Rédaction de La Tentation de saint Antoine (deuxième version), dont des fragments vont paraître dans L’Artiste en décembre, janvier et février. Au début de cette période, et simultanément, il commence à prendre des notes pour un Saint Julien qu’il abandonne bientôt et ne reprendra que dix-huit et dix-neuf ans plus tard.

1857.

Janvier-février. Procès correctionnel de Madame Bovary pour outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs, malgré les prudentes coupures pratiquées par la revue. Après acquittement, le roman paraît en librairie au mois d’avril.

1er septembre. Flaubert, qui a renoncé à publier son deuxième Saint Antoine, entreprend Salammbô.

1858.

Avril-juin. Voyage de documentation, pour ce roman, en Tunisie et en Algérie.

1862-1863.

En avril, achèvement de Salammbô, qui va paraître en librairie le 24 novembre 1862. Bien que discuté, le roman est vite célèbre, et Flaubert cesse de s’obstiner dans sa vie écartée : désormais on le verra souvent à Paris, il est reçu chez la princesse Mathilde, il participe aux « dîners Magny » fondés par Gavarni, les Goncourt, Sainte-Beuve, etc.

Tandis qu’il songe déjà à L’Éducation sentimentale et à Bouvard et Pécuchet, il entreprend en collaboration Le Château des cœurs ; cette « féerie », achevée en décembre 1863, ne sera jamais jouée, malgré ses interventions répétées jusqu’à la fin de sa vie ; elle paraîtra dans La Vie moderne, en 1880.

1864.

1er septembre. Flaubert entreprend de rédiger L’Éducation sentimentale, dont il a préalablement amassé la documentation et arrêté le plan. Il est reçu dans les milieux de l’Empire et à la cour.

Sa nièce Caroline épouse Ernest Commanville.

1865.

Juillet. Voyage à Baden-Baden.

1866.

Juillet. Voyage en Angleterre.

15 août. Flaubert est nommé chevalier de la Légion d’honneur.

1869.

16 mai. Achèvement de L’Éducation sentimentale, qui va paraître en librairie le 17 novembre ; le succès est maigre. Entre-temps, Bouilhet puis Sainte-Beuve sont morts ; dans les années qui vont suivre, Flaubert s’épuisera à essayer de sauver de l’oubli le souvenir et l’œuvre de Bouilhet.

1870.

Mort de Jules de Goncourt. Flaubert travaille à la troisième version de La Tentation de saint Antoine.

La guerre : il est infirmier, lieutenant de la garde nationale ; les Prussiens occupent Croisset.

1871.

Mars. Fidèle, il rend visite à la princesse Mathilde, à Bruxelles, puis voyage en Angleterre.

1872.

6 avril. Mort de sa mère.

20 juin. Il achève la troisième version de La Tentation de saint Antoine.

Août. Il entreprend Bouvard et Pécuchet ; il y songeait depuis vingt ans au moins.

Octobre. Mort de Théophile Gautier.

1873.

Mort d’Ernest Feydeau.

Juillet-novembre. Composition du Candidat, comédie en quatre actes, qui n’aura que quelques représentations au Vaudeville en mars 1874, et paraîtra en librairie aussitôt après.

1874.

Avril. Publication en librairie de La Tentation de saint Antoine.

Juillet. Voyage de cure en Suisse, à Kaltbad, au pied du Righi. Comme il s’ennuie, il se documente en vue du Saint Julien auquel il songe toujours.

1875.

Janvier-septembre. La situation financière d’Ernest Commanville, mari de Caroline, devient alarmante. En vendant des biens-fonds, en réduisant son train de vie, en faisant appel à ses propres amis, en intervenant auprès de diverses personnes, Flaubert parvient à le sauver de la faillite. De justesse on évite de vendre aussi Croisset, dont il n’a d’ailleurs que la jouissance, le domaine appartenant en propre à Caroline ; une telle opération eût sans doute tué, sinon l’homme, du moins l’écrivain. Il sort de l’affaire très déprimé, et ses ressources sont fort diminuées.

Septembre-novembre. Pour se remettre il va passer plusieurs semaines à Concarneau auprès de son ami le naturaliste Pouchet. Reprenant ses notes, il commence à écrire La Légende de saint Julien l’Hospitalier.