Seulement je ne pouvais même pas le remuer et il était trop grand. Après on est allé gouté sur l'herbe à Solèm.

Je vous ai écris 8 pages.

Après on est allé pour le salut et on s'est mis en rands pour la gare. Arrivée à la gare on à pris le trains pour rentrer au Mans et on est arrivé à la maison a 8 heures. J'ai été 5e en composition de Catéchisme.

Adieu ma chère Maman. Je vous embrasse de tout mon cœur.

 

ANTOINE.

3

Fribourg, Villa Saint-Jean,

le 21 février 19164.

 

Maman chérie,

 

François vient de recevoir votre lettre où vous dites que vous ne venez plus qu'au début de mars ! Nous qui étions si contents de vous voir samedi !

Pourquoi est-ce que vous retardez ? Cela nous aurait tant fait de plaisir !

Vous recevrez notre lettre jeudi, peut-être vendredi, est-ce que vous pourrez nous télégraphier tout de suite que vous venez, vous partiriez samedi matin par l'express et vous arriveriez le soir à Fribourg, nous serions si contents !

Cela nous ferait tant de déception que vous retardiez jusqu'au début de mars ! Pourquoi aimez-vous mieux venir plus tard ?

Nous espérons tant que vous viendrez ! Est-ce que même si vous ne deviez pas venir, ce qui nous ferait tant de peine, vous pourriez nous le télégraphier dès que vous aurez reçu notre lettre pour que nous ayons votre réponse au moins vendredi soir, pour que nous puissions disposer de notre dimanche ? Mais sûrement vous voudrez venir !

Au revoir, Maman chérie, je vous embrasse de tout mon cœur et vous attends impatiemment.

Votre fils respectueux,

 

ANTOINE.

 

[P.-S.] Télégraphiez-nous vite dès que vous aurez reçu la lettre sans cela nous perdons notre Dimanche, il nous faut la réponse Vendredi soir au moins.

4

Fribourg, Villa Saint-Jean,

le vendredi 18 mai 1917.

 

Ma chère Maman,

 

Il fait un temps merveilleux. Sauf qu'il a plu hier comme j'ai rarement vu pleuvoir ! J'ai vu madame de Bonnevie qui m'a appris ce que François avait, pauvre garçon5 ! et m'a dit que tout était en règle pour le bac, ce qui m'a rassuré. Mais c'était inutile à vous d'écrire à Paris pour savoir si mon dossier partirait, je l'avais bien fait, il fallait simplement prévenir Lyon de son arrivée, ce que j'avais oublié. Enfin tout est bien qui finit bien...

Hier nous sommes allés nous promener avec Charlot. Nous étions trois et lui (ce qui fait 3 + 1 = 4).

Nous faisons notre retraite de fin d'année un peu plus loin que Lucerne, la semaine de la Pentecôte.

Au revoir Maman chérie, je vous embrasse de tout mon cœur.

Votre fils respectueux,

 

ANTOINE.

5

[Paris, Lycée Saint-Louis, 19176]

 

Ma chère maman,

 

Je n'ai que le temps de vous dire un mot. Écrivez-moi tous les jours, cela me fera tant de plaisir ! Faites-moi envoyer par Monot7 mon album [...] avec toutes ses photographies. Il est dans la chambre de Monot où je l'ai oublié. (Mon album, pas mon classeur.)

Nous venons, car tout de même nous nous sommes décidés à jouer aux récréations, de piler à barres les taupins (Polytechniques) 9 à 0.

Par extraordinaire, nous sommes condescendus à nous mesurer avec eux pour leur démontrer notre valeur. Quant à admettre dans l'un des camps des « pistons » (Centrale) personne, ni nous, ni les taupins, ne l'a admis (il fallait quelques types pour boucher des trous dans un des camps, moins nombreux) et on a rejeté cette idée avec horreur, les pistons étant haïs des flottards (naturellement) et des taupins ; comme ceux-ci le sont des pistons et des flottards et les flottards des taupins et des pistons, etc..., etc...

Ça allait encore de se battre contre les taupins mais pas d'avoir un ennemi dans son camp.

Les plus atones sont les Cyrards dont on n'entend jamais parler. Les plus unis nous, puis les taupins et les pistons chacun de leur côté.