Mais cette circonstance ne coïncide pas exactement avec l’indication du texte de Dante ; en sorte que d’autres pensent qu’il s’agit de saint Ambroise, de Lactance ou de saint Paulin de Nola.
[122] Boèce (470?-525), moraliste, auteur d’un traité De la Consolation philosophique ; il mourut en prison et fut enterré à Pavie, dans l’église de San Pietro in Ciel d’Oro ou Cieldauro.
[123] Isidore de Séville (5607-6367), auteur encyclopédique très estimé durant le Moyen Age ; Bède le Vénérable (674-735), auteur d’ouvrages historiques et philosophiques ; Richard de Saint-Victor ( ? -1173?), théologien, nommé parfois le Grand Contemplateur.
[124] Siger de Brabant (1226?-12847), professeur de philosophie à Paris, rue du Fouarre, où avaient lieu certains cours de philosophie de l’Université. Ses propositions philosophiques furent condamnées en 1277 par l’évêque de Paris. Il alla se défendre devant la Curie, et en fut
absous mais tenu sous surveillance, et finit assassiné à Orvieto. Nombre de ses propositions sentaient l’hérésie averroïste ; mais il déclara accepter par la foi ce qu’il ne pouvait affirmer par le moyen de la philosophie, et il semble que ce fut ce qui le sauva. Les termes qu’emploie Dante à son sujet ne sont pas clairs. On ne sait au juste pourquoi Siger trouvait la mort trop lente : peut-être est-ce une allusion à l’époque de ses malheurs, qui ne finirent qu’avec sa mort Les « vérités » qu’il syllogisait à Paris sont aussi étranges II est certain que parmi les 219 propositions condamnées en 1277, il y en avait qui n’étaient pas hétérodoxes, et que saint Thomas lui-même, disciple et puis confrère de Siger, allait soutenir par la suite. Les commentateurs pensent que c’est à ces vérités-là que se réfère le poète. Il n’en reste pas moins que Siger, réputé averroïste et auteur de propositions particulièrement audacieuses, a non seulement sa place au Paradis, mais aussi sa part dans l’éloge que fait, des plus grands noms de la théologie, saint Thomas d’Aquin : il serait difficile de lui accorder un meilleur certificat d’orthodoxie.
[125] Les raisonnements, les principes dont ils tiennent compte dans leur vie de tous les jours.
[126] Ce sont les deux passages du premier discours de saint Thomas, que nous venons de signaler, et que Dante voudrait se faire expliquer maintenant. Saint Thomas répondra d’abord, le long de tout ce chant, à la première question.
[127] pour que l’Église, épouse du Christ, suive mieux la route du Seigneur.
[128] Le premier est saint François et le second, saint Dominique. C’est saint Thomas, qui avait été dominicain, qui fera l’éloge du premier ; plus loin, ce sera saint Bonaventure, franciscain, qui prononcera celui de saint Dominique. Cependant, à la fin de ces deux éloges, on fait la critique de la décadence monastique et des mœurs corrompues des moines : et c’est alors son propre ordre que chacun des orateurs critiquera, par souci de délicatesse sans doute.
[129] La colline d’Assise, assise entre le Topino et le Chiascio : cette dernière rivière prend sa naissance dans la montagne de Gubbio, où saint Ubald Baldassini fut évêque de 1129 à 1160. Les villes citées plus loin entourent Assise ; mais il n’est pas clair si l’on doit entendre par « joug » la position de Gualdo et de Nocera au milieu de montagnes inhospitalières, ou leur situation politique.
[130] Ainsi qu’il est expliqué plus loin, cette dame que François aima tant s’appelait Pauvreté.
[131] Jésus-Christ.
[132] Amyclas, pauvre pêcheur dont parlait Lucain, dormait tranquillement, la porte ouverte, durant les guerres civiles, et n’ayant rien à perdre, il ne se troubla nullement lorsqu’il vit César entrer à l’improviste dans sa cabane.
[133] Parce que le Christ est sorti nu de ce monde ; peut-être aussi parce que la pauvreté, en tant que vertu recherchée et souhaitée, avait disparu avec lui.
[134] Ce sont là les premiers disciples de saint François : Bernard de Quintavalle, qui donna tous ses biens pauvres en 1209 ; Gilles, qui mourut en 1273 ; Sylvestre prêtre à Assise, qui se distingua d’abord par son amour de l’argent, mais qui se repentit par la suite et suivit les pas du saint.
[135] pierre Bernardoni, son père, était simple marchand
[136] Ou, pour mieux dire, la première approbation, fut que verbale, et qui date de 1210.
[137] La seconde approbation de la règle franciscaine fut accordée en 1223 par le pape Honorius III.
[138] Pendant une mission qu’il accomplit en 1219.
[139] Les stigmates de saint François apparurent pendant son séjour sur le Mont-Verna, en 1224.
[140] Saint Dominique.
[141] Iris, fille de Thaumas (cf. Purgatoire, note 235), était la servante de Junon.
[142] Écho, amoureuse de Narcisse.
[143] Avec la même simultanéité des yeux qui s’ouvrent et se ferment en même temps.
[144] Comme l’aimant suit l’étoile du Nord.
[145] En Espagne, où naît le zéphyr, vent de l’ouest, et où soleil plonge dans les vagues pendant la nuit, pour disparaître dans l’inconnu qui règne au-delà de Finisterre. Saint Dominique est né à Calaruega, en Vieille-Castille.
[146] L’écu d’armes des rois de Castille porte écartelé, avec lion au premier et au quatrième quartier, et un château dans les deux autres.
[147] La légende veut que sa mère, enceinte de lui, ait rêvé ‘elle allait donner naissance à un chien blanc et noir, portant dans la bouche un flambeau allumé : allusion visible à l’habit des dominicains et à leur mission de propagation de la foi.
[148] Le baptême.
[149]
Dominicus, forme latine du nom du saint, signifie « appartenant au Seigneur » .
[150] Son premier amour fut l’amour de la pauvreté. On remarquera qu’ici et ailleurs, Dante fait rimer le nom du Christ avec lui-même, ne trouvant pas d’autre rime digne pour son nom.
[151] La terre nue a toujours été symbole de la pauvreté.
[152] Félix signifie « heureux » en latin. Jeanne vient d’un nom hébreu qui signifie « Grâce de Dieu » .
[153] Henri de Suze (?-1271), évêque d’Ostie, dit pour cette raison l’Ostiense, auteur d’un commentaire des Décrétâtes qui servait dans l’enseignement du droit canon ; Thadée d’Alderotto (1215?-1295), médecin de Florence. Ceux qui étudient de tels auteurs le font évidemment parce qu’ils poursuivent quelque intérêt matériel, en contraste la « manne réelle » de la sagesse théologique.
[154] Le siège de Rome. Le pape qui forlignait en 1300 était Boniface VIII, mort en 1303.
[155] Dominique ne demanda pas au Saint-Siège des avantages matériels, mais l’approbation de sa règle, qui lui fut accordée par Honorius III, en 1216.
[156] L’Ordre des dominicains, les dominicaines, et le Tiers-Ordre de Saint-Dominique.
[157] Le sillon tracé par saint François lui-même ; cette interprétation semble s’imposer, mais l’expression du poète ne brille pas par la précision.
[158] Les fûts remplis de bon vin font du tartre ; si le vin est mauvais, ou si le fût n’est pas propre, celui-ci moisit.
[159] II y a encore de bons franciscains. Il ne faut pourtant pas les chercher dans Casai de Montferrat, patrie de Frère Ubertino de Todi, chef des spirituels, qui prétendaient « raidir » exagérément la doctrine de l’ordre et maintenir avec sévérité la rigueur de la règle ; ni dans Acquasparta, patrie de Matteo Bentivenga, ministre général de l’ordre et cardinal, chef du parti des conventuels, qui voulaient adoucir et relâcher la règle dictée par le fondateur de l’ordre.
[160] Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, ministre général de son ordre et cardinal, appelé aussi le Docteur séraphique, fut auteur d’un grand nombre d’ouvrages théologiques. Il dit avoir toujours méprisé les choses du monde et les avantages matériels, qui sont symbolisés par la main gauche.
[161] Augustin, qui mourut en même temps que saint François et Illuminato de Rieti, mort vers 1280, furent des compagnons de la première heure du saint d’Assise. Ils font partie, comme tous ceux que saint Bonaventure nomme en les montrant à Dante, de la ronde qui vient de approcher avec ce saint, et qui forment, avec le chœur de saint Thomas d’Aquin, les « vingt-quatre fleurons » déjà Mentionnés plus haut.
[162] Hugues de Saint-Victor (10977-1141), célèbre théologien mystique ; Pierre le Mangeur (7-1179), chancelier de l’Université de Paris, auteur d’une Histoire scolastique non moins célèbre ; Pierre l’Espagnol (1226-1277), en réalité d’origine portugaise, élu pape en 1276 sous le nom de Jean XXI, auteur de « douze livres » intitulés Summulae logicales.
[163] Nathan s’illustra par les reproches qu’il adressa à David, au sujet de la femme et de la mort d’Urie ; saint Jean Chrysostome (3477-407), patriarche de Constantinople, l’un des plus grands théologiens de Église orientale ; saint Anselme (10337-1109), abbé de Canterbury, bénédictin ; Élius Donat, grammairien du IVe siècle après J.-C., auteur d’une Ars grammatica qui servit de manuel scolaire pendant de longs siècles.
[164] Raban Maur (7767-856), archevêque de Mayence et écrivain très fécond ; Joachim de Celico en Calabre, fondateur en 1189 d’un nouvel ordre et abbé du couvent de Fiore, fut commentateur de l’Apocalypse et passe pour avoir été auteur d’une série de prophéties qui circulèrent et s’imprimèrent souvent jusqu’au XVIe siècle.
[165] Il faut beaucoup d’imagination pour voir tout ce Dante veut montrer dans ces vers. Comme les deux rond d’esprits bienheureux, qui sont comme deux fois douze flambeaux, ont repris leur danse, l’une tournant dans un sens opposé à celui de l’autre, il veut rendre sensible leu mouvement lumineux par la comparaison avec des étoiles. Il faut voir quinze étoiles, qui feront vingt-quatre avec les sept de la Grande Ourse et les deux plus importantes de la Petite Ourse (figurée ici par le pavillon d’un cor) ; imaginer ces étoiles formant deux guirlandes pareilles à la constellation appelée Couronne d’Ariane ; et supposer que les deux guirlandes lumineuses tournent l’une dans l’autre, mais en sens contraire.
[166] Rivière en Toscane. Il faut croire que son cours n’était pas rapide du temps du poète : c’est ce dont nous assurent les commentateurs. Même s’il avait été aussi rapide qu’aujourd’hui, cela ne compromettrait nullement la comparaison.
[167] Par saint Thomas d’Aquin. Il expliquera au poète son second doute ; cf. plus haut, notes 119 et 126.
[168] Dante pense qu’Adam, qui fut la création immédiate de Dieu, aussi bien que Jésus-Christ, dont le sacrifice rachète « l’avant » et « l’après » , et pèse plus que tout le poids des péchés des hommes, et qui est Dieu lui-même, eurent toute l’intelligence que l’on peut avoir ; ce qui contredit l’affirmation de Thomas, selon laquelle Salomon n’eut pas de second. Il faut ajouter que le nom de Salomon n’a pas été prononcé, et qu’aucun indice ne permet croire que le poète l’avait déjà reconnu.
[169] Dieu se voit et se conçoit lui-même à travers son Fils qui est le Verbe, et qu’il engendre par le moyen de l’amour, qui est le Saint-Esprit.
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