" (Rendant le papier.) Voilà une belle assemblée. O˘ doit-elle se rendre ?
LE VALET. - Là-haut.
ROM…O. - O˘ cela ?
LE VALET. - Chez nous, à souper ROM…O. - Chez qui ?
LE VALET. - Chez mon maître.
ROM…O. - J'aurais d˚ commencer par cette question.
LE VALET. - Je Vais tout vous dire sans que vous le demandiez : mon maître est le grand et riche Capulet ; si vous n'êtes pas de la maison des Montagues, je vous invite à venir chez nous faire sauter un cruchon de vin... Dieu vous tienne en joie ! (Il sort.) BENVOLIO. - C'est l'antique fête des Capulets ; la charmante Rosaline, celle que tu aimes tant, y soupera, ainsi que toutes les beautés admirées de Vérone ; vas-y, puis, d'un oeil impartial, compare son visage à d'autres que je te montrerai, et je te ferai convenir que ton cygne n'est qu'un corbeau.
ROM…O. - Si jamais mon regard, en dépit d'une religieuse dévotion, proclamait un tel mensonge, que mes larmes se changent en flammes! et que mes yeux, restés vivants, quoique tant de fois noyés, transparents hérétiques, soient br˚lés comme imposteurs ! Une femme plus belle que ma bien-aimée ! Le soleil qui voit tout n'a jamais vu son égale depuis qu'a commencé le monde !
BENVOLIO. - Bah ! vous l'avez vue belle, parce que vous l'avez vue seule ; pour vos yeux, elle n'avait d'autre contrepoids qu'elle-même; mais, dans ces balances cristallines, mettez votre bien-aimée en regard de telle autre beauté que je vous montrerai toute brillante à cette fête, et elle n'aura plus cet éclat qu'elle a pour vous aujourd'hui.
ROM…O. - Soit ! J'irai, non pour voir ce que tu dis, mais pour jouir de la splendeur de mon adorée. (Ils sortent. )
SCENE III
Dans la maison de Capulet.
Entrent lady Capulet et la nourrice.
LADY CAPULET. - Nourrice, o˘ est ma fille ? Appelle-la.
LA NOURRICE. - Eh ! par ma virginité de douze ans, je lui ai dit de venir..
(Appelant. ) Allons, mon agneau ! allons, mon oiselle! Dieu me pardonne!...
O˘ est donc cette fille ?...
Allons, Juliette !
Entre Juliette.
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