« Oui », dit-il alors, « ce sont des Américains. Messieurs, la flotte aérienne américaine approche. »

L’assemblée se leva d’un bond, se précipita aux fenêtres. Haut à l’ouest, une ligne de points clairsemés s’étendait indéfiniment vers le nord et vers le sud. « Pour l’amour de Dieu. » dit l’Anglais, « utilisez une dernière fois votre maudit instrument, ou l’Angleterre est perdue. Ils ont dû écraser les nôtres au-dessus de l’Atlantique. »

Le savant chinois tourna les yeux vers le président. Il y eut un cri général ; « Arrêtez-les ! ». Seul le Français protesta. Le représentant des États-Unis éleva la voix : « Ce sont mes compatriotes. J’ai des amis là-haut dans le ciel. Mon propre fils est probablement parmi eux. Mais ce sont des fous. Ils veulent faire quelque chose d’odieux. Ils sont ainsi quand ils lynchent. Arrêtez-les. » Le Mongol regardait toujours le président qui fit un signe de tête affirmatif. Le Français éclata en sanglots séniles. Le jeune homme, alors, se pencha sur l’appui de la fenêtre, visa soigneusement chaque point noir. L’un après l’autre, ils se transformèrent en une éblouissante étoile, puis disparurent. Dans la chapelle, il y eut un long silence. Puis quelques murmures, des regards jetés au savant chinois, exprimant inquiétude ou aversion.

Il y eut ensuite une cérémonie hâtive dans un champ voisin. On alluma un feu. L’instrument et le manuscrit tout aussi meurtrier furent brûlés. Le grave jeune Mongol insista pour serrer les mains à la ronde, puis déclara : « Mon secret vit en moi, je ne puis donc vivre. Un jour une race plus estimable le redécouvrira, mais aujourd’hui je suis un danger pour la planète. J’ai stupidement ignoré que je vivais parmi des sauvages que l’antique sagesse m’aide donc à mourir. » Ce disant, il tomba mort.

III. L’EUROPE ASSASSINÉE.

Des rumeurs se répandirent de bouche à oreille et par la radio à travers le monde. Une île avait mystérieusement explosé. La flotte américaine avait été mystérieusement anéantie dans les airs. Et non loin de l’endroit où s’étaient produits ces événements, des savants distingués avaient été réunis en conférence. Le gouvernement européen rechercha le sauveur inconnu de l’Europe, pour le remercier et acquérir son procédé pour son propre usage. Le président de la Société scientifique fit un compte rendu de la réunion et du vote unanime.