Say your prayer,
Mouth finding sweet atonement in your sheet;
And if some lost soul knocks at your door,
Say: “Brother, try elsewhere, I’m lame!”’

And the Just Man stood there, in the blue
Shock of lawns after the sun died:
‘So then, would you sell your knee-pads,
Old man? Holy pilgrim! Breton bard!*
Weeper in the Olive Grove! Hand gloved in pity!

‘Barbe de la famille et poing de la cité,
Croyant très doux: ô cœur tombé dans les calices,
Majestés et vertus, amour et cécité,
Juste! plus bête et plus dégoûtant que les lices!
Je suis celui qui souffre et qui s’est révolté!

‘Et ça me fait pleurer sur mon ventre, ô stupide,
Et bien rire, l’espoir fameux de ton pardon!
Je suis maudit, tu sais! Je suis soûl, fou, livide,
Ce que tu veux! Mais va te coucher, voyons donc,
Juste! Je ne veux rien à ton cerveau torpide!

‘C’est toi le Juste, enfin, le Juste! C’est assez!
C’est vrai que ta tendresse et ta raison sereines
Reniflent dans la nuit comme des cétacés!
Que tu te fais proscrire, et dégoises des thrènes
Sur d’effroyables becs de canne fracassés!

‘Et c’est toi l’œil de Dieu! le lâche! Quand les plantes
Froides des pieds divins passeraient sur mon cou,
Tu es lâche! Ô ton front qui fourmille de lentes!
Socrates et Jésus, Saints et Justes, dégoût!
Respectez le Maudit suprême aux nuits sanglantes!’

J’avais crié cela sur la terre, et la nuit
Calme et blanche occupait les Cieux pendant ma fièvre.
Je relevai mon front: le fantôme avait fui,
Emportant l’ironie atroce de ma lèvre…
—Vents nocturnes! venez au Maudit! Parlez-lui!

Cependant que, silencieux sous les pilastres
D’azur, allongeant les comètes et les nœuds
D’univers, remuement énorme sans désastres,
L’ordre, éternel veilleur, rame aux cieux lumineux
Et de sa drague en feu laisse filer des astres!

‘Pater famili-ass,* the city’s fist,
Gentle believer; heart cupped in chalices,
Majesty, virtues, love, blindness,
Just Man! more stupid and disgusting than a bitch!
I’m the one who suffers, the one who rebelled!

‘Stupid, on my stomach, I weep and laugh
At it, the famous hope of your forgiveness!
I’m damned, you know! Drunk, mad, drained white,
What you want! But off to bed with you,
Just Man! I want none of your brain-dead wits.

‘The Just Man is you, and that’s enough!
It’s true your serene tenderness and reason
Void their blow-holes in the night, like whales.
True you get yourself banished, spout threnodies
To ghastly broken door-locks.

‘You, you’re the eye of God. Coward! Should the cold
Footprints of divinity walk across my neck,
You’re a coward! Your brow teems with hatching lice.
Jesuses and all the Socrates,* Saints, Just Men, disgust!
Respect the One who’s most damned, on nights of blood!’

I yelled this on earth, and calm, white
Night occupied the sky as my fever raged.
I lifted my head: the ghost had fled,
Taking off my words’ awful irony…
—Winds of night, come to the Damned One! Speak to him

As, silent beneath azure portals,
Laying out comets and the universe’s
Arcs and curves, enormous heaving, no disasters,
That eternal watchman Order rows down luminous
Skies, and from his burning dragnet lets stars shoot.

Ah qu’il s’en aille, lui, la gorge cravatée
De honte, ruminant toujours mon ennui, doux
Comme le sucre sur la denture gâtée
—Tel que la chienne après l’assaut des fiers toutous,
Léchant son flanc d’où pend une entraille emportée

Qu’il dise charités crasseuses et progrès…
—J’exècre tous ces yeux de Chinois […] daines,
Mais qui chante: nana, comme un tas d’enfants près
De mourir, idiots doux aux chansons soudaines:
Ô Justes, nous chierons dans vos ventres de grès.

Les Poètes de sept ans

A M. P. Demeny.

Et la Mère, fermant le livre du devoir,
S’en allait satisfaite et très fière, sans voir,
Dans les yeux bleus et sous le front plein d’éminences,
L’âme de son enfant livrée aux répugnances.

Tout le jour il suait d’obéissance; très
Intelligent; pourtant des tics noirs, quelques traits,
Semblaient prouver en lui d’âcres hypocrisies.
Dans l’ombre des couloirs aux tentures moisies,
En passant il tirait la langue, les deux poings
A l’aine, et dans ses yeux fermés voyait des points.
Une porte s’ouvrait sur le soir: à la lampe
On le voyait, là-haut, qui râlait sur la rampe,
Sous un golfe de jour pendant du toit. L’été
Surtout, vaincu, stupide, il était entêté
A se renfermer dans la fraîcheur des latrines:
Il pensait là, tranquille et livrant ses narines.

Quand, lavé des odeurs du jour, le jardinet
Derrière la maison, en hiver, s’illunait,
Gisant au pied d’un mur, enterré dans la marne
Et pour des visions écrasant son œil darne,

Let that one go, wearing round his neck the choker
Of shame, still musing on my disgust, sweet
As sugar lodged in rotting teeth.
—Like a mongrel after the pedigree’s assault,
Licking wounds her insides hang from,

Let him hold forth on squalid charity and progress…
—I scorn all those eyes of the fat Chinaman
Singing ‘nanana’, like a bunch of children soon
To die, simple idiots fluting sudden songs:
O you Just Man, we’ll shit in your earthenware guts.

Seven-year-old Poets

To P. Demeny*

And the Mother,* shutting his homework,
Went off proud, well-pleased and oblivious
To the revolted heart of her boy,
In those blue eyes, on that raging brow.

All day he sweated obedience; such
Intelligence; but those give-away
Dark tics showed a sharp hypocrisy.
In the mildew gloom of corridors
He’d run by, sticking out his tongue, fists
In crotch, eyes shut tight, seeing stars.
A door opened onto evening; up
There among the banisters he’d rant
And rave in a pool of ceiling light.
Overwhelmed by summer, he’d stomp off
To the cool latrine, lock himself in,
Bent on quiet, open-nostril thought.

Some nights when the garden-patch behind
The house was washed clean by winter moons
He’d lie by a wall, covered in clay,
Stabbing his cod-eye to see what he

Il écoutait grouiller les galeux espaliers.
Pitié! Ces enfants seuls étaient ses familiers
Qui, chétifs, fronts nus, œil déteignant sur la joue,
Cachant de maigres doigts jaunes et noirs de boue
Sous des habits puant la foire et tout vieillots,
Conversaient avec la douceur des idiots!
Et si, l’ayant surpris à des pitiés immondes,
Sa mère s’effrayait; les tendresses, profondes,
De l’enfant se jetaient sur cet étonnement.
C’était bon. Elle avait le bleu regard,—qui ment!

A sept ans, il faisait des romans, sur la vie
Du grand désert, où luit la Liberté ravie,
Forêts, soleils, rives, savanes!—Il s’aidait
De journaux illustrés où, rouge, il regardait
Des Espagnoles rire et des Italiennes.
Quand venait, l’œil brun, folle, en robes d’indiennes,
—Huit ans,—la fille des ouvriers d’à côté,
La petite brutale, et qu’elle avait sauté,
Dans un coin, sur son dos, en secouant ses tresses,
Et qu’il était sous elle, il lui mordait les fesses,
Car elle ne portait jamais de pantalons;
—Et, par elle meurtri des poings et des talons
Remportait les saveurs de sa peau dans sa chambre.

Il craignait les blafards dimanches de décembre,
Où, pommadé, sur un guéridon d’acajou,
Il lisait une Bible à la tranche vert-chou;
Des rêves l’oppressaient chaque nuit dans l’alcôve.
Il n’aimait pas Dieu; mais les hommes, qu’au soir fauve,
Noirs, en blouse, il voyait rentrer dans le faubourg
Où les crieurs, en trois roulements de tambour,
Font autour des édits rire et gronder les foules.
—Il rêvait la prairie amoureuse, où des houles
Lumineuses, parfums sains, pubescences d’or,
Font leur remuement calme et prennent leur essor!

Might see, hearing the stunted trees growl.
Pity! His only companions were
Sickly, crew-cut kids, bland-eyed, pale-cheeked,
Hiding bone-yellow filth-covered shit-
Stinking fingers inside their old rags,
And talking as sweetly as cretins.
And if, catching him in flagrante,
The mother was frightened, the boy bathed
Her astonishment in tenderness.
Good, she’d received the blue look—which lies!

Seven years old, writing romances
About the Great Desert, rapturous
Light of Freedom, forests, savannahs,
Suns! He’d plunder magazines, looking
At laughing Latin girls, and blushing.
When the sloe-eyed eight-year-old daughter
Of the workers next door came in, wild
And savage in her cotton frock, jumped
On him suddenly, onto his back,
Tossing her hair, he’d bite her buttocks—
She didn’t believe in underwear.
Bruised all over by her heels and fists
He took her taste back into his room.

He’d fear December’s ghostly Sundays.
Hair smarmed down, at a mahogany
Table, he’d read a green-edged Bible.
Dreams crowded him each night in his bed.
He had no time for God, but rather
Dirt-stained working men in overalls,
Homeward-bound on evenings of huge light
Through the criers’ shouts and drums.
He’d dream of fields of love where swelling
Light, wholesome smells, and gold pubescent
Down calmly sway and take to the wing.

Et comme il savourait surtout les sombres choses,
Quand, dans la chambre nue aux persiennes closes,
Haute et bleue, âcrement prise d’humidité,
Il lisait son roman sans cesse médité,
Plein de lourds ciels ocreux et de forêts noyées,
De fleurs de chair aux bois sidérals déployées,
Vertige, écroulements, déroutes et pitié!
—Tandis que se faisait la rumeur du quartier,
En bas,—seul, et couché sur des pièces de toile
Écrue, et pressentant violemment la voile!
26 mai 1871.                        A. R.

Les Pauvres à l’église

Parqués entre des bancs de chêne, aux coins d’église
Qu’attiédit puamment leur souffle, tous leurs yeux
Vers le chœur ruisselant d’orrie et la maîtrise
Aux vingt gueules gueulant les cantiques pieux;

Comme un parfum de pain humant l’odeur de cire,
Heureux, humiliés comme des chiens battus,
Les Pauvres au bon Dieu, le patron et le sire,
Tendent leurs oremus risibles et têtus.

Aux femmes, c’est bien bon de faire des bancs lisses,
Après les six jours noirs où Dieu les fait souffrir!
Elles bercent, tordus dans d’étranges pelisses,
Des espèces d’enfants qui pleurent à mourir.

Leurs seins crasseux dehors, ces mangeuses de soupe,
Une prière aux yeux et ne priant jamais,
Regardent parader mauvaisement un groupe
De gamines avec leurs chapeaux déformés.

Dehors, le froid, la faim, l’homme en ribote:
C’est bon. Encore une heure; après, les maux sans noms!
—Cependant, alentour, geint, nasille, chuchote
Une collection de vieilles à fanons:

How he relished dark things, above all
When in his tall, bare, blue and empty
Shuttered room, sharp with humidity,
He read his endlessly planned romance
Full of heavy ochre skies and drowned
Forests, flesh-flowers in star-studded woods,
Spiral spins, routs, collapse and pity!
—While down in the street the noise went on,
He lay alone on rough sheets, thinking
Violent thoughts of getting under sail!*
26 May 1871.                          A. R.

Poor People in Church

Parked among oak pews, in church corners
Warmed by their vile breath, all eyes as one
Turned towards the chancel, dripping gold, and the throats
Of twenty choristers bawling pious hymns,

Soaking up the smell of wax as if it was new bread,
Happy and cowed as whipped dogs,
The Poor raise up to God, our Lord and Master,
Risible prayers which don’t let up.

Female buttocks like to wear the benches smooth
After the six dark days God makes them suffer!
In funny coats they try to cradle
What seem like children, howling unto death.

Their dirty dugs exposed, these soup-swallowers,
A prayer in their eyes but never in their souls,
Watch an evil bunch of little girls display
Themselves, in their misshapen hats.

Outside: cold, hunger, rabble-rousing drunks:
That’s fine. One more hour, then pain without name!
—Meanwhile, all around, old dears sniff, whine, complain,
Their necks as loose as turkeys’.

Ces effarés y sont et ces épileptiques
Dont on se détournait hier aux carrefours;
Et, fringalant du nez dans des missels antiques,
Ces aveugles qu’un chien introduit dans les cours.

Et tous, bavant la foi mendiante et stupide,
Récitent la complainte infinie à Jésus
Qui rêve en haut, jauni par le vitrail livide,
Loin des maigres mauvais et des méchants pansus,

Loin des senteurs de viande et d’étoffes moisies,
Farce prostrée et sombre aux gestes repoussants;
—Et l’oraison fleurit d’expressions choisies,
Et les mysticités prennent des tons pressants,

Quand, des nefs où périt le soleil, plis de soie
Banals, sourires verts, les Dames des quartiers
Distingués,—ô Jésus!—les malades du foie
Font baiser leurs longs doigts jaunes aux bénitiers.

A. Rimbaud
1871

Ce qu’on dit au Poète à propos de fleurs

A Monsieur Théodore de Banville

I

Ainsi, toujours, vers l’azur noir
Où tremble la mer des topazes,
Fonctionneront dans ton soir
Les Lys, ces clystères d’extases!

A notre époque de sagous,
Quand les Plantes sont travailleuses,
Le Lys boira les bleus dégoûts
Dans tes Proses religieuses!

Crowds of the crazed, those epileptics
Neatly ignored in the street yesterday;
And, noses scavenging old prayer-books,* the blind
Guided into courtyards by a dog.

And all dribble their stupid, pleading faith,
Their non-stop supplication to Jesus
Up on high, stained yellow by the glass, dreaming,
Far from skeletal sinners, pot-bellied rogues,

Far from the smell of meat and mouldy cloths,
The dark, ugly grovellings of this puppet-show;
—And the litany blooms with choice phrases,
Insistent mysticities;

Then, from the nave where sunlight expires, silly
Silks, green smiles, the Ladies from the smart part
Of town—Jesus wept!—liver complainants dip long
Yellow fingers in the stoup of holy water.

A. Rimbaud
1871

What the Poet is Told on the Subject of Flowers

To M. Théodore de Banville

I

On and on like so, in the azure black
Where a topaz ocean trembles,
In your sky there’ll be the functioning
Of lilies, those enemas of ecstasy!

In this, our tapioca age
When plants do work,
The Lily will drink blue distaste
From your religious bits of Prose!

—Le lys de monsieur de Kerdrel,
Le Sonnet de mil huit cent trente,
Le Lys qu’on donne au Ménestrel
Avec l’œillet et l’amarante!

Des lys! Des lys! On n’en voit pas!
Et dans ton Vers, tel que les manches
Des Pécheresses aux doux pas,
Toujours frissonnent ces fleurs blanches!

Toujours, Cher, quand tu prends un bain,
Ta Chemise aux aisselles blondes
Se gonfle aux brises du matin
Sur les myosotis immondes!

L’amour ne passe à tes octrois
Que les Lilas,—ô balançoires!
Et les Violettes du Bois,
Crachats sucrés des Nymphes noires!…

II

Ô Poètes, quand vous auriez
Les Roses, les Roses soufflées,
Rouges sur tiges de lauriers,
Et de mille octaves enflées!

Quand Banville en ferait neiger,
Sanguinolentes, tournoyantes,
Pochant l’œil fou de l’étranger
Aux lectures mal bienveillantes!

De vos forêts et de vos prés,
Ô très paisibles photographes!
La Flore est diverse à peu près
Comme des bouchons de carafes!

Royalist Kerdrel’s* fleur-de-lis,
The Sonnet of 1830,
The lily that crowns the Bard,
With carnation and amaranth!

Lilies! Lilies! None to be seen!
In your Verse, like the sleeves
Of soft-treading Sinner Women,
These white flowers tremble still!

Respected Sir, always when you take a bath
Your Shirt of the yellow armpits
Swells up in the morning air
Over revolting forget-me-nots.

Love allows only Lilies
Into its tariff-zone—such cant!
And wild woodland violets,
The sugar-spit of black larva-nymphs!…

II

Poets, what if you had
Roses, blown Roses,
Red on laurel stems,
Swelling into endless eight-foot lines!

BANVILLE’S roses come down like snow,
In flurries, specked with blood,
Smack in the unversed reader’s wild eye,
Generously unforgiving.

In your fields and forests,
Peaceful photographers!—
The Flora’s about as diverse
As a row of bottle-corks.

Toujours les végétaux Français,
Hargneux, phtisiques, ridicules,
Où le ventre des chiens bassets
Navigue en paix, aux crépuscules;

Toujours, après d’affreux dessins
De Lotos bleus ou d’Hélianthes,
Estampes roses, sujets saints
Pour de jeunes communiantes!

L’Ode Açoka cadre avec la
Strophe en fenêtre de lorette;
Et de lourds papillons d’éclat
Fientent sur la Pâquerette.

Vieilles verdures, vieux galons!
Ô croquignoles végétales!
Fleurs fantasques des vieux Salons!
—Aux hannetons, pas aux crotales,

Ces poupards végétaux en pleurs
Que Grandville eût mis aux lisières,
Et qu’allaitèrent de couleurs
De méchants astres à visières!

Oui, vos bavures de pipeaux
Font de précieuses glucoses!
—Tas d’œufs frits dans de vieux chapeaux,
Lys, Açokas, Lilas et Roses!…

III

Ô blanc Chasseur, qui cours sans bas
A travers le Pâtis panique,
Ne peux-tu pas, ne dois-tu pas
Connaître un peu ta botanique?

The vegetable-minded French, always
Peevish, chesty, ridiculous;
Their low-slung bassets quietly
Mapping the ground.

Always seeking frightful designs
Of sunflowers or blue Lotuses,
Pink printed cards, holy scenes
For young girls at their First Communion.

The Asoka* Ode squares with
Stanzas like Lorettine glass;
Heavy, brilliant butterflies
Leave droppings on the Daisy.

Old greenery, old bits of rag!
Vegetable nibbles!
Bizarre flowers of old Salons!
—Meant for beetles, not for snakes,

Those blubbing vegetable baby-dolls
Which Grandville* would have crayoned in,
Dolls that gulped the coloured milk
Of vicious vizored stars!

Yes, the panpipes’ pulings
Make priceless glucoses!
—Fried eggs piled in old hats,
Lilies, Asokas, Lilacs, Roses!…

III

You, White Hunter, running barefoot
Over Panic Pastures,
You ought to know
Your botany much better.

Tu ferais succéder, je crains,
Aux Grillons roux les Cantharides,
L’or des Rios au bleu des Rhins,
Bref, aux Norwèges les Florides:

Mais, Cher, l’Art n’est plus, maintenant,
—C’est la vérité,—de permettre
A l’Eucalyptus étonnant
Des constrictors d’un hexamètre;

Là!… Comme si les Acajous
Ne servaient, même en nos Guyanes,
Qu’aux cascades des sapajous,
Au lourd délire des lianes!

—En somme, une Fleur, Romarin
Ou Lys, vive ou morte, vaut-elle
Un excrément d’oiseau marin?
Vaut-elle un seul pleur de chandelle?

—Et j’ai dit ce que je voulais!
Toi, même assis là-bas, dans une
Cabane de bambous,—volets
Clos, tentures de perse brune,—

Tu torcherais des floraisons
Dignes d’Oises extravagantes!…
—Poète! ce sont des raisons
Non moins risibles qu’arrogantes!…

IV

Dis, non les pampas printaniers
Noirs d’épouvantables révoltes,
Mais les tabacs, les cotonniers!
Dis les exotiques récoltes!

You’d replace the russet cricket
With the blister-fly, I fear,
The blues of Rhines with Rio gold—
Floridas in place of every Norway.

But, Respected Sir, the truth is
Art’s no more a matter of
Hexameter boas constricting
Fantastic Eucalyptuses;

As if Mahoganies
Were only (even in our Guianas)
Good for airborne monkeys,
The heavy delirium of lianas!

—Is a flower, Rosemary,
Lily, live or dead, worth
A single piece of seabird shit?
A single tear dripping from a candle?

—What I said I meant.
You, if you were there, seated
In a bamboo hut—shutters
Closed, brown chintz drapery—

You’d knock out florilegiums
Lush as Oise* pasturelands!…
Poet, this way’s not just arrogant,
It’s laughable!…

IV

Don’t speak of springtime pampas
Dark with dreadful revolt,
Speak of tobaccos, cotton-fields,
Exotic harvest-times!

Dis, front blanc que Phébus tanna,
De combien de dollars se rente
Pedro Velasquez, Habana;
Incague la mer de Sorrente

Où vont les Cygnes par milliers;
Que tes strophes soient des réclames
Pour l’abatis des mangliers
Fouillés des hydres et des lames!

Ton quatrain plonge aux bois sanglants
Et revient proposer aux Hommes
Divers sujets de sucres blancs,
De pectoraires et de gommes!

Sachons par Toi si les blondeurs
Des Pics neigeux, vers les Tropiques,
Sont ou des insectes pondeurs
Ou des lichens microscopiques!

Trouve, ô Chasseur, nous le voulons,
Quelques garances parfumées
Que la Nature en pantalons
Fasse éclore!—pour nos Armées!

Trouve, aux abords du Bois qui dort,
Les fleurs, pareilles à des mufles,
D’où bavent des pommades d’or
Sur les cheveux sombres des Buffles!

Trouve, aux prés fous, où sur le Bleu
Tremble l’argent des pubescences,
Des Calices pleins d’Œufs de feu
Qui cuisent parmi les essences!

Trouve des Chardons cotonneux
Dont dix ânes aux yeux de braises
Travaillent à filer les nœuds!
Trouve des Fleurs qui soient des chaises!

White face tanned by Phoebus,*
Say how many dollars
Pedro Velasquez of Havana’s worth;
Fill the Sea of Sorrento*

With the shit of its myriad swans;
Make your stanzas advertise
Mangrove-swamps like offal-piles
Tangled with hydras and sheeted with water!

Your quatrain plunges into bloody woods
And returns to offer Man
A host of subjects: white sugars,
Things for the throat, rubber!

Tell us if the blondnesses
Of snowy peaks near Tropics
Are insects laying eggs,
Or microscopic lichens!

Hunter, we want you to find
Fragrant madder-wort for us,
Which Nature will dye red—
Trousers for our Infantry.

Find, at the Sleeping Wood’s edge,
Flowers like slobbering snouts
Dribbling golden pomade
On the murky hair of buffaloes!

In mad fields where the silver
Of pubescence trembles on Blue,
Find Chalices filled with eggs of fire
Cooking among essences!

Find cotton-down Thistles,
Ropes that ten hot-eye
Donkeys try to slip!
Find flowers that could be chairs!

Oui, trouve au cœur des noirs filons
Des fleurs presque pierres,—fameuses!—
Qui vers leurs durs ovaires blonds
Aient des amygdales gemmeuses!

Sers-nous, ô Farceur, tu le peux,
Sur un plat de vermeil splendide
Des ragoûts de Lys sirupeux
Mordant nos cuillers Alfénide!

V

Quelqu’un dira le grand Amour,
Voleur des Sombres Indulgences:
Mais ni Renan, ni le chat Murr
N’ont vu les Bleus Thyrses immenses!

Toi, fais jouer dans nos torpeurs,
Par les parfums les hystéries;
Exalte-nous vers des candeurs
Plus candides que les Maries…

Commerçant! colon! médium!
Ta Rime sourdra, rose ou blanche,
Comme un rayon de sodium,
Comme un caoutchouc qui s’épanche!

De tes noirs Poèmes,—Jongleur!
Blancs, verts, et rouges dioptriques,
Que s’évadent d’étranges fleurs
Et des papillons électriques!

Voilà! c’est le Siècle d’enfer!
Et les poteaux télégraphiques
Vont orner,—lyre aux chants de fer,
Tes omoplates magnifiques!

Yes, deep in dark seams, find
Flowers that could be famous stones
With hard, light-coloured
Goitre-studded ovaries!

Joker, serve us up—your way,
In a splendid purple dish—
Syrupy compotes of Lily fierce enough
To eat the alloy off our spoons!

V

Someone will tell of the Great Love,
Usurper of dark Indulgences:
But neither Renan* nor Tomcat Murr*
Has seen the huge blue Thyrsuses!*

You, set the hysteria of fragrances
To work among our torpitudes;
Exalt us upwards towards candours
Whiter than the Marys…

Tradesmen! Colonial! Medium!
Your rhyme will spurt up, pink or white,
Like a whoosh of sodium,
Or a spread of oozing rubber.

Minstrel, let strange flowers
And electric butterflies—
Refractive reds, whites, greens—
Flutter from your black Poems!

There! It’s the Century of hell!
And telegraph-poles, like singing
Steel lyres, will grace
Your splendid shoulder-blades!

Surtout, rime une version
Sur le mal des pommes de terre!
—Et, pour la composition
De Poèmes pleins de mystère

Qu’on doive lire de Tréguier
A Paramaribo, rachète
Des Tomes de Monsieur Figuier,
—Illustrés!—chez Monsieur Hachette!

Alcide Bava.

14 juillet 1871                   A. R.

Les Premières Communions

I

Vraiment, c’est bête, ces églises des villages
Où quinze laids marmots encrassant les piliers
Écoutent, grasseyant les divins babillages,
Un noir grotesque dont fermentent les souliers:
Mais le soleil éveille à travers des feuillages
Les vieilles couleurs des vitraux irréguliers.

La pierre sent toujours la terre maternelle.
Vous verrez des monceaux de ces cailloux terreux
Dans la campagne en rut qui frémit solennelle
Portant près des blés lourds, dans les sentiers ocreux,
Ces arbrisseaux brûlés où bleuit la prunelle,
Des nœuds de mûriers noirs et de rosiers fuireux.

Tous les cent ans on rend ces granges respectables
Par un badigeon d’eau bleue et de lait caillé:
Si des mysticités grotesques sont notables
Près de la Notre-Dame ou du Saint empaillé,
Des mouches sentant bon l’auberge et les étables
Se gorgent de cire au plancher ensoleillé.

Especially, give an account
—In rhyme—of potato-blight!
—And, to put together
Poems full of mystery,

To be read from Tréguier*
To Paramaribo,* you should obtain
More of Figuier’s* illustrated tomes,
Which may be ordered from Hachette!*

Alcide Bava*

14 July 1871                   A. R.

First Communions

I

Really, too stupid, those village churches
Where fifteen ugly brats besmirching the pillars
Listen to the Bible-babble uvulated
By a freak in black, wearing rotted shoes:
But through the leaves the sun wakes up
Old colours in uneven windows.

The stone smells always of mother earth.
You’ll see on top of piles of earthy stones,
In the rutting countryside’s solemn shiver,
Hard by the heavy corn, in ochre lanes,
Scorched shrubs of blue sloes,
Blackberry tangles and dog-rose.

Every hundred years, these barns are spruced up
With a mix of blue water and sour milk.
While grotesque mysticities command attention
Around a Madonna or a stuffed Saint,
Flies smelling sweetly of stables and inns
Are heady with wax from a sun-drenched floor.

L’enfant se doit surtout à la maison, famille
Des soins naïfs, des bons travaux abrutissants;
Ils sortent, oubliant que la peau leur fourmille
Où le Prêtre du Christ plaqua ses doigts puissants.
On paie au Prêtre un toit ombré d’une charmille
Pour qu’il laisse au soleil tous ces fronts brunissants.

Le premier habit noir, le plus beau jour de tartes,
Sous le Napoléon ou le Petit Tambour
Quelque enluminure où les Josephs et les Marthes
Tirent la langue avec un excessif amour
Et que joindront, au jour de science, deux cartes,
Ces seuls doux souvenirs lui restent du grand Jour.

Les filles vont toujours à l’église, contentes
De s’entendre appeler garces par les garçons
Qui font du genre après messe ou vêpres chantantes.
Eux qui sont destinés au chic des garnisons
Ils narguent au café les maisons importantes
Blousés neuf, et gueulant d’effroyables chansons.

Cependant le Curé choisit pour les enfances
Des dessins; dans son clos, les vêpres dites, quand
L’air s’emplit du lointain nasillement des danses
Il se sent, en dépit des célestes défenses,
Les doigts de pied ravis et le mollet marquant…

—La Nuit vient, noir pirate aux cieux d’or débarquant.

II

Le Prêtre a distingué parmi les catéchistes,
Congrégés des Faubourgs ou des Riches Quartiers,
Cette petite fille inconnue, aux yeux tristes,
Front jaune. Les parents semblent de doux portiers.
‘Au grand Jour, le marquant parmi les Catéchistes,
Dieu fera sur ce front neiger ses bénitiers.’

Mostly, the child’s duty is to home, to the family
Of simple cares and good mind-numbing work;
They leave, putting out of mind their skin bristling
Where the Priest of Christ placed strong fingers.
The Priest gets gratis his arbour-shaded roof,
So he can let all these faces burn in the sun.

The first black suit; the special pastry day;
Beneath Napoleon or The Little Drummer Boy
Some picture of Joseph or Martha,
Tongues hanging out in a surfeit of love;
On the Day of Knowledge, two maps will be added,
The sole warm memories they’ll have of that great day.

The girls always go to church, happy to hear
Themselves called sluts after Mass or Evensong
By boys who think they have style.
Those who one day will taste the chic
Of barrack-rooms now taunt the toffs in cafés,
Sporting new shirts, chanting filthy songs.

Meanwhile the Pastor chooses pictures
For the young; in his fastness, when prayers are done
And the air fills with distant snatches of a dance,
Never mind what Heaven says, he feels
His toes tingle with pleasure, his foot tap the beat—

And Night comes, black pirate on a sky of gold.

II

Among the catechists who’ve gathered
From Faubourgs and Smart Districts, the Priest’s spotted
This little unknown girl with sad eyes under
Sallow brow. Her parents might be quiet janitors.
‘On the Great Day, choosing her from all the catechists,
God will shower her with Blessings, like snow.’

III

La veille du grand Jour, I’enfant se fait malade.
Mieux qu’à l’Église haute aux funèbres rumeurs,
D’abord le frisson vient,—le lit n’étant pas fade—
Un frisson surhumain qui retourne: ‘Je meurs…’

Et, comme un vol d’amour fait à ses sœurs stupides,
Elle compte, abattue et les mains sur son cœur,
Les Anges, les Jésus et ses Vierges nitides
Et, calmement, son âme a bu tout son vainqueur.

Adonaï!… —Dans les terminaisons latines,
Des cieux moirés de vert baignent les Fronts vermeils
Et tachés du sang pur des célestes poitrines
De grands linges neigeux tombent sur les soleils!

—Pour ses virginités présentes et futures
Elle mord aux fraîcheurs de ta Rémission,
Mais plus que les lys d’eau, plus que les confitures
Tes pardons sont glacés, ô Reine de Sion!

IV

Puis la Vierge n’est plus que la vierge du livre.
Les mystiques élans se cassent quelquefois…
Et vient la pauvreté des images, que cuivre
L’ennui, l’enluminure atroce et les vieux bois;

Des curiosités vaguement impudiques
Épouvantent le rêve aux chastes bleuités
Qui s’est surpris autour des célestes tuniques,
Du linge dont Jésus voile ses nudités.

Elle veut, elle veut, pourtant, l’âme en détresse,
Le front dans I’oreiller creusé par les cris sourds
Prolonger les éclairs suprêmes de tendresse,
Et bave… —L’ombre emplit les maisons et les cours.

III

On the eve of the Great Day, the child makes herself ill.
First comes a shiver: a better one (bed helps)
Than in the tall church with its sombre sounds—
A scarcely human shiver which won’t go: ‘I’m dying…’

And, like love stolen from her stupid sisters,
Exhausted, her hands crossed over her heart,
She counts Angels, gleaming Virgins, Jesuses—
See, her soul has calmly drunk the Lord.

Adonai! Among Latin endings
Green-mottled skies bathe crimson Brows.
Stained with pure blood from heavenly breasts,
Great snowy whiteness drapes the suns!

—For her virginities, future, present,
She bites the cold of your Remission.
But, more than water-lilies, more than all confections,
Queen of Sion,* your pardon is pure ice!

IV

But now the Virgin’s just the virgin of the book.
Mystic élans sometimes come crashing…
Then, the poverty of images, their patina
Of boredom, awful pictures, old woodcuts.

Vaguely indecent curiosities
Horrify pure-blue dreams, startled to find
Themselves among the heavenly robes,
The linen which wraps Christ’s nakedness.

Her soul in distress, her face in the pillow
Muffling sobs, she tries to make
The last rays of tenderness endure,
And dribbles… Shadows fill houses and yards.

Et I’enfant ne peut plus. Elle s’agite, cambre
Les reins et d’une main ouvre le rideau bleu
Pour amener un peu la fraîcheur de la chambre
Sous le drap, vers son ventre et sa poitrine en feu…

V

A son réveil,—minuit,—la fenêtre était blanche.
Devant le sommeil bleu des rideaux illunés,
La vision la prit des candeurs du dimanche;
Elle avait rêvé rouge. Elle saigna du nez,

Et se sentant bien chaste et pleine de faiblesse
Pour savourer en Dieu son amour revenant
Elle eut soif de la nuit où s’exalte et s’abaisse
Le cœur, sous l’œil des cieux doux, en les devinant;

De la nuit, Vierge-Mère impalpable, qui baigne
Tous les jeunes émois de ses silences gris;
Elle eut soif de la nuit forte où le cœur qui saigne
Écoule sans témoin sa révolte sans cris.

Et faisant la Victime et la petite épouse,
Son étoile la vit, une chandelle aux doigts
Descendre dans la cour où séchait une blouse,
Spectre blanc, et lever les spectres noirs des toits.

VI

Elle passa sa nuit sainte dans des latrines.
Vers la chandelle, aux trous du toit coulait l’air blanc,
Et quelque vigne folle aux noirceurs purpurines,
En deçà d’une cour voisine s’écroulant.

La lucarne faisait un cœur de lueur vive
Dans la cour où les cieux bas plaquaient d’ors vermeils
Les vitres; les pavés puant l’eau de lessive
Souffraient l’ombre des murs bondés de noirs sommeils.

… … … … … … … … … … … … … … …

The child can take no more. She rises, reaches,
And her hand opens the blue curtain
To let the room’s freshness into her bed,
Down to her belly, on to her rioting breast…

V

When she awoke—midnight—the window was white.
Before the blue sleep of moonlit curtains
She saw visions of Sunday’s candour;
She’d been dreaming red. Blood poured

From her nose; and, feeling chaste and full of feebleness,
And to savour in God her love returning,
She hungered for night, when the heart rises
And falls, watched by gentle, guessed-at skies,

For night, impalpable Virgin Mother, bathing every
Young emotion in grey silences;
She thirsted for strong night when the bleeding heart
Oozes mute rebellion, seen by none.

And so, Victim both and little bride,*
Candle in hand, she went down to the courtyard
Where a blouse was drying; like a white ghost,
She raised ghosts from roofs, seen by her star.

VI

She kept her holy vigil in the latrines.
White air streamed through perforated roof;
Some wild purple-black vine straggled
Through cracks in a nearby courtyard wall.

The skylight threw a heart-shaped brightness
On the yard, where low skies plastered purple gold
On windows; paving stones reeked of laundry-water,
Spreading sulphur over dark, dream-crowded walls.

    … … … … … … … … … … … … … …

VII

Qui dira ces langueurs et ces pitiés immondes,
Et ce qu’il lui viendra de haine, ô sales fous,
Dont le travail divin déforme encor les mondes,
Quand la lèpre à la fin mangera ce corps doux?

    … … … … … … … … … … … …

VIII

Et quand, ayant rentré tous ses nœuds d’hystéries
Elle verra, sous les tristesses du bonheur,
L’amant rêver au blanc million des Maries,
Au matin de la nuit d’amour, avec douleur:

‘Sais-tu que je t’ai fait mourir? J’ai pris ta bouche,
Ton cœur, tout ce qu’on a, tout ce que vous avez;
Et moi, je suis malade: Oh! je veux qu’on me couche
Parmi les Morts des eaux nocturnes abreuvés!

‘J’étais bien jeune, et Christ a souillé mes haleines.
Il me bonda jusqu’à la gorge de dégoûts!
Tu baisais mes cheveux profonds comme les laines
Et je me laissais faire…ah! va, c’est bon pour vous,

‘Hommes! qui songez peu que la plus amoureuse
Est, sous sa conscience aux ignobles terreurs,
La plus prostituée et la plus douloureuse,
Et que tous nos élans vers vous sont des erreurs!

‘Car ma Communion première est bien passée.
Tes baisers, je ne puis jamais les avoir sus:
Et mon cœur et ma chair par ta chair embrassée
Fourmillent du baiser putride de Jésus!’

VII

Who’ll tell these languors, the piteous miseries,
The hate in store for her, when leprosy at last
Eats up her lovely body, you manic priests
Twisting the world out of shape?

… … … … … … … … … … … … …

VIII

When she’s unravelled her hysterias,
In the sadnesses of happiness, she’ll find
Her lover musing on a million white Marys,
The morning after love, in pain:

‘Do you know I made you die? I took your mouth,
Your heart, all, everything men have;
And now I’m sick. I want to be laid out
Among the dead refreshed by waters of night.

‘I was young, Christ soured my breath,
Choked me with loathing.
You kissed my hair as thick as wool,
And I let you… For you men

‘It’s so easy, with no thought that a woman deeply
In love, in the frightening filth of her conscience,
Is most prostituted, in greatest pain,
With no thought that our love for You is madness.

‘For my First Communion was long ago.
It’s as if I’ve never known your touch.
And my heart and flesh which your flesh has known
Crawl with the putrid kiss of Christ.’

IX

Alors l’âme pourrie et l’âme désolée
Sentiront ruisseler tes malédictions.
—Ils auront couché sur ta Haine inviolée,
Échappés, pour la mort, des justes passions.

Christ! ô Christ, éternel voleur des énergies
Dieu qui pour deux mille ans vouas à ta pâleur
Cloués au sol, de honte et de céphalalgies
Ou renversés les fronts des femmes de douleur.

Juillet 1871.

Le Bateau ivre

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs:
Des Peaux-rouges criards les avaient pris pour cibles
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J’étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages
Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées
Moi l’autre hiver plus sourd que les cerveaux d’enfants,
Je courus! Et les Péninsules démarrées
N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots
Qu’on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l’œil niais des falots!

Plus douce qu’aux enfants la chair des pommes sures
L’eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

IX

So then the rotted soul and the soul desolated
Will feel Your curses pouring down.
—They’ll have lain down with your pure Hate,
Casting aside true passion in favour of death.

Christ, eternal thief of energy
God who for two thousand years made suffering women
Worship your pallor, face to the ground,
Nailed by shame and migraine, or simply knocked down.

July 1871

Drunken Boat

I followed deadpan Rivers down and down,
And knew my haulers had let go the ropes.
Whooping redskins took my men as targets
And nailed them nude to technicolour posts.

I didn’t give a damn about the crews,
Or the Flemish wheat and English cotton.
Once the shindig with my haulers finished
I had the current take me where I wished.

In the furious riptides last winter,
With ears as tightly shut as any child’s,
I ran, and unanchored Peninsulas
Have never known such carnivals of triumph.

The storm blessed my maritime wakefulness.
Lighter than a cork I danced on the waves
Which some call eternal victim-breakers—
Ten blind nights free of idiot guiding flares.

Sweeter than sour apple-flesh to children
Green water slid inside my pine-clad hull
And washed me clean of vomit and cheap wine,
Sweeping away rudder-post and grapnel.

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d’astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend;

Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l’alcool, plus vastes que nos lyres
Fermentent les rousseurs amères de l’amour!

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants: je sais le soir,
L’Aube exaltée ainsi qu’un peuple de colombes
Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir!

J’ai vu le soleil bas, taché d’horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très-antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets!

J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l’éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs!

J’ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l’assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs!

J’ai heurté, savez-vous, d’incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D’hommes! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l’horizon des mers, à de glauques troupeaux!

J’ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan!
Des écroulements d’eaux au milieu des bonaces
Et les lointains vers les gouffres cataractant!

From that time on, I bathed in the Poem
Of the Sea, lactescent and steeped in stars,
Devouring green azures; where a drowned man
Like bleached flotsam sometimes sinks in a trance;

Where suddenly tinting the bluities,
Slow deliriums in shimmering light,
Fiercer than alcohol, vaster than lyres,
The bitter rednesses of love ferment.

I know skies splintered by lightning, breakers,
Waterspouts, undertows; I know the dusk,
And dawn, exalted like a host of doves—
And then I’ve seen what men believe they’ve seen.

I’ve seen low suns smeared with mystic horrors
Set fire to monster scars of violet;
Like actors in the very oldest plays
Slatted light shimmered, away on the waves.

Green nights I dreamed bedazzlements of snow,
A kiss rising to the sea’s eyes slowly,
Circulation of undiscovered saps,
Blue-yellow wakefulness of phosphorsongs.

For whole months on end I followed the swell
Charging the reefs like hysterical beasts,
Not thinking that luminous Maryfeet
Could force a muzzle onto breathy seas.

I struck, you know, amazing Floridas
Where flowers twine with panther eyes inside
Men’s skins! Rainbows flung like bridles under
Sea horizons harnessed the glaucous herds.

I saw great swamps seethe like nets laid in reeds
Where a whole Leviathan lay rotting,
Collapse of water in the midst of calm
And distances tumbling into nothing.

Glaciers, soleil d’argent, flots nacreux, cieux de braises!
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums!

J’aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d’or, ces poissons chantants.
—Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d’ineffables vents m’ont ailé par instants.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d’ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu’une femme à genoux…

Presque ile, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d’oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds
Et je voguais, lorsqu’à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons!

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l’ouragan dans l’éther sans oiseau
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N’auraient pas repêché la carcasse ivre d’eau;

Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur,
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes
Des lichens de soleil et des morves d’azur;

Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs;

Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais
Fileur éternel des immobilités bleues
Je regrette l’Europe aux anciens parapets!

Glaciers, silver suns, pearl seas, firecoal skies!
Hideous wreckages down in brown depths
Where enormous insect-tormented snakes
Crash from twisted trees, reeking with blackness.

I’d have liked to show children blue-water
Dorados, golden fish and fish that sing.
Foam-sprays of flowers cradled my drifting;
At times I flew on ineffable winds.

Sometimes, martyr tired of poles and wastelands,
My pitching was stilled by the sobbing sea
Which raised to me its yellow-sucker
Shadow-flowers—and I, like a woman, knelt.

Floating island where the brawls and guano
Of fierce albino birds bounced off my sides,
I sailed, while down among my fraying ropes
Drowned men descended backwards into sleep.

Now, I, boat tangled in the hair of bights,
Hurled high by hurricanes through birdless space,
Whom no protection-vessel in the world
Would fish up from the drink, half-drowned, half-crazed;

Free, smoking, got up in violet spume,
I, who holed the sky like a wall in flames
Which bears, good poet’s exquisite preserve,
Lichen of sun and cerulean snot;

Mad plank streaked with electric crescents, flanked
By dark formations of speeding sea-horse,
When Julys bludgeoned ultramarine skies
And pulverized them into scorching winds;

Trembling as I heard the faraway groans
Of rutting Behemoths and swirling storms;
Eternal spinner of blue stillnesses,
I long for Europe’s ancient parapets.

J’ai vu des archipels sidéraux! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur
—Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t’exiles,
Million d’oiseaux d’or, ô future Vigueur?—

Mais, vrai, j’ai trop pleuré! Les Aubes sont navrantes,
Toute lune est atroce et tout soleil amer:
L’âcre amour m’a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate! O que j’aille à la mer!

Si je désire une eau d’Europe, c’est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesses, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l’orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.

Les Chercheuses de poux

Quand le front de l’enfant, plein de rouges tourmentes,
Implore l’essaim blanc des rêves indistincts,
Il vient près de son lit deux grandes sœurs charmantes
Avec de frêles doigts aux ongles argentins.

Elles asseoient l’enfant devant une croisée
Grande ouverte où l’air bleu baigne un fouillis de fleurs.
Et dans ses lourds cheveux où tombe la rosée
Promènent leurs doigts fins, terribles et charmeurs.

Il écoute chanter leurs haleines craintives
Qui fleurent de longs miels végétaux et rosés
Et qu’interrompt parfois un sifflement, salives
Reprises sur la lèvre ou désirs de baisers.

I’ve seen star-sown islands cluster; others
Whose delirious skies summon sailors.
Do you sleep banished in the pit of night,
You myriad golden birds, the Strength to come?

I’ve wept too much, it’s true. Dawn breaks my heart.
All moons are atrocious, all suns bitter.
Acrid love has pumped me with drugged torpor.
Let my keel burst, let me go to the sea!

If I want Europe, it’s a dark cold pond
Where a small child plunged in sadness crouches
One fragrant evening at dusk, and launches
A boat, frail as a butterfly in May.

Steeped in your slow wine, waves, no more can I
Cadge rides in the cotton-freighters’ slipstream,
Nor brave proud lines of ensigns and streamers,
Nor face the prison-ships’ terrible eyes.

Lice-Seekers

When the boy’s head, full of red torment,
Pleads for white swarms of cloudy dreams,
Two charming big sisters approach his bed,
—Dainty fingers and silver nails.

They sit the child by an open window
Where blue air bathes a tumult of flowers,
And run enchanting, slender, awful
Fingers through his hair, weighted with dew.

He listens to the edgy music of their breath
Scented with the long rose-honey of plants,
Music broken sometimes by a hiss, saliva
Rescued from lips, longing for more lips;

Il entend leurs cils noirs battant sous les silences
Parfumés; et leurs doigts électriques et doux
Font crépiter parmi ses grises indolences
Sous leurs ongles royaux la mort des petits poux.

Voilà que monte en lui le vin de la Paresse,
Soupir d’harmonica qui pourrait délirer;
L’enfant se sent, selon la lenteur des caresses,
Sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer.

Tête de faune

Dans la feuillée, écrin vert taché d’or,
Dans la feuillée incertaine et fleurie
De fleurs splendides où le baiser dort,
Vif et crevant l’exquise broderie,

Un faune effaré montre ses deux yeux
Et mord les fleurs rouges de ses dents blanches.
Brunie et sanglante ainsi qu’un vin vieux
Sa lèvre éclate en rires sous les branches.

Et quand il a fui—tel qu’un écureuil—
Son rire tremble encore à chaque feuille
Et l’on voit épeuré par un bouvreuil
Le Baiser d’or du Bois, qui se recueille.

Oraison du soir

Je vis assis, tel qu’un ange aux mains d’un barbier,
Empoignant une chope à fortes cannelures,
L’hypogastre et le col cambrés, une Gambier
Aux dents, sous l’air gonflé d’impalpables voilures.

Tels que les excréments chauds d’un vieux colombier,
Mille Rêves en moi font de douces brûlures:
Puis par instants mon cœur triste est comme un aubier
Qu’ensanglante l’or jeune et sombre des coulures.

Hears the dark beat of eyelashes in the scented
Silence; and in his grey, narcotic letting-go,
The royal nails of their electric fingers
Softly make small lice crackle as they die.

The wine of Indolence wells up in him,
Delirium of harmonica sigh; on slow
Caressing tides, the child’s need to cry
Ebbs and flows, and flows and ebbs.

Faun’s Head

In the foliage, verdant jewel-case splashed with gold,
Among uncertain leaves where splendid
Flowers blossom under drowsy kisses,
Suddenly the exquisite tapestry is pierced—

A startled faun shows two eyes
And bites the red flowers with white teeth.
Stained brown with blood, like old wine,
His mouth cracks with laughter under trees.

And when he’s fled—like a squirrel—
His laugh remains, trembling in the leaves,
And then you see, startled by a bullfinch,
The Wood’s Golden Kiss settle again.

Evening Prayers

I live life seated, like an angel in a barber’s chair,
A fussy deep-ridged beer-mug in my hand,
Neck and hypogastrium bent, my pipe-smoke
Filling out the air like ghostly sails.

Like warm droppings on a dovecote floor,
My thousand Dreams softly incandesce;
Now and then my sad heart’s like alburnum wood
Bloodied by the dark, young gold of oozing sap.

Puis, quand j’ai ravalé mes rêves avec soin,
Je me tourne, ayant bu trente ou quarante chopes,
Et me recueille, pour lâcher l’âcre besoin:

Doux comme le Seigneur du cèdre et des hysopes,
Je pisse vers les cieux bruns, très haut et très loin,
Avec l’assentiment des grands héliotropes.

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu: voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes:
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d’ombre; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux;

Ô, Suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges:
—Ô l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux!—

‘L’étoile a pleuré…’

L’étoile a pleuré rose au cœur de tes oreilles,
L’infini roulé blanc de ta nuque à tes reins
La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles
Et l’Homme saigné noir à ton flanc souverain.

Then, having downed with care my thousand dreams
With thirty, forty foaming tankards, I prepare
Myself to answer Nature’s urgent call:

Sweet as the Lord of Cedar and Hyssop,*
I piss into brown skies, very high, very far,
Complicit with great heliotropes.

Vowels

A black, E white, I red, U green, O blue: vowels.
One day I’ll tell your embryonic births:
A, black fur-clad brilliant flies
Clustering round every cruel stench,

Defiles of darkness; E, blank spread of mists and tents,
Proud glacier spears, white kings, sigh of umbel;
I, purples, blood spat, lovely lips laughing
In anger or penitential ecstasies;

U, cycles, divine shudder of viridian seas,
Peace of pastures grazed by cattle, peace of high
Pensive foreheads rucked by alchemy;

O, the last Trumpet, strange crescendo blast,
Navigated silences of Worlds and Angels,
—O Omega, the violet radiance of Those Eyes.*

‘The star’s wept…’

The star’s wept pink deep inside your ears,
Infinity’s rolled white from your nape to your hips;
The sea’s formed russet beads round your vermilion breasts,
And Man’s bled black at your sovereign side.

Poèmes de l’Album Zutique

Lys

Ô balançoirs! ô lys! clysopompes d’argent!
Dédaigneux des travaux, dédaigneux des famines!
L’Aurore vous emplit d’un amour détergent!
Une douceur de ciel beurre vos étamines!

Armand Silvestre.
A. R.

Les Lèvres closes
Vu à Rome

Il est, à Rome, à la Sixtine,
Couverte d’emblèmes chrétiens,
Une cassette écarlatine
Où sèchent des nez fort anciens:

Nez d’ascètes de Thébaïde,
Nez de chanoines du Saint Graal
Où se figea la nuit livide,
Et l’ancien plain-chant sépulcral.

Dans leur sécheresse mystique,
Tous les matins, on introduit
De l’immondice schismatique
Qu’en poudre fine on a réduit.

Léon Dierx.
A. R.

Fête galante

Rêveur, Scapin
Gratte un lapin
Sous sa capote.

Poems from Album Zutique

Lilies

Lilies swaying, lillicrap,* silver clyster-pumps!
Scornful of hard work, of famines!
Dawn squirts you full of its detergent love!
A sweetness of skies butters your stamens!

Armand Silvestre
A. R.

Sealed Lips
Seen in Rome

There is, in the Sistine, Rome,
Covered in Christian emblems,
A little scarlet box wherein
A clutch of antique noses lies drying.

Noses of Theban ascetics,
And canons of the Holy Grail
In which white night congealed
And the old tomb-gloom plainsong.

Into their mystic aridity
Every morning schismatic
Filth is funnelled,
Ground to a fine dust.

Léon Dierx
A. R.

Fête galante

Scapin’s not with it,
Stroking a rabbit
Inside his jeans.

Colombina,
—Que l’on pina!—
—Do, mi,—tapote

L’œil du lapin
Qui tôt, tapin,
Est en ribote…

Paul Verlaine.

A. R.

‘J’occupais un wagon de troisième…’

J’occupais un wagon de troisième: un vieux prêtre
Sortit un brûle-gueule et mit à la fenêtre,
Vers les brises, son front très calme aux poils pâlis.
Puis ce chrétien, bravant les brocarts impolis,
S’étant tourné, me fit la demande énergique
Et triste en même temps d’une petite chique
De caporal,—ayant été l’aumônier chef
D’un rejeton royal condamné derechef;—
Pour malaxer l’ennui d’un tunnel, sombre veine
Qui s’offre aux voyageurs, près Soissons, ville d’Aisne.

‘Je préfère sans doute, au printemps…’

Je préfère sans doute, au printemps, la guinguette
Où des marronniers nains bourgeonne la baguette,
Vers la prairie étroite et communale, au mois
De mai. Des jeunes chiens rabroués bien des fois
Viennent près des Buveurs triturer des jacinthes
De plate-bande.