De l'écoulement du temps, et des transformations qui le gouvernent. On sème le blé, et il monte. (Si les filles vont au bois, le curé est content, à cause des baptêmes.)
Ainsi, naissent lentement les chants populaires, les danses et les beaux meubles. Villages du Moyen Age, où l'écoulement avait un sens. Où l'homme faisait partie d'une lignée – et où les morts étaient présents, grâce à l'église. Les morts, éléments de durée. Mais nos morts sont des cases vides. Et notre été n'a rien à voir avec l'automne, ce sont des saisons juxtaposées. Hommes démantelés d'aujourd'hui ! Et Giraudoux croit sauver l'homme par l'intelligence. Mais l'intelligence, qui démonte et juxtapose les morceaux (quand elle ne s'amuse pas, par jeu, à en fausser l'arrangement pour y gagner du pittoresque), perd le sens de l'essentiel. Quand on analyse des « états », on ne saisit plus rien de l'homme.
Je ne suis ni vieux ni jeune. Je suis celui qui passe de la jeunesse à la vieillesse. Je suis quelque chose qui se forme. Je suis un vieillissement. Une rose n'est pas quelque chose qui éclôt, s'ouvre et se fane. Ça, c'est une description pédagogique. Une analyse qui tue la rose. Une rose, ce n'est pas des états successifs. Une rose, c'est une fête un peu mélancolique.
Je sais très bien ce que je veux dire, mais il faudra que je réfléchisse pour être clair.
Ce théâtre aux armées. Dans la guerre... Moi, je veux bien mourir pour « alimenter », mais non pour sauver Milton. Je n'ai rien à faire avec Milton. Je suis triste, à cause de cette drôle de planète que j'habite. À cause de tout ce que je ne sais pas comprendre. (...) Je suis las. Mais d'une lassitude très inexplicable. Je la dois sans doute, en partie à J...
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