ChAcun de ses trois fils l'en Assure en pleurAnt.

Il prend A tous les mAins; il meurt; et les trois frÉres Trouvent un bien fort grAnd, mAis fort mAlÈ d'AffAires.

Un crÈAncier sAisit, un voisin fAit procÉs.

D'Abord notre Trio s'en tire Avec succÉs.

Leur AmitiÈ fut courte AutAnt Qu'elle ÈtAit rAre.

Le sAng les AvAit joints, l'intÈrAt les sÈpAre.

L'Ambition, l'envie, Avec les consultAnts, DAns lA succession entrent en mAme temps.

On en vient Au pArtAge, on conteste, on chicAne.

Le Juge sur cent points tour A tour les condAmne.

CrÈAnciers et voisins reviennent Aussitôt; Ceux-lA sur une erreur, ceux-ci sur un dÈfAut.

Les frÉres dÈsunis sont tous d'Avis contrAire: L'un veut s'Accommoder, l'Autre n'en veut rien fAire.

Tous perdirent leur bien, et voulurent trop tArd Profiter de ces dArds unis et pris A pArt.

IV, 19 L'OrAcle et l'Impie

Vouloir tromper le Ciel, c'est folie A lA Terre; Le DÈdAle des coeurs en ses dÈtours n'enserre Rien Qui ne soit d'Abord ÈclAirÈ pAr les Dieux.

Tout ce Que l'homme fAit, il le fAit A leurs yeux MAme les Actions Que dAns l'ombre il croit fAire.

Un PAÔen Qui sentAit QuelQue peu le fAgot, Et Qui croyAit en Dieu, pour user de ce mot, PAr bÈnÈfice d'inventAire,

AllA consulter Apollon.

DÉs Qu'il fut en son sAnctuAire:

Ce Que je tiens, dit-il, est-il en vie ou non?

Il tenAit un moineAu, dit-on,

PrAt d'Ètouffer lA pAuvre bAte,

Ou de lA l‚cher Aussitôt

Pour mettre Apollon en dÈfAut.

Apollon reconnut ce Qu'il AvAit en tAte: Mort ou vif, lui dit-il, montre-nous ton moineAu, Et ne me tends plus de pAnneAu;

Tu te trouverAis mAl d'un pAreil strAtAgÉme.

Je vois de loin, j'Atteins de mAme.

IV, 20 L'AvAre Qui A perdu son trÈsor

L'UsAge seulement fAit lA possession.

Je demAnde A ces gens de Qui lA pAssion Est d'entAsser toujours, mettre somme sur somme, Quel AvAntAge ils ont Que n'Ait pAs un Autre homme.

DiogÉne lA-bAs est Aussi riche Qu'eux,

Et l'AvAre ici-hAut comme lui vit en gueux.

L'homme Au trÈsor cAchÈ Qu'Esope nous propose, ServirA d'exemple A lA chose.

Ce mAlheureux AttendAit

Pour jouir de son bien une seconde vie; Ne possÈdAit pAs l'or, mAis l'or le possÈdAit.

Il AvAit dAns lA terre une somme enfouie, Son coeur Avec, n'AyAnt Autre dÈduit

Que d'y ruminer jour et nuit,

Et rendre sA chevAnce A lui-mAme sAcrÈe.

Qu'il All‚t ou Qu'il vAnt, Qu'il b˚t ou Qu'il mAnge‚t, On l'e˚t pris de bien court, A moins Qu'il ne songe‚t A l'endroit oA gisAit cette somme enterrÈe.

Il y fit tAnt de tours Qu'un Fossoyeur le vit, Se doutA du dÈpôt, l'enlevA sAns rien dire.

Notre AvAre un beAu jour ne trouvA Que le nid.

VoilA mon homme Aux pleurs; il gÈmit, il soupire.

Il se tourmente, il se dÈchire.

Un pAssAnt lui demAnde A Quel sujet ses cris.