La même année, il publie pourtant A History of New York from the Beginning of the World to the End of the Dutch Dynasty, sous le pseudonyme de Diedrich Knickerbocker. Le succès est immédiat et considérable, au point que l’auteur imaginaire de l’ouvrage devient une sorte de mythe.

1815. Second départ pour l’Europe : le voyage, cette fois, durera… dix-sept ans.

1815-1820. Séjour en Angleterre. Irving rencontre Walter Scott en Écosse (1817), qui le convainc d’étudier l’allemand. Il s’intéresse aux contes populaires germaniques, en particulier aux recensions de J.-K. A. Musäeus, Volksmärchen der Deutschen (1782-1787) et de J.-G. Büsching, Volkssagen, Märchen und Legenden (Leipzig, 1811). Deux des trois nouvelles du Livre d’esquisses (Sketchbook of Geoffrey Crayon, 1819-1820), Rip Van Winkle et La Légende du Val Dormant (The Legend of Sleepy Hollow), s’inspirent directement de ce folklore. Publié en même temps à Londres et à New York, le recueil comporte, en outre, des essais sur la vie britannique et des récits de voyage. C’est la première œuvre américaine à rencontrer une audience internationale.

1817. Mort de la mère de l’écrivain.

1821-1822. Séjour en France, où Irving découvre avec plaisir de multiples traductions du Livre d’esquisses. Il écrit le Château de Bracebridge (Bracebridge Hall, 1822).

1823-1824. Voyage en Rhénanie. Rencontre de Ludwig Tieck à Dresde. Publication des Contes d’un voyageur (Tales of a Traveller), qui sont un demi-échec.

1824. Départ pour l’Espagne. Irving apprend l’espagnol et visite l’Andalousie, qui lui inspirera les Contes de l’Alhambra (1832).

1828. Life and Voyages of Christopher Colombus. Irving est élu membre de l’Académie Royale d’Histoire de Madrid.

1829. Rip Van Winkle est adapté à la scène à Washington. Irving se rend à Londres, où il devient pour trois ans secrétaire de la Délégation américaine.

1832. Retour triomphal aux États-Unis : l’auteur est reçu par le président Andrew Jackson.

1835. Excursions dans l’Ouest, qui lui inspirent Dans les prairies du Far West (A Tour on the Prairies).

1836. Astoria, le roman vrai de la première conquête de l’Ouest.

1837. The Adventures of the Captain Bonneville. Irving refuse un portefeuille dans le gouvernement de Van Buren.

1838. Irving refuse un poste à la mairie de New York. Il se retire à 30 km de New York, près de Tarrytown, dans un manoir acheté en 1835, qu’il baptise « Sunnyside ».

1842-1845. Irving est ambassadeur des États-Unis auprès de la cour d’Espagne.

1852. Création de la Irving Literary Union.

1855. Wolfert’s Roost.

1859. Irving meurt à Sunnyside, le 28 novembre. Il est inhumé dans le cimetière de Tarrytown, déjà rebaptisé « Sleepy Hollow ».

Repères bibliographiques

Œuvres

> Astoria ou le roman vrai de la première conquête de l’Ouest, Phébus, 1993.
> Aventure d’un étudiant allemand in Anthologie du fantastique, 60 récits de terreur réunis et présentés par > Roger Caillois, Le Club français du livre, 1958 ; Gallimard, 1966.
> Contes de l’Alhambra, Phébus, 1998.
> Contes d’un voyageur, Autrement, 1995.
> Contes fantastiques : Rip Van Winkle, L’Étudiant allemand, Le Gouverneur des sept cités, Aubier, 1979.
> Dans les prairies du Far West, Viviane Hamy, 1991.
> L’Ile fantôme, Losfeld, 1969.
> Rip Van Winkle et La Légende du Val Dormant in Trois récits fantastiques américains, José Corti, 1996.

 

Études

> MERZOUG (Michèle), Merveilleux et fantastique dans les contes de Washington Irving, Thèse de doctorat, Université de Bordeaux III, 1980.
> TERRAMORSI (Bernard), Le Mauvais Rêve américain. Les origines du fantastique et le fantastique des origines aux États-Unis, L’Harmattan/Université de la Réunion, 1994.

  

1 Poème de l’écrivain écossais James Thomson (1700-1748), I, 6, 46-49. (N.d.T.)

2 Le toponyme de Tappan Zee est conservé aujourd’hui ; la largeur de l’Hudson y atteint près de cinq kilomètres. L’endroit est situé à environ trente kilomètres de la ville de New York. (N.d.E.)

3 Saint Nicolas (Santa Klaus, le Père Noël dans les pays nordiques) était le patron des marins en perdition, et de ceux engagés dans des affaires délicates. (N.d.E.)

4  Tarry town : littéralement, « la ville où l’on s’attarde ». (N.d.T.)

5 Lap of land : lap désigne la partie frontale du bas du tronc et les cuisses d’une personne assise. L’anthropomorphisation des paysages décrits repose, dans les premières pages, sur la polysémie de termes tels que bosom (cœur, poitrine), lap (giron, genoux), ou encore nook (nooky, plus moderne il est vrai, désigne en argot une partenaire sexuelle). (N.d.T.)

6 Allusion au mythe grec des Démons de Midi : la méridienne était l’heure sacrée du passage et des esprits ; celui qui rompait le repos de la nature risquait d’être enlevé par Pan ou par les Nymphes, et de se voir tourmenté par des hallucinations et des cauchemars. (N.d.E.)

7 Aujourd’hui Tarrytown est une ville résidentielle sur la rive Est de l’Hudson, à une trentaine de kilomètres de New York ; l’écrivain s’y installa à partir de 1835 dans un domaine baptisé Sunnyside, au bord de la Tappan Zee. (N.d.E.)

8 Powwows : mot indien désignant une cérémonie, et, par extension, une réunion où l’on discute de sujets importants pour la communauté. (N.d.T.)

9 « He met the night-mare, and her nine-fold », Shakespeare, Le Roi Lear, III, IV, 128. Nightmare : littéralement « jument de la nuit », démon hippomorphe et lubrique agressant le dormeur, selon la tradition fantastique. (N.d.T.)

10 Nul doute un des 30 000 mercenaires venus de la Hesse et du Brunswick, particulièrement détestés des Américains, qui combattirent aux côtés des Anglais au cours de la guerre de l’Indépendance. (N.d.T.)

11 Voir Hamlet, I, I, 149-64 ; et aussi la légende de G.