(N.d.T.)
53 Cette scène de poursuite par un homme déguisé en fantôme décapité, a pu être empruntée à la cinquième des Légendes de Rübezahl de J. K. A. Musäeus. (N.d.E.)
54 Dans les croyances populaires, les esprits et les sorcières ne pouvaient pas traverser un cours d’eau. (N.d.E.)
55 La scène évoque l’usage des citrouilles durant les fêtes d’Halloween, le 31 octobre. (N.d.E.)
56 Ten Pound Court : charge secondaire de magistrat, restreinte aux affaires limitées à 10 (dix livres). (N.d.T.)
57 Manhattoes ou Manahata : nom de la tribu indienne à laquelle le Hollandais Peter Minuit acheta, dit-on, l’île de Manhattan en 1626, pour la somme de 24 dollars. (N.d.T.)
58 Lettre à son frère Ebenezer, 29 décembre 1819.
59 Contes d’un voyageur, 1824 ; Contes de l’Alhambra, 1832.
60 Dans les prairies du Far West, 1835.
61 On sait qu’il acheta, quinze ans après la publication de Sleepy Hollow, un cottage sur le site même qui sert de cadre à la nouvelle. Cf. la chronologie et la note 46 de la présente édition.
62 Par exemple, ceux de C. Brodken Brown, qui employa Irving au Philadelfia Literary Magazine.
63 Le Château d’Otrante, 1764.
64 Les Mystères d’Udolphe, 1794.
65 Ambrosio ou Le Moine, 1796.
66 Fantaisies dans la manière de Callot, 1813 ; Les Élixirs du Diable, 1816.
67 Smarra, 1821 ; Trilby, 1822.
68 Préface à l’Anthologie du fantastique, Gallimard, 1966. La nouvelle d’Irving qui y figure, Aventure d’un étudiant allemand, correspond exactement au schéma : un jeune homme rencontre à Paris, sous la Terreur, une inconnue dont il tombe amoureux ; ayant passé la nuit avec elle, il s’aperçoit au petit matin qu’il a aimé une morte, guillotinée la veille.
69 Roger Caillois, ibid.
70 Roger Caillois, ibid.
71 De ce point de vue, Tim Burton, créateur dont l’univers est qualifié de « gothique », choisit, dans le film qui sort dans les salles françaises en même temps que la présente édition, d’inverser absolument le sens et la tonalité de la nouvelle. Pour reprendre l’opposition célèbre de Roger Caillois, il opte clairement pour le fantastique contre le merveilleux, la terreur contre l’enchantement, puisant aux sources de l’auteur (cf. notes 73 et 76) au moins autant qu’à l’auteur lui-même. L’intrigue se développe en se détachant de celle d’Irving (l’instituteur efflanqué, poltron et pique-assiettes, devient un courageux et séduisant policier, venu de New York afin d’élucider une série de meurtres ; Katrina, au lieu de lui préférer Bones, personnage de second plan dans le film, tombe amoureuse d’Ichabod ; etc. ). « L’horreur » envahit l’écran de la première à la dernière image, pour le plus grand bonheur des amateurs d’hécatombe et d’effets spéciaux. La réalité du Cavalier sans tête, dans cette adaptation imprégnée des frayeurs et des angoisses qui traversent l’actuelle société américaine – marquée par le new age –, ne souffre aucun doute : il décapite à tour de bras, avec un enthousiasme de bûcheron consciencieux. Bref, l’irruption du monde des morts dans la réalité quotidienne constitue bien, dans ce film, l’« agression » évoquée par Caillois pour caractériser le fantastique.
72 Celui-là même auquel Irving prêta la paternité de son Histoire de New York, en 1809. Par une habile campagne de presse préparatoire, il avait fait croire à la réalité de son pseudonyme en s’inquiétant publiquement de sa disparition ! Il donnait même du « docteur » un signalement si précis (culottes de golf, tricorne, etc.) que cette figure acquit consistance et popularité. Le même retournement s’est opéré à propos du site de Sleepy Hollow, avec le succès de la nouvelle : la ville de Tarry Town a pris pour emblème le Cavalier sans tête, et les touristes y visitent aujourd’hui, sur un pied d’égalité, Sunnyside, le manoir d’Irving et le pont de bois où disparut Ichabod…
73 Cet épisode final de la nouvelle, la poursuite d’Ichabod par Bones déguisé en cavalier sans tête, fut probablement inspiré par le folklore germanique auquel l’auteur venait de s’initier sur les conseils de Walter Scott. Dans la cinquième des Légendes de Rübezahl (reprises par J.K. A. Musäeus dans son anthologie de Contes populaires allemands, 1782-1787), un génie facétieux se venge de Rosen, un bandit qui s’est déguisé en spectre décapité pour attaquer une diligence ; alors que ce dernier vient de lancer une citrouille au cocher pour l’effrayer, le « vrai » génie, Rübezahl, poursuit l’usurpateur en une folle chevauchée… On voit comment Irving a transposé l’épisode dans le sens du « réalisme », le faux spectre devenant le poursuivant. Dans le film de Tim Burton, la scène est reprise comme séquence initiale, sur le mode du fantastique au premier degré (le cavalier sans tête décapite pour de bon cocher et passager, la citrouille devenant la « signature » de son forfait), tandis que le subterfuge de Bones intervient comme séquence secondaire, au milieu et non à la fin du récit.
74 Françoise Charras, postface aux Contes d’un voyageur.
75 Contrairement à ce qui a été avancé par certains critiques (Bernard Terramorsi, Le Mauvais Rêve américain, L’Harmattan, 1994), le spectre du Cavalier hessois ne représente pas « l’irreprésentable des origines », la hantise d’une Révolution américaine rétrospectivement vécue comme un cauchemar, « l’intrusion de l’Histoire dans le pays de cocagne » (Bernard Terramorsi, préface aux Trois Récits fantastiques américains, Corti, 1996). Outre que le fantastique ne naît pas simplement du conflit entre réalité et irrationnel, mais de l’irruption du second dans la première (non l’inverse), c’est un mercenaire européen qui est ici renvoyé aux archives de la superstition, non un insurgé de l’Indépendance…
76 Les sources auxquelles Irving a puisé sont essentiellement germaniques. La ballade du Féroce chasseur de Gottfried August Bürger (1786), traduite par Walter Scott, illustre le thème de la « Furieuse Armée », ou « Chasse d’Odin », ou « Chasse sauvage », reprise par toute la tradition médiévale sous le nom de « Mesnie Hellequin » (Familia Herlethingi) : des morts qui n’ont pu accéder à l’au-delà reviennent hanter le monde, condamnés à une errance perpétuelle. Outre Musäeus (cf. note 73), Irving a certainement lu les Volkssagen de Johan Carl Christoph Nachtingal, dit Otmar (1800), repris dans les Volkssagen, Märchen und Legenden de J.-G. Büsching (1811), dont un exemplaire se trouve encore dans la bibliothèque de Sunnyside.
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