Il en est ainsi des crimes de toute sorte ; leur augmentation est hors de toute mesure. Les meurtriers, les bandits, prennent, la nuit venue, possession des rues ; ils sont au nombre de vingt-cinq ou trente mille organisés en compagnies, Guilleris, Plumets, Rougets, Tire-laine ; ceux-ci dévalisent les bourgeois, auxquels il est interdit de porter des armes ; les Tire-soie, plus audacieux, s’attaquent aux gentilshommes, toujours armés ; les Barbets se déguisent en artisans de diverses professions ou en moines de divers ordres, s’introduisent ainsi dans les maisons pour voler ; c’est encore la compagnie de la Matte ou Fins Mattois, coupeurs de bourse ; les Mauvais-Garçons, les plus redoutables de tous, offrent publiquement, à prix débattu et convenu, leur poignard à qui veut se délivrer d’un ennemi. Paris regorge de filles perdues, de courtisanes de tout étage ; jamais la corruption, dont la royauté, l’Église, la seigneurie, donnent de si scandaleux exemples, n’a exercé plus de ravages. Une maladie honteuse, importée d’Amérique par les Espagnols après les conquêtes de Christophe Colomb, empoisonne la vie jusque dans sa source. Paris offre un mélange sans nom de fanatisme, de débauche et de férocité : au-dessus de la porte des lupanars, on voit des images de saints et de saintes dans leurs niches, devant lesquelles, voleurs, meurtriers, courtisanes se découvrent ou s’agenouillent en passant ; les Tire-laine, les Guilleris, et autres brigands, font brûler des cierges à l’autel de la Vierge ou dire des messes pour le bon succès de leurs crimes ; la superstition progresse en raison de la scélératesse. L’on cite des médecins communiant chaque semaine, et qui, d’accord avec d’impatients héritiers, empoisonnent dans des breuvages pharmaceutiques leurs riches malades dont la succession se fait trop attendre ; l’on ne recule plus devant d’effroyables forfaits, surtout depuis que les indulgences papales, vendues à beaux deniers, assurent aux criminels absolution et impunité. Les vertus domestiques, les bonnes mœurs, semblent réfugiées au sein des familles qui ont embrassé la réforme et pratiquent de leur mieux la morale évangélique ; ainsi la famille de Christian l’imprimeur avait trouvé la paix et le bonheur du foyer jusqu’au jour fatal où commence cette légende.

C’était vers le milieu du mois d’août 1534, Christian Lebrenn occupait alors à Paris une modeste demeure située vers le milieu du pont au Change ; presque tous les ponts, bordés de maisons, forment ainsi des rues au-dessous desquelles passe la rivière. Au rez-de-chaussée se trouvait la cuisine, où l’on prenait ses repas ; derrière cette salle, dont la porte et la fenêtre donnaient sur la voie publique, était une pièce où couchaient Hervé, fils aîné de Christian, et son frère Odelin, apprenti armurier chez maître Raimbaud. Mais à l’époque de ce récit, Odelin, absent de Paris, voyageait en Italie avec son patron, celui-ci étant allé à Milan étudier les procédés de fabrication des armuriers milanais, aussi célèbres que ceux de Tolède. Le premier étage de la demeure de Christian se composait de deux chambres ; il occupait l’une avec sa femme Brigitte, et leur fille Hêna occupait l’autre. Enfin, un galetas s’étendait sous les combles de la maison et avait vue sur la rivière.

Ce soir-là, Christian s’entretenait avec sa femme ; il faisait nuit depuis longtemps, les enfants reposaient, une lampe éclairait la chambre des deux époux. On voyait les métiers à broder de Brigitte et d’Hêna près de la fenêtre aux petites vitres en losange enchâssées dans des nervures de plomb ; au fond de cette pièce, assez vaste, le lit de noyer surmonté de son ciel, enveloppé de ses rideaux de serge verte ; plus loin, une petite bibliothèque où sont rangés les livres à l’impression desquels Christian et son père ont concouru dans l’atelier d’imprimerie de maîtres Henri et Robert Estienne, entre autres une Bible de poche reliée en basane noire, à fermeture et à coins de cuivre. En face de cette bibliothèque est un bahut de chêne assez curieusement sculpté ; là Christian renferme les reliques, les légendes de sa famille, et ce qu’il possède de précieux. Au-dessus de ce bahut, une vieille arbalète et une hache de guerre sont accrochées au mur ; car il est utile d’avoir des armes chez soi pour repousser les attaques des bandits, de plus en plus audacieux. Deux coffres à sièges recouverts de cuir et destinés à renfermer les hardes, quelques escabeaux complètent le modeste ameublement de cette chambre. Christian est profondément soucieux ; Brigitte, non moins soucieuse que lui, abandonne son travail de broderesse, qu’elle accomplissait à la clarté de la lampe, se rapproche de son mari ; celui-ci, le regard fixe, le coude sur son genou et le front dans sa main, dit à sa femme :

– Oui, la personne qui a volé cet argent dans le bahut, ici, en cette chambre, et sans briser la serrure de ce meuble, doit hanter familièrement la maison.

– Te l’avouerai-je, Christian, depuis hier que nous nous sommes aperçus de ce larcin, je suis dans des transes continuelles.

– Nul autre que nous et nos enfants n’entre ici.

– Non, à l’exception de nos marchands ou de leurs employés ; mais sachant, entre autres malfaiteurs, les Barbets assez hardis ou rusés pour prendre au besoin l’apparence d’honnêtes commerçants, afin de s’introduire chez nous et d’y tenter quelque mauvais coup, sous prétexte de venir me faire une commande de broderie, jamais ni moi, ni Hêna, nous ne quittons cette chambre lorsque nous y recevons un étranger.

– Je cherche dans mon souvenir quelles personnes de notre intimité ont pu entrer céans, – reprit l’imprimeur avec une pénible anxiété. – Lefèvre, de temps à autre, passe la soirée chez nous ; parfois nous sommes montés ici lui et moi, lorsqu’il m’a demandé de lui lire quelques légendes de notre famille.

– Mon ami, il y a d’abord assez longtemps que nous n’avons vu M. Lefèvre, et de cela tu t’étonnais dernièrement encore ; puis il est impossible de soupçonner ton ami, un homme de mœurs austères, toujours occupé de sciences…

– Dieu me garde de l’accuser ! J’énumérais seulement le très-petit nombre de personnes qui entrent familièrement ici.

– Il y a encore mon frère… C’est, il est vrai, un soldat d’aventure ; il a ses défauts, de grands défauts, mais…

– Ah ! Brigitte ! n’achève pas !… Joséphin a pour toi, pour nos enfants, une affection si tendre, si touchante… Je le crois capable de commettre en pays ennemi de grands excès, ainsi que font les gens de son métier ; mais lui, qui presque chaque jour s’assoit à notre foyer, commettre un larcin chez nous. Jamais je n’ai eu… je n’aurai cette idée !

– Merci de tes paroles, mon ami, oh ! merci…

– Quoi ! tu as pu supposer un moment que je soupçonnais ton frère ?

– Que te dirai-je ? la vie vagabonde qu’il a menée depuis sa jeunesse… ces habitudes de violence, de rapine, reprochées à si juste titre aux Francs-Taupins, aux Pendards, et autres soldats aventuriers, compagnons d’armes de mon frère, pouvaient faire naître des doutes sur lui dans un esprit prévenu, et… mais mon Dieu… Christian… qu’as-tu ? qu’as-tu donc ? – s’écria Brigitte voyant son mari cacher avec accablement sa figure entre ses deux mains pendant un moment, puis se lever brusquement et marcher çà et là en proie à une angoisse profonde – Mon ami, – reprit Brigitte, – quelle pensée soudaine est venue t’affliger ?… des larmes roulent dans tes yeux ? ton visage est altéré… Tu ne me réponds pas !

– Le ciel m’en est témoin ! – s’écria l’artisan levant les yeux d’un air navré, – la perte de ces vingt-deux écus d’or, si laborieusement gagnés par nous, m’a vivement affecté : c’était notre ressource pour les mauvais jours, c’était la dot de notre fille ; mais cette perte n’est rien auprès de…

– Achève…

– Non, oh non !… c’est trop affreux !…

– Christian… que veux-tu dire ?

– Laisse-moi ! Laisse-moi !… – Puis, regrettant ce mouvement de brusquerie involontaire, l’artisan prit les mains de Brigitte entre les siennes et lui dit d’une voix douloureusement émue : – Excuse-moi, pauvre chère femme… quand je songe à cela, vois-tu, je n’ai plus la tête à moi ! Lorsque tantôt, à l’imprimerie, cet horrible soupçon s’est présenté à mon esprit, j’ai cru devenir fou ! je l’ai combattu de tout mon pouvoir… mais tout à l’heure en énumérant avec toi les personnes de notre intimité que nous aurions pu accuser de larcin, l’affreux soupçon dont je te parle m’est involontairement revenu à la pensée.

Christian, retombant assis sur son escabeau, frémit et de nouveau cacha sa figure entre ses mains tremblantes.

– Mon ami, cette pensée que tu fuis, qui t’accable… quelle est-elle ? dis-la-moi ? je t’en conjure…

L’artisan, après un moment de lutte douloureuse avec lui-même, murmura d’une voix affaiblie et comme si ces paroles lui eussent brûlé les lèvres :

– Tu t’es aperçue comme moi, depuis quelque temps… cela remonte à peu près à l’époque du départ d’Odelin pour Milan… tu t’es aperçue comme moi d’un grand changement dans le caractère, dans les habitudes… de…

– De qui ?

– D’Hervé…

– Notre fils !… – s’écria Brigitte avec stupeur ; puis elle ajouta : – Miséricorde… tu le soupçonnerais !

Christian garda un morne silence que Brigitte, éperdue de douleur, n’osa d’abord interrompre ; puis elle reprit :

– C’est impossible ! Hervé, élevé par nous dans les mêmes principes que son frère… Hervé, qui jamais ne nous a quittés…

– Brigitte, je te l’ai dit, ce soupçon est si horrible, que, contre lui, j’ai résisté de toutes les forces de mon âme de père… contre lui, je résiste encore ; non plus que toi, je ne veux croire… Je ne croirai pas que notre fils… – Puis, s’interrompant d’une voix étouffée par les sanglots. – Et si cela était pourtant ! ! ! Dieu juste… nous n’aurions pas mérité ce châtiment ! !

– Mon ami, tu m’épouvantes ! Tu aimes trop Hervé, ton jugement est trop sûr, ton esprit trop pénétrant, pour qu’un pareil doute te soit venu sans motif… Notre fils est à l’imprimerie continuellement près de toi, ainsi qu’Hêna est ici près de moi, tu dois mieux que personne connaître le cœur de cet enfant… – Et après un moment de silence, Brigitte reprit, pleurant à chaudes larmes : – Ah ! je le sens, ce soupçon, rien que ce soupçon, ne fût-il jamais justifié, sera l’amertume de ma vie !

– Aussi, je ne pouvais le confier qu’à toi, qu’à toi seule au monde ! Mais enfin… ce n’est qu’un soupçon ; n’exagérons rien, ne nous laissons pas abattre, approfondissons les faits, rappelons soigneusement nos souvenirs ; peut-être arriverons-nous… que Dieu m’entende !… à reconnaître que ces soupçons ne sont pas fondés. Je te le disais tout à l’heure, de grands changements se sont manifestés dans les habitudes, dans le caractère d’Hervé. Tu les as remarqués comme moi ?

– Oui, depuis quelque temps, lui, jadis si gai, si ouvert, si affectueux, devient glacial et sombre, rêveur et taciturne ; il a pâli, maigri, il s’irrite d’un mot. Peu de temps avant le départ de notre petit Odelin, il avait plusieurs fois, et sans cause, rudoyé ce pauvre enfant, pour qui jusqu’alors il s’était montré plein de tendresse… et souvent, depuis cette époque, j’ai aussi reproché à Hervé ses brusqueries, je dirais presque ses duretés envers sa sœur, qu’il chérissait ; il semble maintenant l’éviter ; sa conduite envers elle est parfois inexplicable. Tiens… hier encore, lorsque toi et lui vous êtes rentrés de l’imprimerie, Hêna, après t’avoir embrassé selon sa coutume, a présenté son front à son frère… il l’a repoussée brutalement. Cette chère fille avait les larmes aux yeux.

– Ce fait m’a échappé ; mais, comme toi, je suis frappé de la froideur croissante d’Hervé pour sa sœur.

– Cependant, mon ami, nous aimons nos enfants d’un amour égal ; Hervé pourrait se trouver blessé si nous montrions quelque préférence pour Hêna ou pour Odelin ; mais nous ne leur témoignons aucune préférence au détriment de leur frère.

– Sans doute ; aussi faut-il, je crois, chercher ailleurs la cause des changements dont nous nous affligeons ; peut-être a-t-il, à notre insu, de mauvaises relations… J’ai été frappé d’un fait : l’amour paternel ne m’aveugle pas, je reconnais à Hervé de grandes aptitudes, sans parler du don d’une éloquence naturelle singulière à son âge, il est devenu excellent latiniste ; aussi est-il parfois chargé d’aller collationner des manuscrits précieux chez quelques érudits, amis de M. Robert Estienne ; notre fils s’occupait ordinairement de cette tâche avec autant d’exactitude que de célérité ; maintenant ses absences de l’atelier se prolongent outre mesure, deviennent fréquentes, enfin il n’accomplit pas ou accomplit mal ces travaux de collation dont il prétexte. M. Robert Estienne s’est plaint à moi amicalement, me disant qu’il fallait paternellement surveiller Hervé, qu’il touchait à sa dix-huitième année, qu’il pouvait nouer de mauvaises relations et nous causer plus tard quelques soucis.

– À ce propos, mon ami, je reprochais, il y a peu de jours, à Hervé l’éloignement qu’il montre pour ses amis d’enfance, bons et braves jeunes gens cependant ! Il fuit leur société, repousse leurs avances cordiales. La seule personne qu’il fréquente intimement et avec qui souvent il sort les jours de fête est fra-Girard le cordelier, le fils de notre voisin le mercier.

– Je préférerais, pour notre fils, une autre compagnie, non que j’accuse fra-Girard d’être vicieux comme tant d’autres moines, on le dit de mœurs austères ; mais plus âgé qu’Hervé, il a, je le crains, pris sur lui beaucoup d’influence, et l’a rendu d’une farouche intolérance. Beaucoup d’artisans de l’imprimerie de M. Estienne sont comme lui partisans de la réforme ; les uns ouvertement, malgré le péril ; les autres, tacitement. Notre fils, plus d’une fois, s’est élevé avec une violence inouïe contre les idées nouvelles ; il sait pourtant que toi et moi nous les partageons, en cela qu’elles rompent ouvertement avec l’Église de Rome, car j’ai conservé la croyance druidique de nos pères à l’éternité de la vie, âme et corps…

– Hélas ! mon ami, quelle femme, quelle mère, ne partagerait pas la pensée des réformés, lorsqu’ils repoussent la confession ? N’avons-nous pas été obligés d’engager notre fille à ne plus aller se confesser… Ah ! sans sa chaste ignorance, elle eût été corrompue par les honteuses questions qu’un prêtre osait lui adresser et qu’elle nous rapportait dans la candeur de son âme… Mais pour en revenir à Hervé, si, d’un côté, son intimité avec fra-Girard me semble, ainsi qu’à toi, fâcheuse du point de vue de l’intolérance, l’influence de ce moine, dont on vante l’austérité, a dû éloigner de notre fils jusqu’à la tentation de cet acte odieux… dont nous ne pouvons parler sans verser des larmes de douleur… – ajouta Brigitte en essuyant ses yeux humides ; – car, enfin, mon ami, la piété d’Hervé devient chaque jour plus fervente ; ce malheureux enfant s’impose souvent, tu le sais, malgré nos représentations et au risque de compromettre sa santé, des jeûnes prolongés… N’ai-je pas découvert, aux traces ensanglantées laissées sur sa chemise, qu’à certains jours il porte sur la peau une ceinture intérieurement garnie de pointes de fer ? Ce n’est pas là de l’hypocrisie ! il croyait cacher à tous les yeux les secrètes macérations qu’il s’inflige par pénitence, un hasard m’a fait les découvrir. Je déplore ce fanatisme, mais ce fanatisme peut être aussi une sauvegarde ; l’exagération même des principes religieux d’Hervé doit le prémunir contre les tentations mauvaises… Le ciel soit béni ! tu disais vrai, Christian ; en approfondissant les faits, nous arrivons à reconnaître l’injustice de nos soupçons… Notre fils est innocent, n’est-ce pas ton avis ? Christian !… Christian, tu ne me réponds pas !

L’artisan, morne et pensif, avait écouté sa femme sans l’interrompre ; il reprit d’une voix altérée :

– Non, pauvre et chère femme, non, le fanatisme n’est pas une sauvegarde contre le mal… Hélas ! au contraire de toi, en m’appesantissant sur les faits que tu viens de me rappeler, j’ose à peine te l’avouer, mes doutes, loin de diminuer, augmentent.

– Grand Dieu !

– Je crois notre fils sincère dans ses pratiques dévotieuses, si exagérées qu’elles soient ; mais je crois aussi que l’une des plus terribles conséquences du fanatisme est d’obscurcir, de pervertir chez ceux qu’il domine les plus simples notions du bien et du mal, du juste et de l’injuste.

– Mais le vol, puisqu’il faut articuler ce mot, le vol… comment le fanatisme pourrait-il l’excuser ?

– Écoute-moi, Brigitte. Il y a quelques jours… et ce souvenir a été l’une des causes qui ont éveillé mes soupçons… il y a quelques jours, à l’atelier, l’un de nos compagnons de travail s’indignait du trafic des indulgences qui, depuis peu de temps, s’exerce à Paris, et disait, à ce propos, qu’en outre de l’immoralité de ce négoce pratiqué au nom du pape, l’argent ainsi extorqué à l’ignorance, à la crédulité populaire, pouvait être considéré comme le fruit d’une fourberie ; sais-tu ce qu’a répondu notre fils ?

– Achève… achève…

– Il s’est écrié : « – Cela est faux ! cela est impie ! l’argent employé à une œuvre pie, fût-il le fruit d’un véritable vol… j’irai plus loin… d’un meurtre… cet argent est épuré, sanctifié, dès qu’il est employé à la plus grande gloire du Seigneur. »

– Hervé a dit cela ?

– Malheureusement, il l’a dit…

Brigitte pâlit et murmura d’une voix étouffée par les sanglots :

– Ah ! maintenant j’ai peur… moi aussi, j’ai peur !…

– Comprends-tu que si notre fils a commis la honteuse action dont nous hésitons à le croire coupable, ce malheureux enfant aura, dans son aveugle fanatisme, cru faire un acte méritoire si le fruit de son larcin a été employé à une œuvre pie ?…

Au moment où Christian prononçait ces mots, il entendit, d’abord au loin et bientôt sur le pont au Change, le bruit retentissant de plusieurs grosses sonnettes et le grincement aigu des crécelles, interrompus çà et là par une psalmodie lugubre, après quoi le fracas des sonnettes et des crécelles redevint assourdissant.