La famille, protégée par l’abbé de Montesquiou, ministre de l’Intérieur, déménage.

1822. Études au collège Charlemagne à Paris, où Gautier se lie avec Gérard de Nerval.

1829. Il fréquente l’atelier du peintre Rioult. Après avoir été tenté par l’art, il décide de se vouer à la littérature.

1830. En février, il participe à la « bataille d’Hernani », vêtu de son célèbre gilet rouge. Nerval le présente à Victor Hugo, dont il devient aussi le voisin : il s’installe avec sa famille place Royale (actuelle place des Vosges) à côté de la maison du maître. Le 28 juillet, en pleine révolution, est mis en vente son volume de Poésies, dans l’indifférence générale. Le père de Gautier est ruiné par la révolution de Juillet.

1831-1833. Gautier fréquente le Petit Cénacle, formé d’écrivains et d’artistes, dont Gérard de Nerval, Pétrus Borel, Auguste Maquet, Philothée O’Neddy, le sculpteur Jehan Duseigneur, le graveur Célestin Nanteuil. Il décrit avec ironie ce milieu dans Les Jeunes-France, écrit son premier conte fantastique inspiré d’E.T.A. Hoffmann, La Cafetière, et poursuit son œuvre poétique avec Albertus ou l’Âme et le Péché, légende théologique.

1834. Installation impasse du Doyenné, dans l’un des bâtiments qui occupaient à l’époque la place du Carrousel, avec Nerval, Arsène Houssaye et le peintre Camille Rogier. Il entreprend la publication, dans La France littéraire, d’une série d’Exhumations littéraires consacrée à des écrivains des xve, xvie et xviie siècles ; elle est publiée en volume en 1844 sous le titre Les Grotesques. Ces articles furent accusés d’immoralité par Le Constitutionnel, une affaire judiciaire s’ensuivit qui dégoûta le jeune romantique.

1835. En fin d’année, parution de Mademoiselle de Maupin, son premier roman. Peu de succès, malgré les éloges de Balzac. Scandale de la préface, qui attaque le journalisme vertueux et prône un art désintéressé : « Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien. Tout ce qui est utile est laid. »

1836. Il publie La Morte amoureuse dans une revue de Balzac. En juillet, il voyage en Belgique avec Nerval. Le 29 novembre, Eugénie Fort lui donne un fils, baptisé Théophile Gautier (on l’appellera Toto) et reconnu par son père après un duel avec le frère d’Eugénie. Gautier, qui entretient une autre liaison avec une Victorine, s’était refusé d’épouser Eugénie. Gautier se lance définitivement dans le journalisme, devenant collaborateur régulier de La Presse d’Émile de Girardin : il y fera pendant dix-neuf ans la critique des théâtres et des Salons.

1838-1839. Il publie de la poésie, La Comédie de la mort, des contes, Fortunio, La Pipe d’opium, Une nuit de Cléopâtre, La Toison d’or, la pièce de théâtre Une larme du diable.

1840. Gautier part pour l’Espagne, où il visite Tolède, Madrid et le Sud du pays. Ses impressions de voyage paraissent dans La Presse, puis seront réunies dans Voyage en Espagne. Il publie Le Chevalier double et Le Pied de momie.

1841. Création à l’Opéra de Paris de Giselle ou les Willis, ballet dont Gautier a écrit le livret, dansé par Carlotta Grisi. Il publie Deux acteurs pour un rôle.

1842. Nommé chevalier de la Légion d’honneur.