Lady Roxana

Lady Roxana
Daniel Defoe
(Traducteur:
M. B.-H.-G. de Saint-Heraye)
Publication: 1724
Catégorie(s): Fiction
Source: http://www.ebooksgratuits.com
A Propos Defoe:
Daniel Defoe was an English writer, journalist and spy, who
gained enduring fame for his novel Robinson Crusoe. Defoe is
notable for being one of the earliest practitioners of the novel
and helped popularize the genre in Britain. In some texts he is
even referred to as one of the founders, if not the founder, of the
English novel. A prolific and versatile writer, he wrote over five
hundred books, pamphlets, and journals on various topics (including
politics, crime, religion, marriage, psychology and the
supernatural). He was also a pioneer of economic journalism.
Source: Wikipedia
Disponible sur Feedbooks Defoe:
Robinson Crusoé -
Tome I (1836)
Robinson Crusoé -
Tome II (1836)
Moll
Flanders (1722)
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Notice sur Daniel Defoe
Il n’est pas rare, en littérature, qu’un livre
immortalise un homme et tue l’œuvre entier de l’écrivain. L’abbé
Prévôt est l’auteur de Manon Lescaut, Bernardin de
Saint-Pierre l’auteur de Paul et Virginie, Goldsmith
l’auteur du Vicaire de Wakefield, et Daniel Defoe l’auteur
de Robinson Crusoe. On ne s’inquiète pas de savoir si ces
chefs-d’œuvre populaires sont, comme la fleur de l’aloès, une
éclosion magnifique, mais solitaire, ou s’ils sont préparés,
amenés, soutenus et comme expliqués par une série d’autres ouvrages
de moindre mérite, sans doute, mais d’un intérêt encore bien vif,
puisqu’ils marquent les phases de l’évolution d’un grand esprit.
Nul plus que Defoe n’a souffert de ce dédain superbe de la
postérité. Nul plus que lui n’a des titres à entrer dans cette
galerie des auteurs de chefs-d’œuvre et de curiosités littéraires
qu’on ignore ou dont on ne se souvient pas.
Daniel Defoe naquit à Londres en 1663. Il eut
pour père un boucher. Il reçut une solide instruction. Son père
était un dissenter ou dissident ; c’est-à-dire un
ennemi de l’Église anglicane officielle. L’instruction est souvent
tenue en plus haute estime dans les sectes que dans l’Église
dominante. Les raisons en seraient faciles à donner ; mais
elles sont aussi faciles à comprendre, et les exposer nous
entraînerait trop loin. Il serait également trop long de raconter
comment Daniel Defoe, destiné d’abord au commerce de la bonneterie,
jeta, si l’on veut me permettre cette application particulière
d’une phrase leste et banale, ses bonnets par dessus les moulins,
et, dès l’âge de 21 ans, s’annonça comme publiciste par un pamphlet
où il prend parti pour la civilisation contre la barbarie, et
montre à ses contemporains que la haine du catholicisme ne doit pas
leur faire souhaiter de voir l’Autriche engloutie sous l’inondation
des Turcs.
Il est dès lors lancé dans la politique
militante, à ses risques et périls ; et il ne s’y ménage pas.
Complice du duc de Monmouth, et agent actif de la révolution de
1688, auteur d’un poème où il prouve que le devoir d’un
véritable anglais est de reconnaître Guillaume d’Orange,
conseiller du nouveau roi, agitateur parlementaire (Pétition de
la Légion, 1701), il acquiert, sous la reine Anne, une
notoriété, qu’il paya cher, par la publication de son pamphlet,
The shortest way with the Dissenters (« Le plus court
chemin pour en finir avec les Dissidents »), ironie sanglante
où il propose la pendaison comme unique remède, et dont les
conformistes conçurent une rage d’autant plus grande qu’ils avaient
pris d’abord Defoe pour un des leurs, et sa cruauté dérisoire pour
un zèle de bon aloi. Leur déconvenue se traduisit par le pilori et
la prison dont leur tolérance gratifia l’auteur.
Dans sa cellule de Newgate, celui-ci parvint,
non seulement à écrire, mais à faire publier un journal politique
et satirique, que toute la presse militante du monde entier peut
fièrement revendiquer pour aïeul ; car, s’il y avait déjà
quelques feuilles de nouvelles ou d’adresses, rien de pareil
n’existait encore. Ce journal, The Review (« La
Revue »), dont le premier numéro parut le 19 février 1704, fut
d’abord bi-hebdomadaire. À partir de l’année suivante, il se publia
trois fois par semaine, et dura neuf ans. Il n’a jamais été
réimprimé. Ce serait pourtant une grande curiosité, car on n’en
connaît, paraît-il, qu’un exemplaire complet, jalousement gardé
dans une bibliothèque particulière.
Le reste de sa vie politique, quels qu’en
soient les revirements et les péripéties, ne doit pas nous arrêter
ici où nous avons à donner quelques notes bibliographiques et non
pas à faire une biographie. Nous n’avons pas davantage à prendre
parti dans la controverse qui vient de s’élever sur la question de
savoir si Defoe fut un héros ou un coquin. Tout en croyant, cette
fois encore, que la vérité se tient entre les opinions extrêmes, il
nous suffira de rappeler qu’après avoir été de nouveau condamné à
la prison et à l’amende (20,000 francs, il passa les quinze
dernières années de sa vie occupé de travaux littéraires dont le
nombre et la valeur ne l’empêchèrent pas de mourir dans la misère,
à l’âge de soixante-dix ans (1731).
Peu d’écrivains furent aussi féconds. L’œuvre
de Dumas, à laquelle tant de collaborateurs mirent la main, est à
peine comparable comme quantité à celle de Daniel Defoe, lequel
n’eut jamais, que je sache, ni rédacteurs, ni préparateurs. On
compte qu’il écrivit deux cent cinquante volumes et brochures,
parmi lesquels, sans parler de Robinson Crusoe, plusieurs
romans de longue haleine, tels que : La vie, les aventures
et les pirateries du capitaine Singleton ; la Vie du colonel
Jack ; les Mémoires d’un cavalier ; la Vie de Moll
Flanders ; la Vie et les aventures de Duncan Campbell,
etc. Citons encore, dans des genres divers : l’Histoire du
Diable, l’Histoire de la Grande Peste de Londres,
morceau resté classique, le Nouveau voyage autour du
Monde, etc., etc.
Les œuvres de Defoe n’ont jamais été réunies
en une collection complète. L’édition en 4 vol. in-8°, de Londres,
1810, est bien insuffisante ; il en est de même de celle que
l’on trouve à la Bohn’s Standard Library, en 7 volumes, la
seule que le public puisse aujourd’hui facilement se procurer. On
en annonce heureusement une édition complète, moins les écrits
périodiques, en vingt-deux volumes, chez MM. Bickers et
fils.
Le roman dont nous offrons pour la première
fois une traduction, exacte et complète, au public français, est,
avec Moll Flanders, l’œuvre la plus remarquable de Defoe,
romancier. Encore une fois, je laisse à part Robinson
Crusoe, livre unique, que tout le monde connaît, sans doute,
mais qu’il me faudrait bien plus de pages que je n’en ai à ma
disposition pour faire connaître ici.
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