— Eh quoi! n’est-ce donc que cela?
La toile était levée et j’attendais encore.
A F. N.
Conheces, tal como eu, essa dor saborosa,
Fazes de ti dizerem: “Homem singular!”
— Eu morreria. Havia em minha alma amorosa,
Desejo com horror, um mal particular;
Viva esperança e angústia, sem nota facciosa.
Com a ampulheta fatalmente a se esvaziar,
Mais minha tortura era áspera e deliciosa;
Meu coração se alheava ao mundo familiar.
Eu era como a criança ávida do espetáculo,
Execrava a cortina tal como um obstáculo…
Enfim se revelou a verdade brutal:
Sem surpresa eu estava morto, e me enredava
A terrível aurora. — É só isso afinal?
Com a cortina erguida, eu ainda esperava.
cxxvi
le voyage
À Maxime Du Camp
I
Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes,
L’univers est égal à son vaste appétit.
Ah! que le monde est grand à la clarté des lampes!
Aux yeux du souvenir que le monde est petit!
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le cœur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers:
Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme;
D’autres, l’horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d’une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.
Pour n’être pas changés en bêtes, ils s’enivrent
D’espace et de lumière et de cieux embrasés;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir; cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,
Et, sans savoir pourquoi, disent toujours: Allons!
Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu’un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l’esprit humain n’a jamais su le nom!
II
Nous imitons, horreur! la toupie et la boule
Dans leur valse et leurs bonds; même dans nos sommeils
La Curiosité nous tourmente et nous roule,
Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.
Singulière fortune où le but se déplace,
Et, n’étant nulle part, peut être n’importe où!
Où l’Homme, dont jamais l’espérance n’est lasse,
Pour trouver le repos court toujours comme un fou!
Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie;
Une voix retentit sur le pont: “Ouvre l’œil!”
Une voix de la hune, ardente et folle, crie:
“Amour... gloire... bonheur!” Enfer! c’est un écueil!
Chaque îlot signalé par l’homme de vigie
Est un Eldorado promis par le Destin;
L’Imagination qui dresse son orgie
Ne trouve qu’un récif aux clartés du matin.
Ô le pauvre amoureux des pays chimériques!
Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,
Ce matelot ivrogne, inventeur d’Amériques
Dont le mirage rend le gouffre plus amer?
Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,
Rêve, le nez en l’air, de brillants paradis;
Son œil ensorcelé découvre une Capoue
Partout où la chandelle illumine un taudis.
III
Étonnants voyageurs! quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers!
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d’astres et d’éthers.
Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile!
Faites, pour égayer l’ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d’horizons.
Dites, qu’avez-vous vu?
IV
“Nous avons vu des astres
Et des flots, nous avons vu des sables aussi;
Et, malgré bien des chocs et d’imprévus désastres,
Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.
“La gloire du soleil sur la mer violette,
La gloire des cités dans le soleil couchant,
Allumaient dans nos cœurs une ardeur inquiète
De plonger dans un ciel au reflet alléchant.
“Les plus riches cités, les plus grands paysages,
Jamais ne contenaient l’attrait mystérieux
De ceux que le hasard fait avec les nuages.
Et toujours le désir nous rendait soucieux!
“— La jouissance ajoute au désir de la force.
Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d’engrais,
Cependant que grossit et durcit ton écorce,
Tes branches veulent voir le soleil de plus près!
“Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace
Que le cyprès? — Pourtant nous avons, avec soin,
Cueilli quelques croquis pour votre album vorace,
Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin!
“Nous avons salué des idoles à trompe;
Des trônes constellés de joyaux lumineux;
Des palais ouvragés dont la féerique pompe
Serait pour vos banquiers un rêve ruineux;
“Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse;
Des femmes dont les dents et les ongles sont teints,
Et des jongleurs savants que le serpent caresse.”
V
Et puis, et puis encore?
VI
“Ô cerveaux enfantins!
“Pour ne pas oublier la chose capitale,
Nous avons vu partout, et sans l’avoir cherché,
Du haut jusques en bas de l’échelle fatale,
Le spectacle ennuyeux de l’immortel péché:
“La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,
Sans rire s’adorant et s’aimant sans dégoût;
L’homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,
Esclave de l’esclave et ruisseau dans l’égout;
“Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote;
La fête qu’assaisonne et parfume le sang;
Le poison du pouvoir énervant le despote,
Et le peuple amoureux du fouet abrutissant;
“Plusieurs religions semblables à la nôtre,
Toutes escaladant le ciel; la Sainteté,
Comme en un lit de plume un délicat se vautre,
Dans les clous et le crin cherchant la volupté;
“L’Humanité bavarde, ivre de son génie,
Et, folle maintenant comme elle était jadis,
Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie:
‘Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis!’
“Et les moins sots, hardis amants de la Démence,
Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
Et se réfugiant dans l’opium immense!
— Tel est du globe entier l’éternel bulletin.”
VII
Amer savoir, celui qu’on tire du voyage!
Le monde, monotone et petit, aujourd’hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image:
Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui!
Faut-il partir? rester? Si tu peux rester, reste;
Pars, s’il le faut. L’un court, et l’autre se tapit
Pour tromper l’ennemi vigilant et funeste,
Le Temps! Il est, hélas! des coureurs sans répit,
Comme le Juif errant et comme les apôtres,
À qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau,
Pour fuir ce rétiaire infâme; il en est d’autres
Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.
Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine,
Nous pourrons espérer et crier: En avant!
De même qu’autrefois nous partions pour la Chine,
Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,
Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres
Avec le cœur joyeux d’un jeune passager.
Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,
Qui chantent: “Par ici! vous qui voulez manger
“Le Lotus parfumé! c’est ici qu’on vendange
Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim;
Venez vous enivrer de la douceur étrange
De cette après-midi qui n’a jamais de fin!”
À l’accent familier nous devinons le spectre;
Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous.
“Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Électre!”
Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.
VIII
Ô Mort, vieux capitaine, il est temps! levons l’ancre!
Ce pays nous ennuie, ô Mort! Appareillons!
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre,
Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons!
Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte!
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe?
Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau!
A Maxime Du Camp
i
Para a criança, que mapas e estampas seduzem,
O universo é igual a seu apetite sem fundo.
Tão grande é o mundo sob lâmpadas que reluzem!
Aos olhos da lembrança, tão pequeno é o mundo!
Certa manhã partimos, cabeça queimando,
Coração rancoroso a se amargurar,
Pelo ritmo das vagas, que vão embalando
Nosso infinito nesse finito do mar:
Uns, que fogem alegres a uma pátria vil;
Uns outros, ao horror dos berços, outros mais,
Astrólogos imersos num olho feminil,
À tirânica Circe de aromas fatais.
Para que animais não se tornem, se embriagam
E de espaço e de luz e de céus esbraseados;
Gelo que os morde, sóis que com cobre os afagam,
Vão apagando a marca dos beijos trocados.
Só os genuínos viajantes partem por partir;
Corações leves — tal como balões, digamos —,
De sua fatalidade jamais vão fugir,
E, sem saber por quê, dizem sempre: Sigamos!
Seus desejos são como nuvens afeiçoados,
E sonham, como com o canhão o conscrito,
Com prazeres volúveis, vastos, ignorados,
Com nome, para o espírito humano, inaudito!
ii
Imitamos, que horror! tanto o pião quanto a bola
Em seus saltos e valsa; em nosso sono, afoita,
A Curiosidade nos tortura e rola,
Tal como um Anjo cruel e frio que sóis açoita.
Singular fortuna onde o escopo sempre avança,
E, não estando em parte alguma, importa pouco
Onde está! o Homem, cuja esperança não cansa,
Para encontrar repouso corre como um louco!
Nossa alma é um três mastros buscando sua Icária;
Na ponte — “Abre o olho!” — ecoa uma voz sem segredo;
Da gávea uma voz grita, louca e temerária:
“Amor… glória… ventura!” Que inferno! é um rochedo!
Cada ilhota indicada por algum vigia
É um Eldorado, e nosso Destino o assegura;
A Imaginação que produz sua orgia
Só acha recife nessas manhãs de luz pura.
Ó pobre apaixonado por regiões quiméricas!
Ter-se-á de o pôr a ferros, jogá-lo ao mar largo,
Esse marujo bêbado, inventor de Américas
Cuja miragem faz o abismo mais amargo?
Assim o velho mendigo a lama pisoteia
E com brilhantes édens sonha, nariz no ar;
Seu olho enfeitiçado uma Capua nomeia
Sempre que a chama algum casebre iluminar.
iii
Espantosos viajantes! que nobres histórias
Lemos em vossos olhos fundos como os mares!
Mostrai-nos os escrínios das ricas memórias,
Joias maravilhosas, feitas de astros e ares.
Queremos viajar sem vapor e sem vela!
Para alegrar o tédio de nossas prisões,
Passai em nossas mentes, tensas como tela,
As paisagens que tendes nas recordações.
Dizei, o que vós vistes?
iv
“Vimos foram astros
E ilhéus; vimos areias por aqui e ali;
E apesar dos desastres, choques e seus rastros,
Com frequência entediamo-nos, tal como aqui.
“A glória do sol sobre o oceano violeta,
A glória das cidades quando do sol poente
Acendiam em nosso peito ânsia inquieta
De mergulhar num céu de reflexo atraente.
“As mais ricas cidades, paisagens pujantes
Não chegavam a ter encantos misteriosos
Como o acaso os dá às nuvens inconstantes.
E por fim o desejo nos tornava ciosos!
“— O deleite acrescenta ao desejo mais força.
Desejo, árvore cujo adubo é o prazer,
Enquanto a tua casca cresce e se reforça,
Teus galhos de mais perto o sol querem-no ver!
“Crescerás sempre, grande árvore mais vivaz
Que o cipreste? — No entanto, temos, com desvelo,
Feito alguns croquis para vosso álbum voraz,
Irmãos, vós que achais tudo o que é de longe belo!
“Ídolos que têm tromba saudamos um dia;
Tronos iluminados com adornos preciosos;
Palácios cuja feérica pompa seria
Para os banqueiros como sonhos desastrosos;
“Trajes que aos olhos são inebriante presente;
Mulheres cujos dentes e unhas são pintados
E jograis sutis aos quais afaga a serpente.”
v
E depois, e depois?
vi
“Cérebros desmiolados!
“Para não esquecer a coisa capital,
Vimos por toda parte, e sem o ter buscado,
Do alto até embaixo da escala fatal,
A aborrecida cena do imortal pecado:
“A mulher, vil escrava, de um desdém estúpido,
Sem rir se adora e se ama sem falso pretexto;
O homem, tirano duro, libertino e cúpido,
Servo da serva, corre para o esgoto, resto;
“O mártir que soluça, o algoz que tem prazer;
A festa a que o sangue dá odor e sabor;
O tirano infectado pelo seu poder;
Povo que adora o relho brutalizador;
“Várias religiões como a nossa, uma a uma
Tentando ao céu se alçar; e ainda a Santidade,
Buscando — tal um dândi em leito de pluma —
Nos pregos e na crina a voluptuosidade;
“A Humanidade com seu gênio se inebria
E, louca como outrora, loquaz ressoou,
Gritando a Deus, em sua furibunda agonia:
‘Ó meu semelhante, ó mestre, eu te amaldiçoo!’
“E os menos tolos, que ousam amar a Demência,
Fugindo do rebanho enorme que a Ventura
Controla, e no imenso ópio buscando clemência!
— Este, sobre o globo, é o boletim que perdura.”
vii
Amargo saber, este que nos dá a viagem!
Hoje, ontem, amanhã, o mundo, sensabor
E pequeno, nos faz ver a nossa imagem:
Num deserto de tédio, um oásis de horror!
Há que partir? ficar? Se podes ficar, fica;
Parte, se preciso. A correr, a se ocultar,
Tentam burlar o Tempo, hostil, que planifica
Atento e funesto! Há quem corra sem cessar,
Como o Judeu errante e apóstolos, aos quais
— Vagão ou navio — nada lhes irá bastar
Para fugir do infame gladiador; há os tais,
Porém, que, desde o berço, sabem-no matar.
Quando ele enfim puser em nós o pé potente,
Gritaremos: Avante! com um enorme alento.
Assim como partíamos para o Nascente,
Olhos fixos no largo e cabelos ao vento,
Embarcaremos no mar das Trevas afora,
Tal jovem passageiro pleno de prazer.
Será que ouvis a voz, fúnebre e encantadora,
Dos que cantam: “Aqui! vós que quereis comer
“O Lótus perfumado! faz-se aqui a apanha
Dos frutos que são para vossa alma um festim;
Vinde para embriagar-vos com a doçura estranha
Desse cair de tarde que nunca tem fim!”
O sotaque do espectro é-nos familiar;
Nossos Pílades lá nos estendem os braços.
“Nada para tua Electra a fim de aliviar
Teu coração!”, diz essa que orlamos de abraços.
viii
Ó Morte, é hora, velho capitão! de alçar
Âncora! Aparelhemos! Aqui é entediante!
Se como tinta negra são o céu e o mar,
Nossos corações — tu sabes — são irradiantes!
Dá-nos teu veneno — é o que nos reconforta!
Queremos, tanto o fogo vem-nos tal renovo,
Mergulhar no abismo, Inferno ou Céu — que importa? —,
E no Desconhecido para achar o novo!
AS FLORES DO MAL
Poemas incorporados à terceira edição, 1868
LES FLEURS DU MAL
Poèmes apportés par la troisième édition, 1868
épigraphe pour un livre condamné
Lecteur paisible et bucolique,
Sobre et naïf homme de bien,
Jette ce livre saturnien,
Orgiaque et mélancolique.
Si tu n’as fait ta rhétorique
Chez Satan, le rusé doyen,
Jette! tu n’y comprendrais rien
Ou tu me croirais hysthérique.
Mais si, sans se laisser charmer,
Ton œil sait plonger dans les gouffres,
Lis-moi, pour apprendre à m’aimer;
Âme curieuse qui souffres
Et vas cherchant ton paradis,
Plains-moi!... Sinon, je te maudis!
Leitor tranquilo e bucólico,
Homem sóbrio e sem descortino,
Deixa esse livro saturnino,
Orgíaco e melancólico.
Se não te tornaste um retórico
Com o esperto deão, Satanás,
Nada entenderás, e ter-me-ás
Por histérico ou categórico.
Se, sem se deixar encantar,
Teu olho é sagaz, que me leias,
Para de mim vir a gostar;
Alma curiosa que tateias
Em busca de um paraíso — ou
Te apiedas, ou te amaldiçoo.
madrigal triste
I
Que m’importe que tu sois sage?
Sois belle! et sois triste! Les pleurs
Ajoutent un charme au visage,
Comme le fleuve au paysage;
L’orage rajeunit les fleurs.
Je t’aime surtout quand la joie
S’enfuit de ton front terrassé;
Quand ton cœur dans l’horreur se noie;
Quand sur ton présent se déploie
Le nuage affreux du passé.
Je t’aime quand ton grand œil verse
Une eau chaude comme le sang;
Quand, malgré ma main qui te berce,
Ton angoisse, trop lourde, perce
Comme un râle d’agonisant.
J’aspire, volupté divine!
Hymne profond, délicieux!
Tous les sanglots de ta poitrine,
Et crois que ton cœur s’illumine
Des perles que versent tes yeux!
II
Je sais que ton cœur, qui regorge
De vieux amours déracinés,
Flamboie encor comme une forge,
Et que tu couves sous ta gorge
Un peu de l’orgueil des damnés;
Mais tant, ma chère, que tes rêves
N’auront pas reflété l’Enfer,
Et qu’en un cauchemar sans trêves,
Songeant de poisons et de glaives,
Éprise de poudre et de fer,
N’ouvrant à chacun qu’avec crainte,
Déchiffrant le malheur partout,
Te convulsant quand l’heure tinte,
Tu n’auras pas senti l’étreinte
De l’irrésistible Dégoût,
Tu ne pourras, esclave reine
Qui ne m’aimes qu’avec effroi,
Dans l’horreur de la nuit malsaine
Me dire, l’âme de cris pleine:
“Je suis ton égale, ô mon Roi!”
i
Se és dócil? Sequer desconfio.
Sê bela! triste! O pranto e a dor
Somam à face um atavio,
Como à paisagem faz o rio;
O temporal reanima a flor.
Amo-te quando a alegria
Foge de teu rosto prostrado
E tua alma no horror se extravia;
E em teu presente se anuncia
A horrível nuvem do passado.
Amo-te se teu olho exala
Uma água quente como sangue;
Se, com minha mão que te embala,
Tua angústia, pesada, apunhala
Como o estertor de alguém exangue.
Aspiro, volúpia divina!
Hino profundo, luminar!
Teus soluços, mesmo em surdina,
E penso: tua alma se ilumina
Com as pérolas do olho a brotar!
ii
Sei que teu coração, que empilha
Uns amores desarraigados,
Como forja ainda rebrilha,
E que esse teu peito perfilha
Algo do brio dos danados;
Assim, teus sonhos, estou ciente,
Não terão do Inferno o tormento,
E num pesadelo insistente,
Venenos e gládios em mente,
Afeita a pólvora e armamento,
Abrindo a porta ameaçadora,
Decifrando sempre um fracasso,
Convulsionando-te com a hora,
Da Tribulação tentadora
Não terás percebido o abraço,
Escrava rainha, a supor
Que me amas com susto, afinal,
Na noite malsã e de horror
Não dirás, com a alma em clamor:
“Ó meu Rei, sou tua igual!”
la prière d’un païen
Ah! ne ralentis pas tes flammes;
Réchauffe mon cœur engourdi,
Volupté, torture des âmes!
Diva! supplicem exaudî!
Déesse dans l’air répandue,
Flamme dans notre souterrain!
Exauce une âme morfondue,
Qui te consacre un chant d’airain.
Volupté, sois toujours ma reine!
Prends le masque d’une sirène
Faite de chair et de velours,
Ou verse-moi tes sommeils lourds
Dans le vin informe et mystique,
Volupté, fantôme élastique!
Se tuas chamas não acalmas,
Revigora minha alma esquiva,
Volúpia, tortura das almas!
Supplicem exaudi! Ó Diva!
Deusa que está pelo ar, difusa,
Chama na profundeza oferta!
Atende a uma alma confusa,
Que um canto de bronze te oferta.
Sê minha rainha! Assenhoreia-
-Te da máscara de sereia
Feita de carne e aveludados,
Ou verte teus sonos pesados
No vinho místico e plástico,
Volúpia, fantasma elástico!
le rebelle
Un Ange furieux fond du ciel comme un aigle,
Du mécréant saisit à plein poing les cheveux,
Et dit, le secouant: “Tu connaîtras la règle!
(Car je suis ton bon Ange, entends-tu?) Je le veux!
“Sache qu’il faut aimer, sans faire la grimace,
Le pauvre, le méchant, le tortu, l’hébété,
Pour que tu puisses faire à Jésus, quand il passe,
Un tapis triomphal avec ta charité.
“Tel est l’Amour! Avant que ton cœur ne se blase,
À la gloire de Dieu rallume ton extase;
C’est la Volupté vraie aux durables appas!”
Et l’Ange, châtiant autant, ma foi! qu’il aime,
De ses poings de géant torture l’anathème;
Mais le damné répond toujours: “Je ne veux pas!”
Como águia, do céu desce um Anjo contrafeito
Que do incréu os cabelos agarra bem rijo,
E, sacudindo-o, diz: “Saberás o preceito!
(Pois sou teu Anjo bom, entendes?) Eu o exijo!
“Saibas que é necessário amar, mas sem esgar,
O malévolo, o pobre, o tratante, o boçal,
Para fazeres, na hora de Jesus passar,
De tua caridade um tapete triunfal.
“Assim é o Amor! À apatia não te rendas,
Para glória de Deus que teu êxtase acendas;
É a Volúpia do apelo sem fim e severo!”
E o Anjo, que assim como ama também censura,
Com seu enorme punho ao maldito tortura;
E o desgraçado sempre responde: “Não quero!”
l’avertisseur
Tout homme digne de ce nom
A dans le cœur un Serpent jaune,
Installé comme sur un trône,
Qui, s’il dit: “Je veux!” répond: “Non!”
Plonge tes yeux dans les yeux fixes
Des Satyresses ou des Nixes,
La Dent dit: “Pense à ton devoir!”
Fais des enfants, plante des arbres,
Polis des vers, sculpte des marbres,
La Dent dit: “Vivras-tu ce soir?”
Quoi qu’il ébauche ou qu’il espère,
L’homme ne vit pas un moment
Sans subir l’avertissement
De l’insupportable Vipère.
O homem que é digno deste nome
Tem uma Serpente amarela
No peito, como num trono, e ela,
Se ele disser: “Quero!”, diz: “Some!”
Teus olhos que fiquem adstritos
Aos de Sátiras, Nixes, fitos,
O Dente diz: “Olha o dever!”
Planta árvores, produze crias,
Cinzela mármores, poesias,
O Dente diz: “Irás viver?”
O que quer que esboce ou intente,
O homem não vive um momento
Sem sofrer o conselho atento
Dessa insuportável Serpente.
recueillement
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir; il descend; le voici:
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.
Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici,
Loin d’eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant;
Le Soleil moribond s’endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l’Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
Tem juízo, ó minha Dor, e sê menos hostil.
Pedias a Noite; ela desce e nos invade:
A uns trazendo a paz, a outros, arrepio,
Uma escura atmosfera envolve a cidade.
Enquanto dos mortais essa multidão vil
— Açoita-a o Prazer, um algoz sem piedade —
Vai recolher remorsos na festa servil,
Minha Dor, dá-me a mão; vem com tranquilidade,
E vê os Anos já defuntos debruçados
Nas sacadas do céu, em trajes desusados;
Vir do fundo das águas o Pesar ridente;
O moribundo Sol dormir sob uma arcada,
E, tal longo sudário a se arrastar no Oriente,
Ouve, querida, a Noite em sua caminhada.
le couvercle
En quelque lieu qu’il aille, ou sur mer ou sur terre,
Sous un climat de flamme ou sous un soleil blanc,
Serviteur de Jésus, courtisan de Cythère,
Mendiant ténébreux ou Crésus rutilant,
Citadin, campagnard, vagabond, sédentaire,
Que son petit cerveau soit actif ou soit lent,
Partout l’homme subit la terreur du mystère,
Et ne regarde en haut qu’avec un œil tremblant.
En haut, le Ciel! ce mur de caveau qui l’étouffe,
Plafond illuminé par un opéra bouffe
Où chaque histrion foule un sol ensanglanté;
Terreur du libertin, espoir du fol ermite;
Le Ciel! couvercle noir de la grande marmite
Où bout l’imperceptible et vaste Humanité.
Ou no mar ou na terra, e em qualquer cenário,
Debaixo de sol branco ou calor escaldante,
Servidor de Jesus, de Citera sectário,
Mendigo tenebroso ou Creso rutilante,
Da cidade ou do campo, errante ou sedentário,
Com seu pequeno cérebro lento ou atuante,
O homem padece com o mistério temerário,
E só olha para cima com olho vacilante.
No alto, esse domo, o Céu! como opressiva estufa,
Um teto iluminado por ópera bufa
Em que histriões pisoteiam o chão da crueldade;
Do devasso, terror; confiança do ermitão
Louco: o Céu! negra tampa desse caldeirão
Em que, vasta e pequena, ferve a Humanidade.
la lune offensée
Ô Lune qu’adoraient discrètement nos pères,
Du haut des pays bleus où, radieux sérail,
Les astres vont te suivre en pimpant attirail,
Ma vieille Cynthia, lampe de nos repaires,
Vois-tu les amoureux sur leurs grabats prospères,
De leur bouche en dormant montrer le frais émail?
Le poète buter du front sur son travail?
Ou sous les gazons secs s’accoupler les vipères?
Sous ton domino jaune, et d’un pied clandestin,
Vas-tu, comme jadis, du soir jusqu’au matin,
Baiser d’Endymion les grâces surannées?
“— Je vois ta mère, enfant de ce siècle appauvri,
Qui vers son miroir penche un lourd amas d’années,
Et plâtre artistement le sein qui t’a nourri!”
Lua que nossos pais cultuavam reservados,
Do alto de azuis regiões, onde, harém superior,
Os astros vão-te um rico séquito compor,
Velha Cíntia, luz de onde estamos abrigados,
Vês, em seus catres prósperos, enamorados
Fresco esmalte da boca adormecida expor?
Que sobre seus papéis cabeceia o escritor?
Ou cobras copulando nos secos relvados?
Capa amarela e pé furtivo, como outrora
Vais, do cair da noite até a aurora,
Beijar encantos já fanados de Endimião?
“— Tua mãe, filho de um século empobrecido,
No espelho expõe, com peso, anos em profusão,
E emboça com arte o seio em que fostes nutrido!”
le gouffre
Pascal avait son gouffre, avec lui se mouvant.
— Hélas! tout est abîme, — action, désir, rêve,
Parole! et sur mon poil qui tout droit se relève
Mainte fois de la Peur je sens passer le vent.
En haut, en bas, partout, la profondeur, la grève,
Le silence, l’espace affreux et captivant...
Sur le fond de mes nuits Dieu de son doigt savant
Dessine un cauchemar multiforme et sans trêve.
J’ai peur du sommeil comme on a peur d’un grand trou,
Tout plein de vague horreur, menant on ne sait où;
Je ne vois qu’infini par toutes les fenêtres,
Et mon esprit, toujours du vertige hanté,
Jalouse du néant l’insensibilité.
— Ah! ne jamais sortir des Nombres et des Êtres!
Pascal tinha um abismo, que ia aonde ele ia.
— Tudo é abismo — ação, sonho, desejo e, afinal,
A palavra! e em meu pelo arrepiado em sinal
Do Medo sinto o vento que vem e o assedia.
No alto, embaixo, por toda parte, o fundo, o areal,
O silêncio, o espaço hórrido que contagia…
Contra o fundo de minhas noites, Deus com mestria
Desenha um pesadelo sem trégua e plural.
Tenho medo do sono como de um buraco,
Cheio de horror, que leva a um ignoto opaco;
Por todas as janelas, só vejo infinito,
E minha alma, pela vertigem tomada,
É a insensibilidade que ela inveja ao nada.
— Ah! aos Números e Seres ficar circunscrito!
les plaintes d’un icare
Les amants des prostituées
Sont heureux, dispos et repus;
Quant à moi, mes bras sont rompus
Pour avoir étreint des nuées.
C’est grâce aux astres nonpareils,
Qui tout au fond du ciel flamboient,
Que mes yeux consumés ne voient
Que des souvenirs de soleils.
En vain j’ai voulu de l’espace
Trouver la fin et le milieu;
Sous je ne sais quel œil de feu
Je sens mon aile qui se casse;
Et brûlé par l’amour du beau,
Je n’aurai pas l’honneur sublime
De donner mon nom à l’abîme
Qui me servira de tombeau.
Os adeptos de prostitutas são
Felizes, bem-dispostos e saciados;
Já eu, eu estou com os braços quebrados
Por abraçar as nuvens que se vão.
Graças a astros sem equivalências
Que no fundo do céu brilho proveem,
Os meus olhos, desgastados, só veem
Dos sóis algo como reminiscências.
Foi inutilmente que eu quis do espaço
Vir a me deparar com o fim e o meio;
Sob não sei que olho de fogo, receio
Que minha asa está a romper-se em fracasso;
Queimou-me o amor ao belo, que persigo;
Não terei pois o sublime renome
De poder ao abismo dar meu nome,
Abismo que será o meu jazigo.
l’examen de minuit
La pendule, sonnant minuit,
Ironiquement nous engage
À nous rappeler quel usage
Nous fîmes du jour qui s’enfuit:
— Aujourd’hui, date fatidique,
Vendredi, treize, nous avons,
Malgré tout ce que nous savons,
Mené le train d’un hérétique.
Nous avons blasphémé Jésus,
Des Dieux le plus incontestable!
Comme un parasite à la table
De quelque monstrueux Crésus,
Nous avons, pour plaire à la brute,
Digne vassale des Démons,
Insulté ce que nous aimons
Et flatté ce qui nous rebute;
Contristé, servile bourreau,
Le faible qu’à tort on méprise;
Salué l’énorme Bêtise,
La Bêtise au front de taureau;
Baisé la stupide Matière
Avec grande dévotion,
Et de la putréfaction
Béni la blafarde lumière.
Enfin, nous avons, pour noyer
Le vertige dans le délire,
Nous, prêtre orgueilleux de la Lyre,
Dont la gloire est de déployer
L’ivresse des choses funèbres,
Bu sans soif et mangé sans faim!...
— Vite soufflons la lampe, afin
De nous cacher dans les ténèbres!
O relógio, quando ressoa
Meia-noite, nos chama, intruso
E irônico, a lembrar o uso
Que se fez do tempo que escoa:
— Hoje, nesse dia profético,
Sexta-feira, treze, tivemos,
Mesmo com tudo o que sabemos,
Um comportamento de herético.
Injuriamos Jesus, o mais
Incontestável com certeza
Dos Deuses! Penetras à mesa
De um monstruoso Creso, brutais,
Para agradar a essa fera
Que tem os Demônios como amos,
Insultamos o que amamos
E adulamos o que exaspera;
Afligimos, algoz servil,
O fraco, com errônea dispensa;
Saudamos a Besteira imensa,
Que do touro tem o perfil;
Beijamos a parva Matéria
Com uma grande devoção,
E ainda, da putrefação
Abençoamos a luz cérea.
Para a vertigem afogar
Nesse ânimo em que se delira,
Nós, sacerdote audaz da Lira,
Cuja grandeza é desatar
Das coisas fúnebres a ebriez,
Saciados, bebemos, comemos!…
— E nas trevas nos escondemos
Quando se apaga a luz de vez!
bien loin d’ici
C’est ici la case sacrée
Où cette fille très parée,
Tranquille et toujours préparée,
D’une main éventant ses seins,
Et son coude dans les coussins,
Écoute pleurer les bassins:
C’est la chambre de Dorothée.
— La brise et l’eau chantent au loin
Leur chanson de sanglots heurtée
Pour bercer cette enfant gâtée.
Du haut en bas, avec grand soin,
Sa peau délicate est frottée
D’huile odorante et de benjoin.
— Des fleurs se pâment dans un coin.
bem longe daqui
Esta aqui é a moradia sagrada
Onde essa moça bem ataviada,
Tranquila e a qualquer hora preparada,
Com os seios sob uma mão abanante,
E na almofada o braço insinuante,
Escuta uma fonte lamuriante:
Este é o quarto em que Dorothée é achada.
— A brisa e a água cantam distante
Sua canção por um pranto agitada
Para embalar essa jovem mimada.
De alto a baixo, com cuidado bastante,
Sua pele delicada é esfregada
Com benjoim e com óleo odorante.
— Flores no canto desmaiam num instante.
DESTROÇOS
LES ÉPAVES
i
le coucher du soleil romantique
Que le Soleil est beau quand tout frais il se lève,
Comme une explosion nous lançant son bonjour!
— Bienheureux celui-là qui peut avec amour
Saluer son coucher plus glorieux qu’un rêve!
Je me souviens!... J’ai vu tout, fleur, source, sillon,
Se pâmer sous son œil comme un cœur qui palpite...
— Courons vers l’horizon, il est tard, courons vite,
Pour attraper au moins un oblique rayon!
Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire;
L’irrésistible Nuit établit son empire,
Noire, humide, funeste et pleine de frissons;
Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage,
Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,
Des crapauds imprévus et de froids limaçons.
Uma explosão lançando-nos o seu bom-dia
— Como é belo o Sol ao se erguer vividamente!
Feliz quem com amor pode saudar seu poente,
Bem mais esplendoroso que um sonho o seria!
Lembro-me!… Pois vi tudo, sulco, flor e fonte,
Se exaltar sob seu olho, tal peito a pulsar…
— Para ao menos um oblíquo raio apanhar,
Corramos logo, já é tarde, para o horizonte!
Sigo, porém, em vão o Deus que se retira;
A irresistível Noite seu império estira,
Negra, úmida, funesta e cheia de arrepios;
Cheiro de tumba nas trevas flutua, e arquejo,
Pois, medroso, meu pé roça, à beira do brejo,
Uns sapos imprevistos e caracóis frios.
Poemas condenados retirados
das Flores do mal
Pièces condamnées tirées
des Fleurs du mal
ii
lesbos
Mère des jeux latins et des voluptés grecques,
Lesbos, où les baisers, languissants ou joyeux,
Chauds comme les soleils, frais comme les pastèques,
Font l’ornement des nuits et des jours glorieux;
Mère des jeux latins et des voluptés grecques,
Lesbos, où les baisers sont comme les cascades
Qui se jettent sans peur dans les gouffres sans fonds,
Et courent, sanglotant et gloussant par saccades,
Orageux et secrets, fourmillants et profonds;
Lesbos, où les baisers sont comme les cascades!
Lesbos, où les Phrynés l’une l’autre s’attirent,
Où jamais un soupir ne resta sans écho,
À l’égal de Paphos les étoiles t’admirent,
Et Vénus à bon droit peut jalouser Sapho!
Lesbos où les Phrynés l’une l’autre s’attirent,
Lesbos, terre des nuits chaudes et langoureuses,
Qui font qu’à leurs miroirs, stérile volupté!
Les filles aux yeux creux, de leur corps amoureuses,
Caressent les fruits mûrs de leur nubilité;
Lesbos, terre des nuits chaudes et langoureuses,
Laisse du vieux Platon se froncer l’œil austère;
Tu tires ton pardon de l’excès des baisers,
Reine du doux empire, aimable et noble terre,
Et des raffinements toujours inépuisés.
Laisse du vieux Platon se froncer l’œil austère.
Tu tires ton pardon de l’éternel martyre,
Infligé sans relâche aux cœurs ambitieux,
Qu’attire loin de nous le radieux sourire
Entrevu vaguement au bord des autres cieux!
Tu tires ton pardon de l’éternel martyre!
Qui des Dieux osera, Lesbos, être ton juge
Et condamner ton front pâli dans les travaux,
Si ses balances d’or n’ont pesé le déluge
De larmes qu’à la mer ont versé tes ruisseaux?
Qui des Dieux osera, Lesbos, être ton juge?
Que nous veulent les lois du juste et de l’injuste?
Vierges au cœur sublime, honneur de l’archipel,
Votre religion comme une autre est auguste,
Et l’amour se rira de l’Enfer et du Ciel!
Que nous veulent les lois du juste et de l’injuste?
Car Lesbos entre tous m’a choisi sur la terre
Pour chanter le secret de ses vierges en fleurs,
Et je fus dès l’enfance admis au noir mystère
Des rires effrénés mêlés aux sombres pleurs;
Car Lesbos entre tous m’a choisi sur la terre.
Et depuis lors je veille au sommet de Leucate,
Comme une sentinelle à l’œil perçant et sûr,
Qui guette nuit et jour brick, tartane ou frégate,
Dont les formes au loin frissonnent dans l’azur;
Et depuis lors je veille au sommet de Leucate
Pour savoir si la mer est indulgente et bonne,
Et parmi les sanglots dont le roc retentit
Un soir ramènera vers Lesbos, qui pardonne,
Le cadavre adoré de Sapho, qui partit
Pour savoir si la mer est indulgente et bonne!
De la mâle Sapho, l’amante et le poète,
Plus belle que Vénus par ses mornes pâleurs!
— L’œil d’azur est vaincu par l’œil noir que tachette
Le cercle ténébreux tracé par les douleurs
De la mâle Sapho, l’amante et le poète!
— Plus belle que Vénus se dressant sur le monde
Et versant les trésors de sa sérénité
Et le rayonnement de sa jeunesse blonde
Sur le vieil Océan de sa fille enchanté;
Plus belle que Vénus se dressant sur le monde!
— De Sapho qui mourut le jour de son blasphème,
Quand, insultant le rite et le culte inventé,
Elle fit son beau corps la pâture suprême
D’un brutal dont l’orgueil punit l’impiété
De celle qui mourut le jour de son blasphème.
Et c’est depuis ce temps que Lesbos se lamente,
Et, malgré les honneurs que lui rend l’univers,
S’enivre chaque nuit du cri de la tourmente
Que poussent vers les cieux ses rivages déserts!
Et c’est depuis ce temps que Lesbos se lamente!
Mãe dos jogos latinos e ardores helenos,
Lesbos, terra onde os beijos, vivos ou morosos,
Quentes como o sol, como melancia amenos,
São o ornato das noites e dias gloriosos;
Mãe dos jogos latinos e ardores helenos,
Lesbos, terra onde os beijos são como as cascatas
Que afoitas lançam-se a abismos os mais fundos
E correm, soluçando e arrulhando insensatas,
Profusos e secretos, bravios e profundos;
Lesbos, terra onde os beijos são como as cascatas!
Lesbos, onde uma à outra as Frineias se encantam,
E um suspiro não há de sem eco ficar,
Contigo, tal como Pafos, estrelas se espantam,
E Vênus com razão pode a Safo invejar!
Lesbos, onde uma à outra as Frineias se encantam,
Lesbos, terra das noites quentes, langorosas,
Que fazem no espelho — árida sensualidade! —
Jovens de olho oco, e são dos corpos amorosas,
Afagarem os frutos de sua puberdade;
Lesbos, terra das noites quentes, langorosas,
Do velho Platão deixa franzir-se o olho grave;
Tiras o teu perdão dos beijos excessivos,
Rainha deste império, terra nobre e suave,
E dos requintes sempre e sempre ostensivos.
Do velho Platão deixa franzir-se o olho grave.
Tu tiras teu perdão do martírio incessante,
Que é sempre infligido aos corações ambiciosos,
Longe atraídos pelo riso radiante
Mal divisado à beira de céus numerosos!
Tu tiras teu perdão do martírio incessante!
Qual Deus ousará, Lesbos, ser o teu juiz
E tua fronte, que a lida embaciou, condenar,
Sem nas balanças de ouro pesar infeliz
Caudal de prantos por ti vertido no mar?
Qual Deus ousará, Lesbos, ser o teu juiz?
Que valem para nós as leis do justo e injusto?
Virgens de coração sublime, honra do Egeu,
Vosso credo tal como outro credo é augusto,
E o amor irá rir-se do Inferno e do Céu!
Que valem para nós as leis do justo e injusto?
Pois por Lesbos fui entre todos o escolhido
Para cantar de suas virgens o irrevelado,
E cedo me iniciei no enigma indefinido
Do riso aberto ao pranto escuro misturado;
Pois por Lesbos fui entre todos o escolhido.
Em Lêucade, em seu cume, desde então vigio,
Tal sentinela de olhos firmes, penetrantes,
Atento sempre a barcos de todo feitio,
Cujas formas no azul estremecem distantes;
Em Lêucade, em seu cume, desde então vigio
Para saber se o mar é bom e complacente,
E entre arquejos ressoando pelo penedio
Uma noite trará a Lesbos, a indulgente,
O cadáver de Safo, amado, que partiu
Para saber se o mar é bom e complacente!
Da masculina Safo, amante e também poeta,
Mais bela do que Vênus pela sua descor!
— O olho azul, vence-o o olho negro que marcheta
O círculo sombrio traçado pela dor
Da masculina Safo, amante e também poeta!
— Mais bela do que Vênus ao mundo se impondo,
Quando a serenidade, que é seu predicado,
E a luz de jovem loura ela vai depondo
No velho Oceano, por sua filha fascinado;
Mais bela do que Vênus ao mundo se impondo!
— De Safo que morreu ao vir a blasfemar,
Quando, insultando rito e inventada piedade,
Fez de seu belo corpo o pasto invulgar
De um bruto cujo orgulho puniu a impiedade
Daquela que morreu ao vir a blasfemar.
E desde esse tempo é que Lesbos se lamenta,
E, mesmo que o universo lhe preste honrarias,
Embriaga-a à noite o grito da tormenta
Lançado para os céus pelas margens vazias!
E desde esse tempo é que Lesbos se lamenta!
iii
femmes damnées
(Delphine et Hippolyte)
À la pâle clarté des lampes languissantes,
Sur de profonds coussins tout imprégnés d’odeur,
Hippolyte rêvait aux caresses puissantes
Qui levaient le rideau de sa jeune candeur.
Elle cherchait, d’un œil troublé par la tempête,
De sa naïveté le ciel déjà lointain,
Ainsi qu’un voyageur qui retourne la tête
Vers les horizons bleus dépassés le matin.
De ses yeux amortis les paresseuses larmes,
L’air brisé, la stupeur, la morne volupté,
Ses bras vaincus, jetés comme de vaines armes,
Tout servait, tout parait sa fragile beauté.
Étendue à ses pieds, calme et pleine de joie,
Delphine la couvait avec des yeux ardents,
Comme un animal fort qui surveille une proie,
Après l’avoir d’abord marquée avec les dents.
Beauté forte à genoux devant la beauté frêle,
Superbe, elle humait voluptueusement
Le vin de son triomphe, et s’allongeait vers elle,
Comme pour recueillir un doux remerciement.
Elle cherchait dans l’œil de sa pâle victime
Le cantique muet que chante le plaisir,
Et cette gratitude infinie et sublime
Qui sort de la paupière ainsi qu’un long soupir.
“— Hippolyte, cher cœur, que dis-tu de ces choses?
Comprends-tu maintenant qu’il ne faut pas offrir
L’holocauste sacré de tes premières roses
Aux souffles violents qui pourraient les flétrir?
“Mes baisers sont légers comme ces éphémères
Qui caressent le soir les grands lacs transparents,
Et ceux de ton amant creuseront leurs ornières
Comme des chariots ou des socs déchirants;
“Ils passeront sur toi comme un lourd attelage
De chevaux et de bœufs aux sabots sans pitié...
Hippolyte, ô ma sœur! tourne donc ton visage,
Toi, mon âme et mon cœur, mon tout et ma moitié,
“Tourne vers moi tes yeux pleins d’azur et d’étoiles!
Pour un de ces regards charmants, baume divin,
Des plaisirs plus obscurs je lèverai les voiles,
Et je t’endormirai dans un rêve sans fin!”
Mais Hippolyte alors, levant sa jeune tête:
“— Je ne suis point ingrate et ne me repens pas,
Ma Delphine, je souffre et je suis inquiète,
Comme après un nocturne et terrible repas.
“Je sens fondre sur moi de lourdes épouvantes
Et de noirs bataillons de fantômes épars,
Qui veulent me conduire en des routes mouvantes
Qu’un horizon sanglant ferme de toutes parts.
“Avons-nous donc commis une action étrange?
Explique, si tu peux, mon trouble et mon effroi:
Je frissonne de peur quand tu me dis: ‘Mon ange!’
Et cependant je sens ma bouche aller vers toi.
“Ne me regarde pas ainsi, toi, ma pensée!
Toi que j’aime à jamais, ma sœur d’élection,
Quand même tu serais une embûche dressée
Et le commencement de ma perdition!”
Delphine secouant sa crinière tragique,
Et comme trépignant sur le trépied de fer,
L’œil fatal, répondit d’une voix despotique:
“— Qui donc devant l’amour ose parler d’enfer?
“Maudit soit à jamais le rêveur inutile
Qui voulut le premier, dans sa stupidité,
S’éprenant d’un problème insoluble et stérile,
Aux choses de l’amour mêler l’honnêteté!
“Celui qui veut unir dans un accord mystique
L’ombre avec la chaleur, la nuit avec le jour,
Ne chauffera jamais son corps paralytique
À ce rouge soleil que l’on nomme l’amour!
“Va, si tu veux, chercher un fiancé stupide;
Cours offrir un cœur vierge à ses cruels baisers;
Et, pleine de remords et d’horreur, et livide,
Tu me rapporteras tes seins stigmatisés...
“On ne peut ici-bas contenter qu’un seul maître!”
Mais l’enfant, épanchant une immense douleur,
Cria soudain: “— Je sens s’élargir dans mon être
Un abîme béant; cet abîme est mon cœur!
“Brûlant comme un volcan, profond comme le vide!
Rien ne rassasiera ce monstre gémissant
Et ne rafraîchira la soif de l’Euménide
Qui, la torche à la main, le brûle jusqu’au sang.
“Que nos rideaux fermés nous séparent du monde,
Et que la lassitude amène le repos!
Je veux m’anéantir dans ta gorge profonde
Et trouver sur ton sein la fraîcheur des tombeaux!”
— Descendez, descendez, lamentables victimes,
Descendez le chemin de l’enfer éternel!
Plongez au plus profond du gouffre, où tous les crimes,
Flagellés par un vent qui ne vient pas du ciel,
Bouillonnent pêle-mêle avec un bruit d’orage.
Ombres folles, courez au but de vos désirs;
Jamais vous ne pourrez assouvir votre rage,
Et votre châtiment naîtra de vos plaisirs.
Jamais un rayon frais n’éclaira vos cavernes;
Par les fentes des murs des miasmes fiévreux
Filtrent en s’enflammant ainsi que des lanternes
Et pénètrent vos corps de leurs parfums affreux.
L’âpre stérilité de votre jouissance
Altère votre soif et roidit votre peau,
Et le vent furibond de la concupiscence
Fait claquer votre chair ainsi qu’un vieux drapeau.
Loin des peuples vivants, errantes, condamnées,
À travers les déserts courez comme les loups;
Faites votre destin, âmes désordonnées,
Et fuyez l’infini que vous portez en vous!
(Delfina e Hipólita)
Na desmaiada luz das lâmpadas dormentes,
Em fundas almofadas possuídas de odor,
Hipólita sonhava com afagos potentes
Que abriam a cortina do jovem candor.
O olho agoniado pela tormenta, buscava
De sua ingenuidade algum céu já distante,
Como para o horizonte azul que ele deixava
Na manhã voltaria a cabeça um viajante.
Lágrimas indolentes de olhos abatidos,
Estupor, prostração, volúpia na tristeza,
Braços caídos, tal qual armas vãs, vencidos,
Tudo ornava e servia à sua frágil beleza.
Deitada a seus pés, calma e cheia de alegria,
Delfina a namorava com olhos ardentes,
Como um forte animal que a sua presa vigia,
Depois de a ter primeiro marcado com os dentes.
Ante a beleza débil, a forte ajoelhava,
Aspirando, soberba, em voluptuoso alento,
O vinho de seu triunfo, e a ela se estirava,
Como para colher suave agradecimento.
Perquiria no olhar da vítima esmaiada
Esse cântico mudo que o prazer entoa,
E ainda a gratidão infinita e elevada
Que da pálpebra tal longo alento revoa.
“— Que dizes disso, Hipólita, meu coração?
Compreendes, pois, que não se deve oferecer
As tuas primeiras rosas em imolação
Aos fortes sopros que as fariam fenecer?
“Dou beijos leves como efêmeras que vão
À noite acariciar os lagos rebrilhantes;
O teu admirador, seus beijos cavarão
Sulcos, tal como arados ou relhas cortantes;
“Passarão sobre ti como um tiro pesado
De cavalos e bois com patas sem piedade…
Vira, Hipólita, o rosto então para meu lado,
Tu, meu coração e alma, meu todo e metade,
“Volta-me os olhos cheios de azul e de estrelas!
Dos mais sombrios prazeres os véus erguerei
Por um só dos olhares com que tu te estrelas,
E num sonho sem fim eu te adormecerei!”
Mas Hipólita, erguendo sua jovem cabeça:
“— Não sou ingrata e não sinto seja possível,
Delfina, arrepender-me, sofro muito, opressa,
Como após um repasto noturno e terrível.
“Fundem-se sobre mim ameaças bem palpáveis
E negros batalhões de espectros espalhados,
Que me querem levar por caminhos instáveis
Fechados sempre por longes ensanguentados.
“Cometemos algum excêntrico arremedo?
A mim me explica meu sobressalto e temor:
Quando me dizes: ‘Meu anjo!’ tremo de medo,
Mas sinto minha boca à tua se propor.
“Não me olhes desse modo, tu, meu pensamento!
Tu, que para o sempre amo, a irmã de eleição,
Mesmo que fosses plano apenas fraudulento
E tão só o principiar de minha perdição!”
Delfina, a agitar sua cabeleira dramática,
Enquanto na tripeça pisoteia, e a impor
O olho fatal, responde com voz autocrática:
“— Quem é que ousa falar de inferno ante o amor?
“Amaldiçoado seja esse sonhador vão
Que em primeiro lugar, em sua estupidez,
Apegado a problema assim sem solução,
Quis às coisas do amor misturar a honradez!
“Quem num místico enlace quer entretecer
A noite com o dia, a sombra com o calor,
Não há de o paralítico corpo aquecer
Sob esse sol vermelho que chamam de amor!
“Vai, se o queres, buscar um noivo tolo; expor
Um peito virgem a seus beijos celerados;
E, lívida, tomada de remorso e horror,
Trar-me-ás de volta os seios estigmatizados…
“Aqui, só a um senhor podemos atender!”
Mas ela, a uma imensa dor dando vazão,
Gritou súbito: “— Sinto ampliar em meu ser
Um abismo boquiaberto; é o meu coração!
“Fundo como o vazio, ardendo tal vulcão!
Nada saciará nem esse monstro gemente
Nem a sede da Fúria, que, tocha na mão,
O vai queimando até o sangue veemente.
“Se essa separação do mundo se aprofunda,
Uma lassidão traz repouso sem receio!
Quero aniquilar-me em tua garganta profunda
E encontrar o frescor das tumbas em teu seio!”
— Descei, horrendas vítimas, pelos aflitos
Caminhos do inferno eterno! em escarcéu,
Ao abismo do abismo, onde esses delitos,
Flagelados por vento que não vem do céu,
Fervem em meio a um rumor de tempestade.
Sombras loucas, correi ao termo dos desejos;
Jamais satisfareis vossa intensa vontade
— Do castigo os prazeres serão os ensejos.
Nunca um raio trará luz a vossas cavernas;
Pelas fendas dos muros, miasmas febris
Infiltram-se, inflamando-se como lanternas,
E penetram os corpos com aromas hostis.
O gozo, por sua áspera esterilidade,
Agrava vossa sede, e vossa pele engelha;
E o vento furibundo da lubricidade
Faz-vos bater a carne tal bandeira velha.
Longe dos vivos, mas errantes, condenados,
Nos desertos correi como lobos; dai voz,
Vez a vosso destino, seres tumultuados,
E fugi do infinito que levais em vós!
iv
le léthé
Viens sur mon cœur, âme cruelle et sourde,
Tigre adoré, monstre aux airs indolents;
Je veux longtemps plonger mes doigts tremblants
Dans l’épaisseur de ta crinière lourde;
Dans tes jupons remplis de ton parfum
Ensevelir ma tête endolorie,
Et respirer, comme une fleur flétrie,
Le doux relent de mon amour défunt.
Je veux dormir! dormir plutôt que vivre!
Dans un sommeil aussi doux que la mort,
J’étalerai mes baisers sans remords
Sur ton beau corps poli comme le cuivre.
Pour engloutir mes sanglots apaisés
Rien ne me vaut l’abîme de ta couche;
L’oubli puissant habite sur ta bouche,
Et le Léthé coule dans tes baisers.
À mon destin, désormais mon délice,
J’obéirai comme un prédestiné;
Martyr docile, innocent condamné,
Dont la ferveur attise le supplice,
Je sucerai, pour noyer ma rancœur,
Le népenthès et la bonne ciguë
Aux bouts charmants de cette gorge aiguë,
Qui n’a jamais emprisonné de cœur.
Achega-te a mim, alma surda, dura,
Adorado tigre, monstro indolente;
Quis sempre afundar minha mão tremente
Nesses cabelos de tal espessura;
Nas saias tomadas por teu odor
Enterrar minha cabeça doída
E aspirar, como flor emurchecida,
O doce relento de um morto amor.
Mais que viver, quero dormir! Caído
Num sono tão suave quanto a morte,
A meus beijos sem culpa irei expor-te,
Corpo belo como cobre polido.
Para tragar meus refreados arquejos
Só me vale o abismo de tua cama;
O poderoso esquecimento inflama
Tua boca, e o Lete corre em teus beijos.
Meu destino — agora minha delícia —,
Acatarei como um predestinado;
Mártir dócil, inocente acusado,
Cujo fervor acicata a sevícia,
Sugarei, para afogar-me a aversão,
Da boa cicuta e do bom nepente
Nas pontas desse colo florescente,
Que jamais abrigou um coração.
v
à celle qui est trop gaie
Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage;
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.
Le passant chagrin que tu frôles
Est ébloui par la santé
Qui jaillit comme une clarté
De tes bras et de tes épaules.
Les retentissantes couleurs
Dont tu parsèmes tes toilettes
Jettent dans l’esprit des poètes
L’image d’un ballet de fleurs.
Ces robes folles sont l’emblème
De ton esprit bariolé;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t’aime!
Quelquefois dans un beau jardin
Où je traînais mon atonie,
J’ai senti, comme une ironie,
Le soleil déchirer mon sein;
Et le printemps et la verdure
Ont tant humilié mon cœur,
Que j’ai puni sur une fleur
L’insolence de la Nature.
Ainsi je voudrais, une nuit,
Quand l’heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne,
Comme un lâche, ramper sans bruit,
Pour châtier ta chair joyeuse,
Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une blessure large et creuse,
Et, vertigineuse douceur!
À travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles,
T’infuser mon venin, ma sœur!
Tua cabeça, gesto, ar são
Belos como bela paisagem;
Em teu rosto o riso é aragem
Num céu claro sem um senão.
O passante que roças, triste
Se ofusca com a vitalidade
Que, como luminosidade,
Em teus braços e ombros persiste.
Essas altissonantes cores
Que espalhas nas roupas diletas
Lançam no espírito dos poetas
A imagem de um balé de flores.
Vestidos loucos são o emblema
De teu cerne descomedido;
Louca — e eu, por ti enlouquecido —,
Odeio-te e amo — num dilema!
Às vezes num jardim perfeito
Onde arrastava minha atonia,
Senti, como uma ironia,
O sol a lacerar meu peito;
E a primavera e seu verdor
Humilharam meu coração
Tanto, que puni a agressão
Da Natureza numa flor.
Assim, à noite eu gostaria,
Quando a hora das volúpias soa,
De aos tesouros de tua pessoa
Rastejar-me com covardia,
E punir tua carne feliz,
Maltratar teu seio perdoado,
Em teu flanco sobressaltado
Fazer profunda cicatriz,
E, suave vertigem por vir!
Por esses lábios vicejantes,
Mais belos e mais radiantes,
O meu veneno te infundir!
vi
les bijoux
La très chère était nue, et, connaissant mon cœur,
Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont le riche attirail lui donnait l’air vainqueur
Qu’ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores.
Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j’aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.
Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d’aise
À mon amour profond et doux comme la mer,
Qui vers elle montait comme vers sa falaise.
Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté,
D’un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et la candeur unie à la lubricité
Donnait un charme neuf à ses métamorphoses;
Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l’huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,
S’avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise,
Et pour la déranger du rocher de cristal
Où, calme et solitaire, elle s’était assise.
Je croyais voir unis par un nouveau dessin
Les hanches de l’Antiope au buste d’un imberbe,
Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
Sur ce teint fauve et brun le fard était superbe!
— Et la lampe s’étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre,
Chaque fois qu’il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d’ambre!
Nua, minha querida, atenta a meu pendor,
Conservara somente suas joias sonoras,
Cujo aparato dava-lhe o ar vencedor
Das escravas dos mouros nas melhores horas.
Quando, ao dançar, seu ruído vivo e zombador
De pedra e metal, tal um mundo que reluz,
Arrebata-me ao êxtase, e amo com furor
As coisas onde o som se mistura com a luz.
Estava então deitada e se deixava amar,
E do alto do divã ela fácil sorria
A meu amor profundo e suave como o mar,
Que para ela, tal numa falésia, subia.
Os olhos em mim fixos, tal tigre domado,
Com ar vago e sonhador ela ensaiava poses,
E o candor a uma grande volúpia enlaçado
Dava novo encanto às suas metamorfoses;
E seu braço, suas pernas, coxas e cintura,
Lisos como óleo, como um cisne em seus meneios,
Passavam ante minha visão clara e segura;
E, cachos de minha vinha, seu ventre e seus seios
Avançavam, mais meigos que os Anjos do mal,
Perturbando minha alma ao vagar predisposta
E deslocando-a dessa rocha de cristal
Onde ela, solitária, calma, estava posta.
Como um novo desenho, a mim me parecia
Que se uniam quadris de Antíope com um peito
De imberbe — tanto o porte realça-lhe a bacia.
Na tez escura, o ruge caía perfeito!
Como no quarto só a lareira o iluminava
— Pois que afinal a lâmpada já estava exangue —,
Sempre que um flamejante suspiro lançava
Sua pele de âmbar era inundada de sangue!
vii
les métamorphoses du vampire
La femme cependant, de sa bouche de fraise,
En se tordant ainsi qu’un serpent sur la braise,
Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc,
Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc:
“— Moi, j’ai la lèvre humide, et je sais la science
De perdre au fond d’un lit l’antique conscience.
Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants,
Et fais rire les vieux du rire des enfants.
Je remplace, pour qui me voit nue et sans voiles,
La lune, le soleil, le ciel et les étoiles!
Je suis, mon cher savant, si docte aux voluptés,
Lorsque j’étouffe un homme en mes bras redoutés,
Ou lorsque j’abandonne aux morsures mon buste,
Timide et libertine, et fragile et robuste,
Que sur ces matelas qui se pâment d’émoi,
Les anges impuissants se damneraient pour moi!”
Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle,
Et que languissamment je me tournai vers elle
Pour lui rendre un baiser d’amour, je ne vis plus
Qu’une outre aux flancs gluants, toute pleine de pus!
Je fermai les deux yeux, dans ma froide épouvante,
Et quand je les rouvris à la clarté vivante,
À mes côtés, au lieu du mannequin puissant
Qui semblait avoir fait provision de sang,
Tremblaient confusément des débris de squelette,
Qui d’eux-mêmes rendaient le cri d’une girouette
Ou d’une enseigne, au bout d’une tringle de fer,
Que balance le vent pendant les nuits d’hiver.
Mas, torcendo-se tal serpente sobre brasa,
Premendo no colete o seio que extravasa,
A mulher, de sua boca tal morango ideada,
Deixava correr uma fala almiscarada:
“— Tenho meus lábios úmidos, e sei a ciência
De perder numa cama a ancestral consciência.
Seco as lágrimas com meus seios de pujança
E faço rir o velho com o riso de criança.
Substituo, para quem me vê nua e sem véus,
A lua, as estrelas, o sol e os céus!
Sou, ó sábio, tão douta em gozos destemidos,
Quando um homem sufoco em meus braços temidos
Ou entrego meu peito a uma que outra mordida,
Tímida, libertina, frágil, desmedida,
Que sobre esses colchões que em êxtase agoniam,
Os anjos impotentes por mim danar-se-iam!”
Depois de ela de meus ossos tudo sugar,
E, com languidez, eu para ela me voltar
A fim de dar-lhe um beijo, os olhos nela pus:
Só vi um odre viscoso, repleto de pus!
Fechei os olhos, numa exasperação fria,
E quando para a luz viva eu os reabria,
A meu lado, em lugar de um manequim encorpado
Que parecia ter sangue armazenado,
Uns restos de esqueleto tremiam turbulentos
E produziam gritos ou de cata-ventos
Ou de uma tabuleta, presa numa lança,
Que nas noites de inverno o vento balança.
Galanterias
Galanteries
viii
le jet d’eau
Tes beaux yeux sont las, pauvre amante!
Reste longtemps, sans les rouvrir,
Dans cette pose nonchalante
Où t’a surprise le plaisir.
Dans la cour le jet d’eau qui jase
Et ne se tait ni nuit ni jour,
Entretient doucement l’extase
Où ce soir m’a plongé l’amour.
La gerbe épanouie
En mille fleurs,
Où Phœbé réjouie
Met ses couleurs,
Tombe comme une pluie
De larges pleurs.
Ainsi ton âme qu’incendie
L’éclair brûlant des voluptés
S’élance, rapide et hardie,
Vers les vastes cieux enchantés.
Puis, elle s’épanche, mourante,
En un flot de triste langueur,
Qui par une invisible pente
Descend jusqu’au fond de mon cœur.
La gerbe épanouie
En mille fleurs,
Où Phœbé réjouie
Met ses couleurs,
Tombe comme une pluie
De larges pleurs.
Ô toi, que la nuit rend si belle,
Qu’il m’est doux, penché vers tes seins,
D’écouter la plainte éternelle
Qui sanglote dans les bassins!
Lune, eau sonore, nuit bénie,
Arbres qui frissonnez autour,
Votre pure mélancolie
Est le miroir de mon amour.
La gerbe épanouie
En mille fleurs,
Où Phœbé réjouie
Met ses couleurs,
Tombe comme une pluie
De larges pleurs.
Teus olhos cansados, amor!
Demora para os descerrar
Nessa postura de langor
Em que o prazer foi-te flagrar.
No pátio a fonte que murmura
E dia e noite não se cala
Mantém o êxtase com brandura
Em que esta noite o amor me embala.
Um só buquê faz-se
Com muitas flores
— Febe aí apraz-se,
Mostra suas cores —,
E, chuva, desfaz-se
Em pranto e dores.
Assim tua alma, pois a incendeia
O raio de enlevo inflamado,
Rápida e ousada se alteia
Para o vasto céu encantado.
Depois derrama-se, morrente,
Em um curso, ao langor afeito,
Que por invisível vertente
Desce até o fundo de meu peito.
Um só buquê faz-se
Com muitas flores
— Febe aí apraz-se,
Mostra suas cores —,
E, chuva, desfaz-se
Em pranto e dores.
Tão bela faz-te a noite terna,
Como em teus seios são afagos
Escutar essa queixa eterna
Que vai soluçando nos lagos!
Lua, água sonora e magia,
Árvores tremendo ao redor,
Vossa pura melancolia
É o espelho de meu amor.
Um só buquê faz-se
Com muitas flores
— Febe aí apraz-se,
Mostra suas cores —,
E, chuva, desfaz-se
Em pranto e dores.
ix
les yeux de berthe
Vous pouvez mépriser les yeux les plus célèbres,
Beaux yeux de mon enfant, par où filtre et s’enfuit
Je ne sais quoi de bon, de doux comme la Nuit!
Beaux yeux, versez sur moi vos charmantes ténèbres!
Grands yeux de mon enfant, arcanes adorés,
Vous ressemblez beaucoup à ces grottes magiques
Où, derrière l’amas des ombres léthargiques,
Scintillent vaguement des trésors ignorés!
Mon enfant a des yeux obscurs, profonds et vastes,
Comme toi, Nuit immense, éclairés comme toi!
Leurs feux sont ces pensers d’Amour, mêlés de Foi,
Qui pétillent au fond, voluptueux ou chastes.
Podeis desprezar olhos dentre os mais notáveis,
Olhos de minha amada, por onde se instila
Não sei o que de bom, como Noite tranquila!
Belos olhos, vertei-me trevas adoráveis!
Grandes olhos da amada, arcanos adorados,
Pareceis muito com essas grutas enigmáticas
Onde, por trás do monte de sombras apáticas,
Tremeluzem sutis tesouros ignorados!
Tem ela olhos obscuros, profundos e vastos,
Como tu, Noite imensa, como teu fulgor!
Seus fogos são, com Fé, os pensares de Amor
Que se agitam no fundo, lascivos ou castos.
x
hymne
À la très chère, à la très belle
Qui remplit mon cœur de clarté,
À l’ange, à l’idole immortelle,
Salut en l’immortalité!
Elle se répand dans ma vie
Comme un air imprégné de sel,
Et dans mon âme inassouvie
Verse le goût de l’éternel.
Sachet toujours frais qui parfume
L’atmosphère d’un cher réduit,
Encensoir oublié qui fume
En secret à travers la nuit,
Comment, amour incorruptible,
T’exprimer avec vérité?
Grain de musc qui gis, invisible,
Au fond de mon éternité!
À la très bonne, à la très belle
Qui fait ma joie et ma santé,
À l’ange, à l’idole immortelle,
Salut en l’immortalité!
A essa tão bela e muito terna
Que dá a meu peito claridade,
Ao anjo, à imagem eterna,
Saudação na imortalidade!
Ela se espalha em minha vida
Como ar impregnado de sal,
E em minha alma desguarnecida
Verte a atração pelo imortal.
Sachê que ainda fresco perfuma
O ar de um refúgio querido,
Incensório que fumega uma
Noite toda afora, esquecido,
Mas como, amor incorruptível,
Te representar de verdade?
Ar de almíscar que, invisível,
Jaz fundo em minha eternidade!
A essa tão bela e muito terna,
Que alegra e dá vitalidade,
Ao anjo, à imagem eterna,
Saudação na imortalidade!
xi
les promesses d’un visage
J’aime, ô pâle beauté, tes sourcils surbaissés,
D’où semblent couler des ténèbres;
Tes yeux, quoique très-noirs, m’inspirent des pensers
Qui ne sont pas du tout funèbres.
Tes yeux, qui sont d’accord avec tes noirs cheveux,
Avec ta crinière élastique,
Tes yeux, languissamment, me disent: “Si tu veux,
Amant de la muse plastique,
“Suivre l’espoir qu’en toi nous avons excité,
Et tous les goûts que tu professes,
Tu pourras constater notre véracité
Depuis le nombril jusqu’aux fesses;
“Tu trouveras au bout de deux beaux seins bien lourds,
Deux larges médailles de bronze,
Et sous un ventre uni, doux comme du velours,
Bistré comme la peau d’un bonze,
“Une riche toison qui, vraiment, est la sœur
De cette énorme chevelure,
Souple et frisée, et qui t’égale en épaisseur,
Nuit sans étoiles, Nuit obscure!”
Gosto, em tua palidez, das sobrancelhas cheias,
De onde fluiriam trevas sérias;
Teus olhos, mesmo negros, inspiram-me ideias
Que de modo algum são funérias.
Teus olhos, que pactuam com os negros cabelos,
Com tua cabeleira elástica,
Teus olhos dizem-me: “Ó, se queres, com desvelos,
Apreciador da musa plástica,
“Seguir essa esperança que em ti excitamos,
E o gosto vário que em ti abunda,
Dar-te-ás conta de que é verdade o que alegamos
Desde o umbigo até a bunda;
“Encontrarás nos seios, cada um bem pesado,
Dois largos bronzes, emblemáticos,
E sob um ventre liso, suave e aveludado,
Bistre como a pele de asiáticos,
“Rico tufo que, na verdade, forma um par
Com essa cabeleira em fartura,
Leve e crespa, mas na espessura a te igualar,
Noite sem estrelas, escura!”
xii
le monstre
Ou le paranymphe d’une nymphe macabre
I
Tu n’es certes pas, ma très chère,
Ce que Veuillot nomme un tendron.
Le jeu, l’amour, la bonne chère,
Bouillonnent en toi, vieux chaudron!
Tu n’es plus fraîche, ma très chère,
Ma vieille infante! Et cependant
Tes caravanes insensées
T’ont donné ce lustre abondant
Des choses qui sont très usées,
Mais qui séduisent cependant.
Je ne trouve pas monotone
La verdeur de tes quarante ans;
Je préfère tes fruits, Automne,
Aux fleurs banales du Printemps!
Non! tu n’es jamais monotone!
Ta carcasse à des agréments
Et des grâces particulières;
Je trouve d’étranges piments
Dans le creux de tes deux salières;
Ta carcasse a des agréments!
Nargue des amants ridicules
Du melon et du giraumont!
Je préfère tes clavicules
À celles du roi Salomon,
Et je plains ces gens ridicules!
Tes cheveux, comme un casque bleu,
Ombragent ton front de guerrière,
Qui ne pense et rougit que peu,
Et puis se sauvent par derrière
Comme les crins d’un casque bleu.
Tes yeux qui semblent de la boue,
Où scintille quelque fanal,
Ravivés au fard de ta joue,
Lancent un éclair infernal!
Tes yeux sont noirs comme la boue!
Par sa luxure et son dédain
Ta lèvre amère nous provoque;
Cette lèvre, c’est un Éden
Qui nous attire et qui nous choque.
Quelle luxure! et quel dédain!
Ta jambe musculeuse et sèche
Sait gravir au haut des volcans,
Et malgré la neige et la dèche
Danser les plus fougueux cancans.
Ta jambe est musculeuse et sèche;
Ta peau brûlante et sans douceur,
Comme celle des vieux gendarmes,
Ne connaît pas plus la sueur
Que ton œil ne connaît les larmes.
(Et pourtant elle a sa douceur!)
II
Sotte, tu t’en vas droit au Diable!
Volontiers j’irais avec toi,
Si cette vitesse effroyable
Ne me causait pas quelque émoi.
Va-t’en donc, toute seule, au Diable!
Mon rein, mon poumon, mon jarret
Ne me laissent plus rendre hommage
À ce Seigneur, comme il faudrait.
“Hélas! c’est vraiment bien dommage!”
Disent mon rein et mon jarret.
Oh! très sincèrement je souffre
De ne pas aller aux sabbats,
Pour voir, quand il pète du soufre,
Comment tu lui baises son cas!
Oh! très sincèrement je souffre!
Je suis diablement affligé
De ne pas être ta torchère,
Et de te demander congé,
Flambeau d’enfer! Juge, ma chère,
Combien je dois être affligé,
Puisque depuis longtemps je t’aime,
Étant très logique! En effet,
Voulant du Mal chercher la crème
Et n’aimer qu’un monstre parfait,
Vraiment oui! vieux monstre, je t’aime!
Ou o elogio de uma ninfa macabra
i
Não és, com certeza, querida,
O que Veuillot chama vitela.
Jogo, amor, boa mesa e boa vida
Fervem em ti, velha panela!
Não és mais novinha, querida,
Minha coroa! E todavia
Tuas dissipações desmioladas
Deram-te o lustre em demasia
Das coisas que são muito usadas,
Mas que seduzem, todavia.
Não parecem ser de dar sono,
Quarentona, esses teus verdores;
Prefiro teus frutos, Outono,
Às banais, primaveris flores!
Não! tu nunca és de dar sono!
Tua carcaça tem atrativos
E algumas graças bem matreiras;
Acho temperos exclusivos
Em suas duas saboneteiras;
Tua carcaça tem atrativos!
Provoca pessoas ridículas
Que prezam moranga e melão!
Eu prefiro as tuas clavículas
Àquelas do rei Salomão,
Pena essas pessoas ridículas!
Teus cabelos, casco azulado,
Sombreiam teu rosto marcial
— Pensar e corar não lhe é dado —,
E depois saem por trás, tal
Qual pelos de um casco azulado.
Teus olhos lembram lamaçal,
Onde cintila algum farol,
E, acesos na tua cor facial,
Lançam luz de um infernal sol!
São negros como lamaçal!
Por sua luxúria e seu desprezo
Teu lábio amargo nos provoca;
Esse lábio é um Éden aceso
Que nos atrai e que nos choca.
Quanta luxúria! e desprezo!
Tua perna com grande firmeza
Sobe até o alto dos vulcões,
E apesar da neve e pobreza
Dança o cancã com exaltações.
Tua perna tem grande firmeza;
Tua pele, áspera mas com ardor
(Nos policiais, é como um couro),
Também não conhece ela o suor,
Como o olho não conhece o choro.
(E, no entanto, tem seu ardor!)
ii
Vais logo para o Inferno, tola!
De bom grado eu contigo iria,
Se a pressa que se descontrola
Não me causasse uma agonia.
Vai só, então, para o Inferno, tola!
Minha perna, rins e pulmão
Não deixam mais homenagear
Esse Senhor com perfeição.
“É pena!” dizem sem parar
Minha perna, rins e pulmão.
Oh! de verdade me chateia
Eu não ir ver-te nos sabás,
Quando enxofre ele peidorreia,
Beijar o cu de Satanás!
De verdade isso me chateia!
Estou infernalmente aflito
Por não ser o teu castiçal,
E também porque a evito.
Vê, tocha do inferno, afinal,
Como devo sentir-me aflito,
Já que de há muito de ti gosto,
Sendo tão lógico! Com efeito,
Querendo do Mal ter o gosto
E só amar um monstro perfeito,
Sim, monstro, é de ti que gosto!
Epígrafes
Épigraphes
xiii
vers pour le portrait
de m. honoré daumier
Celui dont nous t’offrons l’image,
Et dont l’art, subtil entre tous,
Nous enseigne à rire de nous,
Celui-là, lecteur, est un sage.
C’est un satirique, un moqueur;
Mais l’énergie avec laquelle
Il peint le Mal et sa séquelle
Prouve la beauté de son cœur.
Son rire n’est pas la grimace
De Melmoth ou de Méphisto
Sous la torche de l’Alecto
Qui les brûle, mais qui nous glace.
Leur rire, hélas! de la gaieté
N’est que la douloureuse charge;
Le sien rayonne, franc et large,
Comme un signe de sa bonté!
Este de que se está a propor
Uma imagem, e cuja fina
Arte a rir de nós nos ensina,
Este aí é um sábio, leitor.
É um satírico, um brincalhão;
Mas sua energia — e é com ela
Que pinta o Mal e sua sequela —
Mostra seu belo coração.
Seu riso não é o esgar
De Melmoth ou o de Mefisto
Sob a tocha de Alecto, visto
Esta os queimar, mas nos gelar.
O riso deles, da alegria
É só amarga caricatura;
Sinal de bondade, em fartura
E franco, o dele se irradia.
xiv
lola de valence
Entre tant de beautés que partout on peut voir,
Je comprends bien, amis, que le désir balance;
Mais on voit scintiller en Lola de Valence
Le charme inattendu d’un bijou rose et noir.
Entre tantas belezas que se veem de regra,
Percebo bem, amigos, que o desejo hesita;
Em Lola de Valência, no entanto, crepita
O raro encanto de uma joia rosa e negra.
xv
sur le tasse en prison d’eugène delacroix
Le poète au cachot, débraillé, maladif,
Roulant un manuscrit sous son pied convulsif,
Mesure d’un regard que la terreur enflamme
L’escalier de vertige où s’abîme son âme.
Les rires enivrants dont s’emplit la prison
Vers l’étrange et l’absurde invitent sa raison;
Le Doute l’environne, et la Peur ridicule,
Hideuse et multiforme, autour de lui circule.
Ce génie enfermé dans un taudis malsain,
Ces grimaces, ces cris, ces spectres dont l’essaim
Tourbillonne, ameuté derrière son oreille,
Ce rêveur que l’horreur de son logis réveille,
Voilà bien ton emblème, Âme aux songes obscurs,
Que le Réel étouffe entre ses quatre murs!
O poeta em sua cela, descomposto, doente,
Rolando um manuscrito sob o pé fremente,
Mede, com um olhar que o terror avassala,
A escada de vertigem onde a alma resvala.
Os risos inebriantes que enchem a prisão
Ao absurdo e ao estranho atraem-lhe a razão;
Cercado pela Dúvida, o Medo risível
A seu redor circula, multiforme e horrível.
Esse gênio num abrigo malsão recolhido,
Essas caretas, gritos, espectros medonhos,
Que volteiam num só turbilhão ao ouvido,
O sonhador desperto pelo horror que o choca
Nesse antro — eis teu emblema, Alma de obscuros sonhos,
A que o Real entre quatro paredes sufoca!
Poemas diversos
Pièces diverses
xvi
la voix
Mon berceau s’adossait à la bibliothèque,
Babel sombre, où roman, science, fabliau,
Tout, la cendre latine et la poussière grecque,
Se mêlaient. J’était haut comme un in-folio.
Deux voix me parlaient. L’une, insidieuse et ferme,
Disait: “La Terre est un gâteau plein de douceur;
Je puis (et ton plaisir serait alors sans terme!)
Te faire un appétit d’une égale grosseur.”
Et l’autre: “Viens! oh! viens voyager dans les rêves,
Au-delà du possible, au-delà du connu!”
Et celle-là chantait comme le vent des grèves,
Fantôme vagissant, on ne sait d’où venu,
Qui caresse l’oreille et cependant l’effraie.
Je te répondis: “Oui! douce voix!” C’est d’alors
Que date ce qu’on peut, hélas! nommer ma plaie
Et ma fatalité. Derrière les décors
De l’existence immense, au plus noir de l’abîme,
Je vois distinctement des mondes singuliers,
Et, de ma clairvoyance extatique victime,
Je traîne des serpents qui mordent mes souliers.
Et c’est depuis ce temps que, pareil aux prophètes,
J’aime si tendrement le désert et la mer;
Que je ris dans les deuils et pleure dans les fêtes,
Et trouve un goût suave au vin le plus amer;
Que je prends très souvent les faits pour des mensonges,
Et que, les yeux au ciel, je tombe dans des trous.
Mais la Voix me console et dit: “Garde tes songes;
Les sages n’en ont pas d’aussi beaux que les fous!”
Meu berço era junto à biblioteca, babel
Sombria, onde ciência e literatura,
Cinza latina e poeira grega, um mundéu,
Misturam-se. Era de um in-fólio a minha altura.
Duas vozes me falavam. Firme uma, e traiçoeira,
Dizia: “A Terra é um bolo bastante adoçado;
Posso (e teu prazer não teria então fronteira!)
Criar-te um apetite bem assemelhado”.
E a outra: “Vem viajar, vem, no desvairamento,
Para além do possível e do conhecido!”.
E esta cantava como nas praias o vento,
Fantasma a ulular, não se sabe saído
De onde, que acaricia o ouvido e o azorraga.
Respondi-te: “Sim! doce voz!”. Talvez remonte
A tal o que se pode chamar minha chaga
E meu malogro. Atrás do múltiplo horizonte
Da existência, no mais negro da profundeza,
Vejo com limpidez mundos inusitados
E, vítima de minha extasiada agudeza,
Arrasto cobras, e estas mordem meus calçados.
Como os profetas, é desde então que, afinal,
Do deserto e do mar tão ternamente gosto;
Que na festa eu choro, e rio no funeral,
E acho no mais amargo vinho um suave gosto;
Que com frequência tomo fato por mentira,
E que, olhos no céu, caio em buracos não poucos.
“Guarda teus sonhos” — diz-me a voz que então me inspira —,
“Os sábios não os têm tão belos como os loucos!”
xvii
l’imprévu
Harpagon, qui veillait son père agonisant,
Se dit, rêveur, devant ces lèvres déjà blanches:
“Nous avons au grenier un nombre suffisant,
Ce me semble, de vieilles planches?”
Célimène roucoule et dit: “Mon cœur est bon,
Et naturellement, Dieu m’a faite très belle.”
— Son cœur! cœur racorni, fumé comme un jambon,
Recuit à la flamme éternelle!
Un gazetier fumeux, qui se croit un flambeau,
Dit au pauvre, qu’il a noyé dans les ténèbres:
“Où donc l’aperçois-tu, ce créateur du Beau,
Ce Redresseur que tu célèbres?”
Mieux que tous, je connais certain voluptueux
Qui bâille nuit et jour, et se lamente et pleure,
Répétant, l’impuissant et le fat: “Oui, je veux
Être vertueux, dans une heure!”
L’horloge, à son tour, dit à voix basse: “Il est mûr,
Le damné! J’avertis en vain la chair infecte.
L’homme est aveugle, sourd, fragile, comme un mur
Qu’habite et que ronge un insecte!”
Et puis, Quelqu’un paraît, que tous avaient nié,
Et qui leur dit, railleur et fier: “Dans mon ciboire,
Vous avez, que je crois, assez communié
À la joyeuse Messe noire?
“Chacun de vous m’a fait un temple dans son cœur;
Vous avez, en secret, baisé ma fesse immonde!
Reconnaissez Satan à son rire vainqueur,
Énorme et laid comme le monde!
“Avez-vous donc pu croire, hypocrites surpris,
Qu’on se moque du maître, et qu’avec lui l’on triche,
Et qu’il soit naturel de recevoir deux prix,
D’aller au Ciel et d’être riche?
“Il faut que le gibier paye le vieux chasseur
Qui se morfond longtemps à l’affût de la proie.
Je vais vous emporter à travers l’épaisseur,
Compagnons de ma triste joie,
“À travers l’épaisseur de la terre et du roc,
À travers les amas confus de votre cendre,
Dans un palais aussi grand que moi, d’un seul bloc,
Et qui n’est pas de pierre tendre;
“Car il est fait avec l’universel Péché,
Et contient mon orgueil, ma douleur et ma gloire!”
— Cependant, tout en haut de l’univers juché,
Un Ange sonne la victoire
De ceux dont le cœur dit: “Que béni soit ton fouet,
Seigneur! que la douleur, ô Père, soit bénie!
Mon âme dans tes mains n’est pas un vain jouet,
Et ta prudence est infinie.”
Le son de la trompette est si délicieux,
Dans ces soirs solennels de célestes vendanges,
Qu’il s’infiltre comme une extase dans tous ceux
Dont elle chante les louanges.
Harpagon, que velava o pai agonizante,
Diante dos lábios brancos pensa, cismador:
“Temos no sótão número talvez bastante
De tábuas velhas ao dispor?”
Célimène chilreia e diz: “É muito dado
Meu coração, e Deus me fez muito bonita”.
— Um duro coração! presunto defumado,
Recozido em chama infinita!
Um cronista que pensa ser um luminar
Diz ao pobre, por ele afogado nas trevas:
“Onde o vês, esse tal que ao Belo pode dar
Vida, o Reformador que elevas?”
Mais que todos, conheço certo voluptuoso,
Sempre a bocejar, e que lamenta e chora,
Repetindo, o impotente e tolo: “É virtuoso
Que quero ser, em uma hora!”
Já o relógio em voz baixa diz: “Está maduro,
O danado! Avisei em vão o corpo infecto.
Ele está cego, surdo, frágil, como um muro
Carcomido por um inseto!”
Depois surge um, que todos haviam negado,
E que diz, zombador e altivo: “Via de regra,
Em meu cibório vós já tereis comungado
Na animada Missa negra?
“Cada um fez-me um templo em seu interior;
Beijastes em segredo meu traseiro imundo!
Distingui Satã pelo riso vencedor,
Enorme e feio como o mundo!
“Hipócritas surpresos, crestes que afinal
Se pode do Senhor zombar ou o iludir,
E que receber duplo prêmio é natural,
Ser rico ou para o Céu subir?
“É preciso que a caça pague ao caçador
Que demora em desânimo à espreita da presa.
Através da espessura, eu vos irei transpor,
Nessa minha alegre tristeza,
“Através da espessura de terra e rochedo,
Através vossa cinza, amontoando-se fria,
A um palácio, um só bloco, amplo como eu, mas cedo
Se vê: não é pedra macia;
“Foi construído com o universal Pecado,
Contendo também meu orgulho, dor e glória!”
— Mas no alto do universo está empoleirado
Um anjo que soa a vitória
Dos que dizem: “Santo é teu açoite, Senhor,
Ó meu Pai, que a dor, ó Senhor, seja bendita!
A alma em tuas mãos não é brinquedo sem valor,
E tua prudência é infinita”.
O som da trombeta é tão delicioso e encanta
Tanto em noites com suas colheitas celestiais,
Que se infiltra como êxtase em todos mais
Cujos louvores ela canta.
xviii
la rançon
L’homme a, pour payer sa rançon,
Deux champs au tuf profond et riche,
Qu’il faut qu’il remue et défriche
Avec le fer de la raison;
Pour obtenir la moindre rose,
Pour extorquer quelques épis,
Des pleurs salés de son front gris
Sans cesse il faut qu’il les arrose.
L’un est l’Art, et l’autre l’Amour.
— Pour rendre le juge propice,
Lorsque de la stricte justice
Paraîtra le terrible jour,
Il faudra lui montrer des granges
Pleines de moissons, et des fleurs
Dont les formes et les couleurs
Gagnent le suffrage des Anges.
Para pagar sua redenção,
O homem tem dois campos profundos,
Ricos — e há que os fazer fecundos
Com o instrumento da razão;
Para breve rosa existir,
Para que algum trigo cresça,
Com o suor da grisalha cabeça
Há que os aguar sem desistir.
Um é a Arte, e o outro, o Amor.
— Para tornar o juiz clemente,
Quando a justiça diligente
Surgir no dia aturdidor,
Haverá que paióis mostrar
Cheios de colheitas, e flores
Cujas formas e cujas cores
Anjos venham a sufragar.
xix
à une malabaraise
Tes pieds sont aussi fins que tes mains, et ta hanche
Est large à faire envie à la plus belle blanche;
À l’artiste pensif ton corps est doux et cher;
Tes grands yeux de velours sont plus noirs que ta chair.
Aux pays chauds et bleus où ton Dieu t’a fait naître,
Ta tâche est d’allumer la pipe de ton maître,
De pourvoir les flacons d’eaux fraîches et d’odeurs,
De chasser loin du lit les moustiques rôdeurs,
Et, dès que le matin fait chanter les platanes,
D’acheter au bazar ananas et bananes.
Tout le jour, où tu veux, tu mènes tes pieds nus,
Et fredonnes tout bas de vieux airs inconnus;
Et quand descend le soir au manteau d’écarlate,
Tu poses doucement ton corps sur une natte,
Où tes rêves flottants sont pleins de colibris,
Et toujours, comme toi, gracieux et fleuris.
Pourquoi, l’heureuse enfant, veux-tu voir notre France,
Ce pays trop peuplé que fauche la souffrance,
Et, confiant ta vie aux bras forts des marins,
Faire de grands adieux à tes chers tamarins?
Toi, vêtue à moitié de mousselines frêles,
Frissonnante là-bas sous la neige et les grêles,
Comme tu pleurerais tes loisirs doux et francs,
Si, le corset brutal emprisonnant tes flancs,
Il te fallait glaner ton souper dans nos fanges
Et vendre le parfum de tes charmes étranges,
L’œil pensif, et suivant, dans nos sales brouillards,
Des cocotiers absents les fantômes épars!
Teus pés são finos como tuas mãos, e tua anca,
Larga de dar inveja até à mais bela branca;
Ao artista enlevado teu corpo é bem leve;
De veludo, o olho é mais negro que tua pele.
Na terra quente e azul onde fez-te nascer
Teu Deus, tens de o cachimbo do amo acender,
Cuidar de frascos de águas frescas e odores,
Da cama expulsar mosquitos agressores,
E, assim que a manhã faz os plátanos cantar,
Sair para bananas e ananás comprar.
Andas o dia todo com os pés sem calçados
E cantarolas velhos cantos ignorados;
E quando desce a noite de manto escarlate,
Numa esteira depões, suave, teu corpo mate;
Teus sonhos então fluem com seus beija-flores,
E sempre, como tu, floridos, sedutores.
Por que, sendo feliz, querer ver nossa França,
Tão povoada e onde tanto sofrimento avança,
E, confiando tua vida aos fortes marinheiros,
Despedir-te de teus caros tamarineiros?
Mal vestindo umas roupas leves, delicadas,
Tremendo lá bem longe sob a neve e as geadas,
Como irias lembrar o vagar livre e brando,
Se, um corpete brutal teu tronco aprisionando,
Precisasses pegar na lama tua comida,
Vender o olor de tua graça desconhecida,
Com o olho a seguir, em nossas brumas de miasmas,
Dos coqueiros ausentes os casuais fantasmas!
Brincadeiras
Bouffonneries
xx
sur les débuts d’amina boschetti
au Théâtre de la Monnaie, à Bruxelles
Amina bondit, — fuit, — puis voltige et sourit;
Le Welche dit: “Tout ça, pour moi, c’est du prâcrit;
Je ne connais, en fait de nymphes bocagères,
Que celles de Montagne-aux-Herbes-Potagères.”
Du bout de son pied fin et de son œil qui rit,
Amina verse à flots le délire et l’esprit;
Le Welche dit: “Fuyez, délices mensongères!
Mon épouse n’a pas ces allures légères.”
Vous ignorez, sylphide au jarret triomphant,
Qui voulez enseigner la valse à l’éléphant,
Au hibou la gaieté, le rire à la cigogne,
Que sur la grâce en feu le Welche dit: “Haro!”
Et que le doux Bacchus lui versant du bourgogne,
Le monstre répondrait: “J’aime mieux le faro!”
no Théâtre de la Monnaie, em Bruxelas
Amina salta — e foge — e volteia e sorri;
Grosseirão, diz o velche: “É grego isso que vi;
Só conheço de ninfas pastoris jeitosas
Aquelas que circulam nas vielas viciosas”.
Da ponta de seu pé fino e do olho que ri,
Amina aos borbotões verte alma e frenesi;
O velche diz: “Fugi, encantos mentirosos!
Minha esposa não tem tais ares desairosos”.
Sílfide, ignoras, com tua perna triunfante,
Que queres ensinar a valsa ao elefante,
À coruja a alegria, o riso à cegonha,
Que sobre a graça em fogo o velche só pragueja
E que, a Baco vertendo-lhe um vinho borgonha,
Responderia o monstro: “Prefiro cerveja”.
xxi
à m. eugène fromentin
à propos d’un importun
qui se disait son ami
Il me dit qu’il était très riche,
Mais qu’il craignait le choléra;
— Que de son or il était chiche,
Mais qu’il goûtait fort l’Opéra;
— Qu’il raffolait de la nature,
Ayant connu monsieur Corot;
— Qu’il n’avait pas encor voiture,
Mais que cela viendrait bientôt;
— Qu’il aimait le marbre et la brique,
Les bois noirs et les bois dorés;
— Qu’il possédait dans sa fabrique
Trois contremaîtres décorés;
— Qu’il avait, sans compter le reste,
Vingt mille actions sur le Nord;
— Qu’il avait trouvé, pour un zeste,
Des encadrements d’Oppenord;
— Qu’il donnerait (fût-ce à Luzarches!)
Dans le bric-à-brac jusqu’au cou,
Et qu’au Marché des Patriarches
Il avait fait plus d’un bon coup;
— Qu’il n’aimait pas beaucoup sa femme,
Ni sa mère; — mais qu’il croyait
À l’immortalité de l’âme,
Et qu’il avait lu Niboyet!
— Qu’il penchait pour l’amour physique,
Et qu’à Rome, séjour d’ennui,
Une femme, d’ailleurs phtisique,
Était morte d’amour pour lui.
Pendant trois heures et demie,
Ce bavard, venu de Tournai,
M’a dégoisé toute sa vie;
J’en ai le cerveau consterné.
S’il fallait décrire ma peine,
Ce serait à n’en plus finir;
Je me disais, domptant ma haine:
“Au moins, si je pouvais dormir!”
Comme un qui n’est pas à son aise,
Et qui n’ose pas s’en aller,
Je frottais de mon cul ma chaise,
Rêvant de le faire empaler.
Ce monstre se nomme Bastogne;
Il fuyait devant le fléau.
Moi, je fuirai jusqu’en Gascogne,
Ou j’irai me jeter à l’eau,
Si dans ce Paris, qu’il redoute,
Quand chacun sera retourné,
Je trouve encore sur ma route
Ce fléau, natif de Tournai.
Disse-me que era endinheirado,
Mas a cólera, receava-a;
— Que a seu ouro era apegado,
Mas a Ópera, apreciava-a;
— Que da natureza gostava,
E conheceu Corot, o pintor;
— Que com um carro não contava,
Mas de um logo iria dispor;
— Que mármore e tijolo admira,
E ébano e trabalhos dourados;
— Que em sua fábrica admitira
Três contramestres reputados;
— Que tinha, sem contar o resto,
Suas vinte mil ações da Nord;
— Que achara, por preço modesto,
Umas molduras de Oppenord;
— Que num brechó (mesmo em Luzarches!)
Aprecia ficar enfiado,
E no Marché des Patriarches
Fizera mais de um bom achado;
— Que não gostava da mulher,
Nem da mãe; — mas que tinha fé
Que a alma é imortal, e ler,
Até que lera Niboyet!
— Que tendia à atração física,
E em Roma, estada de torpor,
Uma mulher, de resto tísica,
Por ele morrera de amor.
Durante três horas e meia,
Repassando toda sua vida,
Ele, que é de Tournai, proseia;
Minha cabeça está dolorida.
A um fim não se chegaria
Se minha agrura eu descrevesse;
A domar o ódio, eu dizia:
“Se ao menos eu adormecesse!”
Como quem se sente sem jeito
E não se atreve a ir embora,
No assento roço a bunda, a ajeito,
Querendo o empalar sem demora.
O monstro se chama Bastogne;
Fugia do flagelo. Irei
Fugir dele até a Gascogne,
Onde na água me jogarei,
Se em Paris, mesmo ele a receando,
Quando todos possam até
Voltar, eu acabar topando
Com esse flagelo de Tournai.
xxii
un cabaret folâtre
sur la route de Bruxelles à Uccle
Vous qui raffolez des squelettes
Et des emblèmes détestés,
Pour épicer les voluptés,
(Fût-ce de simples omelettes!)
Vieux Pharaon, ô Monselet!
Devant cette enseigne imprévue,
J’ai rêvé de vous: À la vue
Du Cimetière, Estaminet!
na estrada de Bruxelas para Uccle
Tu que aprecias esqueletos
E alguns detestados dizeres,
Para apimentar os prazeres,
(Ainda que simples galetos!)
Monselet, Faraó chinfrim!
Diante dessa placa imprevista,
Logo pensei em ti: Com vista
Do Cemitério, Botequim!
arquivo das
flores do mal
reliquat et dossier
des fleurs du mal
[i]
préface des fleurs
Ce n’est pas pour mes femmes, mes filles ou mes sœurs que ce livre a été écrit; non plus que pour les femmes, les filles ou les sœurs de mon voisin. Je laisse cette fonction à ceux qui ont intérêt à confondre les bonnes actions avec le beau langage.
Je sais que l’amant passionné du beau style s’expose à la haine des multitudes. Mais aucun respect humain, aucune fausse pudeur, aucune coalition, aucun suffrage universel ne me contraindront à parler le patois incomparable de ce siècle, ni à confondre l’encre avec la vertu.
Des poètes illustres s’étaient partagé depuis longtemps les provinces les plus fleuries du domaine poétique. Il m’a parut plaisant, et d’autant plus agréable que la tâche était plus difficile, d’extraire la beauté du Mal. Ce livre, essentiellement inutile et absolument innocent, n’a pas été fait dans un autre but que de me divertir et d’exercer mon goût passionné de l’obstacle.
Quelques-uns m’ont dit que ces poésies pouvaient faire du mal. Je ne m’en suis pas réjoui. D’autres, de bonnes âmes, qu’elles pouvaient faire du bien; et cela ne m’a pas affligé. La crainte des uns et l’espérance des autres m’ont également étonné, et n’ont servi qu’à me prouver une fois de plus que ce siècle avait désappris toutes les notions classiques relatives à la littérature.
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