho a aurora e o ocaso;
Manas perfumes como noite tempestuosa;
Teus beijos são um filtro, e a boca, raro vaso
Que fazem o herói fraco e a criança corajosa.

Desces de astros ou sais da voragem sombria?
Pelo Destino — cão fiel — és acompanhada;
Semeias ao acaso desastre e alegria,
Governas tudo, mas não respondes por nada.

Andas por sobre mortos, de que tu escarneces;
O Horror, entre os adornos teus, é sedutor,
E o Assassínio, joia de que te guarneces,
Em teu ventre orgulhoso dança com amor.

O efêmero ofuscado revoa e te vela,
Arde, crepita e diz: ó chama benfazeja!
O amoroso que ofega e se inclina ante a bela
Tem ar de moribundo que à cova corteja.

Que tu venhas do céu ou do inferno, que importa,
Ó Beleza! atroz monstro, ingênuo em seu excesso!
Se teu olho, sorriso e pé abrem-me a porta
De um Infinito que adoro mas desconheço?

De Satã ou de Deus, que importa? Anjo ou Sirena?
Se fazes — fada de olhos tão aveludados,
Perfume, clarão, ritmo, ó rainha plena! —
O mundo menos cruel, dias menos pesados?

xxii
parfum exotique

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d’automne,
Je respire l’odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu’éblouissent les feux d’un soleil monotone;

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l’œil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l’air et m’enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

xxii
perfume exótico

Olhos fechados, noite outonal quente, acesa,
Respiro o odor de teus seios tão calorosos,
E vejo deslizar litorais venturosos
Que dos fogos de um sol monótono são presa;

Uma ilha preguiçosa onde a natureza
Dá árvores singulares, frutos saborosos;
Homens de corpos magros porém vigorosos,
Mulheres de olhar duro por sua franqueza.

Guiado por teu odor para amáveis regiões,
Posso num porto ver velames, mastreações,
Fatigados ainda pela onda do mar,

Enquanto esse perfume dos tamarineiros
Verdes que até ao nariz vem-me, pois dança no ar,
Funde-se em minha alma ao canto dos marinheiros.

xxiii
la chevelure

Ô toison, moutonnant jusque sur l’encolure!
Ô boucles! Ô parfum chargé de nonchaloir!
Extase! Pour peupler ce soir l’alcôve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je la veux agiter dans l’air comme un mouchoir!

La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,
Tout un monde lointain, absent, presque défunt,
Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique!
Comme d’autres esprits voguent sur la musique,
Le mien, ô mon amour! nage sur ton parfum.

J’irai là-bas où l’arbre et l’homme, pleins de sève,
Se pâment longuement sous l’ardeur des climats;
Fortes tresses, soyez la houle qui m’enlève!
Tu contiens, mer d’ébène, un éblouissant rêve
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts:

Un port retentissant où mon âme peut boire
À grands flots le parfum, le son et la couleur;
Où les vaisseaux, glissant dans l’or et dans la moire,
Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire
D’un ciel pur où frémit l’éternelle chaleur.

Je plongerai ma tête amoureuse d’ivresse
Dans ce noir océan où l’autre est enfermé;
Et mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura vous retrouver, ô féconde paresse,
Infinis bercements du loisir embaumé!

Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues,
Vous me rendez l’azur du ciel immense et rond;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
Je m’enivre ardemment des senteurs confondues
De l’huile de coco, du musc et du goudron.

Longtemps! toujours! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir,
Afin qu’à mon désir tu ne sois jamais sourde!
N’es-tu pas l’oasis où je rêve, et la gourde
Où je hume à longs traits le vin du souvenir?

xxiii
a cabeleira

Ó velo, encarneirando-se até a altura
Da nuca! Ó cachos! Ó perfume do langor!
Êxtase! Para encher à noite a alcova escura
Com lembranças que dormem entre essa fartura
De cabelos, começo por os descompor!

A langorosa Ásia e a África ardente,
Um mundo ausente, quase morto na distância,
Vive nos teus confins, floresta recendente!
Há espíritos que vogam indulgentemente
Na música; o meu nada em tua fragrância.

Vou onde homens e árvores, em que corria
Seiva, esmaecem sob o ardor dessas regiões;
Fortes tranças, sede onda que a mim alicia!
Tu apresentas, mar de ébano, uma fantasia
De velas, remadores, mastros, pavilhões:

Rumoroso porto onde a alma vai haurindo,
Em enormes porções, perfume, som e cor;
E os navios, no brilho e no ouro em calma indo,
Abrem seus vastos braços, a glória cingindo
De um céu puro onde freme, eterno, o calor.

Descerei a cabeça, tomada de ebriez,
Nesse negro oceano onde o outro está encerrado;
E meu sutil espírito pela fluidez
Seguindo, achar-vos-á, ó fértil languidez,
Acalanto sem fim, vagar tão perfumado!

Cabelo azul, abrigo de trevas tramadas,
A mim dás o azulado céu, na imensidão;
Nas margens em penugem das mechas trançadas,
Embriago-me, com ardor, de essências misturadas,
Essas do almíscar, óleo de coco e alcatrão.

Em teu cabelo espesso enfim sempre despejo
Rubi, safira e pérola, com a esperança
De que não sejas nunca avessa a meu desejo!
Não és o oásis onde sonho, e o benfazejo
Vaso onde à larga bebo o vinho da lembrança?

xxiv
“je t’adore à l’égal de la voûte nocturne”

Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne,
Ô vase de tristesse, ô grande taciturne,
Et t’aime d’autant plus, belle, que tu me fuis,
Et que tu me parais, ornement de mes nuits,
Plus ironiquement accumuler les lieues
Qui séparent mes bras des immensités bleues.

Je m’avance à l’attaque, et je grimpe aux assauts,
Comme après un cadavre un chœur de vermisseaux,
Et je chéris, ô bête implacable et cruelle!
Jusqu’à cette froideur par où tu m’es plus belle!

xxiv
“adoro-te tal como à abóbada noturna”

Adoro-te tal como à abóbada noturna,
Ó vaso de tristeza, ó grande taciturna;
E mais eu te amo quanto mais desapareces
E, ornamento de minhas noites, tu pareces
Mais ironicamente acumular espaços
Que dos sem-fins azuis distanciam meus braços.

Ataco, e galgo para os assaltos, exploro
Tudo, tal num cadáver os vermes em coro,
E aprecio, ó animal que cruel se revela!
Até mesmo essa frieza por que me és mais bela!

xxv
“tu mettrais l’univers entier
dans ta ruelle”

Tu mettrais l’univers entier dans ta ruelle,
Femme impure! L’ennui rend ton âme cruelle.
Pour exercer tes dents à ce jeu singulier,
Il te faut chaque jour un cœur au râtelier.
Tes yeux, illuminés ainsi que des boutiques
Et des ifs flamboyants dans les fêtes publiques,
Usent insolemment d’un pouvoir emprunté,
Sans connaître jamais la loi de leur beauté.

Machine aveugle et sourde, en cruautés féconde!
Salutaire instrument, buveur du sang du monde,
Comment n’as-tu pas honte et comment n’as-tu pas
Devant tous les miroirs vu pâlir tes appas?
La grandeur de ce mal où tu te crois savante
Ne t’a donc jamais fait reculer d’épouvante,
Quand la nature, grande en ses desseins cachés
De toi se sert, ô femme, ô reine des péchés,
— De toi, vil animal, — pour pétrir un génie?

Ô fangeuse grandeur! sublime ignominie!

xxv
“porias o universo todo
em teu leito”

Porias o universo todo em teu leito,
Mulher impura! O tédio torna cruel teu peito.
Para exercer teus dentes nesse raro trato,
Precisas dia a dia um coração no prato.
Os teus olhos, acesos tal como os bazares
E as luzes a arder nas festas populares,
Empregam um poder alheio, com vileza,
Sem nunca conhecer a lei de sua beleza.

Engenho cego e surdo, em crueldades fecundo!
Instrumento útil, bebes do sangue do mundo,
Como não te envergonhas e em tantos e tantos
Espelhos tu não viste esvaecer teus encantos?
A magnitude desse mal de que clareza
Não tens nunca te fez recuar, se a natureza,
Grandiosa em seus propósitos dissimulados,
De ti se serve, ó rainha dos pecados
— De ti, vil animal —, para que um gênio ultime?

Ó grandeza enlameada! ignomínia sublime!

xxvi
sed non satiata

Bizarre déité, brune comme les nuits,
Au parfum mélangé de musc et de havane,
Œuvre de quelque obi, le Faust de la savane,
Sorcière au flanc d’ébène, enfant des noirs minuits,

Je préfère au constance, à l’opium, au nuits,
L’élixir de ta bouche où l’amour se pavane;
Quand vers toi mes désirs partent en caravane,
Tes yeux sont la citerne où boivent mes ennuis.

Par ces deux grands yeux noirs, soupiraux de ton âme,
Ô démon sans pitié! verse-moi moins de flamme;
Je ne suis pas le Styx pour t’embrasser neuf fois,

Hélas! et je ne puis, Mégère libertine,
Pour briser ton courage et te mettre aux abois,
Dans l’enfer de ton lit devenir Proserpine!

xxvi
sed non satiata

Divindade invulgar, como as noites sombria,
Com um perfume que é um misto de almíscar e havana,
Obra de algum obi, o Fausto da savana,
Bruxa de ébano, filha da hora tardia,

Prefiro ao ópio e vinhos de alta artesania
O elixir da boca onde o amor dança a pavana;
Quando a ti meus desejos vão em caravana,
Teus olhos são o poço que ao tédio sacia.

Respiros de teu ser, pelo grande negror
Dos olhos, diabo, verte-me menos ardor;
Não sou Estige que nove vezes te abrace,

E é pena eu não poder, Megera libertina,
Para que rompa tua força e te descompasse,
Ser, no inferno de teu leito, uma Proserpina!

xxvii
“avec ses vêtements ondoyants
et nacrés”

Avec ses vêtements ondoyants et nacrés,
Même quand elle marche on croirait qu’elle danse,
Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés
Au bout de leurs bâtons agitent en cadence.

Comme le sable morne et l’azur des déserts,
Insensibles tous deux à l’humaine souffrance,
Comme les longs réseaux de la houle des mers,
Elle se développe avec indifférence.

Ses yeux polis sont faits de minéraux charmants,
Et dans cette nature étrange et symbolique
Où l’ange inviolé se mêle au sphinx antique,

Où tout n’est qu’or, acier, lumière et diamants,
Resplendit à jamais, comme un astre inutile,
La froide majesté de la femme stérile.

xxvii
“com seus trajes ondeantes
e bem nacarados”

Com seus trajes ondeantes e bem nacarados,
Julgar-se-ia que dança mesmo se está andando,
Como as serpentes postas por jograis sagrados
Em varas que, com ritmo, eles vão agitando.

Como a areia baça e o azul dos desertos,
Insensíveis os dois ao humano sofrimento,
Como o encadear de vagas nos mares abertos,
Ela se vai movendo com desprendimento.

São, seus olhos polidos, minerais flagrantes,
E nessa natureza simbólica, obscura,
Onde o anjo inviolado à esfinge se mistura,

Onde tudo é só luz, aço, ouro e diamantes,
Assim como um astro vão, a fria majestade
De uma mulher estéril luz na eternidade.

xxviii
le serpent qui danse

Que j’aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau!

Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,

Comme un navire qui s’éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.

Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d’amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L’or avec le fer.

À te voir marcher en cadence,
Belle d’abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d’un bâton.

Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d’enfant
Se balance avec la mollesse
D’un jeune éléphant,

Et ton corps se penche et s’allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l’eau.

Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l’eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,

Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D’étoiles mon cœur!

xxviii
a serpente que dança

De teu belo corpo, ó indolente,
Adoro observar,
Tal como um tecido fremente,
A pele faiscar!

Em tua cabeleira imperante,
Com acres perfumes,
Oceano erradio e odorante
De azuis e negrumes,

Como um navio que desperta
Ao ar matinal,
Minha alma que sonha se alerta
Para um céu casual.

Teus olhos, que nada revelam
De tênue ou erro,
São joia fria onde se anelam
O ouro com o ferro.

Ao te ver em cadência andando,
Bela em distração,
Dir-se-ia cobra dançando
Em torno a um bastão.

Sob a preguiça que te pesa
Tua cabeça errante
De criança oscila com a moleza
De jovem elefante,

E teu corpo se alonga e inclina
Tal fino navio
Que oscila e seus mastros declina
No mar correntio.

Como corrente que se engrossa
Com gelos plangentes,
Quando a água da boca te roça
A beira dos dentes,

Que bebo um vinho vem-me à ideia,
Amaro, a preceito,
Um céu líquido que semeia
De estrelas meu peito!

xxix
une charogne

Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d’été si doux:
Au détour d’un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,

Les jambes en l’air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d’exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu’ensemble elle avait joint;

Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s’épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l’herbe
Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D’où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s’élançait en pétillant;
On eût dit que le corps, enflé d’un souffle vague,
Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l’eau courante et le vent,
Ou le grain qu’un vanneur d’un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.

Les formes s’effaçaient et n’étaient plus qu’un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l’artiste achève
Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d’un œil fâché,
Épiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu’elle avait lâché.

— Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
À cette horrible infection,
Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion!

Oui! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l’herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j’ai gardé la forme et l’essence divine
De mes amours décomposés!

xxix
uma carniça

Lembra o que vimos, minha alma, nesta manhã
Desse verão tão delicado:
Na curva de um caminho, a carniça malsã
Num leito de pedras semeado,

As pernas para o ar, como mulher devassa,
Com venenos em seus suores,
Abria de maneira indiferente e crassa
O ventre cheio de fedores.

O sol ali brilhava sobre essa impureza,
Como a cozê-la com cuidado
E a devolver ampliado à grande Natureza
Tudo o que ela havia juntado;

E o céu via a carcaça excelsa como flor
Que estivesse a desabrochar.
Na grama, de tal modo era forte o fedor,
Que até temeste desmaiar.

Desse pútrido ventre onde moscas zumbiam,
Saíam em negra investida
Larvas que, como líquido espesso, corriam
Por esses farrapos com vida.

Isso tudo descia, subia — uma vaga —
Ou se arrojava a espumejar;
Como que o corpo, inflado por viração vaga,
Vivia a se multiplicar.

E desse mundo vinha música invulgar,
Como a água corrente e o vento,
Ou o grão que um semeador em ritmo regular
Em seu crivo agita com tento.

As formas se apagavam, só um sonho é o que são,
Um esboço que lento avança,
Na tela já esquecida, e que o artista então
Só acaba graças à lembrança.

Por trás das rochas, uma cadela, ar inquieto,
Olhava-nos com olhar zangado,
Para na hora certa tomar do esqueleto
O naco que havia largado.

— Serás como esse lixo, como essa torpeza,
Como essa horrível infecção,
Estrela de meus olhos, de minha natureza
O sol — tu, meu anjo e paixão!

Sim! eis como serás, ó rainha das graças,
Com os derradeiros sacramentos,
Quando depois irás mofar com as carcaças,
Sob flores e mato opulentos.

Então, minha querida! dirás à vermina,
Com seus beijos devoradores,
Que conservei a forma e a essência divina
De meus decompostos amores!

xxx
de profundis clamavi

J’implore ta pitié, Toi, l’unique que j’aime,
Du fond du gouffre obscur où mon cœur est tombé.
C’est un univers morne à l’horizon plombé,
Où nagent dans la nuit l’horreur et le blasphème;

Un soleil sans chaleur plane au-dessus six mois,
Et les six autres mois la nuit couvre la terre;
C’est un pays plus nu que la terre polaire;
— Ni bêtes, ni ruisseaux, ni verdure, ni bois!

Or il n’est pas d’horreur au monde qui surpasse
La froide cruauté de ce soleil de glace
Et cette immense nuit semblable au vieux Chaos;

Je jalouse le sort des plus vils animaux
Qui peuvent se plonger dans un sommeil stupide,
Tant l’écheveau du temps lentement se dévide!

xxx
de profundis clamavi

Imploro-te piedade, meu único amor,
Do abismo onde me foi o coração lançado,
Triste universo e seu horizonte cerrado
Onde na noite nadam blasfêmia e horror;

Seis meses paira um sol frio nessa região,
Por seis outros a noite vem tudo ganhar;
É uma extensão mais nua que a terra polar;
— Nem animais, nem riachos, nem vegetação!

Ora, não há horror no mundo que ultrapasse
A gélida crueldade desse sol e a face
Dessa noite sem fim, ao Caos tão semelhante;

Tenho inveja da fera mais horripilante,
Que pode afundar num sono sem contratempo,
Tão lenta se desfia a urdidura do tempo!

xxxi
le vampire

Toi qui, comme un coup de couteau,
Dans mon cœur plaintif es entrée;
Toi qui, forte comme un troupeau
De démons, vins, folle et parée,

De mon esprit humilié
Faire ton lit et ton domaine;
— Infâme à qui je suis lié
Comme le forçat à la chaîne,

Comme au jeu le joueur têtu,
Comme à la bouteille l’ivrogne,
Comme aux vermines la charogne
— Maudite, maudite sois-tu!

J’ai prié le glaive rapide
De conquérir ma liberté,
Et j’ai dit au poison perfide
De secourir ma lâcheté.

Hélas! le poison et le glaive
M’ont pris en dédain et m’ont dit:
“Tu n’es pas digne qu’on t’enlève
À ton esclavage maudit,

“Imbécile! — de son empire
Si nos efforts te délivraient,
Tes baisers ressusciteraient
Le cadavre de ton vampire!”

xxxi
o vampiro

Tu que, tal como uma facada,
Em meu peito queixoso entraste;
Tu que, forte como manada
De demônios, louca, chegaste,

Para deste ser humilhado
Fazer-te leito e possessão;
— Ignóbil a que estou ligado
Como o forçado a seu grilhão,

Como a carniça à vermina,
Como a seu jogo o jogador,
Como à garrafa o bebedor,
— Maldita sejas em tua sina!

Implorei à espada veloz
Me conquistasse a liberdade,
E pedi ao veneno atroz
Me curasse a fragilidade.

Mas veneno e espada, em concerto,
Desprezaram-me sem perdão:

“Não és digno de ser liberto
De tua maldita escravidão,

“Imbecil — se com um suspiro
Um e outro te libertariam,
Teus beijos ressuscitariam
O cadáver de teu vampiro!”

xxxii
“une nuit que j’étais près
d’une affreuse juive”


Une nuit que j’étais près d’une affreuse Juive,
Comme au long d’un cadavre un cadavre étendu,
Je me pris à songer près de ce corps vendu
À la triste beauté dont mon désir se prive.

Je me représentai sa majesté native,
Son regard de vigueur et de grâces armé,
Ses cheveux qui lui font un casque parfumé,
Et dont le souvenir pour l’amour me ravive.

Car j’eusse avec ferveur baisé ton noble corps,
Et depuis tes pieds frais jusqu’à tes noires tresses
Déroulé le trésor des profondes caresses,

Si, quelque soir, d’un pleur obtenu sans effort
Tu pouvais seulement, ô reine des cruelles!
Obscurcir la splendeur de tes froides prunelles.

xxxii
“uma noite eu estava com
uma atroz judia”


Uma noite eu estava com uma atroz judia,
Como cadáver ao longo de outro estendido;
Pus-me então a pensar, junto ao corpo vendido,
Na beleza a que meu desejo renuncia.

Imaginei-a sua inata altamaria,
Seu olhar de vigor e de graças armado,
Seus cabelos que formam clímax perfumado,
E essa recordação para o amor me alicia.

Pois teu corpo eu teria beijado com ardor,
E de tuas negras tranças até os pés amáveis
Buscado o cabedal de afagos insondáveis,

Se, alguma noite, com um pranto obtido sem dor
Pudesses tão só, ó mestra das tiranias!
Anuviar o esplendor de tuas pupilas frias.

xxxiii
remords posthume

Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse,
Au fond d’un monument construit en marbre noir,
Et lorsque tu n’auras pour alcôve et manoir
Qu’un caveau pluvieux et qu’une fosse creuse;

Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse
Et tes flancs qu’assouplit un charmant nonchaloir,
Empêchera ton cœur de battre et de vouloir,
Et tes pieds de courir leur course aventureuse,

Le tombeau, confident de mon rêve infini
(Car le tombeau toujours comprendra le poète,
Durant ces grandes nuits d’où le somme est banni,

Te dira: “Que vous sert, courtisane imparfaite,
De n’avoir pas connu ce que pleurent les morts?”
— Et le ver rongera ta peau comme un remords.

xxxiii
remorso póstumo

Quando fores dormir, minha bela tenebrosa,
Sob a negrura de um mármore tumular
E quando só tiveres como teu lugar
Uma fossa escavada e uma cripta chuvosa;

Quando a pedra, a oprimir essa caixa medrosa
E os flancos que o fastio veio suavizar,
Tolher-te o coração de bater, desejar,
E teus pés de correr corrida aventurosa,

A tumba, confidente de meu sonho infindo
(Pois o túmulo sempre compreenderá o poeta),
Nessas noites em que o sono vai-se evadindo,

Dir-te-á: “Para saber, cortesã incompleta,
Por que choram os mortos não fizeste esforço?”
— E o verme roerá tua pele como um remorso.

xxxiv
le chat

Viens, mon beau chat, sur mon cœur amoureux;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d’agate.

Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,

Je vois ma femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bête,
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,
Et, des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum
Nagent autour de son corps brun.

xxxiv
o gato

Vem, meu gato — e em mim ele se enovela;
Guarda as garras de tua pata,
Deixa que eu mergulhe em teus olhos, bela
Mistura de ágata e prata.

Quando minha mão afaga a bel-prazer
Essa tua plasticidade,
E a te apalpar se embriaga com o prazer
De tua eletricidade,

Imagino minha mulher. Seu olhar,
Como o teu, frio, se arremessa
Tal um dardo que irá fender, cortar,
E, de seus pés a sua cabeça,
Um ar sutil, um perfume e veneno
Cingem o seu corpo moreno.

xxxv
duellum

Deux guerriers ont couru l’un sur l’autre, leurs armes
Ont éclaboussé l’air de lueurs et de sang.
Ces jeux, ces cliquetis du fer sont les vacarmes
D’une jeunesse en proie à l’amour vagissant.

Les glaives sont brisés! comme notre jeunesse,
Ma chère! Mais les dents, les ongles acérés,
Vengent bientôt l’épée et la dague traîtresse.
Ô fureur des cœurs mûrs par l’amour ulcérés!

Dans le ravin hanté des chats-pards et des onces
Nos héros, s’étreignant méchamment, ont roulé,
Et leur peau fleurira l’aridité des ronces.

— Ce gouffre, c’est l’enfer, de nos amis peuplé!
Roulons-y sans remords, amazone inhumaine,
Afin d’éterniser l’ardeur de notre haine!

xxxv
duellum

Dois guerreiros chocaram-se descomedidos;
Com brilho e sangue suas armas sujaram o ar.
Esses ruídos do ferro são os alaridos
Do jovem presa de um amor a balbuciar.

Os gládios se quebraram! assim como o ardor
Da juventude! Mas dentes e unhas afiados
Vingam a espada e a adaga traidora. — Ó furor
De velhos corações pelo amor ulcerados!

Cheio de linces, por esse despenhadeiro
Nossos heróis, brutais, atracados, rolaram,
E sua pele será flor no árido espinheiro.

— Nesse abismo infernal, que amigos povoaram,
Rolemos sem remorsos, amazona cruel,
Para eternizar nosso ódio em seu apogeu!

xxxvi
le balcon

Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses,
Ô toi, tous mes plaisirs! ô toi, tous mes devoirs!
Tu te rappelleras la beauté des caresses,
La douceur du foyer et le charme des soirs,
Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses!

Les soirs illuminés par l’ardeur du charbon,
Et les soirs au balcon, voilés de vapeurs roses.
Que ton sein m’était doux! que ton cœur m’était bon!
Nous avons dit souvent d’impérissables choses
Les soirs illuminés par l’ardeur du charbon.

Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées!
Que l’espace est profond! que le cœur est puissant!
En me penchant vers toi, reine des adorées,
Je croyais respirer le parfum de ton sang.
Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées!

La nuit s’épaississait ainsi qu’une cloison,
Et mes yeux dans le noir devinaient tes prunelles,
Et je buvais ton souffle, ô douceur! ô poison!
Et tes pieds s’endormaient dans mes mains fraternelles.
La nuit s’épaississait ainsi qu’une cloison.

Je sais l’art d’évoquer les minutes heureuses,
Et revis mon passé blotti dans tes genoux.
Car à quoi bon chercher tes beautés langoureuses
Ailleurs qu’en ton cher corps et qu’en ton cœur si doux?
Je sais l’art d’évoquer les minutes heureuses!

Ces serments, ces parfums, ces baisers infinis,
Renaîtront-ils d’un gouffre interdit à nos sondes,
Comme montent au ciel les soleils rajeunis
Après s’être lavés au fond des mers profondes?
— Ô serments! ô parfums! ô baisers infinis!

xxxvi
o balcão

Mãe das recordações, amante das amantes,
Tu, meus prazeres, tantos! meus deveres, tantos!
Lembrar-te-ás da beleza de afagos instantes,
Do doce lar e noites de muitos encantos,
Mãe das recordações, amante das amantes!

As noites em que luz o calor do carvão,
E, no balcão, as noites de vapores rosa.
Que suave era teu seio! e bom teu coração!
Dissemos uma que outra coisa venturosa
Nas noites em que luz o calor do carvão.

Como nas noites quentes os sóis ficam belos!
Como o espaço é profundo! e o coração, vigor!
Sobre ti me inclinando, dona dos anelos,
Eu julgava de teu sangue aspirar o olor.
Como nas noites quentes os sóis ficam belos!

A noite, tal um muro, tornava-se espessa,
Meus olhos no breu tuas pupilas entreviam,
E eu teu arfar bebia, ó veneno! ó promessa!
E em minhas mãos fraternais teus pés adormeciam.
A noite, tal um muro, tornava-se espessa.

Sei da arte de evocar os minutos ditosos,
E acolhido em teus joelhos revi meu passado.
Para que buscar teus encantos langorosos
Não em teu corpo e teu coração delicado?
Sei da arte de evocar os minutos ditosos!

Os perfumes, as juras, beijos desmedidos
Renascerão de abismo árduo de se sondar,
Como sobem ao céu sóis rejuvenescidos
Depois de se lavarem no fundo do mar?
— Ó perfumes! ó juras! beijos desmedidos!

xxxvii
le possédé

Le soleil s’est couvert d’un crêpe. Comme lui,
Ô Lune de ma vie! emmitoufle-toi d’ombre;
Dors ou fume à ton gré; sois muette, sois sombre,
Et plonge tout entière au gouffre de l’Ennui;

Je t’aime ainsi! Pourtant, si tu veux aujourd’hui,
Comme un astre éclipsé qui sort de la pénombre,
Te pavaner aux lieux que la Folie encombre,
C’est bien! Charmant poignard, jaillis de ton étui!

Allume ta prunelle à la flamme des lustres!
Allume le désir dans les regards des rustres!
Tout de toi m’est plaisir, morbide ou pétulant;

Sois ce que tu voudras, nuit noire, rouge aurore;
Il n’est pas une fibre en tout mon corps tremblant
Qui ne crie: Ô mon cher Belzébuth, je t’adore!

xxxvii
o possuído

De crepe se cobriu o sol. Assim, com um manto
De sombra, ó Lua de minha vida! te atavia;
Dorme ou fuma à vontade; sê muda, sombria,
E no abismo do Tédio mergulha entretanto;

Amo-te assim! Se queres hoje, tanto quanto
Do escuro o astro eclipsado por fim se desvia,
Pavonear-te por onde a Loucura asfixia,
Pois bem! Sai da bainha, punhal, com teu encanto!

Acende o olhar na chama destes castiçais!
Acende teu desejo no olhar dos brutais!
Tudo em ti me é prazer, mórbido ou insolente;

Sê o que quiseres, noite negra, rubra aurora;
E grita cada fibra em meu corpo tremente:

Querido Belzebu, ninguém mais que eu te adora!

xxxviii
un fantôme

I
LES TÉNÈBRES

Dans les caveaux d’insondable tristesse
Où le Destin m’a déjà relégué;
Où jamais n’entre un rayon rose et gai;
Où, seul avec la Nuit, maussade hôtesse,

Je suis comme un peintre qu’un Dieu moqueur
Condamne à peindre, hélas! sur les ténèbres;
Où, cuisinier aux appétits funèbres,
Je fais bouillir et je mange mon cœur,

Par instants brille, et s’allonge, et s’étale
Un spectre fait de grâce et de splendeur.
À sa rêveuse allure orientale,

Quand il atteint sa totale grandeur,
Je reconnais ma belle visiteuse:
C’est Elle! noire et pourtant lumineuse.

II
LE PARFUM

Lecteur, as-tu quelquefois respiré
Avec ivresse et lente gourmandise
Ce grain d’encens qui remplit une église,
Ou d’un sachet le musc invétéré?

Charme profond, magique, dont nous grise
Dans le présent le passé restauré!
Ainsi l’amant sur un corps adoré
Du souvenir cueille la fleur exquise.

De ses cheveux élastiques et lourds,
Vivant sachet, encensoir de l’alcôve,
Une senteur montait, sauvage et fauve,

Et des habits, mousseline ou velours,
Tout imprégnés de sa jeunesse pure,
Se dégageait un parfum de fourrure.

III
LE CADRE

Comme un beau cadre ajoute à la peinture,
Bien qu’elle soit d’un pinceau très vanté,
Je ne sais quoi d’étrange et d’enchanté
En l’isolant de l’immense nature,

Ainsi bijoux, meubles, métaux, dorure,
S’adaptaient juste à sa rare beauté;
Rien n’offusquait sa parfaite clarté,
Et tout semblait lui servir de bordure.

Même on eût dit parfois qu’elle croyait
Que tout voulait l’aimer; elle noyait
Sa nudité voluptueusement

Dans les baisers du satin et du linge,
Et, lente ou brusque, à chaque mouvement
Montrait la grâce enfantine du singe.

IV
LE PORTRAIT

La Maladie et la Mort font des cendres
De tout le feu qui pour nous flamboya.
De ces grands yeux si fervents et si tendres,
De cette bouche où mon cœur se noya,

De ces baisers puissants comme un dictame,
De ces transports plus vifs que des rayons,
Que reste-t-il? C’est affreux, ô mon âme!
Rien qu’un dessin fort pâle, aux trois crayons,

Qui, comme moi, meurt dans la solitude,
Et que le Temps, injurieux vieillard,
Chaque jour frotte avec son aile rude...

Noir assassin de la Vie et de l’Art,
Tu ne tueras jamais dans ma mémoire
Celle qui fut mon plaisir et ma gloire!

xxxviii
um fantasma

i
as trevas

Nas criptas de insondável amargura
Onde o Destino já me relegou;
Onde um róseo raio jamais entrou;
Onde, só com a Noite, hospedeira obscura,

Sou como um pintor que um Deus zombeteiro
Condena a pintar sobre a escuridão;
Onde cozinho bem meu coração,
Para o comer, fúnebre cozinheiro,

Por instantes brilha, e se alonga e aflora
Um espectro de graça e de surpresa.
Por sua postura oriental, sonhadora,

Quando atinge sua completa grandeza,
Reconheço minha bela visitante:
É Ela! negra e no entanto irradiante.

ii
o perfume

Leitor, você já terá respirado,
Com embriaguez e gula sobeja,
Esse grão de incenso que enche uma igreja,
Ou de um sachê o almíscar arraigado?

Encanto fundo com que nos sobeja
No presente o passado restaurado!
Assim o amante num corpo adorado
Da lembrança a requintada flor beija.

Dos cabelos flexíveis e pesados,
Turíbulo da alcova, sachê vivo,
Um odor subia, feroz, nativo,

E dos trajes, leves e aveludados,
Que sua pura juventude impregnava,
Perfume de pelame trescalava.

iii
a moldura

Se bela moldura soma à pintura,
Mesmo de um pincel que muito se preza,
Não sei o que de fascínio e estranheza,
Isolando-a da natureza pura,

Assim, joias, móveis e douradura
Adaptavam-se a sua rara beleza;
Nada ofuscava sua total clareza,
E tudo lhe era como cercadura.

Dir-se-ia às vezes que ela acreditava
Que tudo queria amá-la; afogava
Com volúpia o seu desnudamento

Nos beijos do acetinado gentil,
E, lenta ou brusca, a cada movimento
Mostrava do símio a graça infantil.

iv
o retrato

Elas fazem cinzas, a Morte e a Doença,
De todo o fogo que por nós brilhou.
Dos olhos de ternura tão intensa,
Da boca onde minha alma se afogou,

Dos beijos que recendiam vigor,
Do entusiasmo mais do que raios vívido,
Que resta? Ó meu coração, é um horror!
Só um desenho feito a três lápis lívido,

Que, tal como eu, morre na solidão,
Esfregado pela asa desabrida
Do Tempo, esse ignominioso ancião…

Negro assassino da Arte e da Vida,
Não matarás nunca, em minha memória,
A que foi meu prazer e minha glória!

xxxix
“je te donne ces vers afin
que si mon nom”


Je te donne ces vers afin que si mon nom
Aborde heureusement aux époques lointaines,
Et fait rêver un soir les cervelles humaines,
Vaisseau favorisé par un grand aquilon,

Ta mémoire, pareille aux fables incertaines,
Fatigue le lecteur ainsi qu’un tympanon,
Et par un fraternel et mystique chaînon
Reste comme pendue à mes rimes hautaines;

Être maudit à qui, de l’abîme profond
Jusqu’au plus haut du ciel, rien, hors moi, ne répond!
— Ô toi qui, comme une ombre à la trace éphémère,

Foules d’un pied léger et d’un regard serein
Les stupides mortels qui t’ont jugée amère,
Statue aux yeux de jais, grand ange au front d’airain!

xxxix
“dou-te estes versos para que,
caso a contento”


Dou-te estes versos para que, caso a contento
Meu nome aborde as épocas as mais distantes
E leve ao sonho as mentes por alguns instantes,
Barco favorecido pelo grande vento,

Tua memória, tal fábulas inconstantes,
Fatigue o leitor como ruidoso instrumento,
E por fraterno e místico encadeamento
Fique suspensa em minhas rimas elegantes;

Maldito ser a quem, do mais alto do céu
Até o abismo, nada responde — só eu!
— Ó tu que, como sombra de rasto fugaz,

Pisoteias com pé leve e um olhar composto
Os simplórios mortais que te acharam mordaz,
Com o olho de azeviche, anjo de brônzeo rosto!

xl
semper eadem

“D’où vous vient, disiez-vous, cette tristesse étrange,
Montant comme la mer sur le roc noir et nu?”
— Quand notre cœur a fait une fois sa vendange
Vivre est un mal. C’est un secret de tous connu,

Une douleur très simple et non mystérieuse,
Et, comme votre joie, éclatante pour tous.
Cessez donc de chercher, ô belle curieuse!
Et, bien que votre voix soit douce, taisez-vous!

Taisez-vous, ignorante! âme toujours ravie!
Bouche au rire enfantin! Plus encor que la Vie,
La Mort nous tient souvent par des liens subtils.

Laissez, laissez mon cœur s’enivrer d’un mensonge,
Plonger dans vos beaux yeux comme dans un beau songe
Et sommeiller longtemps à l’ombre de vos cils!

xl
semper eadem

“De onde te vem”, dizias, “o pesar estranho
Que sobe como o mar num rochedo despido,
Negro?” — Se o coração já conseguiu seu ganho,
O viver é um mal. É um segredo conhecido,

Uma dor muito simples e não misteriosa,
E a todos, como tua alegria, inegável.
Cessa pois de buscar, ó bela curiosa!
Mas cala-te, embora tua voz seja afável!

Cala, cala, ignorante! alma sempre aturdida!
Boca infantil ao rir! Mais ainda que a Vida,
A Morte com sutis laços a todos guia.

Que meu coração com uma mentira se embriague,
Como num belo sonho nos teus olhos vague,
E à sombra de teus cílios durma dia a dia!

xli
tout entière

Le Démon, dans ma chambre haute
Ce matin est venu me voir,
Et, tâchant à me prendre en faute,
Me dit: “Je voudrais bien savoir,

“Parmi toutes les belles choses
Dont est fait son enchantement,
Parmi les objets noirs ou roses
Qui composent son corps charmant,

“Quel est le plus doux.” — Ô mon âme!
Tu répondis à l’Abhorré:
“Puisqu’en Elle tout est dictame,
Rien ne peut être préféré.

“Lorsque tout me ravit, j’ignore
Si quelque chose me séduit.
Elle éblouit comme l’Aurore
Et console comme la Nuit;

“Et l’harmonie est trop exquise,
Qui gouverne tout son beau corps,
Pour que l’impuissante analyse
En note les nombreux accords.

“Ô métamorphose mystique
De tous mes sens fondus en un!
Son haleine fait la musique,
Comme sa voix fait le parfum!”

xli
toda

O Diabo, em minha água-furtada,
Esta manhã me veio ver;
Pensando armar-me uma cilada,
Diz: “Gostaria de saber,

“De tudo o que é coisa formosa
Com que é feito seu esplendor,
Entre as partes negras ou rosa
Desse seu corpo encantador,

“Qual é a mais suave”.