D’autres jonglèrent avec une boule, deux boules, trois
boules, en avant, en arrière, les bras croisés, à cheval ou debout
sur les reins d’une des femmes de la troupe ; une même, la
plus habile, se mit des œillères comme Tmei, déesse de la justice,
pour se rendre aveugle, et reçut les globes dans ses mains sans en
laisser tomber un seul. Ces merveilles laissèrent le Pharaon
insensible. Il ne prit pas plus de goût aux prouesses de deux
combattants qui, le bras gauche garni d’un ceste, s’escrimaient
avec des bâtons. Des hommes lançant dans un bloc de bois des
couteaux dont la pointe se fichait à la place désignée d’une façon
miraculeusement précise ne l’amusèrent pas davantage. Il repoussa
même l’échiquier que lui présentait en s’offrant pour adversaire la
belle Twéa, qu’ordinairement il regardait d’un œil favorable ;
en vain Amensé, Taïa, Hont-Reché essayèrent quelques caresses
timides ; il se leva, et se retira dans ses appartements sans
avoir prononcé un mot.
Immobile sur le seuil se tenait le serviteur qui avait, pendant
le défilé triomphal, remarqué l’imperceptible geste de Sa
Majesté.
Il dit : « O roi aimé des dieux, je me suis détaché du
cortège, j’ai traversé le Nil sur une frêle barque de papyrus, et
j’ai suivi la cange de la femme sur laquelle ton regard d’épervier
a daigné s’abattre : c’est Tahoser, la fille du prêtre
Pétamounoph ! » Le Pharaon sourit et dit :
« Bien ! je te donne un char et ses chevaux, un
pectoral en grains de lapis-lazuli et de cornaline, avec un cercle
d’or pesant autant que le poids de basalte vert. » Cependant
les femmes désolées arrachaient les fleurs de leur coiffure,
déchiraient leurs robes de gaze, et sanglotaient étendues sur les
dalles polies qui reflétaient comme des miroirs l’image de leurs
beaux corps, en disant : « Il faut qu’une de ces maudites
captives barbares ait pris le cœur de notre
maître ! »
Chapitre 5
Sur la rive gauche du Nil s’étendait la villa de Poëri, le jeune
homme qui avait tant troublé Tahoser, lorsque, en allant voir la
rentrée triomphale du Pharaon, elle était passée dans son char,
traîné par des bœufs, sous le balcon où s’appuyait indolemment le
beau rêveur.
C’était une exploitation considérable, tenant de la ferme et de
la maison de plaisance, et qui occupait, entre les bords du fleuve
et les premières croupes de la chaîne libyque, une vaste étendue de
terrain que recouvrait, à l’époque de l’inondation, l’eau rougeâtre
chargée du limon fécondant, et dont, pendant le reste de l’année,
des dérivations habilement pratiquées entretenaient la
fraîcheur.
Une enceinte de murs en pierre calcaire tirée des montagnes
voisines enfermait le jardin, les greniers, le cellier et la
maison ; ces murs, légèrement inclinés en talus, étaient
surmontés d’un acrotère à pointes de métal capable d’arrêter
quiconque eût essayé de les franchir. Trois portes, dont les valves
s’accrochaient à de massifs piliers décorés chacun d’une
gigantesque fleur de lotus plantée au sommet de son chapiteau,
coupaient la muraille sur trois de ses pans ; à la place de la
quatrième porte s’élevait le pavillon, regardant le jardin par une
de ses façades, et la route par l’autre.
Ce pavillon ne ressemblait en aucune manière aux maisons de
Thèbes : l’architecte qui l’avait bâti n’avait pas cherché la
forte assiette, les grandes lignes monumentales, les riches
matériaux des constructions urbaines, mais bien une élégance
légère, une simplicité fraîche, une grâce champêtre en harmonie
avec la verdure et le repos de la campagne.
Les assises inférieures, que le Nil pouvait atteindre dans ses
hautes crues, étaient en grés, et le reste en bois de sycomore. De
longues colonnes évidées, d’une extrême sveltesse, pareilles aux
hampes qui portent des étendards devant les palais du roi,
partaient du sol et filaient d’un seul jet jusqu’à la corniche à
palmettes, évasant sous un petit cube leurs chapiteaux en calice de
lotus.
L’étage unique élevé au-dessus du rez-de-chaussée n’atteignait
pas les moulures bordant le toit en terrasse, et laissait ainsi un
étage vide entre son plafond et la couverture horizontale de la
villa.
De courtes colonnettes à chapiteaux fleuris, séparées de quatre
en quatre par les longues colonnes, formaient une galerie à
claire-voie autour de cette espèce d’appartement aérien ouvert à
toutes les brises.
Des fenêtres plus larges à la base qu’au sommet de leur
ouverture, suivant le style égyptien, et se fermant avec de doubles
vantaux, donnaient du jour au premier étage. Le rez-de-chaussée
était éclairé par des fenêtres plus étroites et plus
rapprochées.
Au-dessus de la porte, décorée de deux moulures d’une forte
saillie, se voyait une croix plantée dans un cœur et encadrée par
un parallélogramme tronqué à sa partie inférieure pour laisser
passer ce signe de favorable augure dont le sens, comme chacun
sait, est « la bonne maison ».
Toute cette construction était peinte de couleurs tendres et
riantes, les lotus des chapiteaux s’échappaient alternativement
bleus et roses de leurs capsules vertes ; les palmettes des
corniches colorées d’un vernis d’or s’inscrivaient sur un fond
d’azur ; les parois blanches des façades faisaient valoir les
encadrements peints des fenêtres, et des filets de rouge et de vert
prasin dessinaient des panneaux ou simulaient des joints de
pierre.
En dehors du mur d’enceinte, qu’affleurait le pavillon, se
dressait une rangée d’arbres taillés en pointe et formant un rideau
pour arrêter le vent poudreux du sud, toujours chargé des ardeurs
du désert.
Devant le pavillon verdoyait une immense plantation de
vignes ; des colonnes de pierre aux chapiteaux de lotus,
symétriquement distancées, dessinaient dans le vignoble des allées
qui se coupaient à angle droit ; les ceps jetaient de l’une à
l’autre leurs guirlandes de pampres, et formaient une suite
d’arceaux en feuillage sous lesquels on pouvait se promener la tête
haute. La terre, ratissée avec soin et ramenée en monticule au pied
de chaque plant, faisait ressortir par sa couleur brune le vert gai
des feuilles, où jouaient des oiseaux et des rayons.
De chaque côté du pavillon, deux bassins oblongs laissaient
flotter sur leurs miroirs transparents des fleurs et des oiseaux
aquatiques. Aux angles de ces bassins, quatre grands palmiers
déployaient comme une ombrelle, à l’extrémité de leur tronc sculpté
en écailles, leur verte auréole de feuilles.
Des compartiments, régulièrement tracés par des sentiers
étroits, divisaient le jardin autour du vignoble, marquant la place
à chaque culture. Dans une sorte d’allée de ceinture qui permettait
de faire le tour de l’enclos, les palmiers-doums alternaient avec
les sycomores ; des cariés étaient plantés de figuiers, de
pêchers, d’amandiers, d’oliviers, de grenadiers et autres arbres à
fruit ; des portions n’avaient reçu que des arbres d’agrément,
tamaris, acacias, cassies, myrtes, mimosas, et quelques essences
plus rares trouvées au-delà des cataractes du Nil, sous le tropique
du Cancer, dans les oasis du désert libyque et sur les bords du
golfe Érythrée ; car les Égyptiens sont très adonnés à la
culture des arbustes et des fleurs, et ils exigent les espèces
nouvelles comme tribut des peuples conquis.
Des fleurs de toutes sortes, des variétés de pastèques, des
lupins, des oignons garnissaient les plates-bandes ; deux
autres pièces d’eau d’une dimension plus grande, alimentées par un
canal couvert venant du Nil, portaient chacune une petite barque
pour faciliter au maître de la maison le plaisir de la pêche :
car des poissons de formes diverses et de couleurs brillantes se
jouaient dans leur eau limpide à travers les tiges et les larges
feuilles de lotus. Des masses de végétation luxuriante entouraient
ces pièces d’eau et se renversaient dans leur vert miroir.
Près de chaque bassin s’élevait un kiosque formé de colonnettes
supportant un toit léger et entouré d’un balcon à claire-voie, où
l’on pouvait jouir de la vue des eaux et respirer la fraîcheur du
matin et du soir, à demi couché sur des sièges rustiques de bois et
de jonc.
Ce jardin, éclairé par le soleil naissant, avait un aspect de
gaieté, de repos et de bonheur. Le vert des arbres était si vivace,
les nuances des fleurs si éclatantes, l’air et la lumière
baignaient si joyeusement la vaste enceinte de souffles et de
rayons ; le contraste de cette riche verdure avec la blancheur
décharnée et l’aridité crayeuse de la chaîne libyque, qu’on
apercevait par-dessus les murs déchiquetant de sa crête la teinte
bleue du ciel, était tellement tranché qu’on se sentait le désir de
s’arrêter là et d’y planter sa tente.
On eût dit un nid fait tout à souhait pour un bonheur rêvé.
Dans les allées marchaient des serviteurs portant sur leur
épaule une barre de bois courbé, aux extrémités de laquelle
pendaient à des cordes deux pots d’argile remplis aux réservoirs,
dont ils versaient le contenu dans le petit bassin creusé au pied
de chaque plante. D’autres, manœuvrant un vase suspendu à une
perche jouant sur un poteau, alimentaient une rigole de bois
distribuant l’eau aux terres les plus altérées du jardin. Des
tondeurs taillaient les arbres et leur donnaient une forme ronde ou
ellipsoïde ; à l’aide d’une houe faite de deux pièces de bols
dur reliées par une corde formant crochet, des travailleurs penchés
ameublissaient le sol pour quelques plantations.
C’était un spectacle charmant de voir ces hommes à la noire
chevelure crépue, au torse couleur de brique, vêtus d’un simple
caleçon blanc, aller et venir parmi les feuillages avec une
activité sans désordre, en chantant une chanson rustique qui
rythmait leur pas. Les oiseaux perchés sur les arbres paraissaient
les connaître, et s’envolaient à peine lorsqu’en passant ils
frôlaient une branche La porte du pavillon s’ouvrit, et Poëri parut
sur le seuil.
Quoiqu’il fût vêtu à la mode égyptienne, ses traits ne se
rapportaient pas cependant au type national, et il n’eût pas fallu
l’observer longtemps pour voir qu’il n’appartenait point à la race
autochtone de la vallée du Nil. Ce n’était pas assurément un
Rot-en-ne-rôme ; son nez aquilin et mince, ses joues aplanies,
ses lèvres sérieuses et d’un dessin serré, l’ovale parfait de sa
figure différaient essentiellement du nez africain, des pommettes
saillantes, de la bouche épaisse, et du masque large que présentent
habituellement les Égyptiens. La coloration, non plus, n’était pas
la même ; la teinte de cuivre rouge était remplacée par une
pâleur olivâtre, que nuançait imperceptiblement de rose un sang
riche et pur ; les yeux, au lieu de rouler entre leurs lignes
d’antimoine une prunelle de jais, étaient d’un bleu sombre comme le
ciel de la nuit ; les cheveux, plus soyeux et plus doux, se
crêpaient en ondulations moins rebelles ; les épaules
n’offraient pas cette ligne transversalement rigide que répètent,
comme signe caractéristique de la race, les statues des temples et
les fresques des tombeaux.
Toutes ces étrangetés composaient une beauté rare, à laquelle la
fille de Pétamounoph n’avait pu rester insensible.
Depuis le jour où, par hasard, Poëri lui était apparu, accoudé à
la galerie du pavillon, sa place favorite, lorsque les travaux de
la ferme ne l’occupaient plus, bien des fois elle était revenue,
sous prétexte de promenade, et avait fait passer son char sous le
balcon de la villa.
Mais, bien qu’elle eût revêtu ses plus fines tuniques, mis à son
col ses plus précieux gorgerins, cerclé ses poignets de ses
bracelets les plus précieusement ciselés, couronné sa tête des plus
fraîches fleurs de lotus, allongé jusqu’aux tempes la ligne noire
de ses yeux, avivé sa joue de fard, jamais Poëri n’avait semblé y
faire attention. Pourtant Tahoser était bien belle, et l’amour
qu’ignorait ou dédaignait le mélancolique habitant de la villa,
Pharaon l’eût acheté bien cher ; pour la fille du prêtre, il
eût donné Twéa, Taïa, Amensé, Hont-Reché, ses captives asiatiques,
ses vases d’argent et d’or, ses hausse-cols de pierres coloriées,
ses chars de guerre, son armée invincible, son sceptre, tout,
jusqu’à son tombeau auquel depuis le commencement de son règne,
travaillaient dans l’ombre des milliers d’ouvriers !
L’amour n’est pas le même sous les chaudes régions qu’embrase un
vent de feu qu’aux rives hyperborées d’où le calme descend du ciel
avec les frimas ; ce n’est pas du sang, mais de la flamme qui
circule dans les veines : aussi Tahoser languissait-elle et
défaillait-elle, quoiqu’elle respirât des parfums, s’entourât de
fleurs et bût les breuvages qui font oublier. La musique l’ennuyait
ou développait outre mesure sa sensibilité ; elle ne prenait
plus aucun plaisir aux danses de ses compagnes ; la nuit, le
sommeil fuyait ses paupières, et, haletante, étouffée, la poitrine
gonflée de soupirs, elle quittait sa couche somptueuse, et
s’étendait sur les larges dalles, appuyant sa gorge au dur granit
comme pour en aspirer la fraîcheur.
La nuit qui suivit la rentrée triomphale du Pharaon, Tahoser se
sentit si malheureuse, si incapable de vivre qu’elle ne voulut pas
du moins mourir sans avoir tenté un suprême effort.
Elle s’enveloppa d’une draperie d’étoffe commune, ne garda qu’un
bracelet de bois odorant, tourna une gaze rayée autour de sa tête
et, à la première lueur du jour, sans que Nofré, qui rêvait du bel
Ahmosis, l’entendît, elle sortit de sa chambre, traversa le jardin,
tira les verrous de la porte d’eau, s’avança vers le quai, éveilla
un rameur qui dormait au fond de sa nacelle de papyrus, et se fit
passer à l’autre rive du fleuve.
Chancelante et mettant sa petite main sur son cœur pour en
comprimer les battements, elle s’avança vers le pavillon de
Poëri.
Il faisait grand jour, et les portes s’ouvraient pour laisser
passer les attelages de bœufs allant au travail et les troupeaux
sortant pour la pâture.
Tahoser s’agenouilla sur le seuil, porta sa main au-dessus de sa
tête avec un geste suppliant ; elle était peut-être encore
plus belle dans cette humble attitude, sous ce pauvre accoutrement.
Sa poitrine palpitait, des larmes coulaient sur ses joues
pâles.
Poëri l’aperçut et la prit pour ce qu’elle était en effet, pour
une femme bien malheureuse.
« Entre, dit-il, entre sans crainte, la demeure est
hospitalière. »
Chapitre 6
Tahoser, encouragée par la phrase amicale de Poéri, quitta sa
pose suppliante et se releva. Une vive couleur rose avait envahi
ses joues tout à l’heure si pâles : la pudeur lui revenait
avec l’espoir ; elle rougissait de l’action étrange où l’amour
la poussait, et, sur ce seuil que ses rêves avaient franchi tant de
fois, elle hésita : ses scrupules de vierge, étouffés par la
passion, renaissaient en présence de la réalité.
Le jeune homme, croyant que la timidité, compagne du malheur,
empêchait seule Tahoser de pénétrer dans la maison, lui dit d’une
voix musicale et douce où perçait un accent étranger :
« Entre, jeune fille, et ne tremble pas ainsi ; la
demeure est assez vaste pour t’abriter. Si tu es lasse,
repose-toi ; si tu as soif, mes serviteurs t’apporteront de
l’eau pure rafraîchie dans des vases d’argile poreuse ; si tu
as faim, ils mettront devant toi du pain de froment, des dattes et
des figues sèches. » La fille de Pétamounoph, encouragée par
ces paroles hospitalières, entra dans la maison, qui justifiait
l’hiéroglyphe de bienvenue inscrit sur sa porte.
Poëri l’emmena dans la chambre du rez-de-chaussée, dont les
murailles étaient peintes d’une couche de blanc sur laquelle des
baguettes vertes terminées par des fleurs de lotus dessinaient des
compartiments agréables à l’œil. Une fine natte de joncs tressés,
où se mélangeaient diverses couleurs formant des symétries,
couvrait le plancher ; à chaque angle de la pièce, de grosses
bottes de fleurs débordaient de longs vases tenus en équilibre par
des socles, et répandaient leurs parfums dans l’ombre fraîche de la
chambre. Dans le fond, un canapé bas, dont le bois était orné de
feuillages et d’animaux chimériques, étalait les tentations de son
large coussin à la fatigue ou à la nonchalance. Deux sièges foncés
de roseaux du Nil, et dont le dossier se renversait arc-bouté par
des supports, un escabeau de bois creusé en conque, appuyé sur
trois pieds, une table oblongue à trois pieds également, bordée
d’un cadre d’incrustations, historiée au centre d’uraeus, de
guirlandes et de symboles d’agriculture, et sur laquelle était posé
un vase de lotus roses et bleus, complétaient cet ameublement d’une
simplicité et d’une grâce champêtres.
Poëri s’assit sur le canapé. Tahoser, repliant une jambe sous la
cuisse et relevant un genou, s’accroupit devant le jeune homme, qui
fixait sur elle un œil plein d’interrogations bienveillantes.
Elle était ravissante ainsi : le voile de gaze dont elle
s’enveloppait, retombant en arrière, découvrait les masses
opulentes de sa chevelure nouée d’une étroite bandelette blanche,
et permettait de voir en plein sa physionomie douce, charmante et
triste. Sa tunique sans manches montrait jusqu’à l’épaule ses bras
élégants et leur laissait toute liberté de gesticulation.
« Je me nomme Poëri, dit le jeune homme, et je suis
intendant des biens de la couronne, ayant droit de porter dans ma
coiffure de cérémonie les cornes de bélier dorées.
– Je me nomme Hora, répondit Tahoser, qui d’avance avait
arrangé sa petite fable ; mes parents sont morts, et leurs
biens vendus par les créanciers n’ont laissé que juste de quoi
subvenir à leurs funérailles. Je suis donc restée seule et sans
ressource ; mais, puisque tu veux bien m’accueillir, je saurai
reconnaître ton hospitalité : j’ai été instruite aux ouvrages
de femmes, quoique ma condition ne m’obligeât pas à les exercer. Je
sais tourner le fuseau, tisser la toile en y mêlant des fils de
diverses couleurs, imiter les fleurs et tracer des ornements avec
l’aiguille sur les étoffes ; je pourrai même, lorsque tu seras
las de tes travaux et que la chaleur du jour t’accablera, te
réjouir avec le chant, la harpe ou la mandore.
– Hora, sois la bienvenue chez Poëri, dit le jeune
homme.
Tu trouveras ici, sans briser tes forces, car tu sembles
délicate, une occupation convenable pour une jeune fille qui connut
des temps plus prospères. Il y a parmi mes servantes des filles
très douces et très sages qui te seront d’agréables compagnes, et
qui te montreront comment la vie est réglée dans cette habitation
champêtre.
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